28 novembre 2013

Et une semaine de plus dans notre vie d'expatriés

Dimanche 17 Novembre



Journée sans histoire jusqu'à 17h30 et sa coupure d'électricité (ça faisait longtemps). Chose étrange, le groupe ne se met pas en marche pour prendre le relais. Et pour cause, la coupure a eu lieu dans notre seul immeuble. La seconde entrée ainsi que les immeubles alentours sont alimentés. Ah, nouveauté ! Et c'est parti, on cherche à tâtons bougies (mêmes les bougies chauffe-plat sont de sortie) et boîtes d'allumettes (puisque les lampes torches sont toujours vides quand on en a besoin, tout comme les piles d'ailleurs, sinon c'est pas drôle). Pendant qu'une voisine appelle le technicien, certains d'entre nous se rassemblent pour regarder les compteurs auxquels nous avons accès. Ca fait "bip" à tous les étages, c'est un vrai concert d'onduleurs. Une fois le technicien sur place, les allers-retours vont commencer à la recherche du compteur général et des clés pour ouvrir les locaux au bas des immeubles (dont nous ne savons pas à quoi ils servent). Renfort des voisins de la seconde entrée, on continue les recherches, on s'interroge. Le technicien repart sur la base chercher des plans, et nous, nous continuons de faire notre petite vie. Ca donne un dîner aux chandelles avec salade composée et chips (bien sûr, pas un paquet de jambon ou une boîte de thon en réserve, ça aurait été trop facile). Et je repars aux nouvelles avec ma bougie chauffe-plat sur l'assiette (c'est beau Djibouti la nuit, dans le noir total) errant dans les étages, et charriant mon voisin du dessus en passant, il perce des trous et d'un coup ça saute ! Toujours aucun progrès, personne ne sait rien. Bon ben, nous voilà parti pour la nuit, qui sait ?!  Mais après plusieurs allers-retours du technicien, 2 voitures de renfort et 3 heures de noir complet plus tard, l'électricité revient. Nous en avons terminé avec la vie d'hommes préhistoriques pour ce soir. Ma voisine de palier va pouvoir réintégrer son appartement avec sa fille après avoir trouvé refuge chez une amie qui avait du jus, et refaire le chemin inverse avec ses aliments qu'elle était en train de déménager. Et moi, je vais pouvoir ranger ces bougies qui ne veulent pas brûler ou qui le font trop vite, ces allumettes qui cassent avant même d'avoir été craquées, et soigner mes doigts de pieds sur lesquels je me suis accidentellement versée de la cire chaude. Le point positif de la chose, c'est que, grâce à l'épilation à la cire, mes doigts de pieds n'ont jamais été aussi doux !

On prend de la hauteur !
Lundi, à l'arrivée pour le cours de natation des garçons, le maître-nageur nous annonce d'emblée la couleur ! L'eau commence à être fraîche ! Elle est à .....26 ! Je vous vois d'ici sourire et vous moquer ! Mais songez que nous avons l'habitude d'une eau entre 30 et 36° ! Donc effectivement, on serre les dents pour entrer dans le bassin, il s'agirait de faire bonne figure devant nos enfants et de leur montrer le bon exemple !  A partir de la semaine prochaine, les t-shirts anti-UV seront donc permis et feront également office de couche isolante supplémentaire. L'hiver est là, l'eau se rafraîchit, c'est comme si nous faisions un plongeon dans l'Atlantique à présent ! Le premier été en France risque d'être comique (surtout pour les autres vacanciers), les seuls à avoir la combinaison de plongée pour aller se baigner, ce sera nous ! De retour à la maison, j'ai dû sortir du placard chaussettes et plaid pour réchauffer un Geoffrey bleu-schtroumpf !

Fallait absolument que je fasse une photo là !
Le jour qui a suivi, je reçois une lettre de mon assurance pour penser au renouvellement du contrat pour la voiture. Alors là, j'applaudis des deux mains, c'est bien la première fois qu'un organisme quel qu'il soit nous fait une lettre de rappel ! Car ici, tu dois te déplacer pour aller chercher tes factures et pour les payer. Pas de lettre pour te dire d'y penser, pas de facture envoyée à ton domicile, pas de prélèvement automatique. Et quand intervient un changement de politique quant à une date limite de paiement par exemple, pas de message pour te prévenir, tu le découvres sur place quand tu passes au bureau pour râler que ton internet de fonctionne plus !  Bref ! Donc là,  j'ai une lettre, mais pas d'enveloppe ! La lettre a été envoyée pliée en trois, avec une aggraffe de chaque côté (qu'elle ne soit pas lue par tout le monde quand même), avec le timbre collé directement dessus ! J'adOOOOOre !

Mardi. Et comme on apprend tous les jours, je profite de l'expérience de Philippe pour m'expliquer un pas de salsa que je n'avais pas compris et je m'efforce d'oublier mes pouces et de ne pas tenir sa main comme des crochets. On ne se tient pas, on s'effleure ! Et on se détend, on est là pour s'amuser ! Merci Philippe !


Ce jeudi, au Héron, c'est soirée disco fluo. Nous sommes accueillis par MC Claude François, complet bleu électrique scintillant, chemise blanche et perruque permanentée blonde nuance "vanille miellé doré" de chez "parce que vous le valez bien" ! C'est le défilé des perruques extravagantes, des pantalons pattes d'éph, des chemises à paillettes et des lunettes colorées taille 3XL. Il y a aussi les groupes de filles ayant toutes la même robe courte 70's, manches 3/4 larges avec bandeaux assortis dans les cheveux, motifs et couleurs psychédéliques. Les tailleurs de Djibouti et les clubs de couture ont eu du boulot. Le tout est très réussi, dans l'esprit de ces années-là. Ca scintille, ça clinque, ça donne mal aux yeux et au coeur parfois. Lol ! Mais voici que vient nous saluer un costume blanc avec un perruque de fils argentés (les mêmes que je pends à mon sapin de Noël) et des lunettes de mouches (encore plus grandes que celles d'une certaine Victoria B.). C'est Aimé, que Gabriel n'a pas reconnu, quasi au bord des larmes tant il a eu peur ! A sa table, un moustachu avec une perruque afro à la circonférence impressionnante, j'avais l'impression de voir mon beau-père quand il s'est grimé pour aller voir le spectacle DISCO à Paris ! Au milieu de toute cette avalanche de paillettes, les "fluos", plus jeunes. Beaucoup de t-shirts avec le même motif à moustache (les moustachus sont à la mode beau-papa, la moustache n'est pas morte, elle revient en force et semble avoir encore de beaux jours devant elle) !

Le dîner se passe à l'extérieur, il est vrai qu'ici, pas besoin de craindre le mauvais temps comme pour nos barbecues estivaux du dimanche midi en France. Entre les plats, les animateurs de la soirée font des tirages au sort pour gagner des cadeaux : des kits fluo, des repas et des soirées au Héron, des services à jus de fruits, des tournées de coupes de champagne,...C'est une nouveauté, et c'est très sympa, même si je n'ai rien gagné. Place à la danse, au milieu des lasers, boules à facettes, bulles et lancers de bracelets fluos dont les organisateurs devaient avoir un stock entier à écouler. A chaque lancer, une ruée pour les ramasser. A notre table, les hommes se sont mis à construire sphères, lunettes, colliers,.... Réminiscence de souvenirs d'enfance face à son Meccano ! Nous n'étions pas déguisés à l'arrivée, c'est maintenant chose faite avec nos fluos transformés en bijoux, lunettes et couvre-chefs délirants. Ainsi grimé, je trouve même à Bruno des faux airs de Zaza Napoli ! Lol ! Belle soirée, on se couche à 1h30 du matin (seul moyen pour avoir des enfants qui font une grasse matinée jusqu'à 10h, un exploit). Par contre, pas de nouvelles de Jean-Louis qui pensait venir nous faire un petit coucou dans la soirée, il devait trop bien s'amuser à sa soirée des infirmières, ou alors il s'est fait kidnapper ! Lol !


Après cette folle soirée, pas d'excès en ce vendredi. Seule une petite baignade dans l'après-midi va occuper notre journée. Après 3 heures passées à table à essayer de faire avaler à Gabriel son clafoutis aux poireaux et avoir entendu une bonne centaine de fois "moi j'aime pas les poireaux" (changes de disque mon chéri, celui là est rayé), nous partons pour la baignade. Arrivés à la hauteur de la plage située à côté du Kemp, arghh, la mer est loin, c'est marée basse ! Je n'ai pas vérifié avant de partir. J'espère qu'il y aura assez d'eau, car j'ai promis aux enfants, et il vaut mieux s'y tenir (moi qui leur fait souvent la leçon quand au fait de mentir, j'aurais l'air de quoi ?), sans quoi ils ne vont pas me rater au tournant. Au final il y a assez d'eau, mais il faut aller un peu plus loin que d'habitude, et comme j'ai oublié les chaussons, c'est "aïe, ouille" sur les pierres pointues et glissantes. Mais ça en valait la peine, l'eau est bonne !  Barbotage pendant 1 heure et c'est le retour à la maison, car à 18h il fait nuit noire ici. Je  n'aime pas conduire la nuit, d'autant moins ici où on ne voit pas les gens, que j'ai toujours peur de voir surgir de nulle part !


Affiche du Béverly Café
Petit déjeuner panoramique
Et pour finir la semaine en beauté, en ce dimanche, petit déjeuner organisé par le club au Beverly Café, au centre ville. Covoiturage avec Karine, et nous rejoignons la petite troupe devant le café. Tout comme les mouches, les vendeurs ambulants fondent sur nous avec leurs petites valises pleines d'objets de bric et de broc. Pêle-mêle on trouve montres, cartes postales, téléphones portables, bijoux,....On dirait le sac de Mary Poppins d'où elle arrive à sortir de quoi meubler toute une pièce. Eux c'est pareil ! Tu te demandes comment tout ça tient dans un si petit espace. Ils sortent des objets, sans que ça semble avoir une fin ! Que tu sois un piéton, un automobiliste, un motocycliste,... tu as toujours un vendeur des rues pour venir à ta rencontre. Même les fesses sur ta selle de vélo, tu peux faire ton shopping ! Sur la pancarte de l'établissement, la présence d'un ascenseur est bien signalée, comme un argument de vente. C'est vrai que jusqu'à présent, c'est le seul que j'ai vu.  Tentant ? Merci...... mais non merci ! Je préfère me farcir 4 étages à pied et arriver essoufflée que de prendre le risque de rester coincée dans un ascenseur étroit, sans clim, bloqué entre deux étages en attente d'être secourue "dans une heure", c'est à dire demain ou dans la semaine (souvenez-vous que la notion de temps est toute relative ici) ! Bon, c'est parti pour 4 étages d'escaliers avec marches assez hautes et en colimaçon, on arrive donc essoufflé et étourdi. Mais devant une vue panoramique à quasi 360° sur Djibouti, on voit les montagnes au loin, le port, les minarets des mosquées..... et les antennes de télé qui poussent partout comme des champignons, sur les toits et les balcons. Petit déjeuner français traditionnel et petits pains djiboutiens. Pas mauvais, mais je trouve qu'ils conviennent mieux à un petit déjeuner salé que sucré. C'est comme une sorte de beignet plat, aromatisé avec des graines que nous n'avons pas identifiées de manière certaine (cumin, cardamome ?) et que certaines ont pris pour ces petites bêtes qui sont légion dans les farines, le riz, les pâtes,....laissant là ce pauvre beignet tout seul sur son assiette ! Ben faut vivre dangereusement les filles ! Lol ! Moi j'en ai mangé un, et je me porte à merveille ! On peut risquer une intoxication alimentaire dans un grand restaurant renommé et ne rien avoir dans un boui-boui perdu au fin fond de la cambrousse ! Bon moment convivial, comme toujours, nous avons bien ri.
Petit pain djiboutien
Comme nous sommes en ville, Karine et moi en profitons pour aller à la librairie. Elle pense connaître le bon chemin, mais sa seconde d'hésitation est vite repérée par un badaud qui passe par là et nous demande où nous voulons aller. "C'est très compliqué à expliquer, je te montres le chemin". Et là je sens le mauvais plan ! Il nous fait rebrousser chemin et nous fait tourner dans l'autre sens... tout ça pour arriver à l'endroit où nous voulions, oui, mais en ayant fait un bon détour alors qu'avec le chemin de Karine, nous étions à côté. Et comme il nous a promené, il réclame, devinez quoi ? Sa pièce bien sûr. Alors là il est tombé sur un os, Karine lui a bien fait remarqué qu'elle avait raison quant au chemin, et qu'il nous a fais faire un détour exprès pour nous embrouiller et nous promener. "Je suis un malin alors ?!" lui dit-il. Ben pas tellement, puisque au final tu n'as rien eu ! Idem quand nous reprenons la voiture, un gars s'avance pour réclamer sa pièce, puisqu'il a soi-disant surveillé la voiture, alors que pas âme qui vive quand nous sommes arrivées ! Comment dit-on déjà ? "Faudrait pas prendre les enfants  du bon dieu pour des canards sauvages !". Ah les filous ! Comme disait un ancien camarade de classe récemment, "ils ont tous un BTS force de vente !". Pas faux !


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