28 novembre 2013

Et une semaine de plus dans notre vie d'expatriés

Dimanche 17 Novembre



Journée sans histoire jusqu'à 17h30 et sa coupure d'électricité (ça faisait longtemps). Chose étrange, le groupe ne se met pas en marche pour prendre le relais. Et pour cause, la coupure a eu lieu dans notre seul immeuble. La seconde entrée ainsi que les immeubles alentours sont alimentés. Ah, nouveauté ! Et c'est parti, on cherche à tâtons bougies (mêmes les bougies chauffe-plat sont de sortie) et boîtes d'allumettes (puisque les lampes torches sont toujours vides quand on en a besoin, tout comme les piles d'ailleurs, sinon c'est pas drôle). Pendant qu'une voisine appelle le technicien, certains d'entre nous se rassemblent pour regarder les compteurs auxquels nous avons accès. Ca fait "bip" à tous les étages, c'est un vrai concert d'onduleurs. Une fois le technicien sur place, les allers-retours vont commencer à la recherche du compteur général et des clés pour ouvrir les locaux au bas des immeubles (dont nous ne savons pas à quoi ils servent). Renfort des voisins de la seconde entrée, on continue les recherches, on s'interroge. Le technicien repart sur la base chercher des plans, et nous, nous continuons de faire notre petite vie. Ca donne un dîner aux chandelles avec salade composée et chips (bien sûr, pas un paquet de jambon ou une boîte de thon en réserve, ça aurait été trop facile). Et je repars aux nouvelles avec ma bougie chauffe-plat sur l'assiette (c'est beau Djibouti la nuit, dans le noir total) errant dans les étages, et charriant mon voisin du dessus en passant, il perce des trous et d'un coup ça saute ! Toujours aucun progrès, personne ne sait rien. Bon ben, nous voilà parti pour la nuit, qui sait ?!  Mais après plusieurs allers-retours du technicien, 2 voitures de renfort et 3 heures de noir complet plus tard, l'électricité revient. Nous en avons terminé avec la vie d'hommes préhistoriques pour ce soir. Ma voisine de palier va pouvoir réintégrer son appartement avec sa fille après avoir trouvé refuge chez une amie qui avait du jus, et refaire le chemin inverse avec ses aliments qu'elle était en train de déménager. Et moi, je vais pouvoir ranger ces bougies qui ne veulent pas brûler ou qui le font trop vite, ces allumettes qui cassent avant même d'avoir été craquées, et soigner mes doigts de pieds sur lesquels je me suis accidentellement versée de la cire chaude. Le point positif de la chose, c'est que, grâce à l'épilation à la cire, mes doigts de pieds n'ont jamais été aussi doux !

On prend de la hauteur !
Lundi, à l'arrivée pour le cours de natation des garçons, le maître-nageur nous annonce d'emblée la couleur ! L'eau commence à être fraîche ! Elle est à .....26 ! Je vous vois d'ici sourire et vous moquer ! Mais songez que nous avons l'habitude d'une eau entre 30 et 36° ! Donc effectivement, on serre les dents pour entrer dans le bassin, il s'agirait de faire bonne figure devant nos enfants et de leur montrer le bon exemple !  A partir de la semaine prochaine, les t-shirts anti-UV seront donc permis et feront également office de couche isolante supplémentaire. L'hiver est là, l'eau se rafraîchit, c'est comme si nous faisions un plongeon dans l'Atlantique à présent ! Le premier été en France risque d'être comique (surtout pour les autres vacanciers), les seuls à avoir la combinaison de plongée pour aller se baigner, ce sera nous ! De retour à la maison, j'ai dû sortir du placard chaussettes et plaid pour réchauffer un Geoffrey bleu-schtroumpf !

Fallait absolument que je fasse une photo là !
Le jour qui a suivi, je reçois une lettre de mon assurance pour penser au renouvellement du contrat pour la voiture. Alors là, j'applaudis des deux mains, c'est bien la première fois qu'un organisme quel qu'il soit nous fait une lettre de rappel ! Car ici, tu dois te déplacer pour aller chercher tes factures et pour les payer. Pas de lettre pour te dire d'y penser, pas de facture envoyée à ton domicile, pas de prélèvement automatique. Et quand intervient un changement de politique quant à une date limite de paiement par exemple, pas de message pour te prévenir, tu le découvres sur place quand tu passes au bureau pour râler que ton internet de fonctionne plus !  Bref ! Donc là,  j'ai une lettre, mais pas d'enveloppe ! La lettre a été envoyée pliée en trois, avec une aggraffe de chaque côté (qu'elle ne soit pas lue par tout le monde quand même), avec le timbre collé directement dessus ! J'adOOOOOre !

Mardi. Et comme on apprend tous les jours, je profite de l'expérience de Philippe pour m'expliquer un pas de salsa que je n'avais pas compris et je m'efforce d'oublier mes pouces et de ne pas tenir sa main comme des crochets. On ne se tient pas, on s'effleure ! Et on se détend, on est là pour s'amuser ! Merci Philippe !


Ce jeudi, au Héron, c'est soirée disco fluo. Nous sommes accueillis par MC Claude François, complet bleu électrique scintillant, chemise blanche et perruque permanentée blonde nuance "vanille miellé doré" de chez "parce que vous le valez bien" ! C'est le défilé des perruques extravagantes, des pantalons pattes d'éph, des chemises à paillettes et des lunettes colorées taille 3XL. Il y a aussi les groupes de filles ayant toutes la même robe courte 70's, manches 3/4 larges avec bandeaux assortis dans les cheveux, motifs et couleurs psychédéliques. Les tailleurs de Djibouti et les clubs de couture ont eu du boulot. Le tout est très réussi, dans l'esprit de ces années-là. Ca scintille, ça clinque, ça donne mal aux yeux et au coeur parfois. Lol ! Mais voici que vient nous saluer un costume blanc avec un perruque de fils argentés (les mêmes que je pends à mon sapin de Noël) et des lunettes de mouches (encore plus grandes que celles d'une certaine Victoria B.). C'est Aimé, que Gabriel n'a pas reconnu, quasi au bord des larmes tant il a eu peur ! A sa table, un moustachu avec une perruque afro à la circonférence impressionnante, j'avais l'impression de voir mon beau-père quand il s'est grimé pour aller voir le spectacle DISCO à Paris ! Au milieu de toute cette avalanche de paillettes, les "fluos", plus jeunes. Beaucoup de t-shirts avec le même motif à moustache (les moustachus sont à la mode beau-papa, la moustache n'est pas morte, elle revient en force et semble avoir encore de beaux jours devant elle) !

Le dîner se passe à l'extérieur, il est vrai qu'ici, pas besoin de craindre le mauvais temps comme pour nos barbecues estivaux du dimanche midi en France. Entre les plats, les animateurs de la soirée font des tirages au sort pour gagner des cadeaux : des kits fluo, des repas et des soirées au Héron, des services à jus de fruits, des tournées de coupes de champagne,...C'est une nouveauté, et c'est très sympa, même si je n'ai rien gagné. Place à la danse, au milieu des lasers, boules à facettes, bulles et lancers de bracelets fluos dont les organisateurs devaient avoir un stock entier à écouler. A chaque lancer, une ruée pour les ramasser. A notre table, les hommes se sont mis à construire sphères, lunettes, colliers,.... Réminiscence de souvenirs d'enfance face à son Meccano ! Nous n'étions pas déguisés à l'arrivée, c'est maintenant chose faite avec nos fluos transformés en bijoux, lunettes et couvre-chefs délirants. Ainsi grimé, je trouve même à Bruno des faux airs de Zaza Napoli ! Lol ! Belle soirée, on se couche à 1h30 du matin (seul moyen pour avoir des enfants qui font une grasse matinée jusqu'à 10h, un exploit). Par contre, pas de nouvelles de Jean-Louis qui pensait venir nous faire un petit coucou dans la soirée, il devait trop bien s'amuser à sa soirée des infirmières, ou alors il s'est fait kidnapper ! Lol !


Après cette folle soirée, pas d'excès en ce vendredi. Seule une petite baignade dans l'après-midi va occuper notre journée. Après 3 heures passées à table à essayer de faire avaler à Gabriel son clafoutis aux poireaux et avoir entendu une bonne centaine de fois "moi j'aime pas les poireaux" (changes de disque mon chéri, celui là est rayé), nous partons pour la baignade. Arrivés à la hauteur de la plage située à côté du Kemp, arghh, la mer est loin, c'est marée basse ! Je n'ai pas vérifié avant de partir. J'espère qu'il y aura assez d'eau, car j'ai promis aux enfants, et il vaut mieux s'y tenir (moi qui leur fait souvent la leçon quand au fait de mentir, j'aurais l'air de quoi ?), sans quoi ils ne vont pas me rater au tournant. Au final il y a assez d'eau, mais il faut aller un peu plus loin que d'habitude, et comme j'ai oublié les chaussons, c'est "aïe, ouille" sur les pierres pointues et glissantes. Mais ça en valait la peine, l'eau est bonne !  Barbotage pendant 1 heure et c'est le retour à la maison, car à 18h il fait nuit noire ici. Je  n'aime pas conduire la nuit, d'autant moins ici où on ne voit pas les gens, que j'ai toujours peur de voir surgir de nulle part !


Affiche du Béverly Café
Petit déjeuner panoramique
Et pour finir la semaine en beauté, en ce dimanche, petit déjeuner organisé par le club au Beverly Café, au centre ville. Covoiturage avec Karine, et nous rejoignons la petite troupe devant le café. Tout comme les mouches, les vendeurs ambulants fondent sur nous avec leurs petites valises pleines d'objets de bric et de broc. Pêle-mêle on trouve montres, cartes postales, téléphones portables, bijoux,....On dirait le sac de Mary Poppins d'où elle arrive à sortir de quoi meubler toute une pièce. Eux c'est pareil ! Tu te demandes comment tout ça tient dans un si petit espace. Ils sortent des objets, sans que ça semble avoir une fin ! Que tu sois un piéton, un automobiliste, un motocycliste,... tu as toujours un vendeur des rues pour venir à ta rencontre. Même les fesses sur ta selle de vélo, tu peux faire ton shopping ! Sur la pancarte de l'établissement, la présence d'un ascenseur est bien signalée, comme un argument de vente. C'est vrai que jusqu'à présent, c'est le seul que j'ai vu.  Tentant ? Merci...... mais non merci ! Je préfère me farcir 4 étages à pied et arriver essoufflée que de prendre le risque de rester coincée dans un ascenseur étroit, sans clim, bloqué entre deux étages en attente d'être secourue "dans une heure", c'est à dire demain ou dans la semaine (souvenez-vous que la notion de temps est toute relative ici) ! Bon, c'est parti pour 4 étages d'escaliers avec marches assez hautes et en colimaçon, on arrive donc essoufflé et étourdi. Mais devant une vue panoramique à quasi 360° sur Djibouti, on voit les montagnes au loin, le port, les minarets des mosquées..... et les antennes de télé qui poussent partout comme des champignons, sur les toits et les balcons. Petit déjeuner français traditionnel et petits pains djiboutiens. Pas mauvais, mais je trouve qu'ils conviennent mieux à un petit déjeuner salé que sucré. C'est comme une sorte de beignet plat, aromatisé avec des graines que nous n'avons pas identifiées de manière certaine (cumin, cardamome ?) et que certaines ont pris pour ces petites bêtes qui sont légion dans les farines, le riz, les pâtes,....laissant là ce pauvre beignet tout seul sur son assiette ! Ben faut vivre dangereusement les filles ! Lol ! Moi j'en ai mangé un, et je me porte à merveille ! On peut risquer une intoxication alimentaire dans un grand restaurant renommé et ne rien avoir dans un boui-boui perdu au fin fond de la cambrousse ! Bon moment convivial, comme toujours, nous avons bien ri.
Petit pain djiboutien
Comme nous sommes en ville, Karine et moi en profitons pour aller à la librairie. Elle pense connaître le bon chemin, mais sa seconde d'hésitation est vite repérée par un badaud qui passe par là et nous demande où nous voulons aller. "C'est très compliqué à expliquer, je te montres le chemin". Et là je sens le mauvais plan ! Il nous fait rebrousser chemin et nous fait tourner dans l'autre sens... tout ça pour arriver à l'endroit où nous voulions, oui, mais en ayant fait un bon détour alors qu'avec le chemin de Karine, nous étions à côté. Et comme il nous a promené, il réclame, devinez quoi ? Sa pièce bien sûr. Alors là il est tombé sur un os, Karine lui a bien fait remarqué qu'elle avait raison quant au chemin, et qu'il nous a fais faire un détour exprès pour nous embrouiller et nous promener. "Je suis un malin alors ?!" lui dit-il. Ben pas tellement, puisque au final tu n'as rien eu ! Idem quand nous reprenons la voiture, un gars s'avance pour réclamer sa pièce, puisqu'il a soi-disant surveillé la voiture, alors que pas âme qui vive quand nous sommes arrivées ! Comment dit-on déjà ? "Faudrait pas prendre les enfants  du bon dieu pour des canards sauvages !". Ah les filous ! Comme disait un ancien camarade de classe récemment, "ils ont tous un BTS force de vente !". Pas faux !


16 novembre 2013

Dernières nouvelles en direct live de Djibouti

Mardi 5 Novembre


Marché de Riyad en 2012
Ce matin, Nima m'accompagne au marché de Riyad pour faire le plein de fruits et de légumes. Le marché est situé au coeur du quartier Africain, séquence immersion dans un autre monde. Le trafic dans cette partie de la ville peut être lui aussi défini par le terme "africain", c'est flagrant comme le changement par rapport aux routes que j'emprunte habituellement est radical ! Vous connaissiez "ambiance à l'africaine", voici "conduite à l'africaine" ! Une jungle de voitures et de bus roulant n'importe comment, ça déboîte sans regarder, ça s'arrête n'importe où n'importe quand, ça ne connaît pas les priorités, les feux, les stops,... Et tout ce joyeux bazar dans un concert ininterrompu de klaxons ! Nima est cramponnée sur le siège passager, à pousser des petits cris de frayeur, à me dire sans arrêt "fais attention" ! Moi oui, je fais attention, ce sont les autres le problème, ils ne font pas gaffe à ce qu'ils font. Elle m'avoue qu'elle a peur en voiture (en même temps, je peux la comprendre, vu comment roulent les gens dans son pays) ! J'ai donc trouvé inutile de lui préciser qu'elle occupait la "place du mort" ! Renseignement pris, il n'est pas obligatoire d'avoir son permis pour conduire à Djibouti, seuls ceux qui en ont les moyens prennent des cours de conduite (code je ne sais pas, vu qu'il n'y a pas des masses de panneaux ici, t'as vite fait de les apprendre), et ça se voit ! Seul moyen de survivre, rouler comme eux ! Bon, je prends quelques précautions supplémentaires quand même, mais je vais leur apprendre qui est Sébastien Loeb, moi ! Nous arrivons à bon port, et entières (nous et la voiture). C'est le mardi que le marché est approvisionné, donc c'est ce jour-là qu'il faut y aller, les produits sont frais (pour autant que le climat le permette), il y a de la qualité et du choix. Bien sûr, il faut faire abstraction des chats qui marchent sur les étals et du nombre impressionnant de mouches au cm2 ! Et éviter de se faire assommer par un fruit ou un légume abîmé ou pourri qui tout d'un coup vole d'un étal pour s'écraser dans l'allée (pour ma part, j'ai failli être assommée par un pomelo plus très frais). Le tout est fait rapidement, c'est vrai que ça vaut le coup, ce n'est pas au supermarché, ou même en France, que je peux avoir 2kg de poireaux pour 1.50€ ! Je repars aussi avec oignons, tomates, oranges, pommes et enfin, les pommes-cannelle que je cherchais depuis un moment déjà (spéciale dédicace à ma cousine Pascale). En chemin je me déleste d'1 orange et d'1 pomme donnée à une petite fille (il y a toujours des mamans avec leurs enfants qui se promènent au marché à la recherche de nourriture ou d'argent) qui est contente comme tout (pas comme d'autres qui font la fine bouche), comme si je lui avais donné le plus beau des cadeaux ! Comme j'ai pas mal de poireaux, j'en propose un à Nima. Elle le prend pour sa fille, elle elle n'aime pas trop, elle trouve que c'est fort (venant de la part de quelqu'un qui met 1kg d'oignons dans chaque plat, je trouve ça amusant, sans compter les épices, piments,...). Comme elle n'est pas trop loin de sa maison, nous nous quittons là, je m'en retourne seule dans la jungle routière ! Soulagée tout de même à la vue de mon quartier que je trouve quand même plus paisible malgré tout !

Mercredi, nouveau petit déjeuner du club, on retrouve les copines. Et on fait connaissance avec le pilier de la salle du mess, plus de place ailleurs qu'à la table derrière lui (c'est le syndrome de la table placée près des toilettes au restaurant). Certaines d'entre nous ont été retardées par de nouvelles mesures de sécurité à l'entrée de la base. Même pas peur d'être oubliées par le serveur ! Dès la fin du petit déj, c'est la ruée pour les inscriptions. Le "marché" a été fructueux, j'ai mes 2 petits déjeuners et mes ateliers de scrap. J'ai même de nouvelles admiratrices, qui, alors que j'étais dans une file d'attente pour faire une inscription, en conversation avec ma copine Rachel, se retournent tout d'un coup vers moi et me lancent un "c'est pas vous qui avez un blog ? Je suis tombée dessus par hasard et je l'ai lu, c'est super bien écrit, c'est amusant, et ça détaille bien notre quotidien !". La seconde me dit qu'elle a même appris certaines choses ! Eh bien ça fait drôle d'entendre ça, je peux vous dire ! Alors mesdames, vous avez aussi droit maintenant à votre petit clin d'oeil ! Voilà qui est fait ! Je vais penser à organiser une petite séance de dédicaces, moi ! Lol !


Dimanche, petite soirée pour l'anniversaire de Marie au restaurant de la Mer Rouge. Jolie tablée de 20 convives, ambiance assurée, le clan hommes et bières (et pipelettes) à droite, le clan femmes et cocktails (et pipelettes) à gauche. Marie se laisse tenter par le menu découverte japonais servi sur le bateau, tout comme moi (une seconde fois). Une première alerte, les lumières s'éteignent, et un cortège de serveurs chantant "joyeux anniversaire", et la panique de Marie (était-ce la crainte de devoir révéler son âge ? Lol ! ). Faux départ, c'est un autre client qui a aussi fait sa soirée d'anniversaire. Mais ce n'est que partie remise, la seconde fois sera la bonne, les lumières qui s'éteignent à nouveau (en même temps, ça aurait très bien pu être une coupure de jus), et une assiette avec un dessert surmonté d'une bougie, qui semble flotter dans l'air. Et à nouveau la bande des serveurs chantant à tue-tête (ils étaient à fond) ! Quelques cadeaux, et une jolie photo de groupe pour clore la soirée ! Joyeux Marieversaire ! (Je vous laisse quelques instants pour comprendre, c'est une coutume girondine !).

Depuis lundi, le temps est gris plomb, nuageux, et il y a des averses. Et même dans ce contexte, j'ai réussi à attraper des coups de soleil (trop fort ce climat, même là, il faut une crème solaire IP50). Incroyable, non ?! Enfin à bien y réfléchir, pas tant que ça ! Souvenez vous de ce que je vous avais raconté ? Ne vous avais-je pas déjà dit que là où nous allions, le temps se détraquait ? Et là avec 3 jours d'averses (pas en continu bien entendu), tu te dis que ça va rafraîchir un peu ! Perdu ! Ce qui est plus frais en revanche, c'est l'eau de la douche et les deux premières minutes en dessous. Le soleil n'a pas chauffé les tuyaux pendant 3 jours, ça donne donc une eau, disons, vivifiante. Revigorante ou tonifiante sont des adjectifs qui conviendraient aussi. Faîtes votre choix ! Le tout, accompagné du petit cri de surprise au contact de cette eau moins tempérée que d'habitude ! Non, pas chochotte, juste habituée depuis 1 an à une eau entre 30 et 36° toute l'année ! Par contre, s'il y a bien une chose à laquelle on ne s'habitue pas, c'est au retour des moustiques ! Car qui dit temps plus frais et eau qui stagne, dit moustiques ! Il est donc grand temps de laisser tomber les parfums floraux de l'été pour la fragrance à la mode. "C'est quoi ton parfum ? Le dernier Mugler ?". "Non, le dernier Insect Ecran" ! Du coup, pas de jaloux, où que nous allions, nous sentons tous la lotion anti-moustiques ! Les commerces vont faire des affaires, entre lotions, crèmes, spirales à faire brûler, raquettes électriques,.... On va encore avoir des têtes de tiroirs-caisses !


Nouveau mardi, nouveau cours de salsa. Le prof annonce d'emblée la couleur, il est malade, il n'aura donc pas autant de peps que d'habitude ! Je compatis, tout en me disant que dans ces conditions, nous allons peut être enfin pouvoir suivre le rythme ! Et c'est parti, nous enchaînons enchoufla, enchoufla doble, la prima, la rueda,... . Pas évident sans partenaire (le mien s'est blessé), je fais donc les pas avec l'homme invisible, en attendant de tourner et d'en récupérer un autre au vol. "Euh en fait, tu me serres trop les doigts là, il faut lâcher un peu, sinon je ne peux pas aller vers la partenaire suivante !". "Oui bien sûr, désolée !". Bon ben Stéph, tu reviens quand ? Au final, le prof avait bien assez de jus pour nous faire tous transpirer comme des boeufs ! Mais ça fait du bien, et on va se dire que d'ici peu, on pourra briller sur les pistes de danse !

Le plat du jour, concocté par Nima, sera des tebs : viande de boeuf mijotée avec ail, oignons (t'as intérêt à aimer les oignons car il y en a dans beaucoup de plats, et à avoir le stock de bonbons mentholés sous le coude), tomates, et piments pour les plus téméraires. Donc pour nous, ce sera sans piment, et au niveau des épices, du sel et du poivre, je surveille Nima comme le lait sur le feu ! Mais elle a bien compris, elle me dit toujours maintenant "pas trop de sel et pas trop de poivre hein ?!".


Ce mercredi, ce sera journée bien remplie. Debout 5h45 (3h45 heure française) pour amener Raf au boulot et errer dans la base quelques minutes à la recherche de la sortie (qui n'est pas la même aux heures d'embauche que d'habitude). Après avoir suivi les explications un peu floues et incertaines de Raf, des voitures un peu au hasard, fait demi-tour 2 fois, et m'être trompée de route malgré les directives d'une gentille dame, j'ai fini par arriver devant un portail avec 2 militaires et 1 chien. De deux choses l'une : où c'est un accès réservé et c'est un énième demi-tour, ou alors c'est par ici la sortie. Bingo, le jeune maître-chien me confirme que c'est bien ici qu'on sort (et là je me sens comme si j'avais gagné au loto). Et j'arrive près d'un restaurant, à quelques rues du supermarché préféré de ma maman (là c'est un truc entre elle, ma soeur et moi. Oui maman, je sais, ça fait longtemps, il devrait y avoir prescription) ! Les enfants à l'école, je récupère les copines, et direction les Acacias pour une matinée petit déjeuner et piscine. Dans le hall d'accueil, on retrouve la même fontaine en forme d'étoile qu'au Kemp, à des dimensions plus modestes et avec des pétales de fleurs artificielles, mais ça reste plaisant. Nous occupons une grande table près de la piscine, le buffet est à l'intérieur. On tourne un peu en rond dans ce petit espace en attendant que le buffet soit réapprovisionné. Mais ensuite, en bonnes épouses de militaires que nous sommes, c'est disciplinée que nous faisons la file. Il y a même un stand qui propose omelette à la demande, avec herbes, poivrons et tomates. Je passe mon tour, le matin moi, c'est sucré.
Même version petit format, ça fait gourmande ! 
2 belles assiettes bien garnies au bord de la piscine, face à la mer. Pas mal comme petit déjeuner, non ?! Le tout accompagné des histoires de télé-réalité de Séverine (il lui arrive toujours des petites anecdotes, à tel point qu'elle se croit filmée à la manière de Jim Carrey dans Truman Show). La piscine est tout juste fraîche quand on y rentre, mais délicieuse une fois dedans. Toujours seules, nous avons la piscine rien que pour nous (c'est qu'on va finir par prendre goût au traitement V.I.P.). Et au milieu de notre groupe, je saisi au vol un accent connu. Et je fais connaissance avec une compatriote alsacienne d'à côté de Guebwiller. Qui a dit que les Alsaciens ne sortaient jamais de leur région natale ? Ca doit être notre côté "germanique" ça (où que tu ailles dans le monde, il y a toujours des Allemands) ! Nous sommes depuis moins d'une minute dans l'eau que la valse des corbeaux commence. Pas de pot pour eux, je n'ai rien laissé des muffins, croissants, chocolatines et cakes de mon assiette. Na !



Le temps de récupérer enfants et mari, et direction chez Véro pour le scrap. Annie et moi uniquement aujourd'hui, face au kits de la marque pour laquelle travaille Véro. Plusieurs kits sont proposés, avec des formes diverses et variées. La première difficulté est donc de choisir le sien. Et ensuite d'essayer de placer les photos. Les différentes étapes s'enchaînent au rythme des histoires-déboires d'Annie. Découpes faites, fonds choisis, photos collées, tout est prêt pour la dernière étape, la plus ludique, la décoration. Annie, qui est partie sur une forme ronde, s'essaye à une sorte d'effet vaporeux à la craie, notre "sfumato" à nous (vous avez vu les copains de tourisme, il y a des restes des cours d'histoire de l'art de Simone). Au final, deux résultats totalement différents malgré un thème commun.
Les fleurs de Rhodes, version Annie
Et on finit en beauté avec la séance ciné, les pieds dans les flaques. Ce soir, c'est "Epic" et son histoire d'hommes-feuilles. La nature est à l'honneur aujourd'hui. Je voulais enchaîner avec la soirée salsa au Kemp (tous les mercredis soirs), mais mes pieds couverts d'ampoules ont refusé ! J'ai déjà essayé 3 paires de chaussures différentes pour danser, rien n'y fait, constat sans appel, je ne suis pas à l'aise, ça frotte et ça coince ! Comme dit un célèbre proverbe alsacien dont je vais vous traduire la pensée, "pieds de paysans dans des chaussures de ville" (oui les alsaciens, tout comme les Québécois, sont des poètes et ont des expressions très imagées) ! Même les chaussures "pourries" avec lesquelles je dansais jusqu'à présent, et dont je pensais qu'elles étaient, depuis tout ce temps, faites à mes pieds à la noix de coco, me font souffrir. Souffrir physiquement, car j'ai des ampoules à pouvoir éclairer tout un quartier de Djibouti, et moralement tellement c'est la honte avec ces couleurs passés, ces trous, ces semelles qui se décollent, et j'en passe ! Donc au retour de mission de Raf, plus d'excuses, mise en pratique des leçons, avec ou sans chaussures, avec ou sans partenaire ! Juré, craché !

Bons baisers de Djibouti ! 

06 novembre 2013

Dernière semaine de vacances scolaires

Lundi 28 Octobre


Petit coup de fil à ma filleule en ce jour où elle fête son 4ème anniversaire.Tout avait été prévu à l'avance, l'achat des cadeaux cet été, l'envoi de la carte musicale 2 semaines avant et d'une virtuelle elle aussi programmée plusieurs jours en avance pour être sûre de ne pas rater l'événement (oui je sais, je suis une vraie mamie). Restait juste à caler le petit appel téléphonique qui va bien, en tenant compte des 2 heures de décalage que nous avons à présent avec la France ! Ca fait du bien d'entendre ses proches, même si ça a été court ! Encore tous nos meilleurs voeux ma louloute et joyeux anniversaire !

Lundi, piscine pour les p'tits gars. Raf à l'eau avec le grand, et moi avec Gab qui ce coup-ci, pleure déjà dans la pataugeoire ! Tandis que quasi tous les enfants sont déjà en mode ventral, le mien reste obstinément à la verticale, trop peur de basculer en avant ! Et le maître nageur et moi avons beau nous relayer pour essayer de faire rentrer dans sa tête qu'avec la frite et nous dans l'eau il ne peut rien lui arriver, rien n'y fait. Comme on dit chez nous, quand il a quelque chose dans le crâne, il ne l'a pas ailleurs ! Tête de pioche comme dirait son papi Riri ! Et moi je rajouterai "hérédité chargée", merci papi, le mien (et je peux vous dire que je sais de quoi je parle ! En tant qu'amatrice de généalogie, je sais de quoi mes ancêtres étaient capables, pour certains d'entre eux ! Lol !). A force de persuasion et de calme, il finit par faire des petites longueurs et il a l'air de s'amuser ! Mais bon, nous sommes branchés sur la fréquence "suisse" (bonjour mes amis suisses, je sais c'est cliché), les copains sont déjà passés à la vitesse supérieure, la planche contre la frite. Mais on progresse, à la vitesse djiboutienne certes, mais on progresse ! J'entends déjà Raf utiliser cet argument pour essayer de me convaincre de rajouter une année supplémentaire ! Lol ! Eh ben je t'arrête tout net, c'est raté ! Na !


Ce mardi, petite sortie avec les enfants, puisque ici aussi, ils sont en vacances. Le club a organisé un petit déjeuner au cercle mess du Héron, suivi, pour ceux qui le veulent, d'une baignade. Petit déj sur la terrasse au bord de la mer, cool ! R.V. (théorique) à 8h30, mais la plupart des convives sont à l'heure locale et arrivent plus vers 9h (nous laissant en train de marquer la table avec les traces de nos dents en les attendant. Car oui, nous petit déjeunons habituellement entre 6 et 7h tous les matins, faîtes le compte !). Le temps de tout mettre en place, il n'y a qu'un seul serveur pour autant de monde (qui en plus de faire le service, s'emploie à effrayer et chasser les corbeaux qui gravitent. Euh, mais quand je dis chasse, c'est à la manière locale, un épouvantail serait plus vif !). Les responsables de la section du club jouent les hôtesses et font également le service.
Une chocolatine et la mer, le bonheur !
Petit déjeuner très classique, mais je ne vous dis pas le bien que ça fait de manger un petit pain au chocolat (chocolatine pour mes amis girondins). Ca fait tellement du bien que certains se sont resservis, obligeant nos 2 charmantes responsables à quémander quelques mini-viennoiseries en cuisine pour elles, le pain n'était pas rationné, les petits pains, si ! Et encore, les corbeaux n'ont pas eu leur part, il y a tellement longtemps que nous n'avions pas mangé de viennoiseries que nous avons défendu nos parts becs (c'est le cas de le dire) et ongles ! Le reste de la matinée s'est passé dans une eau très bonne, seul bémol, cette impression d'être dans une essoreuse à salade avec toutes ces algues qui viennent nous chatouiller de tous les côtés ! Mais Ô miracle du jour, Gab, frite sous le bras, me lâche pour faire sa petite vie, pas super loin, mais qu'importe, il s'amuse bien à faire le "taxi-brousse" (merci Bruno !). Belle matinée avec Sylvie et ses enfants, et grosse pensée pour amis et familles dans la brume matinale et les températures fraîches !
Il y a le ciel, le soleil et la mer !













Les crêpes

Viande et omelette

Retour à la maison pour mon cours de cuisine, aujourd'hui, c'est fatira. Nima a préparé les crêpes en avance à la maison pour gagner du temps. C'est un plat de la région, une sorte de mille-feuille local. C'est une succession de morceaux de crêpes, viande, tomates, oignons, omelette, jusqu'à épuisement des ingrédients. Et on finit par des rondelles de bananes et de la salade verte finement hachée. Le tout est servi avec une sauce à base de mayonnaise, moutarde et citron. Vous vous demandez ce que les bananes font là ? Moi aussi la première fois, mais je peux vous dire que c'est très bon ! Et en plus, tu peux faire la fête des voisins, il y en a pour un régiment !

Oignons et tomates
La fatira
Vendredi, le club de tennis de Raf organise un barbecue pour faire connaissance. Une des plages du Héron et sa paillotte ont été réservées pour l'occasion. Déjeuner en terrasse les yeux dans l'océan et les pieds dans le sable, quel bonheur ! Ambiance bon enfant, on se sert directement les boissons fraîches à la kubaya (sorte de grande glacière, absolument indispensable pour survivre à Djibouti). Ici les consignes ont été données avant l'assaut, à savoir combien de brochettes et de saucisses il allait y avoir par adulte et par enfant ! Au moins, c'est clair pour tout le monde. Le repas finit par un petit quizz tennistique, permettant de gagner balles et t-shirts. Chou blanc sur toute la ligne, je connaissais certaines réponses, mais "pas assez rapide petit scarabée", le sport c'est pas forcément mon domaine de prédilection (mais ça vous le saviez déjà). Bon moment de détente en compagnie de Marie et de sa famille, j'ai pu en plus jouer l'entremetteuse, sportivement parlant bien entendu, pour trouver de nouveaux futurs partenaires de jeu à Raf ! Merci qui ?! Baignade tout aussi agréable que mardi, quelques vaguelettes en plus. Et je (re)pense à la France et ses frimas en ce début novembre. Entre les 2 mon coeur balance ! Plaid, cheminée et chocolat chaud, ou maillot de bain, soleil et boisson fraîche ?!


Et pour finir sur un petit sourire, on m'a changé ma table de salle à manger dont le pied menaçait de nous tomber... sur les pieds justement. Et là, je me crois au milieu d'une blague (celles qu'on fait à propos d'un certain service de l'état, vous voyez de quoi je parle ?), 2 qui bossent et 1 qui regarde (et qui disparaît bien vite), puis les 2 mêmes qui tentent de monter la table, sans presque aucun outil ! Je sais que l'adage veut que les cordonniers soient plus plus mal chaussés, mais quand même ! Heureusement que Raf a tout ce qu'il faut, j'ai donc pu leur prêter les outils nécessaires, et avoir ma table montée ! Ouf ! Il s'avère que le chef n'a pas voulu envoyer le menuisier, je ne sais pas quelle était la spécialité de ceux là, ils s'en sont quand même tirés (en regardant toutefois d'un air interrogateur le porte-embouts qu'un des deux avait dans la main). Comme je le dis souvent, ça fait parti du charme de la vie locale ! A ce propos, et pour continuer dans la même veine, je vais vous faire partager quelques petites "tranches de vie" trouvées sur un autre blog, tout à fait par haasard, "djibouti.arta.2011.over-blog.com". Bravo à son auteur qui a bien su retranscrire ce qui fait notre quotidien. Toute ressemblance avec des faits ou des personnages existants serait..... tout à fait volontaire (avec mes petits commentaires en prime) ! Dans la série "Tu sais que tu habites depuis un moment à Djibouti, quand" :
- tu as froid dès que le thermomètre passe sous les 26° (bon, moi je n'en suis pas encore là)
- tu ne regardes plus la météo du soir pour savoir quel temps il va faire le lendemain, tu le sais déjà, ça change jamais (ça c'est un avantage, ça évite la solitude devant son placard)
- tu ne trouves plus surprenant de voir traverser chèvres et dromadaires, ni âne circulant sur la route comme un véhicule lambda, qui se fait donc klaxonner à tout va (euh pas moi, j'ai pas encore atteins ce stade)
- tu connais un certains nombre d'arnaques (et tu en parles avec les amis pour partager, on n'est jamais trop prudent)
- tu peux faire tes courses sans sortir de la voiture, il y a toujours un vendeur ambulant sorti de nulle part (bon, faut pas être trop regardant sur la marchandise, on trouve pêle-mêle chaussettes, essuie-glaces, raquettes à moustiques,...)
- si la police t'arrête, tu négocies le prix de ton infraction (si si, ici tout se négocie, et même si tu n'aimes pas, tu t'y mets pour éviter de te faire plumer)
- tu en viens à oublier qu'il y a un code de la route à force de ne plus voir de panneaux ( tu es toujours en train de te demander si tu es dans le bon sens de circulation, si tu peux tourner à gauche ou à droite. Du coup tu fais comme les locaux, mais le savent-ils, eux, s'ils sont dans le bon sens ?!)
- si ton klaxon est en panne, tu coures 5 fois plus de risques d'avoir un accident
- tu ne téléphones jamais à tes amis entre 13h et 16h (sieste oblige, et elle est sacrée, tout s'arrête)
- tu te laves les mains 20 fois par jour, te rinces les pieds 10 fois, et ne sors jamais sans ton désinfectant
- le Boiteux et le Voleur sont des enseignes de magasins, et non des noms de personnes (quoique)
- tu ne portes plus que des tongs tout au long de l'année (dur le retour en France dans des chaussures fermées, j'ai déjà mal aux pieds rien qu'en y pensant)
- tu connais 10 Momo et 15 Ali (ils doivent se dire que c'est plus facile à retenir pour nous)
- tu ne consommes plus l'eau en bouteille de 1,5L mais en bombones de 19L
etc...........
Si ça vous a plu, n'hésitez pas à découvrir le reste de cette liste sur le lien que je vous ai indiqué plus haut, c'est vraiment du vécu ! Et ça va vous procurer un peu de sourire dans la grisaille ! Bonne lecture et à bientôt pour de nouvelles aventures !