16 novembre 2013

Dernières nouvelles en direct live de Djibouti

Mardi 5 Novembre


Marché de Riyad en 2012
Ce matin, Nima m'accompagne au marché de Riyad pour faire le plein de fruits et de légumes. Le marché est situé au coeur du quartier Africain, séquence immersion dans un autre monde. Le trafic dans cette partie de la ville peut être lui aussi défini par le terme "africain", c'est flagrant comme le changement par rapport aux routes que j'emprunte habituellement est radical ! Vous connaissiez "ambiance à l'africaine", voici "conduite à l'africaine" ! Une jungle de voitures et de bus roulant n'importe comment, ça déboîte sans regarder, ça s'arrête n'importe où n'importe quand, ça ne connaît pas les priorités, les feux, les stops,... Et tout ce joyeux bazar dans un concert ininterrompu de klaxons ! Nima est cramponnée sur le siège passager, à pousser des petits cris de frayeur, à me dire sans arrêt "fais attention" ! Moi oui, je fais attention, ce sont les autres le problème, ils ne font pas gaffe à ce qu'ils font. Elle m'avoue qu'elle a peur en voiture (en même temps, je peux la comprendre, vu comment roulent les gens dans son pays) ! J'ai donc trouvé inutile de lui préciser qu'elle occupait la "place du mort" ! Renseignement pris, il n'est pas obligatoire d'avoir son permis pour conduire à Djibouti, seuls ceux qui en ont les moyens prennent des cours de conduite (code je ne sais pas, vu qu'il n'y a pas des masses de panneaux ici, t'as vite fait de les apprendre), et ça se voit ! Seul moyen de survivre, rouler comme eux ! Bon, je prends quelques précautions supplémentaires quand même, mais je vais leur apprendre qui est Sébastien Loeb, moi ! Nous arrivons à bon port, et entières (nous et la voiture). C'est le mardi que le marché est approvisionné, donc c'est ce jour-là qu'il faut y aller, les produits sont frais (pour autant que le climat le permette), il y a de la qualité et du choix. Bien sûr, il faut faire abstraction des chats qui marchent sur les étals et du nombre impressionnant de mouches au cm2 ! Et éviter de se faire assommer par un fruit ou un légume abîmé ou pourri qui tout d'un coup vole d'un étal pour s'écraser dans l'allée (pour ma part, j'ai failli être assommée par un pomelo plus très frais). Le tout est fait rapidement, c'est vrai que ça vaut le coup, ce n'est pas au supermarché, ou même en France, que je peux avoir 2kg de poireaux pour 1.50€ ! Je repars aussi avec oignons, tomates, oranges, pommes et enfin, les pommes-cannelle que je cherchais depuis un moment déjà (spéciale dédicace à ma cousine Pascale). En chemin je me déleste d'1 orange et d'1 pomme donnée à une petite fille (il y a toujours des mamans avec leurs enfants qui se promènent au marché à la recherche de nourriture ou d'argent) qui est contente comme tout (pas comme d'autres qui font la fine bouche), comme si je lui avais donné le plus beau des cadeaux ! Comme j'ai pas mal de poireaux, j'en propose un à Nima. Elle le prend pour sa fille, elle elle n'aime pas trop, elle trouve que c'est fort (venant de la part de quelqu'un qui met 1kg d'oignons dans chaque plat, je trouve ça amusant, sans compter les épices, piments,...). Comme elle n'est pas trop loin de sa maison, nous nous quittons là, je m'en retourne seule dans la jungle routière ! Soulagée tout de même à la vue de mon quartier que je trouve quand même plus paisible malgré tout !

Mercredi, nouveau petit déjeuner du club, on retrouve les copines. Et on fait connaissance avec le pilier de la salle du mess, plus de place ailleurs qu'à la table derrière lui (c'est le syndrome de la table placée près des toilettes au restaurant). Certaines d'entre nous ont été retardées par de nouvelles mesures de sécurité à l'entrée de la base. Même pas peur d'être oubliées par le serveur ! Dès la fin du petit déj, c'est la ruée pour les inscriptions. Le "marché" a été fructueux, j'ai mes 2 petits déjeuners et mes ateliers de scrap. J'ai même de nouvelles admiratrices, qui, alors que j'étais dans une file d'attente pour faire une inscription, en conversation avec ma copine Rachel, se retournent tout d'un coup vers moi et me lancent un "c'est pas vous qui avez un blog ? Je suis tombée dessus par hasard et je l'ai lu, c'est super bien écrit, c'est amusant, et ça détaille bien notre quotidien !". La seconde me dit qu'elle a même appris certaines choses ! Eh bien ça fait drôle d'entendre ça, je peux vous dire ! Alors mesdames, vous avez aussi droit maintenant à votre petit clin d'oeil ! Voilà qui est fait ! Je vais penser à organiser une petite séance de dédicaces, moi ! Lol !


Dimanche, petite soirée pour l'anniversaire de Marie au restaurant de la Mer Rouge. Jolie tablée de 20 convives, ambiance assurée, le clan hommes et bières (et pipelettes) à droite, le clan femmes et cocktails (et pipelettes) à gauche. Marie se laisse tenter par le menu découverte japonais servi sur le bateau, tout comme moi (une seconde fois). Une première alerte, les lumières s'éteignent, et un cortège de serveurs chantant "joyeux anniversaire", et la panique de Marie (était-ce la crainte de devoir révéler son âge ? Lol ! ). Faux départ, c'est un autre client qui a aussi fait sa soirée d'anniversaire. Mais ce n'est que partie remise, la seconde fois sera la bonne, les lumières qui s'éteignent à nouveau (en même temps, ça aurait très bien pu être une coupure de jus), et une assiette avec un dessert surmonté d'une bougie, qui semble flotter dans l'air. Et à nouveau la bande des serveurs chantant à tue-tête (ils étaient à fond) ! Quelques cadeaux, et une jolie photo de groupe pour clore la soirée ! Joyeux Marieversaire ! (Je vous laisse quelques instants pour comprendre, c'est une coutume girondine !).

Depuis lundi, le temps est gris plomb, nuageux, et il y a des averses. Et même dans ce contexte, j'ai réussi à attraper des coups de soleil (trop fort ce climat, même là, il faut une crème solaire IP50). Incroyable, non ?! Enfin à bien y réfléchir, pas tant que ça ! Souvenez vous de ce que je vous avais raconté ? Ne vous avais-je pas déjà dit que là où nous allions, le temps se détraquait ? Et là avec 3 jours d'averses (pas en continu bien entendu), tu te dis que ça va rafraîchir un peu ! Perdu ! Ce qui est plus frais en revanche, c'est l'eau de la douche et les deux premières minutes en dessous. Le soleil n'a pas chauffé les tuyaux pendant 3 jours, ça donne donc une eau, disons, vivifiante. Revigorante ou tonifiante sont des adjectifs qui conviendraient aussi. Faîtes votre choix ! Le tout, accompagné du petit cri de surprise au contact de cette eau moins tempérée que d'habitude ! Non, pas chochotte, juste habituée depuis 1 an à une eau entre 30 et 36° toute l'année ! Par contre, s'il y a bien une chose à laquelle on ne s'habitue pas, c'est au retour des moustiques ! Car qui dit temps plus frais et eau qui stagne, dit moustiques ! Il est donc grand temps de laisser tomber les parfums floraux de l'été pour la fragrance à la mode. "C'est quoi ton parfum ? Le dernier Mugler ?". "Non, le dernier Insect Ecran" ! Du coup, pas de jaloux, où que nous allions, nous sentons tous la lotion anti-moustiques ! Les commerces vont faire des affaires, entre lotions, crèmes, spirales à faire brûler, raquettes électriques,.... On va encore avoir des têtes de tiroirs-caisses !


Nouveau mardi, nouveau cours de salsa. Le prof annonce d'emblée la couleur, il est malade, il n'aura donc pas autant de peps que d'habitude ! Je compatis, tout en me disant que dans ces conditions, nous allons peut être enfin pouvoir suivre le rythme ! Et c'est parti, nous enchaînons enchoufla, enchoufla doble, la prima, la rueda,... . Pas évident sans partenaire (le mien s'est blessé), je fais donc les pas avec l'homme invisible, en attendant de tourner et d'en récupérer un autre au vol. "Euh en fait, tu me serres trop les doigts là, il faut lâcher un peu, sinon je ne peux pas aller vers la partenaire suivante !". "Oui bien sûr, désolée !". Bon ben Stéph, tu reviens quand ? Au final, le prof avait bien assez de jus pour nous faire tous transpirer comme des boeufs ! Mais ça fait du bien, et on va se dire que d'ici peu, on pourra briller sur les pistes de danse !

Le plat du jour, concocté par Nima, sera des tebs : viande de boeuf mijotée avec ail, oignons (t'as intérêt à aimer les oignons car il y en a dans beaucoup de plats, et à avoir le stock de bonbons mentholés sous le coude), tomates, et piments pour les plus téméraires. Donc pour nous, ce sera sans piment, et au niveau des épices, du sel et du poivre, je surveille Nima comme le lait sur le feu ! Mais elle a bien compris, elle me dit toujours maintenant "pas trop de sel et pas trop de poivre hein ?!".


Ce mercredi, ce sera journée bien remplie. Debout 5h45 (3h45 heure française) pour amener Raf au boulot et errer dans la base quelques minutes à la recherche de la sortie (qui n'est pas la même aux heures d'embauche que d'habitude). Après avoir suivi les explications un peu floues et incertaines de Raf, des voitures un peu au hasard, fait demi-tour 2 fois, et m'être trompée de route malgré les directives d'une gentille dame, j'ai fini par arriver devant un portail avec 2 militaires et 1 chien. De deux choses l'une : où c'est un accès réservé et c'est un énième demi-tour, ou alors c'est par ici la sortie. Bingo, le jeune maître-chien me confirme que c'est bien ici qu'on sort (et là je me sens comme si j'avais gagné au loto). Et j'arrive près d'un restaurant, à quelques rues du supermarché préféré de ma maman (là c'est un truc entre elle, ma soeur et moi. Oui maman, je sais, ça fait longtemps, il devrait y avoir prescription) ! Les enfants à l'école, je récupère les copines, et direction les Acacias pour une matinée petit déjeuner et piscine. Dans le hall d'accueil, on retrouve la même fontaine en forme d'étoile qu'au Kemp, à des dimensions plus modestes et avec des pétales de fleurs artificielles, mais ça reste plaisant. Nous occupons une grande table près de la piscine, le buffet est à l'intérieur. On tourne un peu en rond dans ce petit espace en attendant que le buffet soit réapprovisionné. Mais ensuite, en bonnes épouses de militaires que nous sommes, c'est disciplinée que nous faisons la file. Il y a même un stand qui propose omelette à la demande, avec herbes, poivrons et tomates. Je passe mon tour, le matin moi, c'est sucré.
Même version petit format, ça fait gourmande ! 
2 belles assiettes bien garnies au bord de la piscine, face à la mer. Pas mal comme petit déjeuner, non ?! Le tout accompagné des histoires de télé-réalité de Séverine (il lui arrive toujours des petites anecdotes, à tel point qu'elle se croit filmée à la manière de Jim Carrey dans Truman Show). La piscine est tout juste fraîche quand on y rentre, mais délicieuse une fois dedans. Toujours seules, nous avons la piscine rien que pour nous (c'est qu'on va finir par prendre goût au traitement V.I.P.). Et au milieu de notre groupe, je saisi au vol un accent connu. Et je fais connaissance avec une compatriote alsacienne d'à côté de Guebwiller. Qui a dit que les Alsaciens ne sortaient jamais de leur région natale ? Ca doit être notre côté "germanique" ça (où que tu ailles dans le monde, il y a toujours des Allemands) ! Nous sommes depuis moins d'une minute dans l'eau que la valse des corbeaux commence. Pas de pot pour eux, je n'ai rien laissé des muffins, croissants, chocolatines et cakes de mon assiette. Na !



Le temps de récupérer enfants et mari, et direction chez Véro pour le scrap. Annie et moi uniquement aujourd'hui, face au kits de la marque pour laquelle travaille Véro. Plusieurs kits sont proposés, avec des formes diverses et variées. La première difficulté est donc de choisir le sien. Et ensuite d'essayer de placer les photos. Les différentes étapes s'enchaînent au rythme des histoires-déboires d'Annie. Découpes faites, fonds choisis, photos collées, tout est prêt pour la dernière étape, la plus ludique, la décoration. Annie, qui est partie sur une forme ronde, s'essaye à une sorte d'effet vaporeux à la craie, notre "sfumato" à nous (vous avez vu les copains de tourisme, il y a des restes des cours d'histoire de l'art de Simone). Au final, deux résultats totalement différents malgré un thème commun.
Les fleurs de Rhodes, version Annie
Et on finit en beauté avec la séance ciné, les pieds dans les flaques. Ce soir, c'est "Epic" et son histoire d'hommes-feuilles. La nature est à l'honneur aujourd'hui. Je voulais enchaîner avec la soirée salsa au Kemp (tous les mercredis soirs), mais mes pieds couverts d'ampoules ont refusé ! J'ai déjà essayé 3 paires de chaussures différentes pour danser, rien n'y fait, constat sans appel, je ne suis pas à l'aise, ça frotte et ça coince ! Comme dit un célèbre proverbe alsacien dont je vais vous traduire la pensée, "pieds de paysans dans des chaussures de ville" (oui les alsaciens, tout comme les Québécois, sont des poètes et ont des expressions très imagées) ! Même les chaussures "pourries" avec lesquelles je dansais jusqu'à présent, et dont je pensais qu'elles étaient, depuis tout ce temps, faites à mes pieds à la noix de coco, me font souffrir. Souffrir physiquement, car j'ai des ampoules à pouvoir éclairer tout un quartier de Djibouti, et moralement tellement c'est la honte avec ces couleurs passés, ces trous, ces semelles qui se décollent, et j'en passe ! Donc au retour de mission de Raf, plus d'excuses, mise en pratique des leçons, avec ou sans chaussures, avec ou sans partenaire ! Juré, craché !

Bons baisers de Djibouti ! 

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