27 décembre 2012

Noël


Lundi 24 et Mardi 25 Décembre





Ca y est, après 364 jours d'attente, Noël est à la porte !  Enfin !! C'est le jour J !! Les enfants sont comme des piles électriques (tiens, j'aurais dû penser à les brancher quelque part pour recycler leur énergie et m'en faire des réserves). Le compte à rebours est enclenché. Le marathon culinaire va commencer (bon j'exagère un peu, je ne me suis pas trop compliquée la vie, nous ne sommes que nous 4). Première étape, réaliser la bûche neige-chocolat de ce soir. Je fais la base de gâteau roulé au cacao, puis je l'imbibe avec du jus d'oranges (fraîchement pressées ). A l'intérieur, je suis sensée garnir d'un mélange blancs en neige avec sirop et crème Chantilly. Je dis bien, sensée, car ça tourne à la cata, les blancs ne tiennent pas et le mélange coule (à l'image de ce qui se passe dans mon dos et sur mon front). Et pour ne rien arranger, lorsque je veux rouler le gâteau, il se fendille sur les côtés et craque, comme les coutures d'un lifting ! Et là, c'en est trop !! Je viens de commencer, et c'est déjà mal parti ! Je craque, moi aussi ! Le grand sage Raphaël, alerté par tout ce rafus, me regarde navré (genre c'est idiot de pleurer pour une bûche) et en grand philosophe de la vie qu'il est, tente de me réconforter par un "de toutes façons ça sera bouffé" !! Gros soupir !! Bon, et bien, il va falloir réparer tout ça. Je prends le bol de crème et je le mets au congélateur pour la faire prendre, et je range le mille-feuilles qui me sert de bûche dans le frigo. Je prépare le dessert du lendemain midi, sans difficulté cette fois. Le challenge est de le conserver en bon état, sachant que si tu le laisses dehors, il devient très mou, et au frigo, il durcit ! Je le mets quand même au frigo, bien emballé. J'attaque ensuite les pâtes alsaciennes maison. Un peu d'anxiété, je n'ai plus fait ce plat depuis des tas d'années ! Petite pensée pour ma mamie (c'est elle qui m'a appris à les faire), j'espère qu'elle me surveille ! Je fais la pâte, puis les petites boules qu'il faut étaler finement pour les faire sécher. Problème, je n'ai pas amené mon rouleau à pâtisserie. Solution, je prends celui des enfants, issu du set de cuisine reçu par Geoffrey l'année dernière. Enfin, solution Africaine, car le rouleau est mini, je ne peux le tenir que par 2 doigts de chaque côté ! Ca fera l'affaire. Je dispose mes disques de pâte pour le séchage, qui se fait rapidement, vu le climat. L'après-midi sera consacré à les dénouer de temps à autre, car les pâtes ont tendance à coller entre elles, la faute à l'humidité, bien sûr ! Je dresse la table, avec ce que j'ai sous la main, c'est à dire pas énormément de choses. Tant pis, il faudra faire avec. Je repense avec nostalgie à mes tables de l'année dernière, si jolies !! Tout ce que je pouvais faire est prêt, le reste est à faire à la minute. Une bonne douche, un peu de maquillage et une belle robe et R.V avec la famille pour une petite vidéo-conférence. Les parents et le frère de Raf passent Noël avec ma maman et la famille de ma soeur. La liaison et l'image sont assez bonnes, c'est un plaisir de les voir et de discuter, ça fait un bien fou (et un petit pincement au coeur en même temps). C'est encore un peu tôt, mais je ne résiste pas et leur demande de chercher le petit sac bleu que les parents de Raf ont ramené chez maman à ma demande (sans savoir ce qu'il contenait). Eh oui, le Père Noël est passé à Djibouti et a laissé quelques petites surprises à chacun. Nous avons donc assisté à une première ouverture des cadeaux avant l'heure (et avant tout le monde, na na nère), notre façon d'être un peu avec eux quand même. Personne ne s'y attendait (nous étions d'accord pour ne rien s'offrir), objectif atteint ! Nous prenons congés, il me faut préparer le reste du dîner. Apéritif et quelques photos, nous passons à table. Au menu : salade folle, tournedos Rossini et pâtes fraîches, bûche neige-chocolat (au final, j'ai pu ratrapper un peu en colmatant avec la Chantilly épaisse qui a couvert les fissures, merci Paysan Breton).

Bûche neige-chocolat

Raté en ce qui concerne la musique, j'avais demandé à Raf de préparer une compil de chants de Noël, lui m'a dit la même chose. Résultat, personne n'a rien fait, et nous voilà branché sur la radio des forces armées américaines (oui, toujours la même) qui passe des chants de Noël toute la soirée. Ca n'est pas très varié, ce sont souvent les mêmes, avec des interprètes (et donc des versions différentes). Mais on va dire que c'est mieux que rien ! Dîner calme, quasi pas de lumière dans le quartier, les gens sont sortis pour les fêtes (je comprends pourquoi). Les garçons quittent rapidement la table, ils ont hâte d'aller se coucher pour que le Père Noël arrive, et Raf  les suit de près. Re-gros soupir. Il est 22h30, ils sont au lit, sauf moi qui fait la vaisselle et range tout. Je suis sûre que dans la maison de retraite des "Vieux Glands" de Chanonat (merci Laurent Gerra), il y avait plus d'ambiance que chez nous ! (Au secours Ben, viens nous sauver et passer Noël prochain avec nous stp ! Je suis d'accord pour jouer à des jeux de société toute la soirée si tu veux, mais viens secourir ta belle-soeur préférée ! Merci !!).

Mardi matin, les enfants sont les premiers debout, j'entends leurs petits pas aller vers le salon pour découvrir les cadeaux au pied du sapin. A peine s'ils veulent déjeuner, on ne les tient plus. Cette année, les paquets tiennent autour du sapin, il n'y en a pas jusque dans la moitié de la pièce comme d'habitude. Les enfants ont bien compris que Djibouti c'est loin, et que Père Noël n'a pas pu amener autant de cadeaux que les autres années (bon, il a quand même rusé un peu en emballant chaque cadeau individuellement, pour en augmenter un peu le nombre . Seul inconvénient, il ne faut pas tomber en panne de papier cadeaux, ce qui est, bien entendu, arrivé à l'assistante du Père Noël que je suis, et qui, système D aidant, a fini de tout emballer avec un reste de nappe en papier d'une précédente année. Rien ne se perd, tout se recycle. Merci mamie et ta commode d'objets récupérés, tu avais tout compris). Au final, un bateau de pirates musical, des DVD, des livres et des B.D.,une peluche, des Playmobils, des Ninjagos et un carnet secret. Pas si mal que ça, Papa Noël s'est assez bien débrouillé.



Journée identique à hier, entre préparation des menus, de la table, allers-retours entre cuisine et salle à manger, et des tas tristement élevés de vaisselle. Ce midi : Mousse d'avocat au saumon fumé, magret de canard aux poires et gâteau de Noël aux mendiants avec sa crème anglaise.

Gâteau de Noël aux mendiants

L'après-midi se passe en attente, nous avons convenu de nous contacter à nouveau avec la famille, histoire de savoir comment s'est passé le Réveillon, et ce que le Père Noël a apporté à chacun. L'image est horrible (lendemain de fête), on devine les personnes, mais tout est brouillé (et pourtant, nous n'avons bu qu'un verre d'alcool à l'apéritif, c'est tout). On va faire avec, nous ne sommes certainement pas les seuls à nous connecter avec la famille. Tout s'est bien passé, tout le monde a été bien gâté, coucher vers 3h du matin (et pourtant, la moyenne d'âge là-bas dépassait celle d'ici) ! Une bouffée d'air, je suis trop contente de les voir tous. Il est déjà temps de se séparer, et donc pour moi de préparer la suite pour le dîner. Au menu de ce soir : yaourt salé paprika-noix de cajou avec un blinis, risotto et sa tuile au fromage gratiné et oeufs à la neige au coulis orange-banane. Ca y est déjà, les fêtes sont finies, un peu de tristesse et de mélancolie. Il est à peine 20h30 et mon Raf part se coucher (il travaille demain), suivi des enfants. Il y a comme un arrière-goût de déjà vu, de rediffusion (comme les programmes de Noël qui nous ressortent 1 année sur 2 "Sissi", vous voyez de quoi je parle ?), je me retrouve toute seule entre la salle à manger et la cuisine, avec vaisselle, balai,... Alors à ceux qui ne sont pas adeptes des fêtes à grande tablée, où on quitte la table à la fin de l'après-midi pour y retourner 1 heure plus tard, qui n'aiment pas l'humour un peu lourd de tonton Raymond, les histoires de rhumatismes de mamie Josiane, les commentaires enthousiastes de la cousine Julie devant les rôts de son dernier-né, qui se disent que tout ça c'est commercial et que se forcer à être content d'être là et faire semblant de s'amuser ce n'est pas pour eux, à ceux-là, je dis "vous devriez être ravis d'être en famille pour partager ces moments-là". Car moi qui ai expérimenté un Noël sous les Tropiques, loin du reste de la famille, je trouve que ça manque un peu d'âme, de couleur, d'odeur, de fraîcheur. Ca manque de l'amour des siens, tout simplement. 

J-1


Dimanche 23 Décembre


Ce matin, ce sont les courses de Noël, plus précisément celles des menus du Réveillon. Je n'ai pas une grande liste, mais je pense que je vais avoir une addition salée. Direction le magasin Al-Gamil pour commencer. Je laisse Geoffrey à la maison, je ne veux pas trop qu'il soit debout et marche. Quelques petites courses, ils n'ont pas beaucoup des produits dont il me faut (je vais penser à un menu plus exotique pour l'année prochaine). J'ai donné un petit caddie à Gab, ça l'occupe et ça l'amuse. Deuxième étape à Casino. Là je trouve tout ce qu'il me faut, mais je ne vous dit pas à quels prix. Magret de canard congelé à 5700 FDJ le kg, soit à peine moins de 30 € le kg, le saumon fumé est à 5 700 FDJ les 700 g et le bloc de foie gras de 150 g à 4 890 FDJ soit 24 € !! Vous vous imaginez bien combien on va le savourer celui-là. Ca fait cher la bouchée ! Heureusement que ce n'est pas Noël tous les jours, c'est ruineux à de tels tarifs ! Je ressors du magasin avec mon caddie sous surveillance à chaque seconde et sans le lâcher. C'est comme si je me promenais avec un sac à main rempli de billets, j'ai l'impression d'avoir un chargement d'or ! Une chance pour nous que nous aimions les pommes de terre et les pâtes !! Du coup, je pense que je vais modifier un petit peu mes menus de St Sylvestre. Avec du foie gras aussi cher que de l'or en barre, je vais changer mon fusil d'épaule. Je suis la reine de l'improvisation culinaire de toutes façons, je suis docteur es "accommodation des restes" et j'ai un master en "fond de placards". Ce devrait être un jeu d'enfants !

Nous délivrons Geoffey de son pansement, le docteur a dit que ça doit être à l'air dès que possible pour sécher. Nous avons un peu peur, Geoffrey n'est pas du genre à rester bien longtemps tranquille. Et les points semblent fragiles, comme le médecin n'avait pas beaucoup de peau pour recoudre (tiens, j'aurais pu lui proposer de m'en prélever, j'en ai bien assez moi). Recommandations d'usage pour Geoffrey et Gabriel, et croisons les doigts. Il faut que ça tienne 1 semaine, je dois faire enlever les points à ce moment là.

Un collègue d'Ali vient nous remettre le papier tamponné du district pour que nous puissions rouler dans les 15 prochains jours jusqu'au prochain coup de tampon. Il nous réclame de l'argent pour ça, ben voyons, t'es gentil garçon, mais on a déjà payé la carte grise. A 3000 FDJ le tampon, je vais y aller moi-même. Sachant que ça peut durer de 2 à 4 mois pour avoir la carte grise définitive, à raison de 3000 FDJ tous les 15 jours, faites le compte. En plus, la  voiture "crache" de la fumée blanche, malgré le liquide de refroidissement qui a été rajouté. Vérification faite auprès de Philippe, le collègue de Raf, il semble que ce soit le joint de culasse qui soit mort ! PFFF, ça augure encore des rencontres et des palabres sans fin avec Ali, ça commence à bien faire, nous n'avons pas la télécommande de la radio, ni les papiers et l'autocollant du contrôle technique comme demandé, et ça maintenant en plus. Ca devient pénible ! Qu'est ce qui nous attend encore ? C'est comme un boomerang, on croit qu'il est loin, et il nous revient en plein dans la figure !! Cette histoire traîne depuis mon arrivée, avant nous attendions la voiture, et maintenant que nous l'avons, les soucis continuent. Je vais finir par acheter un âne !!

Note positive du jour, j'ai réussi à avoir un peu maman au téléphone, même si par moment, nous avons fait un dialogue de sourd, maman qui n'entendait plus, nous si, tout ce qu'elle disait "c'est quoi ce pays à la noix de coco ?". Ben justement maman, il n'y a pas de noix de coco ici ! Et petit colis de Dominique, avec le matériel pour réparer notre tuyau de douche, et les 2 douches solaires que nous avons commandé, pour parer les prochaines coupures d'eau ! Nous avons aussi le matériel pour  changer le tuyau et le pommeau de la douche, et réparer les robinets de la salle de bain (il s'en est fallu de peu que nous soyons obligés de nous laver à la cuisine !). Et oui, avec l'humidité et l'eau salée, tout rouille, se fait ronger,... Les tuyaux sont en piteux état, les joints, on n'en parle même pas. Ca va revenir cher cette histoire s'il faut changer de matériel tout le temps !! Mais comme on apprend vite ici, il faut savoir se contenter de ce qu'on a au moment présent, on ne sait pas combien de temps ça va durer ! Alors je vais savourer ma soirée avec mes robinets en état de fonctionnement. "Carpe Diem" !

23 décembre 2012

A la rencontre des requins-baleines


Samedi 22 Décembre




Aujourd'hui, nous sortons en mer pour aller voir les requins-baleines. C'est Aimé et Sacha qui ont organisé cette excursion. Rv chez eux à 08h30, nous serons 9 au final. Direction la pêcherie (port de Djibouti) pour le départ. Armés de notre attirail (affaires de plage et de plongée et l'incontournable glacière), nous embarquons sur un petit bateau qui tangue dès qu'on monte dessus. L'embarquement est déjà une mini-aventure. Le bateau n'est pas très haut, je me dis qu'on risque vite d'être trempé quand on va naviguer ! Les plus sensibles au mal de mer prennent place à l'arrière. Alors c'est peut être efficace contre le mal de mer, mais pas contre la surdité, puisque nous sommes juste devant le moteur, dont le bruit n'a pas grand chose à envier aux avions de chasse . Tout le monde enfile son gilet de sauvetage, et Gab nous met dans l'ambiance en disant "on coule"! (et pourtant il n'a jamais vu "Titanic"). Déjà que mon Raf n'est pas trop rassuré, ce n'est pas un marin. Nous partons tranquillou, Raf sourit, tout va bien. Oui mais on n'a cette allure "pépé" que dans le port, une fois en dehors, ça accélère quand même un peu. Il faut bien se tenir, ça secoue pas mal, on est régulièrement arrosé et on joue au "tape-cul" de manière régulière (pour s'endormir ce soir, inutile de compter les moutons, on va compter les bleus sur les fesses). Nous sommes rapidement en mer, mais la côte est de part et d'autre du bateau. Bonne nouvelle, tout le monde garde son petit déjeuner, il y en a même qui arrivent à s'assoupir malgré les roulis, secousses,.. de la traversée. Ahmed, notre guide-marin navigue à vue, pas de GPS, ni même de boussole, sextan ou autre matériel de navigation. Après une bonne heure et demie de navigation, nous arrivons en vue des requins-baleines. Nous voyons en premier lieu un aileron, les hommes se préparent à sauter à l'eau. La majorité a juste un masque et un tuba, mon Raf, lui, est bien équipé, avec palme et appareil photo "amphibi". Sauf que le temps de préparer tout ça, vous pensez bien que le requin-baleine est déjà parti, il n'avait pas que ça à faire, attendre les touristes et faire risette ! Nous nous déplaçons jusqu'à en apercevoir, et c'est reparti. Les enfants, Sacha et moi, restons sur le bateau, déjà très impressionnés quand les requins-baleines frôlent le bateau et passent en dessous. Cela fait des tâches énormes, grises avec des points blancs. Les hommes sont à nouveau à l'eau, et partent à leur poursuite. Raf est le plus rapide avec ses palmes.
Mais tout concentré qu'il est, il ne voit pas qu'il est "en tenaille" ou "en sandwich" (comme vous voulez), entre 2 spécimens. Nous du bateau, nous le voyons, mais il ne nous entend pas. Nous avons beau savoir que ces animaux se nourrissent de plancton, nous avons quand même des émotions (des fois qu'ils ne soient pas au courant qu'ils ne sont sensés manger que du plancton ! Ben oui, qui leur a dit, à eux ?!). Raf remonte péniblement (il faut dire qu'il n'y a pas d'échelle au bateau, il faut remonter à la force des bras, et avec les palmes et alourdi par l'eau, à chaque remontée, c'est plus difficile) et avec le plein d'adrénaline ! Il a suivi le premier requin-baleine, sans avoir remarqué le deuxième derrière. Du coup, en se retournant pour revenir, le voilà nez à museau avec la deuxième bebête ! Impressionné ! Là on peut dire qu'on en a pour son argent. Les photos ne donnent pas grand chose, par contre il a réussi à les filmer, et là on se rend compte de la chance qui nous est donné.



Toutes ces émotions ça creuse, et en bons Français que nous sommes, il est midi, nous demandons à notre guide où nous allons manger. Nous choisissons une sorte de petite crique, avec plage de sable fin et blond, eaux turquoises. Nous profitons de la baignade, l'eau est délicieuse, claire et bienvenue après une matinée de navigation sous le soleil (juste un filet anti-chaleur dans le bateau). Notre guide nous apporte le repas depuis un grand bateau qui est ancré pas loin de nous. Sacha et Aimé ont apporté l'apéritif, nous portons un toast à tous ceux qui sont dans le froid, la neige, le brouillard, nous qui sommes en train de siroter sur la plage par plus de 30°  un 22 décembre. Raf profite de son Coca les pied dans l'eau.
Pas mal l'apéritif de lendemain de fin du monde, non ?! Nous dégustons d'abord une salade composée (thon, maïs, haricots verts, fèves, tomates, salade verte, olives), puis du riz et des brochettes de viande et de poissons, et enfin des tranches de pastèques et d'oranges, accompagnées par du Chai (pour ceux qui ont suivi et bien retenu la leçon, il s'agit du thé traditionnel). Notre bateau fait le "taxi-relais"jusqu'au grand  stationné un peu plus loin pour nous apporter les plats. Nous sommes comme des rois, c'est délicieux et bien copieux. Nous profitons encore des eaux émeraudes de ce petit coin de paradis, Raf est parti filmer les fonds un peu plus loin, et moi je me laisse transporter. Quiétude bientôt troublée par Geoffrey qui me demande de sortir de l'eau, il saigne ! En effet, il a une entaille très profonde au-dessus de la cheville, et 2 toutes petites près de l'os. Je pense qu'il s'est fait ça sur les rochers sans s'en rendre compte, et une fois rentré dans l'eau, avec le sel, ça l'a piqué. Et pour une fois, la mamie que je suis n'a pas prévu la trousse de secours. Nous avons nettoyé la plaie à l'eau minérale, puis mis un kleenex et attaché avec le cordon de mon laisser-passer (à la Mac Gyver donc). Pour Geoffrey, finit la plage et l'eau. L'important est que la plaie cesse de saigner, pas évident, car avec la chaleur, le sang est plus fluide. Pour que tout ça reste sec, un sac plastique tout autour. Le bateau revient nous chercher, le vent se lève, il vaut mieux rentrer. Effectivement, durant le chemin de retour, nous avons eu droit au vent nous fouettant le visage, à quelques jolies vagues, plus arrêts fréquents pour enlever les algues qui s'accrochent au moteur. Notre guide en vient même à mettre un K-Way, là on se dit que ça va mouiller. En effet, pas le temps de sécher, ça me fait penser à certains manèges pour lesquels on reçoit un imper avant d'y monter (genre les bûches), sauf que nous, des impers, on n'en a pas. Tant pis ! Sur le chemin, nous avons l'heureuse surprise d'être accompagnés un moment par des dauphins. Magnifique spectacle ! Et par des mouettes, qui malgré le filet au-dessus de nous, trouvent le moyen de faire leurs besoins sur mon pied (dommage,la journée était presque parfaite)!!. Retour à bon port, nous payons la journée et laissons un bon pourboire à Ahmed qui a vraiment été un bon guide et un bon marin. Nous reprenons la voiture, direction la maison pour nous sécher, nous désensabler, et nous dessaler un peu. Avec le soleil qui nous a fait fondre, nous voici transformés en motte de beurre 1/2 sel ! Douche rapide,  j'ai les cheveux comme du crin de cheval. Je me fais l'effet d'être une Gorgone  avec des serpents en guise de cheveux. Pfff ! Nous vérifions la plaie de Geoffrey, il y a bien une croûte dessus, mais c'est profond, donc direction les urgences ! Heureusement que l'hôpital n'est pas loin de la maison. Le temps de faire les papiers, nous avons de la chance (si on peut dire), pas d'attente, il n'y a que nous. Sans appel, il faut recoudre. Un peu de gaz pour faire planer mon Geoffrey et c'est parti pour l'atelier couture, ce qui n'est pas une mince affaire étant donné que mon petit poulet n'as pas beaucoup de peau. 3 points seront nécessaires, mon petit a été brave, il est presque drôle, il me voit flou, il est "shooté" ! Il a gagné d'être un peu porté et chouchouté, et nous de sacrés émotions. Et en ce qui me concerne, j'ai en plus une jolie couleur écrevisse malgré mon t-shirt anti-UV, ma casquette, mes lunettes, et ma crème solaire haute protection. Bon, d'ici peu de temps je vais avoir la couleur d'un joli petit pain doré, en attendant, c'est plutôt bisque de homard ! Bon, l'avantage c'est que je ne vais pas être piquée par les moustiques, ils vont se brûler s'ils m'approchent. Avis aux kamikazes ! Non, pas de candidats ? Tant mieux, je vais passer une bonne nuit, ça a été une journée riche, donc repos bien mérité.




Journée fin du monde


Vendredi 21 Décembre

Je ne sais pas si c'est l'effet sur-matelas, ou la Pina Colada, ou les 2, mais Raf et moi nous levons peu avant 8h, un exploit !  Enfin, pour être totalement juste, JE me lève et RAF se traîne un peu, des restes de la course de la veille. Les mollets sont douloureux, les cuisses aussi. Il se dandine comme un petit canard boîteux ! Je crois qu'il n'y aura pas d'activités de prévues aujourd'hui. Ca tombe bien, c'est ma corvée de la semaine, mission "nettoyage de Noël" ! D'un côté, vu que c'est la fin du monde aujourd'hui, je veux laisser un appartement propre pour les suivants (je ne veux pas qu'ils pensent que nous étions des cochons), et de l'autre côté, à quoi bon, plus personne ne sera là pour voir si c'était propre ou non (LOL) ! Bon, mon côté Bree reprend le dessus pour quelques heures. Mais avec 3 hommes à la maison, la tâche n'est pas simple. Encore que Raf est attaché à son ordi, il ne bouge pas de la matinée, je m'agite autour de lui sans qu'il ne soit le moins du monde perturbé ! Les petits, c'est autre chose. Tu fais une pièce, pas de chance, ils veulent y aller. Et "maman tu fais quoi ?" (ben tu vois bien, je me fais les ongles !), "maman j'ai besoin de toi" (et moi d'un peu d'aide). Bref, bien des heures, des seaux d'eau sale, des sacs poubelles, des pelles de poussière, des tonnes de vaisselle et bien sûr des litres de transpiration plus tard, je range tout, contente de moi, et surtout d'en avoir fini (malheureusement pour si peu de temps) avec cette corvée ! Je m'accorde un peu de lecture bien installée sur mon lit. Peine perdue, Gab a eu un petit accident, pipi dans le salon, et comme ça ne suffisait pas, il marche dedans et traverse tout l'appartement pour me le dire ! Et là, comment dire, je suis comme notre voiture, de la fumée blanche sort (euh, pas du même endroit bien sûr) et je crois que les vis vont sauter ! Re-balai, re-serpillère, re-nettoyage. Et quand enfin je re-range tout mon attirail sur le balcon pour faire sécher, je m'aperçois qu'une saleté de pigeon (je m'excuse par avance auprès des amis des animaux pour ce langage) a fait ses besoins sur le pantalon de travail de Raf que j'avais dû me dépêcher de laver pour qu'il soit prêt dimanche. Journée "pipi-caca", la totale ! J'aurais bien besoin qu'elle arrive là maintenant la fin du monde, journée pourrie pour journée pourrie ! Mais non, il est 18h48, nous sommes toujours là ! Bon et bien tant pis,  savourons notre soirée tranquille de survivants !

Le Grand Barra


Jeudi 20 Décembre

En me réveillant, une pensée pour mon tigre des sables en train de parcourir ses 15 km dans le désert. Déjà que ça ne doit pas être évident de courir dans le sable, je n'imagine même pas la difficulté quand les chaussures en sont pleines. Mais bon, chacun sa croix, la mienne ce matin c'est d'arriver à canaliser l'énergie de mes enfants (dont je n'ai toujours pas trouvé à quoi ils carburaient). Entre les choses qu'il faut répéter à longueur de journée, les cris et le chahut (les voisins vont nous maudire), les jouets qui traînent partout et les disputes, il n'est que 10h et je suis déjà fatiguée ! Pfff ! Bon, le seul remède qui me console dans ce cas, c'est d'aller faire un tour dans la cuisine : je vais faire un peu de pop-corn, des yaourts, une brioche pour le petit déjeuner de demain (j'en ai un peu ras-le-bol des biscottes, j'ai l'impression d'être en permanence au régime) et un dessert pour ce soir !

A peine 10h, Raf rentre de son périple ! La course a été dure, sans quasi d'entraînement en plus, il parait en avoir bavé (pour rester polie). Mais l'ambiance a été sympa, 1200 participants, militaires civils et locaux. La nuit à la belle étoile s'est transformée en séance de contorsions dans la voiture, car les duvets n'étaient pas fournis, et Raf et ses compères ont donc dormi comme ils pouvaient dans la voiture. Jean-Louis (notre prof de danse) s'est parait-il emballé dans du papier bulle pour avoir chaud (bien trouvé, je me demande juste ce que faisait du papier bulle  au beau milieu du désert)!. Lever vers 4h du matin pour prendre le petit déjeuner et départ de l'épreuve (qui n'a jamais aussi bien porté son nom) après 06h. C'est un fringant jeune homme sportif qui me quitte le mercredi après-midi, et je récupère un papy plein de douleurs et de crampes le jeudi matin. Ce qu'il ne faut pas faire pour avoir droit à un massage, je vous jure ! Il y en a qui ne reculent devant rien ! Et en plus, il parle de le refaire l'année prochaine !



Coup de fil d'un collègue d'Ali, "vous pensez que nous avons Rv cet après-midi pour le payement du solde de la voiture ?". Alors, on a les miquettes de ne pas être payé ? Je souris intérieurement, ils nous ont fait bien poireauter, à leur tour ! Rv est pris à la free zone pour 16h-16h30. Nous ne partons pas trop en avance, nous commençons à savoir comment ça se passe ici ! Mais même comme ça, nous trouvons le moyen de devoir attendre quasi 1 heure. J'essaye de joindre Ali, occupé ou injoignable ! Va occuper nos galopins pendant 1 heure au milieu d'un terrain vague. Forcément, ça finit en mains sales et shorts crasseux ! Ali me recontacte enfin, "j'arrive dans 5 minutes" . Vous connaissez Ali maintenant, ses 5 minutes se sont comme par magie transformées en 20 minutes (il faudrait que je pense à lui demander s'il arrive à faire de même avec les billets, multiplier le nombre de zéros). Nous payons le solde, et Ali va s'occuper de faire tamponner notre carte grise provisoire (ce qui signifie que nous allons être amener à nous revoir (encore). Nous en profitons pour lui montrer 2-3 choses qui ne vont pas : il manque l'allume-cigare, la télécommande de la radio-télé (eh oui, nous avons la télé dans la voiture, mais je préfèrerais qu'elle ait tout en bon état de marche plutôt), il manque des vis sur le cache du capot et sur le cache-turbo. Qu'à cela ne tienne, les "mécanos" (en short et tongs, cigarettes au bec et alcool à brûler en main) prennent des pièces d'autres voitures pour nous les donner ! La dernière vis du cache sur le capot est enlevée et remplacée par... de la colle forte (super glue colle tout, du sol au plafond). Raf me regarde en secouant la tête ! Bienvenue à Djibouti" nous a claironné un peu plus tôt en souriant une dame qui s'est arrêtée à côté de nous après nous avoir signalé que de la fumée blanche s'échappait de notre pot ! Plus de liquide de refroidissement (les niveaux ne devraient pas être contrôlés avant la vente ? Ah, les pros du pot !!). En bon homme d'affaires toujours en éveil, Ali pose déjà les jalons pour racheter la voiture dans 2 ans lorsque nous partirons (euh, si elle est en état de rouler d'ici là). 2 bonnes heures perdues, nous devons encore nous rendre chez un collègue de Raf à qui nous rachetons un sur-matelas, car je (mon dos en particulier) n'en peux plus de ce matelas "Au chic Parisien, chez Ali" (le nom est véridique) qui est une vraie torture ! Décidément, les Ali ne me réussissent pas ! Petit intermède sympa chez Geneviève et Patrick, leur appartement n'a rien à voir avec notre antiquité, et il est bien décoré. En bonne Alsacienne, Geneviève a un joli sapin et un petit village illuminé tout autour. Un régal pour les yeux. Après une excellente Pina Colada, retour à la maison. J'installe le sur-matelas et je revis. Je crois que nous allons passer enfin une bonne nuit !

Premier jour de vacance

Mercredi 19 Décembre

Première fois ce matin que je suis au volant de notre Terracan toute seule. Bon, en même temps, je ne vais pas loin, un passage à la poste pour poster quelques lettres pour les copains et la famille et un petit tour à la supérette du coin, il me faut du pop-corn pour notre séance ciné de ce soir ! Je ne trouve pas le produit fini, tant pis, je vais le faire à l'ancienne ! Je mets la main sur les mêmes boîtes qui ont servi lors de notre goûter éthiopien, j'ai vu notre hôtesse le préparer, ça ne devrait pas être trop difficile !. Si elle y est arrivée avec son matériel rudimentaire, moi, en bonne ménagère de moins de 50 ans dans ma cuisine un peu plus moderne, ça devrait être un jeu d'enfants !  "Yallah", comme disait Soeur Emmanuelle ! Raf part dans l'après-midi avec ses collègues pour le Grand Barra, ils dorment sur place, la course est tôt le jeudi matin. Petite expédition, il faut penser à tout, du change, l'équipement pour la course, des vêtements chauds pour la nuit (le coucher se fait à l'extérieur sur des lits picots et à la belle étoile dans le désert, autant dire que ça va picoter un peu), et bien entendu, la bombe anti-moustique et l'INDISPENSABLE rouleau de papier toilette (ben oui, ne nous voilons pas la face, avec autant de participants, le stock mis à disposition va vite être épuisé. Autant prendre les devants). Préparation du pop-corn, ça fait "plop" dans ma casserole. Bon, je ne suis pas encore au point, j'ai une deuxième boîte pour m'exercer ! Beaucoup de monde au cinéma, les enfants sont super-hyper-méga-giga excités, ça se voit que les fêtes arrivent. D'habitude, ils restent assis relativement tranquilles pendant le film, mais cette fois-ci, non ! Des petites filles se promènent avec poussettes et poupées, ça court dans les allées,.... Déjà que l'approche des fêtes les stimulent, le film de ce soir, Mission Noël, ne fait que les exciter encore plus ! Sympa ce dessin animé, avec la voix de notre cher Dr House pour l'un des personnages, ça lui allait comme un gant. Retour sans encombres à la maison, je ne me débrouille pas trop mal avec mon char d'assaut. Je suis encore prudente, et je ne roule pas trop vite (vu la conduite des gens ici). Le danger peut surgir de partout, les gens ne regardent pas en traversant, en plus, on ne les voit pas. Ils ne connaissent pas le code de la route, doublent n'importe comment,... Bref, il faut avoir des nerfs d'acier, je vous jure que c'est pire qu'à Paris, c'est dire !  Mais le pire, c'est que même les Européens finissent par conduire de la même façon (j'en connais qui vont ramasser le jackpot quand tous ces gens vont rentrer en France, s'ils continuent à rouler de cette manière ! ). Petite pensée pour mon loulou sûrement mal installé sur son lit de fortune, emballé comme un bonbon dans sa couverture, au milieu de dizaines d'autres personnes ! La nuit va être difficile. Mais bon, ce sont des militaires pour une bonne partie, ils connaissent donc par coeur le manuel "comment survivre en milieu hostile" ! Alors bonne nuit à tous !

Petites cartes de voeux faites par Gabriel



20 décembre 2012

Dernier jour de classe


Mardi 18 Décembre

Le ciel est gris et voilé, et il y a de belles rafales de vent. Mais que se passe-t-il ? Bon, il ne fait pas froid pour autant, même si ce n'est pas l'avis de la population locale : les ouvriers d'en face travaillent en sweat-shirt avec la capuche sur la tête, les gardiens mettent un blouson, et les femmes de ménage ont froid alors qu'elles sont en plein activité ! Et en plus, à "l'heure des mamans", il pleut même, de la petite pluie fine, rien de spectaculaire, mais bizarrement, le même phénomène météo qu'à Castelnau se produit, il pleut JUSTE au moment où il faut aller chercher les enfants à l'école ! Etrange, non ?! Quand je vous dis que là où nous allons, le climat se dérègle, vous allez finir par me croire ! Les dernières années en Alsace, de la neige telle que les anciens n'en avaient pas vu depuis très longtemps. Ensuite arrivée en Gironde, on nous dit, "vous allez voir, c'est rare quand il fait en dessous de zéro et qu'il y a de la neige" et aussi, pour citer mon voisin, "en été il fait toujours beau ici". Ouais, ouais, on a vu ! 3 années de suite neige et des températures allant jusqu'à -8°, et des mois de juillet pourris, dignes de novembre ! Et maintenant nous sommes ici,  et en à peine plus d'1 mois de présence ici, déjà 3 fois de la pluie ! Je vais aller me faire désenvoûter chez un marabout du coin si ça continue ! Par contre, le réchauffement de la planète, c'est pas nous, juré ! Nous faisons attention à l'environnement ici aussi, même si c'est plus compliqué (pas de tri sélectif, pas de poubelles dans les rues,...).

Dernier jour de classe, les vacances commencent à la fin de la matinée. Les maîtresses et les ATSEM sont couvertes de cadeaux, Gabriel n'a pas manqué  de leur ramener à chacune son petit sachet de bredele, ben oui, on ne déroge pas à la tradition, celle là est sacrée pour moi ! Gabriel revient avec tous ses travaux, ses cahiers, ainsi qu'une très belle couronne de l'Avent faite à l'école. A la fois traditionnelle, et exotique, c'est très joli ! Les maîtresses ont un talent fou, d'arriver à faire de si jolies choses avec 3 fois rien ! Et Geoffrey, lui, rentre avec un pot en verre-bougeoir avec du sel coloré. Très beau aussi ! Bonnes vacances de Noël à tous !

Opération Bredele de Noël


Dimanche 16 Décembre

Hier après-midi, découverte d'un nouveau magasin en ville, "Nougaprix" (j'adOOOOOOOOOOre ce nom, ça fait sketches des Inconnus, ou encore "magasin à la noix, à la noix de coco, ou à la gomme", c'est comme vous voulez). Pas du tout dans le tempo des fêtes cette année, je suis prise de panique quand Raf me demande de lui préparer la boîte de bredele pour ses collègues ! J'en ai fait que 3 sortes pour le moment, et il me manquait des ingrédients pour faire le reste. Pas le choix, il faut aller au ravitaillement, d'où courses le samedi. Le magasin est après le port, dans un quartier que je ne connais pas encore. Il est divisé en partie supermarché,  puis une seconde est consacrée aux habits. Pas mal de choix en ce qui concerne la nourriture, pas grand chose pour tout ce qui est vaisselle, déco,... Je tourne un peu en rond pour trouver tous les ingrédients (entre autre les fruits confits ont joué à cache-cache, mais ils ont perdu, je les ai trouvé... dans le frigo). Peu de choix de yaourts et de fromages (ici c'est pas vache qui rit, mais son cousin, Kiri), comme presque partout ailleurs. Par contre, un grand choix de petits gâteaux, confitures, céréales,...Raf fait sa razzia de flan de "l'Alsacienne qui a de grandes oreilles pour mieux écouter les gourmands", et moi j'en déniche même saveur café. J'ai trouvé ce qu'il me faut, ou presque, hormis la lessive hors de prix. Retour à la maison, je sais à quoi va être consacré mon dimanche matin.

Ce dimanche, c'est la fête à l'école de Gabriel, le Père Noël doit passer.  Les enfants ont été invités à s'habiller en blanc et rouge. Les maîtresses et les ATSEM jouent le jeu. Même Alawi, celle de Gabriel, a délaissé son habit traditionnel pour mettre un pantalon rouge, des mocassins blancs et une longue tunique blanche avec une ceinture rouge ainsi qu'un joli bonnet de Père Noël ! C'est trop bien, les sapins sont dehors et décorés depuis plusieurs jours. Le Père Noël arrive en dromadaire (trop fort Papa Noël, il sait tout faire, de l'hélico, du dromadaire,...!) et il y a un grand goûter dans la cour, après que les enfants aient chanté les chants de Noël appris pour l'occasion. Bien sûr, Papa Noël a apporté des bonbons et des cadeaux pour chacun. Gab rentre avec 3 toupies vertes (entendons-nous bien, la vraie toupie de notre enfance, pas les toupies des mangas de maintenant), plus 2 nouvelles décorations pour le sapin.


Pendant qu'il s'amusait, moi je transpirais dans ma cuisine à faire les derniers petits bredele pour que tout soit prêt ce soir ! Au début, je suis pleine  de bonne volonté, en forme, et pas mal organisée. Préparation des pâtes qui doivent reposer au frigo, puis confection des gâteaux, il fait très chaud dans la cuisine, l'eau coule le long de mon dos. Comme j'ai un four au gaz, ça va vite, à peine le temps de préparer une plaque, j'enfourne les unes derrière les autres. Pff ! Pas le temps de faire une pause. Il faut bien surveiller les temps de cuisson, je ne connais pas bien ce four, comme chez Sacha, certains de mes bredele ont vraiment la couleur "made in Djibouti". En plus, il faut mettre au frigo ceux qui ont un glaçage chocolat, sinon celui-ci ne durcit pas. Et ceux qui restent dehors le temps de refroidir ramollissent à cause du climat. Bon, le résultat n'est pas le même qu'en France, mais ils sont bons quand même (déjà la tête du beurre qu'il y a ici, va faire quelque chose de correct avec ça ! Eh oh, je fais des bredele de Noël, pas des petits gâteaux de régime !). La dernière sorte va me donner du fil à retordre, Raf voulait des bâtonnets de Noël (2 languettes avec amandes, collées entre elles par de la confiture,et dont les extrémités sont trempées dans le chocolat). Alléchant, mais alors à faire,.... Je ne sais pas où j'ai fait une erreur, mais alors la pâte, une horreur, de la colle (malgré le repos au frigo pour la faire durcir). Bon je me suis débrouillée, au final c'est assez bon, mais je vais m'en souvenir (Sandrine, toi qui a déjà fait cette sorte, c'est quoi le secret de la pâte ?). Je finis par le chocolat fondu, car il me reste le glaçage des florentins à faire, ainsi que l'enrobage des orangettes. Voilà ce que j'ai fait pour cette année : macarons à la noix de coco, palets bretons, petits gâteaux aux épices et au miel, palets aux raisins, bâtonnets au chocolat, butterbredle, Schwovebredle, coquins et orangettes. J'en peux plus, je ne sens plus mes pieds, ni mes mains (trop de vaisselle) et ma robe est tâchée de farine. Une douche s'impose (je prie pour que je ne sois pas victime d'une coupure d'eau). Tout va bien, je suis revigorée... jusqu'à cet après-midi où je tombe comme une masse au moment de la sieste. Du mal à émerger. Donc mon conseil, si vous souffrez d'insomnies, essayez une après-midi petits gâteaux de Noël, vous serez guéris ! C'est la magie des bredele de Noël !


16 décembre 2012

On the Beach


Vendredi 14 Décembre

Matinée tranquille, Raf et moi pensions dormir un peu après la soirée d'hier, oh pas longtemps, jusqu'à 8h ça aurait été bien. Oui, mais c'était compter sans nos loulous, qui ayant pris un acompte sur les chaises pendant la soirée, étaient en pleine forme ce matin avant 7h ! C'est dans ces moments là que j'essaye de me souvenir comment c'était avant, du temps où nous n'avions pas de cernes sous les yeux, car nous étions seulement 2 ! Les petits jouent avec leurs cadeaux de la veille, et moi je m'amuse à faire des décorations de Noël en papier.


Après le repas, coup de tonnerre, Raf nous annonce que nous allons à la plage. Oh pas loin, à la plus proche pour aujourd'hui, mais  ça y est, nous y sommes, le jour tant attendu est arrivé. Vous me direz, nous sommes dans la période de l'année où tout peut arriver ! Si ce n'est pas maintenant, ce n'est plus jamais ! Le temps de tout préparer, c'est qu'une famille à la plage, ça demande une certaine organisation ! En petit couple, c'est vite fait, mais à 4, c'est une autre histoire. Il faut penser à tout. Le temps de se changer, de choisir les jouets, de prendre de l'eau (et dans les gourdes isothermes bien sûr, ici c'est indispensable), la crème solaire (indice 50 pas moins),... et en voiture Simone, direction la plage du Héron. C'est donc au même endroit que notre sortie de la veille. La plage est située sur la base, et comme c'est jour de repos, c'est assez calme, peu de monde. Il y a un petit restaurant en hauteur qui sert de bons jus de fruits (ananas, melon, pastèque, pamplemousse) et la plage est en contrebas, entre 2 masses rocheuses. Il y a de gros cargos au large. Les garçons ne se font pas prier, il faut dire que l'eau est bonne. Et nous voici, avec nos belles têtes de vacanciers du mois d'août (vous savez, quand les juilletistes sont déjà bien bronzés et les aoûtiens tout blancs débarquent sur les plages pour prendre leur place !), gambettes bien couleur "cachet d'aspirine" (enfin surtout moi), maillots anti-UV de chez Décathlon avec la couleur bien flashy (pour attirer encore plus le regard sur les jambes laiteuses) et petits chaussons pour marcher dans l'eau (alors je vous vois venir, ça n'a rien à voir avec les horribles sandalettes en plastique  de notre jeunesse. C'est presque plus genre chaussons de plongée) qui vont s'avérer très utiles, car le fond est jonché de pierres, parfois assez imposantes. Pas sexy, mais rudement efficace, une fois qu'on a compris comment ne pas avoir l'air d'avoir des semelles en plomb en marchant ! Eh oui, tout le monde ne peut pas sortir de l'eau de manière aussi glamour que  Halle Berry  dans "Meurs un autre jour" (ou pour les plus anciennes générations, comme Ursula Andres dans "Dr No"). 
Pas mal d'algues qui se promènent à la surface, ça ne fait pas trop envie de se baigner ! Mais bon, depuis le temps qu'on attendait ça, on se jette à l'eau, jeu de mot de circonstance. Et là, alors que je suis sûre que nous sommes déjà repérés car catalogués "fraîchement débarqués", Gabriel boit la tasse (merci Geoffrey) et le temps de le récupérer et de s'assurer que tout va bien, le voilà qui nous vomit ses 2 derniers repas en 3 jets. Et hop, à manger pour les poissons, direct dans l'eau, du producteur au consommateur ! La totale !! Gabriel : 0, the honte : 1 (oui, la revoilà elle, je suis sûre qu'elle vous manquait). Bon eh bien ça c'est fait ! L'eau était vraiment très salée, le pauvre a dû avoir l'estomac tout chamboulé ! Du coup, mon Gab a préféré rester jouer sur la plage, mais soyez rassurés, dans les 5 minutes qui ont suivi sa mésaventure, il voulait déjà prendre le goûter. Retour de notre expédition du sable plein partout et du sel jusque dans les oreilles. J'attends de pouvoir découvrir les vraies belles plages de cartes postales, mais pour ça il faut prévoir la journée, il y a au bas mot 1 heure de route. Mais d'après ce que j'ai entendu, ça vaut le déplacement. Je ne manquerai pas de vous en faire profiter par procuration, c'est promis ! Histoire de vous réchauffer un peu le coeur.... et les pieds !

15 décembre 2012

Rencontre avec le Père Noël


Jeudi 13 Décembre

Résumé des jours précédent : mardi, un cours de danse pendant lequel j'ai plus fait travailler mes zygomatiques que mes pas. Et ça s'est vu, nous avons manqué le cours de la semaine dernière et nous ne nous sommes pas entraînés. Bref, pour ceux qui rêvaient de nous voir faire une démonstration, je pense qu'il nous faudra bien les 2 ans ici pour être au point ! Mercredi, notre sortie ciné en plein air, à l'affiche, "Rio". Très chouette ! Avec notre Kébab éthiopien sous le bras, au clair de lune (oui je sais vous votre séance ciné à vous c'est dans le salon avec chauffage, plaid et chocolat chaud). Seul bémol, les moustiques qui ont la fâcheuse tendance à me prendre pour leur garde-manger, et qui sont en train de me transformer peu à peu en steak hâché. Je ne sais pas si c'est ma peau blanche qui les attire, mais je suis couverte des piqûres sur les jambes. J'ai beau me tartiner de crème répulsive, ils arrivent à me piquer toujours plus haut, là où je n'en ai pas ! Dès qu'on est en plein air, il faut penser à se protéger avec crèmes, lotions, sprays, .... C'est très glam au cours du dîner, "pardon, mais c'est le moment de me couvrir de crème anti-moustique !".  En plus ma crème n'a pas l'air très efficace, je me fais vampiriser quand même. Patricia m'en a conseillé une qui en plus a une odeur agréable (lavande et calendula) et qui est efficace ! C'est vendu en sachet-dosette, il faut juste veiller à ne pas la confondre avec son petit sachet de sauce ou de moutarde ! Et dans la série, "j'ai testé pour vous", je n'ai pu résister à l'envie d'essayer le ventilateur de mes toilettes. Et là, vous vous dites, "quoi,un ventilateur dans les toilettes ?".  Oui, c'est pour vous dire combien il va faire chaud cet été, pour que même les toilettes nécessitent aussi d'avoir un ventilateur !. 3 vitesses, spécialement pour ceux qui restent longtemps au petit coin, par exemple et sans vouloir dénoncer, B., 34 ans, habitant à P. (pas de chance, ça tombe sur toi ! Je t'en devais encore une après le "gentil" livre que j'ai eu en cadeau l'année dernière, tu te souviens ?!. LOL !!). Nous voici quittes ! Sans rancune !!




Le grand jour arrive enfin, nous sommes jeudi, c'est aujourd'hui qu'il y a l'arbre de Noël de la base. Les enfants sont surexcités, j'ai le plus grand mal à les tenir tout au long de la matinée. Disputes, cris, caprices,.... Je souffle quand Raf rentre et je lui laisse sans regret les commandes. Départ vers 16h, arrivée à la base, il y a déjà beaucoup de monde, pas trop évident de se garer. On se croirait sur les Champs Elysées pour le shopping d'avant Noël ! Un nombre d'enfants incroyables, c'est une vrai garderie à ciel ouvert. D'après une assistante du Père Noël, il y avait 890 cadeaux à emballer (les premiers ont eu du beau papier cadeau, les derniers du kraft, rupture de stock d'emballage, et pas moyen d'en avoir avant le lendemain). Les accès sont délimités, on croirait à la venue d'une rock-star. Et soudain, l'hélicoptère arrive et tourne au-dessus de nous 3 fois, le temps que le Père Noël fasse coucou à tout le monde. Il s'immobilise au-dessus du stade de foot, et à notre grande surprise, le Père Noël descend de l'hélico le long du câble. Sportif Papa Noël ! Sous bonne escorte militaire, comme un vrai chef d'état, il remonte la rue jusqu'à l'autre stade où tout a été installé ! Il y a une estrade avec des fauteuils en bois, des plaids et des cadeaux. C'est dans ce décor que nous pourrons faire les photos avec les enfants et Papa Noël. En attendant, celui-ci est accueilli par le Commandant de la base qui lui souhaite la bienvenue. Papa Noël a droit à quelques mots, pour nous dire qu'il a très chaud (ben oui forcément, il a gardé son costume depuis la Laponie, il fallait mettre des tongs et un bermuda). Bon ben vous l'aurez compris, c'est le Père Noël pure tradition que nous avons aussi à Djibouti (je tiens d'ailleurs à saluer sa performance, car sous cette chaleur, plus d'un aurait renoncé !). Sur ce, le Commandant de base nous informe que les dames auront aussi leur petit Noël, et annonce l'arrivée de Tom Cruise (ah ouais ? Quand quand quand ?).... sur grand écran mardi soir dans Top Gun en V.O. ! Quel grand farceur ce Commandant ! Ah sa femme doit pas s'ennuyer avec un tel déconneur ! Bon, moi j'y ai cru 1 seconde, ben pas grave, tant pis, je vais me contenter de mon "Maverick" à moi. En plus j'ai déjà vu Top Gun plusieurs fois, et j'ai pas forcément envie de revoir le sourire carnassier ultra-brite "je suis capable d'envoyer des messages en morse tellement mes dents sont blanches" de "Iceman" Val Kilmer.



Séance photo avec le Père Noël, mais en bonne pro du tourisme que je suis, je vous le dis, ça manque d'organisation tout ça. La file d'attente n'est pas délimitée, ça sort de partout en rond autour de l'estrade, c'est la cohue, les gens sont tellement pressés que ça joue des coudes, les parents sont si près qu'ils sont quasi sur les pieds du Père Noël (qui n'a sûrement pas besoin de ça en plus, il a déjà assez chaud). Surtout griller le voisin et ne pas perdre son tour ! On se demande qui sont les gamins dans l'histoire. En plus certains parents restent plantés là devant 3 plombes même leur tour passé, ils font les photos des enfants des voisins, des amis,... Grr ! Enfin notre tour, je fais 2 photos, c'est rapide mais bon, au moins Gabriel n'a pas eu le temps de saoûler le Père Noël avec son blabla. Pendant ce temps, Raf a attendu dans une autre  file pour récupérer le cadeau de Gab (différents bureaux selon l'année de naissance des enfants). Re-file d'attente pour celui de Geoffrey, elle est impressionnante celle-là aussi (il y a eu beaucoup  de naissances en 2004-2005 ?). Nous récupérons un gros paquet assez fin, ainsi qu'une poche avec boissons, bonbons, chocolats, brioche pour chacun des enfants. Pour les parents, un gobelet de cidre ! Il y a un dessin animé à 18h, nous ne restons pas, car nous avons une soirée à 20h. Direction la maison, les garçons  n'en peuvent plus d'attendre pour ouvrir leurs cadeaux.  Geoffrey a un circuit avec des voitures téléguidées (comme ce que tu avais Sandrine, tu te souviens ?), et Gabriel un coffret Lego City genre rallye, avec un jeep dépanneuse, une remorque garage et 2 motos avec pilotes. Bon, pour l'organisation, peut mieux faire, mais pour les cadeaux, rien à dire, les enfants sont toujours bien gâtés. Geoffrey monte le cadeau de son frère, et commence son circuit. Le temps de se rafraîchir, il faut songer à partir pour notre soirée.



Soirée tartiflette au héron, toujours au bord de l'eau à l'extérieur (nous sommes le 13 décembre pour ceux qui auraient oublié). Nous avons la table du fond, l'océan indien est à 2 mètres derrière nous ! Nous sommes 35, je connais quasi tout le monde, au moins de vue, il y a les collègues de Raf, des couples qui font la danse avec nous, des dames qui sont au club avec moi,.... Il y a des drapeaux de la Savoie, et des ballons blancs et rouges. Nous sommes accueillis au son de "Etoile des neiges". Tout de suite dans l'ambiance ! C'est drôle, la nappe est toute mouillée, ben oui, c'est l'humidité, pareil pour les serviettes en papier, elles sont trempées ! La mise en place a été faite le matin déjà, le soir, c'est humide, forcément. Aïe, ça signifie que moi qui suit arrivée avec mon lissé "Jennifer Aniston" (enfin presque), je vais repartir avec la crinière 100 000 volts les doigts dans la prise de "Tina Turner". Ce qui ne manque pas d'arriver (note pour la prochaine sortie, ne pas oublier d'amener ma brosse). Je hais mes cheveux ! Bon Papa Noël, si tu as le temps pour cette année, et si tu prends encore les commandes, je veux bien un fer à lisser. Merci ! Kir en apéritif avec quelques petits roulés à base de pâte feuilletée. En entrée, salade avec oeufs durs et thon, saumon fumé, salade verte, crevettes et asperges. Puis tartiflette avec un peu de salade verte. L'assiette est bien remplie, je ne peux même  pas la finir. C'est copieux, et bien sûr gras, comme dirait ma soeurette "1 million de calories par bouchée". Et en dessert, îles flottantes, c'est frais et ça passe tout seul ! Les garçons, qui se faisaient une joie de danser ce soir, se sont endormis comme des masses sur leurs chaises. Impossible d'en tirer quoi que ce soit. C'est que ça fatigue de voir le Père Noël faire de l'exercice ! Notre ami Jean-Louis ne laisse jamais ses habits de prof de danse de salon très loin et s'en donne à coeur joie dès que c'est possible. Bonne soirée, la musique est la même que pour la soirée choucroute, beaucoup d'années 80 et des musiques "couleur locale" comme Collectif Métissé et Magic System : "Oublies tous tes problèmes, viens avec nous danser, on la joue Carpe Diem,.....". Je voudrais profiter encore un peu, mais les garçons qui ont ouvert un  oeil veulent rentrer. Alors en route, et bonne nuit tout le monde !

11 décembre 2012

Découverte d'une tradition locale


Dimanche 09 Décembre

Rien à signaler pour notre jour de repos de vendredi, nous avions l'intention d'aller à la plage, mais encore une fois, partie remise, les vilaines bactéries n'ont pas encore quitté les corps de mes hommes. Bon, je me console en commençant à faire des petits gâteaux : macarons à la noix de coco et palets bretons. C'est un début, j'ai réussi à me motiver. Il faudra encore que je fasse quelques petites courses, beurre, fruits confits, chocolat,...pour en faire encore d'autres sortes. Mon four fonctionne, il faut juste que je l'apprivoise maintenant. Les macarons sont réussis, les palets n'ont par contre pas le même goût qu'en France. Et vu le taux d'humidité (pareil à la Bretagne hihi ! Non, je m'excuse auprès des Bretons, je sais que c'est un cliché lamentable), le résultat ne peut pas être le même qu'en France. Je vais quand même faire au mieux.

Samedi, j'avais RV chez Sacha pour notre cours de cuisine "Bredele". Elle avait préparé la pâte avant mon arrivée, nous avons fait des "butterbredle" (petits fours au beurre). J'avais ramené les formes et mon pinceau à pâtisserie, et au travail. Au final, nous avions 4 fournées (500 g de farine). Ce sont des "butterbredle" africains, ils sont plus dorés que leurs cousins alsaciens. Il a fait une chaleur dans la cuisine avec le four allumé ! Heureusement que nous ne les faisons pas pendant la saison chaude ! Mine de rien, tout ça nous a pris la matinée. Elle m'apprendra plus tard qu'elle en a gardé pour son mari et elle, et qu'elle a donné le reste à son chouf (= gardien), qui a régalé tout le voisinage avec. Il lui a ramené la boîte vide de chez vide!



Aujourd'hui, dimanche un peu chargé. J'accompagne les enfants à l'école en bus, puis repassage, et re-bus. Le colis de belle-maman est arrivé, nous allons pouvoir réparer les fuites des lavabos de la salle de bain. Et oh, surprise, un petit cadeau pour moi, un petit livre de recettes de cuisine à base de vache qui rit, de la même forme que le célèbre petit fromage. Comme vous êtes des lecteurs fidèles de mon blog, le comique du cadeau ne vous aura pas échappé !  Après une courte sieste, c'est le moment de se préparer pour ma première sortie organisée par le club Loisirs et Découvertes, la préparation du café éthiopien et du chai (thé). Rv devant un restaurant, le temps de faire l'appel et la répartition dans les voitures. Patricia, la responsable de la sortie, insiste bien sur le fait qu'il faut posséder un 4x4 pour y aller, nous allons vite comprendre pourquoi. Sacha et moi n'avons pas de véhicule, nous partons avec le frère du guide (qui nous rejoindra sur place,il a été retenu ailleurs). Nous montons dans sa voiture. Euh voiture est un bien grand mot. Je suis côté pasager à l'avant, pas de ceinture de sécurité (alors que déjà en temps normal on dit que c'est la place du mort, imaginez comment je me sens là tout de suite ! ). Pas plus de vitre, tout est rouillé, je suis calée dans le siège comme je peux. Finalement, je suis contente qu'il n'y ai pas de vitre de mon côté, car ça sent le fromage dans la voiture !! Sur le pare-brise, j'aperçois les vignettes des années  2000, 2001 et 2002, puis plus rien ! Je sais que la route va être "sinueuse", je me demande bien à quoi je vais pouvoir m'accrocher. La barre devant moi près du tableau de bord est un peu cra-cra, et la poignée du plafonnier me dit clairement "si tu me tiens, je te reste dans les mains". Bon ben on va faire sans alors ! Le convoi démarre, nous quittons rapidement le route goudronnée et arrivons dans le quartier éthiopien.  La piste (on ne peut pas dire autrement) est plus que cahotique, il y a des trous partout, ça monte et ça descend, c'est très étroit, les gens et les animaux vivent dehors pendant la journée, il faut faire attention de ne pas les blesser, car ils ne se poussent pas facilement. Les enfants nous font des signes de la main, les parents nous regardent intrigués. Ils ne voient presque jamais de blancs, surtout pas dans leur quartier. Nous nous arrêtons là au beau milieu, dans un autre monde. Nous pénétrons dans une maison assez haute, une pièce principale, quelques petites pièces à côté, et une dernière au fond, avec des canapés (comme dans les habitats orientaux) pour nous recevoir. Notre venue est un événement dans le quartier, des tas de femmes et d'enfants viennent voir ce qui se passe. 2 jeunes femmes vont officier. Elles commencent par laver les grains de café (qui sont encore verts) et les font torréfier dans une poêle en les tournant régulièrement.Cette opération dure bien 45 minutes. Puis elles les réduisent en poudre avec pilon et mortier. Et enfin, elles jettent la poudre dans l'eau bouillante et le sucre aussi. Vous l'aurez compris, ici quand on invite pour le café, on s'y prend 1 semaine à l'avance !


Nous passons dans le petit "salon", le café nous est servi dans de petites tasses, avec une sorte de cake fait par la maman du guide (mais "agencé au goût européen, car celui d'origine est très dur et sans aucun goût), des beignets et des baklavas faits par notre guide (dont nous apprenons qu'il est chef cuisinier à l'hôpital Bouffard de Djibouti, et traiteur à domicile à ses heures perdues quand il en a, car il est papa de 10 enfants -à 41 ans- dont un aîné de 18 ans et une petite dernière qui va fêter ses 40 jours demain ! Quelle santé ! ). Tout celà est délicieux, le café est une merveille, tout comme les pâtisseries, nous sommes gâtées. Puis préparation du chai (thé traditionnel) avec des graines de cardamome au fond de la théière. Nous discutons avec notre guide pendant la dégustation, il nous parle des coutumes locales, entre autre car une des 2 jeunes femmes qui est sa soeur, va bientôt se marier. C'est un mariage arrangé, la famille de la jeune fille a choisi le futur mari. Mais elle semble ravie, nous lui demandons si son fiancé est beau, et nous répond que oui. C'est elle qui va choisir la date du mariage. Ca se passe sur 3 jours, 1 pour aller sceller l'union au tribunal, 1 pour faire la fête (uniquement les femmes entre elles), 1 pour recevoir les cadeaux et aller dans sa nouvelle maison. Elle va recevoir surtout des denrées alimentaires en guise de présents (sacs de 50kg de riz, pâtes, sucre,...) qu'elle va revendre pour avoir de l'argent dont elle peut disposer à sa guise. Tout ceci est très intéressant, nous avons passé un bon moment. Nous remercions nos hôtesses et notre hôte par de chaleureux applaudissements, il est temps de rentrer, il fait nuit noire dehors. Très belle expérience.


09 décembre 2012

Notre cadeau de St Nicolas


Jeudi 06 Décembre

Raf ne travaille pas, nous décidons de faire la corvée de courses. Il est temps, c'est le désert dans le frigo. Un petit tour à Al-Gamil, et nous complétons par Casino. Le premier rayon est chargé à bloc de jeux et jouets pour les fêtes, nous le saurons pour l'année prochaine. Comme c'est St Nicolas, nous achetons à chacun des garçons une petite boîte Playmobil (à noter, vérifier si la société Playmobil est côtée en bourse, car vu notre consommation de ce produit, ça vaut le coup de prendre des actions). Le temps de rentrer décharger (le coffre plein et pas d'ascenseur), Ali nous téléphone, la voiture est prête, nous pouvons venir. ALLELUIA ! Nous nous rendons au garage de son frère, il n'est pas là, le gardien nous fait comprendre qu'il est à la "free zone". Cours après moi shérif, épisode 2. Sauf que les étrangers n'ont pas droit d'accès avant 16h. Ali nous donne alors RV au garage. J'espère qu'il va arriver vite, je transporte 1 million de francs dans mon sac pour payer la première partie de la voiture. Il arrive au bout de 25 minutes (donc 25 minutes de rôtissoire pour moi) avec un collègue qui parle français, et nous aide dans les démarches. Nous laissons la voiture au garage, il faut aller l'assurer en ville cet après-midi.


Après le déjeuner, nous allons au marché de Noël organisé à la base. Il y a là les différents club de loisirs (peinture sur sable, création de bijoux, couture et broderie,...), des artisans locaux (vannerie, tissus, peintures,....) et les associations humanitaires qui récoltent des dons. C'est en fait plus un marché pour acheter ses cadeaux que pour trouver de la déco. Mais c'est très sympa. Ca se passe sur un petite place couverte, les stands sont comme dans une galerie. Au centre il y a une âne qui tire une charrette avec des paquets cadeaux et qui fait faire des tours aux enfants. C'est exotique et donc très dépaysant. J'ai raté l'animation des danses tahitiennes, dommage.



Nous rentrons pour repartir au centre ville de Djibouti et assurer la voiture. C'est ma première incursion dans Djibouti centre ville. Ici aussi des vendeurs qui t'interpellent partout et tout le temps. Nous garons la voiture, un jeune homme se précipite, il va la surveiller le temps de notre course, contre rémunération bien entendu. En ville c'est comme ça. Tu te gares, tu as un gardien qui veille sur ta voiture, et que tu payes quand tu pars. En journée c'est 100 FDJ, soit 50 centimes d'euros, que tu la laisses 5 minutes ou toute la journée. Le tarif de nuit est de 200 FDJ (sachant que la nuit est tombée à 18h). Nous ne passons que quelques minutes dans le bureau de l'assurance, un guichet pour le contrat, un autre pour payer, et nous voilà assurés ! Euh, à y regarder de plus près, pas vraiment. Sur le détail du contrat, quasi rien n'est assuré, ni l'incendie, ni le bris de glace,.... On se demande pourquoi il faut s'assurer, rien n'est couvert, si il t'arrive quoi que ce soit, à toi ou à ta voiture, c'est nada, l'assurance ne payes rien ! Mais il en faut une pour la base. Quand je vous dit qu'on nous prend pour des vaches à lait ! Avant de rentrer, j'ai droit à un petit tour chez le meilleur glacier de Djibouti qui fait des glaces italiennes, crémeuses, et artisanales, sans aucun ajout de colorant, conservateur et E en tous genres. Nous prenons 2 bacs à ramener (melon et banane) et je me laisse tenter par un petit pot de 3 boules (café, citron et caramel). Un délice !! Direction le garage pour récupérer la voiture, Raf rentre avec la nouvelle, et moi je rentre avec celle du collègue (je suis un peu anxieuse, je n'ai pas conduit depuis 1 mois, c'est un boîte manuelle, pas la mienne, et les gens conduisent comme des fous ici). Tout se passe bien, la voiture est rangée sagement dans notre abri, en attendant que Philippe, le collègue de Raf ne passe pour l'inspecter et faire les derniers réglages ! D'ici 15 jours, il faudra payer le solde de la voiture et ramener le papier provisoire à Ali pour la carte grise. En attendant d'avoir la définitive (entre 2 et 4 mois sauf si tu payes le personnel- ben voyons, 100 balles et 1 Mars ?-), il faut faire tamponner ton papier provisoire tous les 15 jours. C'est au centre ville de Djibouti, et si tu y vas, tu perds la matinée ! Donc merci, mais non merci, je passes mon tour. Ali a proposé de s'en charger, nous acceptons, après tout, nous avons poireauté assez longtemps !!

Retour à la maison, il est temps de se changer, nous allons au restaurant ce soir avec le bureau de Raf. Ce n'est pas loin de la maison, mais il faut connaître, il n'est pas sur la route principale, mais un peu à l'écart. Bel établissement, nous prenons l'apéritif dans un petit salon cossu, puis le repas dans la salle principale. Il y a un bar dans les tons fuchsia, très "girly". Certaines tables sont disposées en partie avec des chaises, et de l'autre côté il y a une banquette recouverte d'un tissu brillant rouge foncé et de coussins avec ce même tissu, mais en gris (vous savez, c'est ce genre de tissu qui fait qu'on glisse irrémédiablement dès qu'on est assis dessus. Et je pense qu'après le passage de mes garçons, ils vont regretter ce choix, car les coussins sont tombés plus d'une fois, tout comme mes loulous, encore que ça les a fait rire, ben oui, ça fait comme un toboggan !). A table, la maison nous offre un apéritif (vodka, jus d'ananas et sirop de grenadine) ainsi que de la pita et de l'houmous (le restaurant propose des spécialités libanaises et espagnoles en majorité). Nous choisissons de goûter la "plancha Moda" : sur une planche en bois, 3 sauces, riz, pommes de terre, haricots verts, bananes caramélisée, St Jacques, brochettes de viande, calamars et Gambas. C'est bien servi, mais ça se mange sans problème, c'est relativement léger. Un petit dessert, la plupart prennent 3 boules de glace (le choix des parfums est limité à vanille-fraise-chocolat) et moi je prends un banana-split (je devrais dire NOUS prenons, car les garçons qui avaient mal au ventre quelques minutes avant, ont étrangement rappliqué vite fait). Un dessert de la carte attire mon attention, c'est le "proof troll" , je me demande si c'est une spécialité du coin, mais non c'est bien français ! Il s'agit de la version phonétique et après consommation de khat des "profitéroles". J'ADOOOOOORE !! Tout autant que le terme de marinade "subtile" dans l'intitulé d'un autre plat ! Il y a certains moments où je "kiffe" ce pays. Ca vaut le prix du billet d'avion, non ?! Et ça donne de la matière pour mon blog. Alors à tous merci pour votre collaboration (fruit du hasard le plus souvent, c'est encore mieux). Et bonne nuit tout le monde.

07 décembre 2012

Journée chargée


Mercredi 05 Décembre


THE nouvelle du jour, il y a de gros nuages dans le ciel de Djibouti ! Mmmmm, qu'est ce que ça va donner ? Pas mal de vent, c'est agréable, j'apprécie d'aller à l'école ce matin !


Aujourd'hui, je participe également à mon premier petit déjeuner du club Loisirs et découvertes auquel je suis inscrite. C'est un petit déjeuner mensuel à l'issue du quel on s'inscrit aux activités qui sont proposées. Je prends mon vélo pour y aller (c'est au mess de la base, donc pas loin). Je suis les voitures avec femmes seules au volant depuis l'entrée de la base (donc de grandes chances qu'elles se rendent au même endroit que moi). Je trouve sans problème, et je rejoins le groupe qui attend déjà. Je reconnais quelques mamans de l'école, 2-3 copines, quelques voisines. Il y a pas mal de monde, le temps de montrer sa carte de membre, nous pouvons entrer et nous installer. Je suis assise à la table de Karine et en face d'une jeune femme arrivée il y a peu comme moi (chouette, je ne suis pas la seule  à être la  petite nouvelle). C'est pas trop évident, les autres sont arrivées presque toutes en même temps, les "clans" sont déjà formés. Mais mes voisines de table me mettent à l'aise, elles sont les responsables de la section "petits déjeuners en ville". Les anciennes prodiguent leurs conseils aux nouvelles, surtout ne pas se replier, aller vers les autres, faire des activités, s'occuper en gros. Quelques mots de la présidente du club (qui est aussi Madame Commandant de la base) et de certaines autres responsables des diverses activités, et c'est parti pour le petit déjeuner. Le jus de fruit qui est servi est très bon, il y a thé, café et chocolat. Mais cela tient plus de la collation-goûter que du petit déjeuner. En effet, on ne nous sert pas des croissants et autres viennoiseries (dont je rêve pourtant en secret) mais des mignardises avalées en une bouchée (macarons, éclairs, opéras, tartelettes citron, cubes à la noix de coco,....). Bon, mais pour une gourmande comme moi, cette dose de Barbie me laisse un peu sur ma faim. Mais je viens d'arriver, évitons de se faire repérer déjà ! Ca piaille et ça caquète de partout, on se croirait dans un poulailler. On discute, on rigole, je prends quelques photos, les responsables d'activités doivent installer les bureaux à l'extérieur pour les inscriptions, mais impossible, IL PLEUT ! Oui, vous avez bien lu, IL PLEUT (qui en France a chanté sous sa douche ce matin ?). Vous me direz, c'est normal qu'il pleuve, j'ai pris mon vélo pour venir, alors forcément.... !! Bon, pas grave, repli à l'intérieur. Tout le monde fait la queue, c'est comme un jour de solde. Je suis inscrite à une activité dimanche après-midi, un goûter traditionnel avec préparation du thé et du café éthiopien, qui sera dégusté à même le sol sur des tapis. Je me suis également mise en liste d'attente pour un cours de cuisine "macaron" dans le palace de la ville au mois de février (oui je sais, vous me reconnaissez bien là ! Mais remerciez moi plutôt, car qui aura la chance de les déguster à mon retour en France, hein ?!). Bon, voilà, je commence en douceur, et j'attends avec impatience le petit déjeuner suivant de début janvier et son programme de réjouissances. La pluie s'est calmée, tant mieux, je dois passer à la pharmacie. Mon vélo est quasi sec, mais comme tout le monde, je n'ai pas mis de chaussures fermées. Ici, tout le monde se promène en tongs, sandalettes, Birkenstock et autres claquettes. Bon ben je vais faire avec. Mais pas trop le choix, je ne peux pas éviter toutes les flaques, dont une en particulier qui était plus profonde que prévu (et non, je ne suis pas tombée dans l'eau taquins que vous êtes, ça vous aurait fait rire hein !) et qui m'a bien sali les pieds. Pas grave, ma course terminée je rentre et leur redonne figure humaine (si on peut utiliser cette expression, s'agissant des pieds !).

Le reste de l'après-midi est consacré à jouer à "cours après-moi shérif" avec Ali ! Il nous a contacté pour prendre possession de la voiture (si, si, je vous jure), nous allons à la "free zone" au sortir de la ville, il nous attend au garage de son frère en ville. Bon, pas grave, il vient nous chercher et nous le suivons jusqu'au garage. Il manque encore les plaques, et comme elles sont digitales, ça demande normalement encore 1 semaine d'attente de plus, sauf si bien sûr tu payes pour faire avancer le schmilblik ! Ben voyons ! Nous avons la chance qu'il y ait un client sur place qui nous aide pour la traduction lors de nos tractations avec Ali, car il ne me comprends pas toujours quand je parle en anglais (est-ce que mon anglais n'est pas bon ? Sans vouloir me lancer des fleurs, je crois plutôt que c'est le niveau de celui d'Ali qui laisse un peu à désirer). Du coup, ce client négocie et obtient carrément que ce soit Ali qui mette la main à la poche pour faire les plaques en 24h ! Champion du monde ! Rv est pris pour demain, afin de payer une partie de la voiture et la récupérer ! Ca commence à sentir bon là ! Et le plus beau, c'est que le client qui nous a aidé n'a rien demandé en retour ! Incroyable mais vrai, non ?!



Le temps de rentrer à la maison nous changer, il est l'heure de repartir sur la base. Ce soir, les familles vont assister à un vol de nuit de l'escadron. Je découvre la bâtiment et le bureau où travaille Raf, la zone ne nous est pas accessible d'habitude. Le hangar a ouvert grand les portes qui donnent directement sur le tarmac, on ne peut pas être plus près des avions (nos oreilles et nos estomacs vont d'ailleurs le regretter un peu plus tard). Des tables et des chaises ont été apportées puisque nous allons dîner sur place, et d'autres tables sont mises sur le côté pour faire office de bar et tables pour l'apéritif. Il y a des samosas, des pizzas, des tartes à l'oignon, des brochettes de viande, des petits sandwiches au thon,... C'est copieux, varié et très bon.  Un verre à la main, nous assistons au décollage de plusieurs avions de chasse, dans un vacarme assourdissant (et là nous pensons à tous ceux qui sont du côté cinéma, et qui comme nous il y a peu, ne vont pas entendre une partie du film. Non, vous n'êtes pas seuls, nous sommes passés par là aussi). Il faut se cramponner à son verre et surtout, pour ne pas avoir l'estomac qui vous remonte dans la gorge, serrer et contracter très fort ses abdos (là mes pofs de gym auraient été fières de moi) et rentrer son estomac au maximum. Avant de s'envoler, les pilotes nous font un petit coucou, et lâchent les gaz. Les pilotes qui sont restés à terre nous font traverser le tarmac pour nous rendre au plus près de la piste et voir un décollage du début à la fin. Il fait nuit noire, la piste est éclairée par des tas de petites lumières. Nous voyons tout le déroulement, l'avion roule, tourne et se met en position et c'est parti. Très très impressionnant. Le temps d'entendre le vacarme et de sentir les vibrations, l'avion est déjà loin dans le ciel. Il fait quelques passages au dessus de nos têtes (un peu trop près à mon goût, j'ai eu les cheveux qui ont frisé), puis part pour sa mission (ben oui, c'est bien d'amuser la galerie, mais pilote de chasse c'est un vrai métier quand même).


Nous retournons au hangar, il y a quelques "animations" : les pompiers de l'air qui ont ramené leur camion et qui font monter les enfants dedans avec essayage du casque et de la lance à incendie (quel succès ces pompiers), une partie d'avion de chasse est exposée (les 2 sièges pilote et navigateur) dans laquelles les enfants sont montés (et moi aussi d'ailleurs je me suis prise à jouer les pilotes de chasse, surnom "Wonder Woman" j'aurais juste eu besoin d'un chausse pied pour ressortir), découverte des jumelles de vision nocturne des pilotes, des hélicoptères (et possibilité de monter à côté du pilote et dans la partie arrière) et le clou, monter dans un avion de chasse (Mirage 2000) et faire la photo officielle que les copains vont nous envier. Et il y en a eu des petits Tom Cruise dans Top Gun hier soir. Les enfants avaient les yeux remplis d'étoiles (et vu le nombre de petits qui couraient, la relève est assurée !). Mais il y avait aussi de quoi contenter les dames entre les pompiers et les pilotes de chasse (justement assis à notre table, quelle heureuse coïncidence). Oui Mesdames, la fine fleur de l'aviation française, ces jeunes hommes intrépides qui nous mettent la tête et le coeur surtout (au sens propre) à l'envers en chair et en os dans leur combinaison couleur sable, ça le fait (et là je repense très fort à certaines de mes copines) ! C'est le moment du repas, il y a des merguez, des brochettes de boeuf et des salades, puis des tartelettes citron meringué pour le dessert. C'est une bonne soirée, ambiance décontractée et conviviale. Reste à remettre les pieds sur terre !



Superbe surprise


Mardi 04 Décembre


Comme je disais hier, c'est matinée sur la base, je vais de la poste au bureau de la sécurité sociale, à celui de la solde (où le gentil monsieur m'explique que même si la base autorise la famille à circuler dans ses murs, il préfère que ce soient les militaires eux-mêmes qui viennent, c'est de LEUR solde dont il s'agit- renvoyée à ses fourneaux la "desperate housewive", ben celui-là, je peux vous dire qu'il n'aura pas de mes bredele !), pour finir au service qui s'occupe des frais de déménagement et qui me renvois chez moi pour manque de pièces justificatives avec mon dossier tout dégrafé et mélangé. Soupir !!! Entre cette "promenade de santé" (je devrais dire cette errance, le temps de trouver tous les bureaux concernés) et mes petites courses à la supérette du coin (je n'ai jamais autant fait les courses qu'ici, il manque toujours quelque chose), j'ai bousillé ma matinée. Je range mes achats et c'est déjà l'heure de récupérer Gabriel à l'école. Quelqu'un parmi vous ose encore dire qu'être femme au foyer c'est se la couler douce ? Non ? Tant mieux ! Je profite d'être seule avec Gabriel pour lui faire la coupe de cheveux réglementaire, il était temps, il commençait à avoir une sorte de bonnet à poils sur la tête, et tous les jours, je le récupère le devant des cheveux mouillés. Le voilà tout beau maintenant, je pense que la maîtresse ne va plus avoir de doute quant à savoir qui est son père maintenant. Ils ont la même coupe ! Reste le grand à convaincre, c'est pas gagné, il ne veut plus que je lui coupe depuis que SON PARRAIN (oui Ben, je parle de toi là) a eu la bonne idée de lui dire que les cheveux un peu plus long ça lui allait mieux ! Même en lui proposant un peu moins court que d'habitude, j'ai droit au "NANNNNN" du pré-ado qui commence à avoir des boutons sur le visage et des poils aux jambes ! Ca promet ! Donc message à Ben, fais ta B.A. pour Noël et décides ton filleul à couper un peu sa tignasse ! Merci !

Magnifique surprise au retour de Raf du bureau, Anne et Mathieu nous font parvenir un colis de Noël avec 2 petites peluches "Alsace" ainsi que des "anisbredle" et du pain d'épices. IMMENSE MERCI LES AMIS ! C'est trop trop trop gentil de votre part !



Pas de cours de danse ce soir, la migraine me reprend, Raf n'est pas au top de sa forme, et les garçons toussent. Vous voyez, on peut avoir des températures d'été, et être malade quand même (ça vous console un peu, vous qui êtes sous la neige et dans le froid ?). Il me faut quand même sortir chercher le repas du soir, mon frigo est désespérant de vide sidéral. Et le mardi est le jour traditionnel des québec éthiopien comme a dit Geoffrey pour dire Kébab éthiopien ! Et devinez qui va devoir y aller ? En plus, les petits m'accompagnent, à l'aller c'est cool tout va bien, au retour ils se disputent (étonnant, non?!). Je pensais qu'ils fonctionnaient à l'énergie solaire, mais même une fois le soleil couché, ça continue. Donc c'est pas ça, cherche encore !! Une fois le repas fini, le grand se laisse couper les cheveux, à la condition que ce ne soit pas trop court, car toutes les filles de sa classe le trouvent "joli" comme ça et sont amoureuses de lui ! Non mais comme il se la joue déjà, un vrai mytho celui-là (pour mémoire il a 8 ans). Ah non mais j'ai 2 numéros spéciaux là ! Soirée tranquille, Raf devant la télé, et moi qui fait mes pages d'écriture pour vous, la fenêtre ouverte et le ventilo allumé ! Douce soirée à tous.