31 janvier 2013

Petite pause culturelle

Samedi 26 Janvier

Djibouti ville

Je me suis rendue compte que c'est bien joli de vous faire partager mon quotidien et de vous raconter mes petites aventures, mais il s'agirait aussi d'être un peu plus sérieux. Depuis début novembre que je suis là, je ne vous ai pas encore parlé du pays de manière à vous cultiver un peu pour briller en société ! Aujourd'hui, ce sera donc un chapitre consacré à la découverte plus "scolaire" du pays. Non, non, ne partez pas, je vais tâcher de ne pas être trop ennuyeuse, mais juste partager avec vous quelques infos (bien que je me rende compte qu'orienter une conversation sur Djibouti pour étaler votre savoir et vous faire mousser en soirée, ça risque de ne pas être simple ! Mais ça, c'est votre boulot, je ne vais pas tout faire non plus ! LOL !! ). Pas de panique, je ne manquerais pas d'y joindre ma petite touche personnelle sous forme des commentaires dont vous raffolez et qui ont fait ma notoriété et mon succès (LOL !!).

ARGENT :
La monnaie nationale est le Franc Djiboutien (FDJ) que l'on appelle aussi "déj"  (et non pas Française Des Jeux, comme me l'a fait remarquer ma petite soeur). Pour vous faire une idée, 100 FDJ font environ 0.45€

PAYS :
Le nom officiel est "République de Djibouti", sa capitale est Djibouti.
Superficie du pays : 23 200 km2
Langues parlées : arabe, français, afar et somali
Religion : Islam
Population totale : 800 000 habitants env.
Densité : 37 habitants au km2 env. (en France, c'est 115)
Espérance de vie : 55 ans (81 ans en France)

SITUATION :
Point d'entrée de la Corne de l' Afrique, Djibouti partage ses frontières terrestres avec l' Ethiopie, l' Erythrée et la Somalie. Djibouti se situe entre mer Rouge et golfe d'Aden (océan indien) . Le littoral fait 370 km, le point culminant du pays est le Moussa Ali avec ses 2 020 m.

CLIMAT :
L'année se divise en 2 saisons, chaude et humide de mai à septembre, et "hivernale" (je mets entre parenthèses, vous comprendrez bien pourquoi) d'octobre à mars. L'été est brûlant et humide, la torpeur est générale (je me réjouis d'avance d'avoir sans arrêt des auréoles sous les bras et de me changer 10 fois par jour. Ce n'est plus un t-shirt que je vais avoir, mais une serpillère). 2 vents secs et brûlants soufflent durant la saison chaude, le Sabo et le Khamsin (et vous apportent du sable qui s'infiltre partout à la maison, même quand tout est fermé. Je n'ai pas fini de râler, et de balayer,  je vous le dis). Les guides touristiques qualifient Djibouti en été de "four", déconseillée pour qui est cardiaque ou hypernerveux !

DRAPEAU :
En 1977, Djibouti indépendant se dote d'un drapeau : le vert symboliserait la terre, le bleu le ciel et la mer, le blanc la paix. L'étoile rouge représenterait le sang qui a coulé dans la lutte pour l'indépendance.  Une autre interprétation est possible, le triangle blanc pour l'unité, tout comme l'étoile rouge, la bande verte représenterait les Afars, et la bleue les Issas Somalis.

POPULATION :
Les 2 groupes principaux qui forment la population du pays sont les Afars et les Issas. Les Afars occupent principalement le nord du pays, et les Issas le sud. Ce sont d'anciens nomades qui ont ont langue d'origine et une religion communes, tout comme une façon de vivre identique.


La tenue la plus répandue de la femme Djiboutienne est le "diri", étoffe colorée qui entoure le corps. Certains hommes portent la "fouta", sorte de pagne noué sur les hanches, qui peut aller de la simple serviette au tissu brodé.

RELIEFS ET PAYSAGES, FAUNE ET FLORE :
Lac Abbé
Lac Assal
Le pays se divise en trois grandes zones : les plaines littorales, les zones volcaniques (centre et sud) et les massifs montagneux (nord). On trouve des îles volcaniques, des banquises de sel, des étendues plates et sableuses, des fonds marins extraordinaires,...

Il y a  énormément de chèvres (qui sont partout chez elles et se promènent sans complexe au centre ville), brebis, ânes et dromadaires. Egalement (et malheureusement pour nous), moustiques (très urticants et voraces, croyez-moi) et mouches (surtout près des étals de viandes et de fruits sur les marchés). En dehors des villes, gazelles, rongeurs, s.... (je ne dis pas le nom, ça me fait frissonner rien que d'y penser), quelques fauves (en voie de disparition semble-il), des oiseaux,... En ce qui concerne la flore, la plus répandue est l'acacia (le fameux "kéké" dont je vous ai déjà parlé), les graminées et les lichens.

CUISINE :
L'influence française fait qu'on trouve des baguettes facilement (le seul hic c'est que vu les conditions climatiques, on peut y faire un noeud très rapidement). La population consomme l'injura et le khobs (pain plat arabe). Les fruits et légumes sont pour la plupart importés d' Ethiopie, et même de France. Les céréales sont la base de l'alimentation. La viande de cabri et le mouton sont les plus cuisinées,le boeuf vient d' Ethiopie. Les poissons et fruits de mer sont très peu consommés par la population  locale. Les épices sont très nombreuses, nous sommes dans l'océan indien, l'influence de l'Inde dans ce domaine est grande. La spécialité de la cuisine djiboutienne est le cabri farci, que l'on sert pendant les fêtes. Plus courants dans la vie quotidienne sont le fah-fah (sorte de pot au feu épicé) et le skoudekharis (riz à la cardamome). La cuisine éthiopienne est très présente à Djibouti, je vous en ai déjà parlé par ailleurs. Très courue également, la cuisine yéménite et son porte-drapeau, le fameux poisson à la yéménite (cuit au four après avoir été badigeonné d'un mélange de tomates et d'épices). Quant aux boissons, on trouve de l'eau, on boit du thé, du café, des jus de fruits frais, et l'indétrônable Coca-Cola (embouteillé dans l'usine Cristal du port de Djibouti).

ARTISANAT :
D'origine nomade, l'artisanat local produisait principalement des objets destinés traditionnellement aux trousseaux des mariés. A présent, les artisans fabriquent ce qui peut susciter l'intérêt des touristes. Ainsi on trouve de nombreux objets de vannerie, sculptures en bois, bijoux, poignards,...

HISTOIRE :
Des pierres taillées datant de 3 millions d'années retrouvées sur l'actuel territoire djiboutien, attestent d'une activité humaine très ancienne. Dès 4 000 av j.C, les Egyptiens font de nombreuses expéditions vers cette partie de l'Afrique et en rapportent or, ivoire et encens. Ils sont bientôt imités par les Grecs et les Perses. Suivront les Romain intéressés par ses points de mouillage et ses routes commerciales. A partir du IIIème siècle av j.c., et durant 7 siècles, le territoire de Djibouti fera partie du vaste Empire éthiopien d'Axoum, qui propèrera grâce au commerce de l'encens et des toutes les richesses éthiopiennes. Après la conquête du royaume par les Perses au VIème siècle, l'Islam se répand via les marchands arabes. Outre le changement religieux (le christianisme était  jusqu'alors religion d'état), les Arabes  apprennent aux peuples locaux à naviguer et à construire en dur. Au début du XVIème siècle, les marins européens commencent à découvrir les côtes de la Corne de l'Afrique, et en 1710, les Français obtiennent le premier accord commercial avec les sultans de Tadjourah, pour obtenir l'exportation du café éthiopien, très prisé depuis que le Roi-soleil l'a mis à la mode. D'autres trafics moins honorables intéressent les Français, celui des esclaves et des armes. L'emprise des Ottomans sur cette partie du monde sera mise à mal par l'arrivée de Bonaparte en Egypte et l'ouverture du canal de Suez. La Mer Rouge devient une zone stratégique, et les grandes puissances s'efforcent de trouver des ports ou des mouillages pour leurs navires. Les luttes d'influence s'engagent, notamment entre Français et Anglais (encore et toujours elle, notre ennemie héréditaire, la "perfide Albion" !). Les Français s'établissent à Obock et créent une colonie. Mais le développement est limité. Suite à la signature de 2 traités, la France acquiert le golfe de Tadjourah et s'installe à Djibouti-ville en 1888. Les Français créent le port de Djibouti, plus approprié au commerce international. La construction de la ligne de chemin de fer Djibouti-Addis Abeba, d'hôtels, de mosquées,... attirent peu à peu les nomades. En 1946, le pays reçoit le statut de territoire d'Outre-Mer, et en 1948,  le franc djiboutien est crée. Lors du référendum de 1967, la population locale se prononce en faveur de la poursuite de la gestion du territoire par la France, mais à une faible majorité seulement. Le désir d'indépendance grandit, les luttes internes entre les 2 principales ethnies aussi, et les conflits dans les pays voisins, Somalie, Ethiopie et Erythrée se multiplient. Le 27 juin 1977, l'indépendance est proclamée. La France reste présente dans la région,  installe une force navale permanente et signe des accords de défense. Zone hautement stratégique, les Américains s'y installent, ainsi que les Russes. Les conflits des pays voisins amènent bon nombre de réfugiés, et les problèmes économiques s'accentuent : chômage, pauvreté,... En 1999, Ismaïl Omar Guelleh est élu président de la république au suffrage universel et cette élection marque une transitions démocratique. Des réformes sont engagées, les projets de développement se multiplient, mais il reste énormément à faire.

En conclusion : en quelques décennies, ce pays de nomades est devenu un pays de sédentaires. On se demande comment les derniers nomades vont survivre, comment faire face à la pénurie d'eau alors que les besoins augmentent, s'occuper du traitement des déchets, faire qu'une plus grande partie de la population profite des bénéfices,... La situation économique de Djibouti demeure principalement liée à sa position stratégique (activité commerciale et rente militaire), mais le tout reste fragile et très dépendant de la situation internationale. Les défis à relever pour cette jeune république sont donc immenses.

A VISITER :
- Forêt du Day, seul parc national du pays, c'est une forêt dite "primaire" qui permet d'imaginer la flore qui couvrait la région il y a 4000 ans
- Les îles Musha et Maskali, connues pour leurs fonds marins et leurs mangroves
- Le lac Abbé, "morceau de lune tombé sur terre", qui servi de décor au film original de 1968 "La planète des singes"
- Le lac Assal, lac salé situé à - 157 m sous le niveau de la mer
- Les jardin d'Ambouli, zone maraîchère à la sortie de Djibouti-ville
- L'Oued Kalou, destination de randonnée prisée où le sentier suit le lit de l'oued
- Le Grand Barra, vaste étendue blanche et craquelée connue de tous les amoureux de char à voile
- Arta, station de détente situé à 800 m d'altitude (bien connue des militaires Français et de leurs familles)
- Khor Ambado, une des plus belle plage du pays (idem que le commentaire de la ligne précédente)
- Refuge Décan, qui recueille les animaux maltraités, blessés ou victimes de trafics.

Survol du littoral

Voilà, je vais en finir avec mon petit exposé. J'espère que vous aurez appris un certains nombre de choses, mais n'ayez crainte, je ne vais pas faire d'interrogation écrite. Peut être aurez-vous envie d'en savoir un peu plus, si c'est le cas, R.V sur internet, vous trouverez de nombreuses autres informations, il y aurait encore beaucoup à dire afin de faire le tour de la question. Mais là c'est à vous de jouer !

26 janvier 2013

Journée au Shératon

Vendredi 25 Janvier


Nous allons tester la formule du vendredi  "buffet-piscine"  à l'hôtel Shératon. Départ peu après 11h en direction du quartier de l'ambassade de France pour rejoindre l'hôtel. Comme il est encore tôt, nous descendons vers la piscine. Pour nous installer, je choisis un "petit salon" bien ombragé et confortable. Il y a également des chaises longues autour de la piscine, et un petit bar-snack avec tables et chaises. Raf et les garçons vont se baigner, l'eau est fraîche le temps d'y rentrer, ensuite on y est bien. Tout comme au Kempinski, la piscine surplombe l'océan ! Encore relativement peu de monde, des familles et des couples, français pour la plupart. Et des soldats, bien entendu, allemands cette fois, ils sont logés dans cet hôtel. Ca me fait tout drôle d'entendre parler allemand ! Geoffrey s'éclate dans l'eau, mais Gab fait son timide, il reste assis au bord se contentant de tremper les pieds (ben il est où mon Gabriel le terrible ?).



Le temps de se sécher, nous remontons vers le restaurant. J'en profite pour prendre quelques clichés, à l'extérieur, et à l'intérieur également. Il y a une boutique de bijoux et souvenirs, je jette un oeil, ça va me donner des idées. Les bijoux sont assez "massifs" ici, avec grosses perles en bois ou pierres. C'est joli, mais c'est un style à part qu'il faut pouvoir porter (sur moi ça risquerait de faire vache en transhumance, avec sa grosse cloche au cou). Il y a aussi quelques pièces de tissus, des bibelots,....  Nous rejoignons le restaurant, avec vue sur la mer.  Le choix est assez vaste, terrine, salade verte, de carottes, betteraves, concombres, maïs, tomates, haricots verts, saumon fumé, rien que pour l'entrée. Il y a également de la soupe à l'oignon (pour les célibataires et ceux qui veulent le rester, lol !). Un grand nombre de pains différents (ronds au sésame, en forme de navette avec gruyère, baguette, focaccia,...). Pour  les plats : steak hâche gratiné, poulet frit, lapin sauce moutarde et champignons, poisson et boeuf préparé à la minute au wok, et pour les garnitures, pâtes, frites, riz, légumes verts,.... Chacun de nous va y trouver son bonheur. Je ne sais pas combien de fois nous nous sommes levés, mais je crois que nous avons été repérés, car assis au fond du restaurant, et donc obligés de traverser toute la salle à chaque fois. Mais pour notre défense (à moi surtout), je dirais que nous nous sommes levés un certain nombre de fois pour les enfants uniquement (enfin surtout pour Gabriel). Et super surprise de voir un plateau de fromages ! 5 sortes présentées (brie, camembert, bleu, chèvre et gruyère), Raf  et moi nous sommes jetés dessus, faisant une orgie  (mais nous n'étions pas les seuls, ça se voit que le fromage est cher ici). Nous avons pris chacun 4 parts (et de belles tranches), à nous deux nous avions toutes les sortes proposées. Que du bonheur ! Nous avons joué les profiteurs à fond, car à la maison, outre le fait que nous mangeons souvent de la Vache qui rit, nous économisons le fromage comme une denrée rare et précieuse. Quelques minutes pour souffler, et c'est l'attaque de la vitrine de desserts : diverses mousses, smoothies, tartes, gâteaux, choux et salades de fruits. En ce qui me concerne, je prends une part de tarte aux amandes, un morceaux de forêt noire (sous forme de gâteau roulé, ça manquait juste un peu de kirsch), une petite mousse fruits rouges et une part de tiramisu ( loin d'égaler celui de ma petite soeur ! Oui, c'est un message déguisé pour cet été, j'espère que tu as saisi l'allusion !). Je vous rassure, ce sont des parts de restaurants, donc taille mignardises, pas celles que je sers chez moi ! Fini pour moi, je me laisserais bien tenter pour une deuxième tournée de desserts, mais je ne veux pas exagérer (d'autres n'ont pas eu les mêmes scrupules, pas vrai Raf ?) et en plus il y a des escaliers à descendre pour rejoindre la piscine !

Elle est pas belle la vie ?
Geoffrey s'éclate, il saute, met la tête sous l'eau, fait le poirier, pendant que Gab se cramponne à moi comme un koala à une branche d'eucalyptus ! J'ai beau chercher les scratchs pour me libérer, je ne les trouve pas. Il ne veut même pas avoir les pieds dans l'eau, je dois le porter et marcher au bord dans 1 mètre d'eau. C'est pas gagné ! Il a encore en mémoire sa première tasse d'eau salée et ce qui a suivi, et il semble que ce soit ça qui le freine. Geoffrey a retrouvé un petit copain du bus, je peux me concentrer sur Gabriel. A force de persuasion, il accepte de se mettre dans l'eau, mais toujours pendu à mon cou (ça ne va pas être simple 2 ans entre mer et piscine dans ces conditions). On y va petit à petit, jusqu'à l'arrivée d'une petite louloute du même âge, qui lunettes de plongée sur le nez, se précipite dans l'eau, et en dessous, sans aucune appréhension. Elle vire ses brassards vite fait et nage. Je ne sais pas si mon Gabriel a voulu faire son coq devant elle, toujours est-il qu'ensuite, il n'a même plus voulu de moi, et s'est mis à marcher le long de la piscine toute la partie à 1 mètre de profondeur, là où il avait pied. Je vous jure, même avant 5 ans, l'instinct masculin prend le dessus, il faut montrer qu'on est le plus fort, qu'on n'a peur de rien et impressionner les filles ! Ca promet ! Raf et moi allons à tour de rôle dans l'eau pour surveiller les enfants, et aussi les corbeaux qui font du rase-motte au dessus de nous, façon Tom Cruise dans Top Gun au pied de la tour de contrôle (oui je sais, encore, mais c'est LA référence ici, je vis dans le film au quotidien). Ils ne sont jamais loin, guettant de la nourriture qui tomberait au sol, et piquant des brins de paille des parasols pour faire leur nid. Raf a même photographié le cousin de celui du Kemp, qui rôdait près de mon panier ! Quels voleurs ces corbeaux ! Je n'ai jamais vu le film d'Hitchcock, et du coup, je crois que je vais attendre encore un peu (genre mon retour en France), car franchement, ils me font flipper ! Ils n'ont vraiment pas peur de nous, et de les voir de si près, brrr... ! Pour la petite histoire, il parait qu'il n'y en avait pas ici, et que ce sont les français qui les ont apporté pour faire du nettoyage ! L'idée de départ était bonne, mais à l'arrivée, ils se sont multipliés rapidement, c'est une calamité !

Retour à la maison, il a été difficile de sortir les enfants de l'eau. Il a fallu promettre de revenir bientôt. En tous cas, je peux vous dire qu'au moment du coucher, ça n'a pas duré longtemps comme d'habitude (où mes loulous cherchent tous les prétextes pour grapiller quelques minutes avec de bons vieux classiques tels que "pipi", "soif", "je veux tel doudou", "je ne trouve plus mon plaid", "oups, j'ai oublié de me brosser les dents",... Et là je vous vois sourire et opiner de la tête, oui, nous avons tous les mêmes modèles). Bien belle journée, j'ai beaucoup pensé à vous, familles et amis restés en France, qui ne savez plus comment vous habiller pour avoir chaud, pendant que nous, nous enlevons couche après couche. Ca fait drôle, en étant allongé au soleil au bord d'une piscine, de savoir qu'à quelques heures d'avion à peine, il y a de la neige, du verglas, un ciel gris et des températures quelquefois négatives ! On a du mal à réaliser ! Bon courage à vous en métropole, à défaut d'avoir le soleil dans le ciel, vous l'avez dans le coeur ! Bisous.

Tranche de vie

Jeudi 24 Janvier


Aujourd'hui, tout le monde est à la maison, c'est un jour férié. Les musulmans fêtent Mouloud (ou Mawlid) qui commémore la naissance du prophète Mahomet.

Comme hier soir nous avions notre séance cinéma, je pensais que les enfants allaient en profiter pour se lever un peu plus tard ce matin (et donc du même coup Raf et moi aussi). Un peu plus de sommeil, un réveil tranquille et lent, un bon petit déjeuner, voilà ce à quoi j'aspirais ! Mais c'était compter sans mon adorable fils aîné ! Première surprise lorsque je passe par les toilettes à 6h45 les yeux clos (car oui, à cette heure ci, je me déplace les yeux fermés, et aussi un peu parce que mes cheveux ont décidé une migration vers le devant de mon visage pendant la nuit) et que la lunette des toilettes est mouillée par un Geoffrey passé un peu plus tôt et qui s'entête à faire pipi debout alors qu'il n'est pas réveillé et qu'il n'a pas ses lunettes (enfin même en pleine journée, réveillé et avec les lunettes sur le nez, la différence n'est pas toujours flagrante. Bref ! ). J'ai beau lui dire de s'asseoir, ça évitera bien des accidents, il n'a toujours pas compris. Et comme je suis celle qui utilise les toilettes le plus de fois, j'avais très peu de chance que ça arrive à quelqu'un d'autre, ben voyons ! Comme le rouleau de papier toilette auquel il ne reste qu'une feuille, devinez qui arrive à ce moment là et se trouve obligée de le changer ? (là je pense que beaucoup de filles vont se reconnaître, pas vrai les girls ?). Alors les hommes, petit message à votre attention. En dépit de ce que vous pouvez croire, je vais vous livrer un grand secret sur l'éternel féminin  : NON une feuille de papier toilette ce n'est pas suffisant pour nous ! Faites le test, mettez vous dans la peau d'une femme, utilisez du matériel si besoin, et vous verrez ce qui arrive si on n'utilise qu'une seule feuille ! La preuve par les faits, la science a parlé ! Peut être que comme ça, si on vous le prouve par A+B, vous comprendrez enfin ce que nous vivons au quotidien, ça, et la non moins fameuse "lunette des toilettes relevée" qui nous fait hurler au beau milieu de la nuit, d'abord parce qu'on a l'impression de tomber (les toilettes ne sont pas si basses d'habitude), et ensuite parce que le contact de la cuvette froide avec nos fesses chaudes tout juste sorties de dessous la couette......  (clin d'oeil à mon Beau Papa ) ! Bref, celles qui ont des garçons à la maison comprennent de quoi je parle ! Bien sûr, je râle, obligée de faire un détour par la salle de bain, et je me recouche. A peine 1 heure plus tard, nouveau réveil en fanfare, Geoffrey m'annonce qu'il y a de l'eau qui coule dans la salle à manger. Et en effet, l'eau coule de ma cafetière tout le long du mur, sur les prises électriques pour finir par terre. Il a voulu faire une surprise et préparer le café, mais il a enlevé le réservoir d'eau et mal replacé, ce qui a fait que toute l'eau a coulé ! Et voilà ma matinée qui commence bien, à peine levée, déjà avec serpillère, seau, à éponger et nettoyer le sol. Et je râle de plus belle ! En plus, cela fait déjà 4 fois que ça nous arrive (les autres fois étant, je dois bien l'avouer, de ma faute). Le plus embêtant, ce sont les prises mouillées qui font sauter les plombs. Le matin, il y a ceux qui "sont heureux de retrouver l'ami ricoré", moi j'ai droit à "l'ami pas doué". Pfff ! Soupir !!! Et on finit en beauté avec mon Gabriel qui ne ferme pas la porte du frigo correctement, et surprise, de l'eau dans ma cuisine, la partie congélateur commence à dégeler ! On coule capitaine !

Le reste de la journée se passe sans encombre, journée banale. Un bon petit film pour finir la soirée, ce sera "Bowling". Sympa et touchant, histoire tirée de faits réels sur la fermeture programmée d'une maternité dans la province bretonne avec Mathilde Seigner, toujours grande gueule au coeur tendre, Firmine Richard la pétillante Brantillaise (Bretonne et Antillaise), Laurence Arne la triple B (blonde, belle, bretonne) et l'irrésistible Catherine Frot dans le rôle de la DRH Parisienne coincée débarquant avec ses certitudes, et qui va finalement trouver bien plus qu'elle n'était venue chercher. Bref, on passe on bon moment. C'est sur ce coup de coeur cinéma que je vous laisse non sans vous avoir souhaité une bonne nuit !

24 janvier 2013

Matinée détente au Kempinski


Mercredi 23 Janvier


Ce matin, c'est  "poupougnage je pense à moi" au Kempinski. Au programme des réjouissances, petit déjeuner au Vitamine Bar (rien que ça), puis massage et piscine. Une fois les enfants à l'école, je file en ville, je veux arriver un peu en avance pour pouvoir prendre quelques clichés. Pas mal de monde dans le hall, ce sont les départs, je ne vais pas pouvoir prendre de photos, tant pis, j'en fais dans d'autres salons, de toutes façons c'est grand, il  faudra que je vienne encore plusieurs fois pour tout avoir vu ! L'heure approche, je me suis promenée un peu en espérant trouver le bar moi-même, mais pas de chance. Je demande à la réception, et un des employé m'y accompagne, il a fallu traverser une bonne partie de l'hôtel (j'aurais dû prendre une autre entrée que la principale). On nous installe dehors, sous la véranda, au bord de la piscine. Nous avons de petites tables en enfilade. Il n'y a encore personne à part nous, c'est top ! Il y a là un bon nombre de jeunes femmes qui avaient fait le cours de la semaine dernière avec moi, plus mes copines Geneviève et Sylvie. Donc j'en connais déjà quelques unes.
Bar extérieur
Nous commençons notre petit déjeuner, composé de viennoiseries (croissants, chocolatines, escargots, muffins pépites de chocolat, brioches, danish pêche), de la boisson chaude et d'un verre de jus de fruits (pour moi ce sera jus de pastèque). Viennent ensuite les plats de fruits frais (melons, kiwis, raisins, pastèques et ananas). A partir de 9h, nous sommes appelées par 2 pour notre massage de 15 minutes (jambes et pieds ou tête et visage ou cou et épaules). Je passe à 10h. Une hôtesse nous amène dans un couloir sombre, seulement éclairé par un chemin de bougies posées au sol.  Partout dans le mur, il y a de petites niches avec poteries, coffres ou mêmes statues d'animaux ou de Bouddah. Il fait frais et l'air est rempli de senteurs délicieuses d'agrumes. Tout le long du couloir, il y a comme des sortes de petits boudoirs avec canapés et coussins. Luxe, calme et volupté. C'est magique, un décor de palais des 1001 nuits. Je suis ma masseuse dans une pièce où elle m'installe confortablement. C'est une petite jeune femme d'origine asiatique qui ne parle qu'anglais (heureusement pour moi que je pratique la langue de Shakespeare). Il fait très frais dans la pièce, je suis recouverte d'une grande serviette, et le massage commence. D'abord les pieds, la cheville, puis elle remonte pour bien activer la circulation sanguine. C'est hyper top, l'huile est légèrement parfumée, c'est très agréable. A la fin de la première jambe, qu'elle n'est pas ma surprise lorsqu'elle m'attrape les doigts de pieds et les tire pour les faire craquer. Je me pince les lèvres pour ne pas rire. Idem pour l'autre jambe. J'espère seulement que je n'ai pas une pointure de plus maintenant, je ne vais plus pouvoir me chausser sinon (enfin de toutes façons pas ici, pour les femmes c'est taille Cendrillon). A la fin du massage, et pour celles qui veulent, il y a possibilité de déguster une boisson dans une salle de relaxation, le temps de redescendre sur terre. Je décline poliment car je souhaite à présent profiter de la piscine, car la matinée passe très vite et je dois récupérer Gabriel à la sortie de l'école. Je reprends le couloir, qui me semble légèrement tangent (c'est l'effet massage, on est toujours un peu comme dans du coton après).

Petit salon de relaxation
Retour auprès du groupe, on se raconte nos massages les unes aux autres. Et là, je vois arriver la personne qui est partie en même temps que moi, et je me félicite de ne pas avoir choisi la formule tête et visage, car elle ressort avec les cheveux couverts d'huile ! On dirait qu'elle a pris une friteuse sur la tête, seule différence, elle ne sent pas les frites mais les huiles essentielles ! Bon, il s'agit maintenant d'aller se mouiller, je suis la seule courageuse du groupe à avoir pris cette option. Franchement, dans un si beau cadre, je trouve que c'est dommage de ne pas profiter de la piscine. Que voulez-vous, la plupart d'entre elles sont là depuis plus longtemps que moi, et du coup, trouvent qu'en cette saison, l'eau est trop froide (oui vous avez bien lu) ! Alors OK, il est encore tôt le matin et le soleil commence à peine à chauffer la piscine, mais quand même ! Quelques clients commencent à arriver et se mettent sur les chaises longues pour parfaire leur bronzage, les plus courageux piquent une tête. Il y a  une colonie de soldats espagnols qui sont logés là pendant leur séjour (et on vient nous dire que ça va mal en Espagne), croyez-moi, ils auraient pu tomber plus mal ! Une des filles du groupe se joint à moi, nous entrons très lentement dans l'eau en nous tenant bien, car nous sommes encore huilées sur les pieds (je vous dit pas dans les chaussures, ça glissait), et nous n'avons pas trop envie de faire une cascade double-axel triple boucle piqué qui va finir sur les fesses ou pire, sous les yeux de nos amis espagnols qui s'empresseraient de lancer un "olé" tonitruant ! Tout va bien, pas d'incident, on peut juste nous suivre grâce aux volutes d'huile de masage que nous laissons derrière nous. L'eau est un peu fraîche, mais vraiment pas de quoi venir en combinaison de plongée. Quelques longueurs, nous discutons en même temps, c'est vraiment une bulle hors du temps pour quelques minutes. Piscine à débordement, juste en face de la mer (nous avons eu droit à la piscine V.I.P.)! Je pense bien à vous restés en France,  et j'en profite pour vous aussi ! Mais que serait ma journée sans un petit incident, car jusqu'à présent, rien de ce genre ! Eh bien réjouissez-vous, ça arrive pas plus tard que maintenant. Nous voyons des employés passer avec de quoi répandre du répulsif pour serpents dans les buissons alentour (gloups, s'il y a bien une bestiole que je hais par dessus tout, ce sont  les serpents ! Oui je sais bien ce que vous pensez, je sais  qu'il y en a, mais il y a un abîme entre le savoir et en voir !), mais tout d'un coup, ne voilà pas que Maître Corbeau fouille dans mon panier, que j'avais laissé sur ma chaise longue au bord de la piscine. Je n'ai rien à manger, je ne sais pas ce qu'il cherche, mais il y va sans se gêner et s'en fiche royalement du fait que je crie après lui et que  je lui passe un savon. Une des filles le chasse, il revient de plus belle. J'ai peur qu'il ne finisse par me trouer mes vêtements, et la responsable du club est obligée de couvrir mes affaires avec une serviette pour qu'il ne revienne plus. Au final, je ne sais pas ce qui l'a attiré, peut être le parfum vanille qui imprégnait mes vêtements, je ne sais pas ! Si un spécialiste des corbeaux me lit, je veux bien connaître la réponse ! Je me voyais bien faire appel à l'assurance de l'hôtel en leur disant que mes vêtements étaient troués par la faute d'un corbeau ! Je ne crois pas que ce soit envisagé dans les contrats d'assurances ça ! Au pire, je passe pour une folle ! En conclusion, une bien belle matinée, hors du temps, que j'espère refaire bientôt.








22 janvier 2013

Condensé des derniers jours

Mardi 22 Janvier


La nouvelle du mercredi 16 Janvier, que je ne peux m'empêcher d'écrire en majuscule tellement c'est trop beau : NOUS AVONS LA CARTE GRISE DE LA VOITURE !! (Et c'est aussi pour être sûre que je ne rêve pas). Notre intermédiaire affamé (qui, ça ne s'invente pas, s'appelle aussi Ali. Oui, c'est la "malédiction pourrie" -comme dit l'héroïne du livre que je suis en train de lire- des Ali) me téléphone en début d'après-midi pour un RV dans les trente minutes qui suivent, tout en me rappelant de bien spécifier à Raf qu'il n'oublie pas ce qu'il a promis ! Et en effet, Raf rentre avec le précieux sésame, et 1000 FDJ en moins, mais ce qui est dit est dit, et nous sommes contents. Il ne manque plus que le papier du RAD (contrôle technique) et la télécommande de notre radio-télé, et ce sera champagne ! Cinéma le soir, comme quasi tous les mercredis, nous prenons nos petits sandwiches, j'ai fait du pop-corn et direction le cinéma pour voir "Rebelle", toujours entrecoupé par les vols des avions de chasse de temps à autre. Mais ça devient de la routine.


Ce soir, jeudi 17,  nous recevons Sacha et Aimé à dîner, c'est donc une nouvelle matinée en cuisine que je me prépare. je vais essayer d'avancer au max pour pouvoir passer du temps avec mes invités ce soir, et non pas entre les murs de ma cuisine (qui n'ont pas grand chose à me dire) ! Au menu, car je sais que c'est ce que vous attendez, à nouveau repas alsacien ; à l'apéritif, tarte à l'oignon et quiche lorraine, puis meelknepfle et fleischkaeschle (désolée pour l'orthographe si ce n'est pas correct) et tarte au fromage blanc pour le dessert, of course. Gabriel m'aide à confectionner des crakers cumin et sel pour l'apéritif, ainsi que la tarte au formage blanc, en me demandant de goûter les blanche-neige, sous entendu les blancs en neige. Hi hi, trop fort mon Gaby ! Ma tarte commence à perdre sa blondeur d'alsacienne pour prendre un joli hâle à la djiboutienne ! Le Père Noël est passé chez Aimé et Sacha et les enfants ont été gâtés. Un tube rempli de voitures, de camions et d'hélicoptères, puis une surfeuse téléguidée sur sa planche, ne manque que l'eau pour l'essayer ! Bonne soirée, comme d'habitude avec eux.



Vendredi 18  : Raf va travailler exceptionnellement ce matin, je décide donc de faire une activité avec les enfants. Ce sera la construction d'un théâtre d'ombres, merci le carton des bières, les cures-dents et toutes ces petites choses qui encombrent mon placard et que je gardais en attente de ce genre de bricolage maison. Bon, on ne voit pas encore ce qui manque dans mon stock, il va falloir que je trouve quoi faire avec les boîtes d'oeufs, les cartons de céréales, les pots de yaourts, et surtout les rouleaux de papier toilette (euh, c'est fou la consommation qu'on peut en faire, impressionnant). Et là, Sonia, quand tu me liras (pas toi ma tante, toi mon amie de Gironde), je suis preneuse de tes fiches créatives genre boîtes de camembert-panier (oui, maintenant tout le monde sait ce que tu bricoles à tes moments perdus, ne me remercie pas, tu es une artiste, tout le monde doit le savoir). Eh non, je ne me moque pas, j'ai toujours tes paniers bricolés à l'anniversaire de ton fils ! Au final, c'est pas mal, compte tenu du matériel à ma disposition. Geoffrey fait son petit spectacle, et raconte les histoires à son frère. Nous avons confectionné une prince, une princesse, une sorcière, un lapin géant et une mini-princesse, plus le château, la chaumière de la sorcière, le puit et la prison. C'est drôle de l'écouter inventer son petit monde, il a une de ces imaginations ! Et en plus, sa princesse, elle n'est pas commode, c'est une vraie chipie, pas du tout douce comme dans notre enfance, mais moderne, avec du caractère, et qui n'hésite pas à donner des pains à la sorcière !! Petit tour à l'aire de jeu cet après-midi, je laisse Raf faire son somme pendant ce temps, et comme ça les garçons se défoulent. Bon, le point noir dans cette histoire, c'est les seaux de sable qu'on ramène. Je laisse les enfants sur le palier, et chacun leur tour, je les porte tout habillés dans le bac de douche pour limiter la prolifération du sable au maximum. Ca s'infiltre partout cette cochonnerie, et en plus, les garçons y vont de bon coeur, on saute dedans, on rampe, on en transporte,... Après leur passage, c'est Paris-plage dans mon bac de douche ! Et dans les chaussures, je n'en parle même pas, c'est magique, quand il n'y en a plus, il y en a encore !! C'est comme la boîte à meuh, on tourne, sauf que ça ne fait pas "meuh", mais "chhhhhhh" ! Que du bonheur !!




Ce dimanche, premier cours de soutien pour Geoffrey, c'est ma matinée marathon. A 7h tapantes, en voiture direction le centre ville et l'école de Geoffrey. Ca circule assez bien, le trajet est fait en 10 minutes et sans se tromper. Pour moi, premier trajet sans Raf un peu plus loin que pour les courses. Geoffrey insiste pour que je l'accompagne dans l'école, le temps qu'elle ouvre pour le début des cours. La sécurité a été renforcée, en plus des policiers locaux qui font la circulation comme d'habitude, il y a des militaires français aux entrées et dans l'école qui patrouillent (suite aux évènements au Mali et en Somalie, des consignes de sécurité supplémentaires ont été données). C'est l'heure, je laisse Geoffrey et repart avec Gabriel que je dois amener à son école dans les prochaines minutes. Je pensais prendre le même chemin pour le retour, mais il a fallu dévier légèrement, certaines rues autour de l'école étant en sens unique. Le seul hic, c'est de le savoir alors qu'il n'y a pas de panneau. 1 chance sur 2 ! 1 coup ça passe, 1 coup ça casse, tu t'encastres un mur ou une autre voiture ! Je ne sais pas comment font les gens pour s'y retrouver, c'est peut être un secret qui se transmet de génération en génération, qui sait ! Bon, dans ce cas, je ruse, et je suis les autres. Mais pour rejoindre la route principale où la circulation s'est intensifiée, c'est une autre histoire, pas facile de réussir à tourner, ça vient de tous les côtés, donc il faut y aller au culot, sinon tu ne passes jamais. De toutes façons, quoi que tu fasses, tu te fais klaxonner sans arrêt, quand tu roules, quand tu te gares, quand tu es à l'arrêt,... Ici, klaxonner est le sport national, la pièce la plus importante sur un véhicule. D'abord le klaxon, et ils construisent la voiture autour ! En plus, en bonne automobiliste que je suis, il m'arrive de m'arrêter pour laisser passer des piétons, et des voitures. Bip, vous ne reviendrez pas en deuxième semaine, il fallait  s'encastrer la voiture qui voulait tourner, et faire un strike avec les piétons ! Et hop, je me fais klaxonner ! Je ne vais pas assez vite, je me fais klaxonner ! Je ne m'engage pas à l'arrache dans le rond-point, je me fais klaxonner,... Ca pourrait durer des heures s'il fallait tout vous raconter ! Je vois un scooter garé au beau milieu de la route, et les voitures s'arrêtent n'importe où, sans bien entendu se signaler, quitte à bloquer la circulation, sous les yeux des gendarmes que ça ne dérange pas le moins du monde ! Et là, mesdames et messieurs, nous avons droit à un concert de klaxons, interprété par le grand orchestre des parents stressés (qui sont sensés être, comme moi, quasi à deux écoles en même temps, alors qu'elles sont chacune à un autre bout de la ville) et des travailleurs en retard. Le danger est partout, il faudrait avoir des yeux dans tous les coins. Je ne sais pas si le code de la route est un livre interdit,  sacré (exposé dans un musée sous une cloche de verre anti-balles), ou alors mythique et disparu comme les Tables de la Loi, mais bon !! Je pense qu'il mériterait d'être réimprimé, diffusé, et appris, on y gagnerait tous, croyez-moi ! Je pensais que j'avais vu le pire à Paris (en matière de non respect du code de la route), mais alors là, je dois dire que Djibouti se classe première dans le palmarès. Et le ponpon, c'est que même les européens en viennent à conduire de cette manière (je pense qu'ils y en a qui vont avoir de drôles de surprises à leur retour, ça risque de faire mal. Et pas question de faire du bakchich en FDJ avec les gendarmes, qui risquent de le prendre doublement mal, d'abord parce qu'on essaye de les soudoyer, et ensuite parce qu'on le fait en FDJ, et vu son cours.... !). Sortie ciné le soir pour Raf (le dimanche, ce sont les films pour les adultes). Au programme : Expendables 2. Alors comment vous dire ? Moi, une bande de quinquagénaires dopés à je ne sais quoi toutes veines saillantes, liftés, U.V.isés de la tête au pied (donc sans la marque du marcel, du bermuda et des chaussettes) qui jouent aux petits jeunes, et qui se balancent des répliques qui tuent, avec en fond une explosion ou un crash de voitures toutes les 2 secondes, eh bien ça ne m'inspire pas ! En plus ils sont tous là : Stallone, Schwarzy, Lundgren, JCVD. Tous mes copains ! Il ne manquait plus que le très expressif Steven Segall et le très poilu Chuck Norris (si si, regardez le film où il joue avec Bruce Lee, vous verrez ! Oui, j'ai dû regarder ce genre de film pour faire plaisir à mon homme, voilà, c'est dit !), et c'était la totale ! Pour résumer, un film de garçons ! D'ailleurs, vous vous en doutez, une majorité d'hommes à la séance. Au final, Raf n'a pas été plus enthousiasmé que ça (on se demande bien pourquoi !).



Lundi 21  : Raf est parti pour toute la journée, je ne sais pas trop quand il va rentrer. Il a postulé pour entrer dans l'escadrille SPA 69 des chats, et c'est le verdict. Il travaille pour l'escadron Corse 03-011, composée de 2 escadrilles, le SPA 69 des chats, et celle des serpents. Il faut postuler pour y rentrer, avec lettre de motivation qui va bien (et devinez qui l'a pondu la veille au soir ?). Et aujourd'hui, c'est le grand jour, pris ou pas. Du coup c'est avec son super uniforme blanc sous le bras qu'il est parti (oui, genre celui de la remise du trophée dans Top Gun, vous visualisez ?). Blanc des pieds à la tête, jusqu'aux sous-vêtements. Sauf que d'ici 1 heure, le blanc va virer au jaune avec la transpiration, si ce n'est pas pire avec le sable. Je ne sais pas si c'est très judicieux, le choix de cette couleur, mais bon, ce que j'en dis (euh mais si, en y réfléchissant, je devrais avoir mon mot à dire car c'est qui qui va devoir laver ça ? Je vous le donne en mille ? Et en plus, vu les tours de cochon que me joue la machine à laver, je crois que j'ai intérêt à y aller à la main façon lavandière des années pouet-pouet). OK, ça le fait, tous ces hommes en beaux uniformes blancs, mais il faudrait penser à toutes ces épouses qui lavent ! Le prestige c'est bien beau, mais le côté pratique dans tout ça ? Le tailleur devait être une copie de Pierre Palmade dans son fameux sketche du Colonel ("à la place du kaki qui ne va pas à tout le monde, je verrais bien un vert bouteille, ou un rouge bordeaux...."). "Engagez-vous" qu'ils disaient ! En attendant, je ne sais pas quand mon homme va rentrer à la maison après sa folle journée, ce soir tard, demain matin, mystère !

En parlant de folle journée, la mienne a été trépidante, vous allez voir : nettoyage de la douche et des lavabos de la salle de bain, un coup de balai dans l'appartement pour enlever la poussière (qui ne va pas tarder à revenir de plus belle comme dans la pub, au secours Swiffer!) et les objets en tous genres que les garçons sèment partout (papiers, couvercles, jeux,...) car oui, ils sèment (croyant peut être que de nouveaux jouets vont pousser), et comme des barbares, envahissent régulièrement notre chambre à coucher, le couloir, et le salon-salle à manger. Les frontières étaient pourtant claires, mais non, les incursions au-delà sont fréquentes, avec traces de leur passage bien sûr, sinon ce n'est pas amusant ! Je peux sans problème organiser un chantier de fouilles archéologiques dans mon appartement, je sais que je ne vais pas repartir bredouille ! Puis atelier découpage, je découpe les photos des petits gâteaux sur les paquets pour que les loulous puissent jouer au restaurant (oui, nous en sommes réduits à ça, LOL !) et je récupère quelques formes (dans les quelles le Père Noël de Sacha et Aimé a déposé les voitures que les garçons ont reçu) pour pouvoir faire des chocolats en forme de voitures (encore merci mamie, rien ne se perd tu vois, je suis ta digne petite-fille !). Et tout ça entre le linge qu'il faut étendre, le programme des "corvées" des prochains jours à préparer, les papiers à faire,... Avec la vie trépidante que je mène, je ne comprends pas que Gala ne fasse pas un article sur moi ! Ou mieux, je lance un appel : à toutes ces  stars qui rêvent d'avoir une vie "normale" (oui vous savez bien, celles qui font la une des magazines féminins avec ce slogan choc "Je rêve d'une vie simple de femme au foyer"), eh bien moi je propose un échange ! Je vous laisse ma vie "normale", et je prends la vôtre pendant 24h. A moi manucure, coiffeur, spa, shopping (sans regarder les étiquettes des prix et hors des semaines de soldes), trajet avec chauffeur, déjeuner dans un grand restaurant et cocktail mondain ! En fait, je vais vous dire, les vraies héroïnes , ce ne sont pas celles des magazines, mais ces mamans au foyer, car oui, je vous le dis (et j'en connais quelques unes), je vous tire mon chapeau, et je vous admire, car moi, je deviendrais complètement frappadingue (je veux dire, encore plus que je ne le suis déjà) à votre place ! Alors bravo  à vous, car c'est un des métiers les plus dur qui soit, et en plus il se fait bénévolement ! Vous méritez notre plus grand respect ! Voilà, c'est dit (et au passage, j'espère en faire réfléchir quelques uns) !

Bon, petite pause, je vais regarder les photos de Dominique sur Noël et la Tanzanie, et celles de Paris. Trop bien, j'adore celles de Noël, j'ai pu rêver un peu (et j'ai bien ri, le thème pour les hommes cette année ça devait être les bouteilles d'alcool, bonjour la réputation). Puis direction la Tanzanie (euh, c'est normal que beau-papa se retrouve par 2 fois en slip sur les photos ?), et magnifiques les vues à partir du sommet (bravo aux parents de Raf pour cet exploit, tout le monde ne peut pas se vanter d'avoir gravi le Kilimanjaro). Et enfin direction Paris pour l'étape culturelle de mon tour du monde en images (euh Ben, à l'occasion, il faudra que tu m'expliques la signification des pictures récurrentes avec les pieds).


Le reste de la journée est calme et banal, aire de jeux avec les loulous.  Je découvre, surprise, que les Djiboutiennes sont dotées de la même capacité que les Alsaciennes, à savoir de passer, dans la conversation, d'une langue à une autre sans problème. Elles commencent dans leur dialecte, puis glissent une phrase en français, et retournent vers leur dialecte. En Alsace, nous avons tendance à faire la même chose, ce qui avait étonné et rempli ma belle-maman d'admiration à l'époque où elle a découvert que ma maman (entre autre) avait ce super pouvoir (vous vous souvenez Dominique ?) ! Raf rentre, ça y est, il est officiellement un "chat" et repart presque dans la foulée pour une soirée restaurant en ville. Je ne vais pas savoir grand chose de cette journée, une partie en étant classée "secret défense". LOL. Petit spectacle de Geoffrey avec son théâtre d'ombres et c'est repos bien mérité. Bonne soirée à tous, j'ai une pensée particulière pour Castelnau qui semble essuyer à nouveau une tempête (comme tous les ans à la même période) avec risque de coupure d'électricité. Bon courage les filles, tenez bon. Je vous embrasse.



Mardi, lors de mon tour de bus en tant qu'accompagnatrice, je suis assise à l'arrière avec une nouvelle venue (qui vient du Ch'Nord, clin d'oeil à ma Lucette), et j'apprends que les 3 femmes qui sont assises devant moi, sont Alsaciennes ! Quand je pense qu'il y a peu de temps, j'ai lu dans un article qui disait que statistiquement, ce sont les Alsaciens qui quittent le moins leur région de naissance ! Je ne sais pas qui a réalisé cette enquête, mais je constate encore une fois qu'on peut vraiment faire dire ce qu'on veut aux chiffres (comme quand on nous dit que les prix n'ont augmenté que de 0.05%,alors qu'en réalité, nos paniers sont de moins en moins pleins et que pour nos porte-monnaies, c'est inversement proportionnel). Une des dames tient la caisse au Mess, elle connait donc beaucoup de monde, et Raf du même coup, car elle a travaillé à la base de Meyenheim de nombreuses années, en même temps que lui. A ce rythme là, nous allons pouvoir créer une petite communauté, un petit bout d'Alsace en terre Africaine. c'est quand même dingue quand on n'y pense, l'Alsace est la plus petite région française, combien de chance y avait t-il de rencontrer tant d'Alsaciens ici ? Et de retrouver des collègues de Meyenheim, qui après d'autres mutations, ont débarqué ici ! La vie est bien malicieuse parfois !

 

18 janvier 2013

Premier cours de cuisine


Mardi 15 Janvier



Entrée principale du Kempinsky

Belle surprise au retour de Raf du bureau ce dimanche, un gros colis venant de maman (elle ne m'a rien dit la coquine). Le temps d'arriver à l'ouvrir (elle aussi doit avoir des actions chez Scotch), et surprise, c'est un colis à 70% gourmand : une belle boîte remplie de petits gâteaux de Noël, et 4 jolis sachets tout aussi pleins, de ceux de ma petite soeur. Miam, à peine ouvert, Raf s'installe sur le lit et s'en déguste quelques uns. Moi idem, c'est trop bon. Il y a aussi ce qui devait être une grande étoile en pain d'épices, mais qui est arrivée en version puzzle, avec les décorations en sucre éparpillées (mais il paraît que Lily y est un peu pour quelque chose sur ce coup là). Je croque à belle dent dedans, la première bouchée ça va, le goût auquel on s'attend est bien là. Mais l'arrière goût est étrange, on dirait que j'ai mangé de l'after-shave ! C'est vraiment très très bizarre (et pourtant, je n'ai pas laissé traîné mes lèvres dans le cou de Raf avant de croquer le pain d'épices, c'est juré).

A part ça, rien de bien passionnant, je me la suis encore jouée Pierrette Richarde en flanquant au moins 5€ de fromage blanc par terre (penser à demander au Père Noël 2 mains en état de fonctionnement pour l'année prochaine), et j'ai failli m'étaler dans la cour de l'école de Geoffrey pleine de boue après l'averse. Ca glisse ! Du coup, bonjour les chaussures, j'ai ramené et déposé de petites plaques de gadoue dans tout l'immeuble. En bonne voisine, j'ai pris mon balai, ne voulant pas laisser le soin aux autres de nettoyer mes dégâts, de toutes façons, même les Dupont et Dupond auraient trouvé le coupable, les traces menant jusque devant ma porte ! Bref, je ne suis pas à ça près, et j'en profite pour balayer tous les paliers et tous les escaliers, qui en ont bien besoin. A certains étages, j'ai l'impression que ça n'est jamais nettoyé ! Déjà que l'immeuble est pas joli-joli, alors on peut faire un petit effort pour l'entretenir. Mais j'ai comme dans l'idée que certains ont déjà pris le pli d'ici, c'est fait à la "wech-wech" !  Il y avait un sparadra sur une marche depuis des semaines, sans que ça gêne qui que ce soit. Eh bien moi, ça a fini par m'embêter, tout comme le sachet dans la cage d'escalier tout en bas. Et pourtant, je suis loin d'être une maniaque à la Danielle et Béatrice de "C'est du propre" ! Mais bon, il y a un moment, il faut agir. Ca valait le coup, ma pelle était pleine de sable, de plumes, de cheveux, et autres substances que je n'ai pas identifié ! Fière de moi, même Raf a remarqué que c'était un peu plus clean !

Je recontacte Ali pour notre désormais traditionnel tampon du district tous les 15 jours. C'est son assistant qui me téléphone, qui parle bien français, c'est plus pratique. Après 48h de silence, il téléphone hier en fin de journée. Rv est pris pour 19h sur le parking de l'école pour lui remettre le papier. Comme il est déjà venu au même endroit la dernière fois, il connaît, on est sauvé. Raf y va, non sans avoir amené avec lui de quoi jouer, on commence à les connaître les cocos ! A 19h30, il me téléphone, toujours personne. Le gars me recontacte dans la foulée, il est sur le parking mais ne voit pas Raf (ben je sais pas moi, achètes des lunettes, à cette heure-ci, il n'y a pas 36 pèlerins dans la place). Et là, attention, ce qui va suivre va vous défriser le brushing. Le gars me dit : "j'ai faim (ravie de le savoir, ça boulverse mon existence), tu me ramènes à manger !" (ah bon, parce que maintenant, on a gardé les cochons ensemble ? Je sais bien que les gens tutoient ici, OK, mais quand même, il y a le ton ! Et en plus, je ne pense pas avoir la tête de Ronald Mc Donald ! La coupe de cheveux, éventuellement, mais la ressemblance s'arrête là). Il me répète bien 3 fois qu'il a faim (comme si j'étais sourde) et me demande si j'ai rien en cuisine à lui rapporter ! Ben mon p'tit gars, si tu étais venu à l'heure au RV, tu serais déjà à la maison  en train de déguster un bon petit plat préparé par TA femme à toi ! Quoique, après réflexion, je ne suis pas sûre qu'il ait réussi à se trouver une gentille petite femme, vu le manque de bonnes manières ! Sur le coup, estomaquée, je n'ai pu répondre qu'un "non, je suis à la maison, c'est mon mari qui t'attend, et il est juste parti avec le papier" (c'est dingue, comment j'ai pu le laisser partir sans le rôti de veau sous le bras ! ). C'est dommage que je n'ai pas la gouaille de Patricia, sur ce coup-là, elle aurait bien pu lui rétorquer son fameux "non mais t'as vu la Vierge ?" . Mais quand on ne s'y attend pas, on est là, tout bête à bafouiller un truc bidon ! En y réfléchissant, j'aurais dû lui dire que, dommage pour lui, ce soir c'était côtes de porc (désolée, je n'ai rien contre le fait de ne pas manger de porc, mais là, il m'a un peu échauffé les oreilles). Encore que, vu le pot que j'ai en ce moment, j'aurais été capable de tomber sur le seul du coin qui en mange  (à savoir que, quand ils n'ont vraiment rien d'autre, ils sont exceptionnellement autorisés à en consommer, j'ai appris ça il y a peu). Ou alors, j'aurais pu lui servir une ration de mon boeuf au cola que j'avais fait ce soir-là, et qui était trop dur, et avec une sauce trop sucrée ! Avec le risque de lui faire tomber les dents et donc de plus revoir mon papier ! Au retour de Raf, on se raconte nos conversations, le gars a redemandé à Raf que je lui apporte à manger avec un "mais elle a rien préparé ta femme ?" (non, elle ne sait pas cuisiner, la dernière fois qu'elle m'a préparé à dîner, elle a failli m'empoisonner), et comme ça ne marchait pas, il lui a réclamé de l'argent (il a quand même divisé ses tarifs par 3 depuis la dernière fois, car oui, il avait déjà réclamé de l'argent la fois précédente). Du coup, Raf ayant refusé, il lui a gentiment dit que c'était la deuxième fois, et qu'il n'étais pas sûr de lui rendre la papier la prochaine fois ! Ca, ça s'appelle du chantage mon petit monsieur, et je pense qu'ici aussi, c'est puni par la loi ! Du coup Raf l'a appâté en lui disant qu'on verrait à la réception de la carte grise ! Non mais, le toupet et le sans-gêne de ce gars, je n'en reviens toujours pas en y repensant. Il est payé pour son boulot, et en plus il veut se sucrer au passage ! C'est le bouquin de Nadine de Rotschild sur les bonnes manières et le savoir-vivre que je vais lui donner à la place d'un repas ou de l'argent  ! Je vous l'avais dit, ça vaut son pesant de cacahuètes, non ?!

Plus calme ce matin, c'est courses. Comme je suis seule, je flâne un peu plus, mais pas trop quand même. J'ai le coffre plein (et le porte-monnaie vide), 4 allers-retours chargée comme une mule avec 4 étages, le temps de tout ranger, je suis en nage. Le t-shirt sorti 2 heures plus tôt est une serpillère, je suis obligée de me doucher et de me changer entièrement (bonjour les économies). Le temps de faire un tour sur le net, et me voilà sur le chemin pour aller chercher Gabriel à l'école. Le soleil picote, je me mets à l'ombre sous un arbre à côté d'un taxi. Et là je souris (extérieurement, mais surtout intérieurement), en voyant l'autocollant sur la porte conducteur (non, ce n'est pas vache qui rit). Djibouti (le pays) et un chameau par dessus (banal pour le moment), avec ce slogan "TAXI MACHIN CHOSE (je ne sais plus le nom, peu importe), UTILITE ET ELEGANCE". Perso j'adOOOOOOre ! Utilité, encore heureux, sinon ça sert à rien d'être taxi ! C'est ta raison d'être, normalement ! Et élégance, oui le véhicule est super entretenu, il est rutilant, les sièges sont en cuir blanc, nickel, la moumoute sur la plage avant et les peluches façons zèbre et girafe sur la plage arrière (eh bien oui, il faut bien rappeler qu'on est en Afrique, dès fois qu'on aurait zappé). Le chauffeur est polo-pantalon beige bien repassé avec la gourmette au bras. Donc, comparé aux tombeaux qui circulent en ville sous ce même nom de taxi, c'est vrai, il est utile et élégant ! Mais encore une fois, je vous le dis, j'adore ! Il faudrait que les petits jeunes des écoles de commerce viennent faire un stage ici, question créativité sur les slogans, c'est le top ! Droit au but, simple et efficace !!

Le chef pâtissier Ilia Pouchkar
Cet après-midi, mon cours tant attendu de "viennoiseries" au Kempinski. Après ma matinée déjà bien remplie, et privée de ma bienfaisante (on dirait une pub pour les tisanes) sieste de l'après-midi, j'espère ne pas piquer du nez dans les croissants tout à l'heure. Les garçons rentrent de l'école, et j'apprends que, tout comme ses camarades, Geoffrey va avoir des cours de soutien pendant 1 mois. C'est par cycle de 4 semaines, chacun à tour de rôle.Ce qui implique qu'il soit à 7h20 à l'école en ville, qu'il ne peut donc pas prendre le bus, et que je suis obligée de l'amener en voiture. Ca veut dire lever les enfants  1 jour de plus de bonne heure, embarquer Gabriel, faire l'aller-retout dare dare pour avoir le temps de déposer Gabriel à son école (qui est à côté de la maison). Et en plus, je viens de le savoir, 5 jours avant ça fait court pour s'organiser. Je devais être accompagnatrice dans le bus, mais là, impossible, je ne suis pas Samantha ma sorcière bien-aimée qui peut se transporter en une fraction de seconde d'un bout à l'autre de la terre juste en remuant son petit nez. Panique, je recontacte Joanne qui me change mon tour, ouf !

Il est 14h15, je lève le camp direction le Kempinsky pour mon cours de cuisine. Je passe le contrôle, les allées sont très fleuries, c'est un bonheur. Comme je suis en avance, je flâne et je prends quelques photos. C'est une vraie oasis, il y a de beaux palmiers (bien verts, et pas brûlés comme je voyais d'habitude), des massifs de fleurs,.... C'est magnifique. L'architecture est de style "maure", avec quantité d'arcs, de lanternes en verres colorés,... Il y a des fontaines et de grandes poteries. Le hall d'accueil est très grand, beaucoup de canapés, de coussins très colorés, de tables octogonales et bon nombre d'objets décoratifs comme des coffres en pierres, des boucliers,.... On ne sait plus où regarder. Je me promène un peu sans m'éloigner, histoire d'en avoir plein les yeux (je vais y retourner prochainement, j'essayerai de faire quelques photos pour vous faire rêver un peu). Mes compagnes de cours arrivent, nous attendons d'être au complet. Direction le 6ème étage, nous traversons un long couloir, il y a des dizaines de chambres, nous voyons qu'il y a un spa, un centre d'affaires, quelques boutiques haut de gamme, des piscines et un bon nombre de restaurants. Celui du 6ème étage a été réservé uniquement pour nous, un employé nous ouvre la terrasse en attendant le chef. Vue sur la mer, et tout en dessous, la piscine VIP avec de belles terrasses ombragées, du superbe mobilier de jardin, de confortables chaises-longues,...."Money, money, money, always funny, in a rich men's world... all the things I could do, if I had a little money in a rich men's world" (Merci Abba). Bon ben, on va se contenter de regarder ! Il a été préparé à notre intention, un bloc note, un crayon, les recettes, une petite bouteille d'eau, et bien entendu, l'incontournable petit calot en papier (celui qui fait genre hôtesse de l'air) et le non moins très seyant tablier en matière sachet (pardon, poche pour mes amis girondins) plastique pour faire tes courses. Glamour tout ça ! Le chef pâtissier arrive, nous passons en cuisine. La pâte à croissants, qui sert de bases aux viennoiseries que nous allons réaliser, est très longue à préparer, entre tours à donner, et temps de repos. Le chef a donc commencé à en préparer le matin, pour gagner du temps. Il nous montre comment emprisonner le bloc de beurre dans la pâte, puis c'est la séance gym avec coups de rouleau à pâtisserie et tours simples et doubles. C'est physique et très technique. Nous pouvons essayer chacune notre tour à toutes les étapes de la préparation. Le jeune chef est très sympa, et aussi bon pédagogue. Nous nous amusons bien, les rires fusent, les questions aussi, chacune a une anecdote et un truc de gourmande à donner à la voisine. Nous apprenons la découpe et le façonnage des croissants, des brioches suisses, des escargots,.....

Concentration maximale

Pour ma part, je ne résiste pas lorsque le chef déballe la grande boîte contenant les bâtonnets de chocolat qui servent à garnir les chocolatines, et je m'essaye au garnissage et au roulage, tout en chipant un bâtonnet au passage, ben oui ! Le chef nous livre quelques secrets, de nombreux conseils, et quelques recettes toutes simples pour varier les garnitures de nos viennoiseries. Le temps a filé à toute allure, c'est déjà la fin du cours. Chacune de nous reçoit une boîte avec 10 pièces : croissants, chocolatines (ça y est, je deviens une vraie girondine, je ne dis déjà plus petits pains au chocolat), escargots aux raisins, briochettes parisiennes et muffins aux amandes. Et comme nous sommes gourmandes, et que nous commençons à prendre le pli des coutumes locales (qui consistent à réclamer toujours quelque chose), nous demandons au chef de pouvoir repartir avec les pâtes avec les quelles nous nous sommes exercées, et que nous avions déjà garnies, afin de les faire lever et de les cuire à la maison (en bonnes épicuriennes que nous sommes, aucune de nous ne pouvait supporter l'idée qu'elles allaient finir à la poubelle). Le chef nous a donc volontiers préparé en plus une boîte avec 3 pièces supplémentaires. Trop sympa. Et pour finir, nous recevons notre petit diplôme, nominatif, s'il vous plait, pour avoir réalisé avec succès ce menu viennoiseries. Je reviendrai donc avec plaisir d'ici environ 1 mois pour la prochaine cession, tout aussi gourmande, les macarons ! Nous redescendons de notre petit nuage pour un retour au bercail, non sans avoir croisé des clients de l'hôtel curieux et sans aucun doute envieux de nos petits trésors, dans les yeux desquels on pouvait lire "il y a une distribution gratuite ? C'est où que ça se passe ?". Mais pas de chance pour eux, je crois que chacune de nous tenait sa boîte très fermement, et gare à celui ou à celle qui se rapprocherait un peu trop ! Une bien belle expérience dans un beau cadre, je pense que dorénavant, je vais un peu plus déguster ces viennoiseries, ne serait-ce que par respect pour tout le travail que ça représente. Pensez-y la prochaine fois que vous sortirez de la boulangerie ! Je vous laisse méditer la-dessus, et sur ces bonnes paroles, je vous laisse en espérant que l'heure du petit déjeuner de demain arrive vite. Et je vous promets d'avoir une pensée pour tous ceux qui seront devant un morceau de pain ou une biscotte alors que nous... !! Allez, sans rancune ! Bisous sucrés !

13 janvier 2013

Dîner entre amis


Jeudi 10 Janvier

Hier, c'était le jour de notre petit déjeuner mensuel de club Loisirs et Découvertes. Une fois les enfants à l'école, direction la base. Comme la fois précédente, ça caquète dans tous les coins, on se croirait en boîte, il faut parler fort pour s'entendre. Je suis embarquée par Patricia, jamais en manque d'histoires et d'anecdotes à raconter. Epiphanie oblige, ce petit déjeuner sera sur le thème de la galette des rois. C'est dommage, elle n'est pas spéciale, ça manque de fourrage frangipane, elle est surtout "huileuse". J'en profite quand même pour récupérer une fève pour la collection de Geoffrey. A 9h15, le top départ des inscriptions est donné. J'ai de la chance, je peux faire tout ce que j'avais programmé : atelier "viennoiseries" dans le palace de la ville le 15 (et qui va profiter ensuite de mon savoir-faire ? Qui ?), matinée massage mains et pieds, piscine et petit déjeuner  toujours au Kempinski le 23, et découverte du petit déjeuner traditionnel éthiopien dans un restaurant  proche de la maison le 5 février. Ce mois-ci c'est vraiment thème gourmand ! Il est vrai que les sections "cuisine" et "petit déjeuner en ville" ont toujours beaucoup de succès. Me voilà rassurée, je ne suis pas la seule gourmande ! Certains cours de cuisine sont chez l'habitant (population locale), et même certaines fois chez l'un ou l'une d'entre nous, quand nous avons de quoi proposer. Une de mes connaissances, qui est Méxicaine, a fait un tel atelier chez elle pour faire découvrir un petit déjeuner traditionnel de son pays. Retour à la maison pour mon  jour de ménage de la semaine (invités de demain oblige). Et ce soir, direction le cinéma plein air pour notre séance, au programme, Tintin le film. Sympa.

Ce matin jeudi,  c'est détour par la boulangerie, il faut acheter du pain pour ce soir. Celle à côté des télécoms fait de gros pains, très bons, et qui ont l'avantage se bien se garder, ce qui, vu le climat, est un exploit. Raf m'avait dit de ne pas y aller trop tard, ça part vite. En bonne épouse de militaire, bien disciplinée, j'écoute, et je m'y rends avec les enfants peu après 8h. Le comptoir est vide (déjà tout vendu ?), pas de lumière ! Deux dames arrivent, ne parlant pas bien français et me demandent ce que je veux. Je leur répond, et là, une des deux saisit mon Geoffrey par la main, et l'amène dans l'arrière-boutique pour lui monter les pains qui cuisent dans le four. Ca amuse les enfants et les fait patienter le temps de la fin de cuisson qui ne tarde pas. A la sortie, je me fais interpeller par le vendeur de vannerie, et je prends enfin le temps de m'arrêter, de regarder ses articles, ..... et d'acheter. Depuis le temps que je refusais, remettant toujours à plus tard ! Il en profite pour me montrer toutes les choses qu'il vend, et repart même me chercher (en vélo) les nattes de plage qui m'intéressent. Elles sont presque trop jolies pour la plage, colorées et avec des motifs, et en plus, la plage a tout intérêt à être soit très grande, soit déserte, car ce qu'il me propose est en taille 3XL, pour y mettre toute la famille (et même tout le matériel). Je prends note des prix, il y a des articles que j'achèterai une prochaine fois.

C'est donc ce soir que nous recevons les collègues de Raf et leur épouses, pour les remercier d'avoir bien pris soin de lui depuis son arrivée (et en mon absence). Il y a Philippe et Patricia, Geneviève (ma compatriote de Saverne) et son mari Patrick, Jean-Louis (notre prof de danse) et Bruno et Caroline. Ce sont les hommes qui sont collègues, travaillant tous dans le même bureau. Nous avons prévu une sorte d'apéritif dînatoire-buffet, sous forme de découverte et dégustation de spécialités alsaciennes (il parait que les collègues sont très intrigués car ils ne savent pas ce que nous préparons). Ce qui n'a pas été sans mal à l'élaboration du menu, qui a dû être en partie changé en cours de route, par manque d'ingrédients. Pas moyen de trouver du munster (par contre du maroilles et des fromages basques, ça oui) et encore moins du cervelas. Donc re-courses pour le nouveau menu avec les plats de secours. Et une fois fini, Raf trouve que ce n'est pas assez, re-re-courses pour acheter et faire des plats en plus (nous ne voudrions pas que nos invités sortent de chez nous en ayant encore faim et soient obligés de s'acheter un kébab éthiopien pour se caler).  Au final, nous servirons : tarte flambée, tarte à l'oignon, quiche lorraine, quiche aux asperges, tarte à la choucroute, salade de pommes de terre avec saucisses de Strasbourg, pommes de terre et bibeleskäs, salades d'oeufs durs et de gruyère, et en dessert, tarte au fromage blanc, aux pommes à l'alsacienne et gâteau de santé. Moi rien que de lire cette liste, j'ai le ventre qui est plein ! Le tout sera servi en alsacien, non ce n'est pas moi qui vais parler le dialecte, mais nous allons mettre des étiquettes sur les plats avec le nom de chaque spécialité en alsacien. Nous avons également prévu de passer un diaporama avec des photos d'Alsace (gastronomie, monuments, gens célèbres, artisanat,...), c'est moi qui suis allée chercher les photos sur le net, et qui ai découvert, médusée, deux photos de moi lors de ma première soirée  (issues de mon blog) lorsque j'ai tapé le mot "choucroute" dans google !  C'était effectivement pour la soirée choucroute organisée au Héron (et non pas pour désigner ce qui me sert de coiffure, à cette époque, je venais d'arriver, j'étais encore bien coiffée). Ca m'a fait un drôle d'effet, et pour tout vous dire, ça fait un peu peur. Big Brother sait tout, et voit tout ! Nous allons aussi faire un petit jeu et faire lire à nos invités quelques dictons et proverbes, toujours en alsacien. Ca promet de grands moments de fou-rires je pense. J'en ai trouvé des sympas, qui devraient plaire, entre autre,  à mon amie Viviane, qui sont soit imagés, soit qui ont le sens pratique bien connu des alsaciens : "un chien mort ne mord plus" (ben oui Monsieur Lapalisse), "d'un poirier il ne tombe pas de pomme" (Monsieur Lapalisse, le retour), "si ça te démange, gratte-toi" (je vous l'avez dit, la logique et le sens pratique des alsaciens dans toute leur splendeur). Du coup, je me suis prise à regarder un peu les autres pays, et j'ai trouvé le jumeau africain de mon proverbe alsacien préféré qui parle de fesses qu'on passe par la fenêtre....(clin d'oeil à maman et Sandrine, elles comprendront de quoi je parle): "on a beau dissimuler ses excréments au fond de l'eau, ils finissent toujours par remonter à la surface".  Amis de la poésie, bonsoir !


Ca y est, nous y sommes, la soirée va pouvoir démarrer.  A l’heure, Geneviève et Patrick, puis Bruno et Caroline, Patricia et Philippe (déjà bien dans la zone de dépassement du ¼ h djiboutien) et Jean-Louis. Nous faisons défiler sur l’écran le diaporama « Alsace » que j’ai préparé tout en dégustant l’apéritif. Nos invités sont sûrement un peu intrigués, pas de cacahuètes ou de chips à grignoter avec. A la place, je ramène une plaque de tarte flambée pour commencer notre voyage culinaire au pays des cigognes. C’est une première pour moi, je n’en ai jamais fait. La pâte mériterait d’être un peu plus fine, mais la préparation  est  bonne.  Afin « d’embêter » un peu Philippe, dont les goûts musicaux ne sont pas ceux de Raf (il affectionne particulièrement « la grande chanson française » comme disent les connaisseurs, et fait tourner en boucle au bureau les Aznavour, Trenet,..), il lui passe du folklore alsacien. Les yeux sont braqués sur Jean-Louis, ça le démange, les jambes tressaillent légèrement, mais coincé entre Patrick et Patricia, il reste assis, et laisse son  « moi » prof de danse  en mode veille. La soirée est bien animée, c’est le moment que choisi Raf pour lancer un petit jeu. Afin de se « venger » des expressions (souvent ch’ti) que Philippe (encore lui) et Jean-Louis lui balancent toute la journée au bureau (quels déconneurs ces deux-là) accompagnées de « tu veux qu’on te l’explique celle-là aussi ? », Raf décide de les tester dans une autre langue. Chacun lance le dé, et doit lire  l’expression correspondante, qui est bien entendu marquée en alsacien  (avec quand même la traduction en français en-dessous). Ce qui a donné de bons moments de fou-rires, avec des langues qui ont fourché, des « mais comment on prononce 3 consommes à la suite, c’est juste impossible », …..Je vois l’œil qui Raf qui brille, il se marre en douce et savoure sa petite « vengeance ». Je commence à ramener tous les plats sur la table et  j’installe le buffet. J’ai donc étiqueté chaque spécialité, mais uniquement en alsacien. Mais comme je suis une maîtresse de maison gentille et soucieuse de ses invités (LOL), je donne quelques explications avant de donner le top départ.  C’est convivial, chacun prend ce qu’il veut, et mange à son rythme. Idem pour le dessert. Jean-Louis est ravi, il peut enfin goûter à la tarte au fromage blanc dont il rêvait, mais sous le coup de l’émotion, il me confond les raisins secs avec des lardons ! Tsss Tsss Tsss !  Ou alors c’est le deuxième effet « poire » car oui, nous avons fait péter la poire ! J’ouvre les petits présents qui m’ont été offerts : une boîte à bijoux gigogne en bois avec des éléphants dorés (il reste juste à la remplir, pas vrai Raf ? La petite boutique derrière le Nougaprix, tu sais où la dame fait des parures en pierres ?!), une girafe en bois, un chemin de table avec la croix traditionnelle éthiopienne, un DVD et une jolie bouteille décorative avec des couches successives de légumes secs à l’intérieur. Me voilà gâtée ! La soirée se termine, je ne reçois que des compliments sur la cuisine et l’organisation, tout le monde était ravi, découverte pour les uns et piqûre de rappel pour les autres. C’est le moment de savourer un repos bien mérité et de laisser retomber la pression. Bonne nuit tout le monde.

P.S. : désolée, pas de photos de la soirée, l'appareil de Geoffrey ne veut plus ni faire de photos, ni de vidéos ! Nous voilà bien aidés, je suis verte, j'avais fait pas mal de clichés, eh bien, nada ! Il faudra donc faire marcher votre imagination pour ce qui est du buffet qui vous faisait saliver (je sais que c'est ce qui vous intéresse en priorité, petits gourmands que vous êtes)  !