31 mars 2013

En mode maman solo pendant une semaine

Samedi 30 Mars

Départ de Raf pour sa semaine PM (Police Militaire). Et voilà comment échapper à la crise de foie inévitable des fêtes de Pâques, et à cette journée où on va lui rabâcher : "alors, comment on se sent avec un an de plus ?", "ça y est, tu fais partie des vétérans ", "t'es plus coté à l'argus maintenant" couplé avec le traditionnel "ha ha ha, t'es né le 1er avril, c'est une blague ?" (c'est aussi ce qu'à dû se dire beau-papa en apprenant la naissance de son fils ce jour là, avec 3 semaines d'avance en plus ! Déjà filou le petit Raphaël, dès le berceau !!). Et ça fait plusieurs décennies que ça dure ! Tu as vu ma petite cerise à la liqueur entourée de chocolat (oui il n'aime pas que je dise Mon Ch...), je n'ai pas dit ton âge ! Enfin, il croit y échapper, mais je veille au grain ! Je prépare une toute petite surprise, histoire de marquer l'événement.

En attendant il faut préparer un peu les fêtes qui approchent (Pâques et les deux premiers anniversaires du mois). Je ne vais rien prévoir d'exceptionnel pour nous trois, mais j'ai bien envie d'essayer de peindre des oeufs pour égayer un peu la table, préparer quelques douceurs pour le palais et surtout faire la "Osterputz" dans la chambre de jeux des garçons. La séance pâtisserie vire au cauchemar, rien ne réussit comme il se doit. La partie droite de la porte de mon four est déboîtée, et sûrement cassée, donc four inutilisable. Et la cuisson des gâteaux au micro-ondes n'est pas ce qu'il y a de mieux (et certainement une abomination sans nom du point de vue des pâtissiers). Le gâteau d'anniversaire de Geoffrey pour l'école a dû être passé 3 fois au micron-ondes car à chaque démoulage, le fond n'était pas cuit. Le dessert pour demain, qui devait normalement être coupé en deux l'a été, mais au prix d'une crevasse que je vais devoir combler par un couche de nappage, et la pâte feuilletée du gâteau d'anniversaire de Raf a fini en boule collante au lieu d'être un joli poisson. Impossible de faire quelque chose de correct, à moins d'avoir une cuisine climée à 18° ou de faire de la pâtisserie dans le frigo ! J'ose à peine me mettre au montage de la superbe maison en pain d'épices que ma petite soeur nous a fait parvenir pour Pâques. Je vais peut être m'occuper de ça demain, car je crois que j'ai la poisse culinaire aujourd'hui !

Le défi à relever











 Je m'attaque aux oeufs qu'il faut vider : d'après les magazines féminins, rien de plus simple, un trou à chaque extrémité, et on souffle. Je suis fière de moi, pas de casse au perçage. Mais il faudra m'expliquer comment les enfants réussissent à vider les oeufs, alors que moi j'ai eu un mal de chien malgré mes poumons à la Samantha Fox ! Il faut des abdos en béton et surtout, bien avoir suivi les séances de rééducation du périnée post-naissance, sans ça...... ! Bref, j'ai trouvé ça hyper dur, et après 4 oeufs, j'ai la tête qui tourne, l'impression d'être totalement pintée ! Et en prime, ça fait drôle de souffler dans un oeuf, c'est pour le moins une expérience.... que je n'ai pas envie de renouveler avant un bon moment (portez un oeuf à vos lèvres, vous comprendrez de quoi je parle !).

La "Osterputz" de la salle de jeux me laisse sur les rotules, il y a des pièces (souvent minuscules, merci les concepteurs de jeux et jouets) partout sous les meubles, qui tiennent compagnie à la horde de moutons gris (j'avais décrété de ne plus nettoyer la chambre tant qu'elle n'était pas en ordre, c'est déjà assez  ch... de devoir faire le ménage, sans avoir en plus 4 heures de rangement à faire avant de pouvoir nettoyer. Donc en clair, la chambre n'avait plus vu l'ombre d'un balai, d'un chiffon à poussière et d'une serpillère depuis plusieurs semaines). Bref, comme dans la plupart des foyers du monde, maman range, les enfants regardent, et rangent une pièce de ci de là quand ils ont envie. C'est normal qu'ils jouent, ce sont des enfants, mais pourquoi le concept de "1 jeu pour 1 boîte" est-il si compliqué à faire entrer dans leur tête ? (tiens, on dirait le nom d'un jeu télévisé !). Tout est mélangé, il y en a pour des heures rien que pour faire le tri. Et après 1h30 de rangement, et devant le peu d'enthousiasme manifesté par ma descendance, je jette l'éponge. Là, étrangement, ils se sont réveillés, plus trop OK pour être laissés à la merci d'une bande de playmobils armés (ben oui, quand on ne veut que des pirates ou des chevaliers, c'est le risque), de légos menaçants et de petites voitures prêtes à leur foncer dessus ! Ils ont fini par faire le reste seuls, mais inutile de vous préciser que ça a été un peu bâclé !

On passe à la peinture des oeufs de Pâques, un jeu d'équilibriste avec des oeufs sur une pique à brochette (rien trouvé de mieux comme matériel, je ne suis pas Mac Gyver moi !) qui tournent à chaque fois qu'on essaye de les toucher. Bon on s'éclate quand même quelques minutes. Geoffrey trace des pois, et des sortes de pics (on dirait une courbe d'actions du CAC 40), Gab fait un oeuf marbré et moi une spirale (les garçons trouvent que ça fait penser à une sucette !). Je prépare la tarte pour l'anniv de Raf (comme je peux. Je comprends maintenant pourquoi le concept de "desserts" n'est pas connu ici, c'est impossible de faire de la pâtisserie dans ces conditions climatiques) et je fais mon nappage cache-misère. Petite improvisation des garçons pour commencer la soirée, avec spectacle de magie (ou comment faire disparaître Gab sous un plaid), de danse (ça devait être de la danse contemporaine, car je n'ai rien compris), et de théâtre d'ombres avec des playmobils ("Playmobils, en avant les histoires", comme dit la pub) ! Divertissant ! Puis vite au dodo, et pour une fois, pas de problème pour les coucher, la perspective du passage du Lapin de Pâques les a motivé à aller au lit et à y rester ! Quant à moi, je vais prendre mon bol d'air dans la garrigue provençale et ma dose d'accent du Midi en regardant "La Fille du puisatier" d'après l'oeuvre de Marcel Pagnol. Bonne soirée !

Mon dessert de Pâques


30 mars 2013

Nouvelle séance de scrapbooking

Mercredi 27 Mars

Deuxième cours chez Véronique cet après-midi. Les trois mêmes que la semaine dernière (Rachel, Patricia et moi), et Béatrice à la place d'Annie (dont c'est le deuxième cours aussi). R.V. directement à son appartement. Les rues portent encore les stigmates de la veille, le challenge consiste à se garer loin d'une flaque d'eau (et qui est la maligne qui est sortie avec des tongs aux pieds ? Je vous le demande ! Je crois vraiment que je vais investir dans une paire de bottes en caoutchouc, quitte à passer les prochaines années en vacances en Bretagne pour les rentabiliser. Lol !!).

Nous sommes déjà briefées sur la marche à suivre, la séance peut commencer par le choix des photos. Patricia continue à immortaliser le séjour de sa fille à Djibouti par une journée plage, Rachel veut offrir à sa meilleur amie pour ses 30 ans le souvenir d'une soirée Réveillon sur le thème des anges et des démons, Béatrice prépare elle aussi un cadeau d'anniversaire à sa fille pour ses 17 ans avec trois photos d'elle à différents âges et moi, j'avais dans l'idée de faire une mise en scène avec mes  trois hommes. Problème, Raf est très peu sur les photos. Mais j'en avais une sympa, où il pose tout sourire (oui ça lui arrive de sourire sur les photos) devant le panneau du Grand Colombier après son ascension. Malheureusement, pas du tout raccord avec les deux autres photos de nos loulous, prises à l'école pour les traditionnelles photos de classe. Ben tant pis, partie remise. Mon scrap va être très classique, les photos ne vont pas être retaillées.

Ce sera plus complexe pour mes copines,  avec des formes ovales et des dispositions à vous coller une migraine carabinée ! Mais en experte qu'elle est, Véronique a toujours la solution, et 1 000 idées à la minute (comme un chaudron en constante ébullition). A la seule vue de nos photos, elle a déjà tout le scénario en tête et sait ce que sera le résultat final. Moi j'ai toujours autant de problèmes de géométrie, je me prends la tête avec mon cadre, droit d'un côté mais pas de l'autre, des espaces de dimensions différentes,.... Je sais, ça vous parait fou avec des équerres graduées, mais c'est tout moi ça (demandez à Raf de vous raconter un certain épisode avec une équerre et une armoire, ensuite vous comprendrez). Bon, après un petit coup de main de Véronique, tout rentre dans l'ordre, ce coup-ci je suis la première à chaque étape, j'ai le temps de prendre mes copines concentrées en photo.

Choix de l'écriture et des motifs décoratifs
Ce sera "tout couleur" pour moi, comme il s'agit d'enfants et pour faire écho au décor devant lequel ils sont assis. Je choisis des pochoirs vélo et toboggan  et une petite frise crayons qui sera colorée avec les stylos gels de Véronique (aussi fluos que les soirées du même nom organisées au Héron). Béatrice choisit des couleurs girly en misant sur le doré associé au noir, Patricia a découvert le ton orange et veut en mettre partout, et Rachel trouve un rouge flamboyant (rouge Lucifer serait même plus exact et parfaitement dans le ton) en accord avec son thème mi-ange mi-démon.

Ca commence à prendre forme
Après plus de 4 heures d'efforts, nous mettons nos oeuvres au monde. Encore une fois, nous avons pris beaucoup de plaisir à les réaliser et à être ensembles. Vite, une prochaine après-midi scrapbooking ! A consommer sans modération !

L'oeuvre de Rachel juste avant la touche finale


Celle de Patricia














Celle de Béatrice
....et la mienne





















Les Mayas se sont trompés de 3 mois

Lundi 25 Mars

Rien de bien passionnant depuis ma belle sortie de vendredi (oui, vous pouvez me piquer des photos si elles vous font envie), hormis un vaccin pour Gab (et un original bonhomme ballon en gant de latex gonflé part la gentille infirmière pour saluer son courage) et un sandwich préparé pour le cours d'anglais de Geoffrey pour apprendre à dire bread, cheese, butter,.... (et vu l'accent qu'il a, il va falloir en préparer beaucoup, je vais pouvoir ouvrir une sandwicherie à mon retour, je maîtrise).

Le ciel est gris et menaçant, il y a du vent, une petite pluie très fine (même pas mouillée pour ainsi dire) qui m'accompagne à l'école. Depuis que je suis ici, je n'ai plus l'habitude de regarder ce que prévoit la météo, vu que c'est tous les jours quasi la même chose (je serais pourtant bien curieuse de savoir à quoi ressemble l'Evelyne Dhéliat locale). En général, en milieu de matinée, les nuages laissent la place au soleil, mais là, ça ne semble pas vouloir être le cas. A peine rentrée, la pluie commence à tomber pour de bon, mais alors vraiment ! Moi pas paniquée, j'ai un chapitre de blog à écrire, toutes les conditions sont réunies, il fait moche (je ne serai pas distraite par le soleil), j'ai l'ordi pour moi toute seule, personne dans les pattes. Et ça tombe, ça tombe, des seaux, des rafales de vent, l'orage se rajoute. En milieu de matinée, Raf me téléphone, un message est passé, les écoles Kessel et Dolto sont évacuées, il faut chercher les enfants. Pour St Ex, on ne sait rien. Je téléphone à 2 copines pour avoir plus d'infos, la première ne sait rien, la seconde me confirme qu'il faut aller chercher les enfants dans les écoles ! Je fais le relais pour la première, je m'équipe (mouais, si j'avais su, j'aurais acheté des bottes en caoutchouc, même si c'est pour une fois dans l'année) et je pars. Pas rassurée tout de même, des flaques commencent à se former partout, le ciel a une drôle de couleur genre "fin du monde", tout le monde roule au ralenti, phares allumés et essuie-glaces en action (qui grincent par manque d'exercice physique, ben oui, comme les bottes en caoutchouc, on ne s'en sert qu'une fois l'an). L'entrée de la cour de St Exupéry est noyée, on a de l'eau jusqu'aux chevilles déjà, la sensation de pieds avec chaussettes et baskets dans cette eau marron est ... comment dire ? Très désagréable ! Je vous le dis, une mère ne doit avoir peur de rien et faire preuve d'abnégation. Comme le dit si bien notre chère Reine Elizabeth "Never complain, never explain" (j'en aurais bien besoin, du flegme britannique, et pas à dose homéopathique, mais de suite en intraveineuse et à haute concentration). Je récupère Gab, l'ordre d'évacuer n'a pas été donné, mais les parents ont pris les devants et se sont précipités sauver leurs chères têtes blondes d'une séance de spa forcée. Je porte Gab jusqu'à la voiture (en plus il n'avait pas de chaussettes ce matin-là) et direction le centre ville pour récupérer Geoffrey.
Certaines rues sont presque inaccessibles, les sols si secs ne peuvent pas absorber autant d'eau en une fois, et les bouches d'égouts sont trop peu nombreuses. La route est noyée sous l'eau, on perd tous ses repères, on ne voit plus ni les trottoirs, ni les trous. On roule au milieu d'un petit fleuve, et on en profite pour remercier l'inventeur des 4X4, car l'eau arrive à hauteur des roues. Et on croise les doigts (et les orteils) pour arriver entier (essayez de conduite avec des pieds, des chaussettes et des baskets gorgées d'eau). Ma peur c'est de tomber en panne, moteur noyé au milieu de la route sous le déluge. Quelqu'un aurait-il le 77 de Noé ? (Oui, ici les portables commencent par 77 en guise de 06). En plus, si des rues sont barrées, je suis mal, je ne connais qu'un seul chemin pour l'école, manquerait plus que je me perde ! Mais j'arrive à bon port (là c'est le cas de le dire), je porte à nouveau Gab, ici c'est encore pire. Je ne sais pas où est la classe de Geoffrey, je monte un escalier vers les premières classes de CE2 pensant le trouver là, mais non, c'est en bas, toujours Gab dans les bras, mes baskets floc floc aux pieds et ... mon portable qui sonne (toujours au mauvais moment celui-là). C'est Raf, l'école vient de lui téléphoner, je dois aller chercher Geoffrey (oui, ça j'étais déjà au courant, désolée, je ne peux pas aller plus vite, j'ai une voiture pas un hors-bord). Inutile de descendre par le chemin le plus court, sous peine de me noyer, il faut rebrousser chemin par là où je suis montée. Je trouve enfin ma progéniture, il ne reste que 3 enfants dans la classe. L'eau est entrée dans la salle (comme chaque fois qu'il pleut un peu trop), il y a eu coupure de courant. Et c'est reparti vers la sortie, toujours avec ma charge de 17kg dans les bras, plus une de 25kg accroché à mon t-shirt. Je les porte tous les deux du portail à la voiture, il s'agit maintenant  de rentrer. Toujours pas de visibilité sur la route, est-ce qu'on va heurter un trottoir, se prendre un gros cailloux ou  une crevasse, mystère ?! Et bien sûr, tous les détritus qui flottent et dérivent. Les enfants ne sont pas plus paniqués que ça, je pense l'être plus qu'eux. Sur le chemin du retour, c'est du délire, à certains endroits, les gens ont de l'eau jusqu'aux genoux . Le parking en face de l'école Kessel est noyé, les gens ont à peine eu le temps d'enlever leur matériel de cuisine (le coin sert de cantine à ciel ouvert), certains se sont mis à l'abri un peu plus haut, d'autres pataugent dans cette eau insalubre et boueuse. Nous arrivons à la maison, sains et saufs, coup de fil rapide à Raf pour le rassurer. Dans l'après-midi, le ciel va se dégager, le soleil revenir et les températures monter. Un arbre en face de chez nous est tombé, vraisemblablement fendu par la foudre, et les hélicoptères vont intervenir de nombreuses fois durant la journée pour aller secourir beaucoup de personnes. Au final, nous allons apprendre qu'il y a malheureusement quelques morts, blessés en disparus. Il parait que ce genre d'intempéries arrive environ tous les 10 ans (la dernière du genre datait de 2004, je l'avais évoqué dans l'Oued d'Ambouli). La nature nous rappelle à l'ordre de façon brutale certaines fois, malheureusement.


Journal La Nation

25 mars 2013

Lagon Bleu

Vendredi 22 Mars


Rien que le titre dévoile le mystère sur notre destination d'aujourd'hui. Nous nous rendons sur une des îles voisines de Maskali et Musha, dans la structure touristique le Lagon Bleu. Le départ se fait du Kempinski. RV sur le parking à 8h15 avec Patricia et Philippe, et nous marchons sur le ponton jusqu'à une petite hutte d'où partent les bateaux pour rejoindre l'île. Il y a du monde, c'est un endroit apprécié des plongeurs pour la beauté des fonds marins et la variété des espèces rencontrées (poissons, coraux,...). Le temps est couvert, le ciel est gris et plombé, le vent s'est levé. La traversée risque d'être un peu mouvementée, car il y a des vagues. Nous espérons tous que le temps va changer, ça serait dommage ! Le bateau le plus confortable est déjà parti, nous prenons le suivant, on se cale comme on peut et on s'installe de façon à être le moins mal assis possible. A peine installés, il y a un peu d'eau sur le plancher, nos sacs ont pris l'eau, et nos chaussures aussi (je comprends pourquoi Patricia a mis des tongs). Raf et moi n'avons pas de chaussures amphibies, nos baskets font "floc-floc". Le trajet est, comment dire ? Vivifiant ! Ben oui, quand tu te prends des vagues en plein visage. Peu de chance d'y échapper, le monsieur assis à l'arrière à côté de mes fils s'est retrouvé trempé comme une soupe à peine parti (pour un peu, ça faisait comme dans les dessins animés et un poisson lui sortait de la bouche lorsqu'il recrachait l'eau !). Raf n'a pas été épargné non plus (lui qui n'a déjà pas l'âme d'un marin, contrairement à Geoffrey qui lui s'éclate, plus ça tangue, plus il aime !). On ressort de là avec les fesses mouillées, déjà prêts à aller se baigner, ben oui, mouillés pour mouillés ! Nous arrivons en vue de l'île, tout comme Maskali, sable fin et clair, côte rocheuse, eau claire. Et là, on rigole en voyant ce qui va nous servir à rejoindre la terre ferme ! Le ponton est un ensemble de gros bidons en plastique encastrés les uns dans les autres ! Le challenge consiste à marcher dessus sans tomber à l'eau, et alors là, c'est pas gagné ! Tout roule et tangue, le "ponton" à la Mc Gyver, le pont en dur (mais bien abîmé par la rouille). Et mon Raf qui est déjà sujet au mal de mer, il l'a presque plus ressenti sur le ponton qu'en pleine mer. T'as l'impression d'avoir avalé 3 ricards purs en marchant là-dessus. En fait le truc, c'est de marcher au milieu et en canard en te dandinant d'un pied sur l'autre (d'ailleurs même si tu voulais marcher normalement, c'est impossible). Et d'équilibrer le tout avec tes affaires, sinon c'est plouf ! Ca fait le bonheur des mouettes, très nombreuses sur l'île et aux alentours, dont on dirait qu'elles rient en nous voyant (moquez-vous, c'est facile avec des pattes palmées, ça fait ventouse, nous on n'a pas ça !). Bon, nous arrivons sans encombres et choisissons notre emplacement. Une fois bien étalés, je pars faire ma touriste (réflexe professionnel) et je prends quelques photos. Il y a un bar, le restaurant un peu plus loin, des douches (à l'eau douce s'il vous plait, le luxe) et des toilettes, ainsi que quelques bungalows car on peut dormir sur l'île. Parasols et chaises longues disséminés ça et là le long de la plage, et quelques jeux pour enfants.


Poisson perroquet

Notre copain











Patrick va faire sa première plongée de la matinée et un des bateau repart avec tous les plongeurs. Patricia et Raf se la jouent PMT (Palme Masque Tuba) et je reste avec les loulous, Geoffrey plutôt à l'aise dans l'eau avec sa frite, et mon Gabriel, scratché à moi comme des poux sur une tête de petite fille (avec de longs cheveux bien épais, sinon c'est pas drôle) ! L'eau est si claire, qu'on peut apercevoir certains poissons du ponton. Je comprends pourquoi les oiseaux sont nombreux, le coin est un vrai frigo, y'a qu'à  se servir ! Raf et Patricia se régalent, ça mitraille et ça filme dans tous les sens. Raf décide de m'amener voir cette merveille, ça serait en effet dommage d'être dans ce coin réputé (non, n'ayez pas honte, moi non plus je ne savais pas avant, il faut être un initié de la secte des plongeurs pour le savoir) et de ne pas en profiter. Oui mais voilà, je n'ai plus fait de PMT (je devrais même dire de MT, car je n'ai jamais eu de palmes) depuis mon adolescence et mes vacances au Cap d'Agde, ça a été laborieux de s'y remettre. Tout me gêne, le masque que je n'arrive pas à placer correctement à cause de mes cheveux qui ont décidé (oui, c'est eux qui décident maintenant, ils sont hors de contrôle depuis mon arrivée ici, ils sont en roue-libre) d'être à la mode Afro Jackson Five,  le tuba et son horrible goût de plastique dans la bouche, mais surtout cette sensation d'étouffer, de manquer d'air quand on ne respire pas par le nez. C'est vraiment pas naturel, j'ai du mal ! Une petite mamie à côté me dit qu'elle a le même problème, ben oui, nous ne sommes pas des poissons ! Après plusieurs minutes d'essai et quelques moments de panique, c'est parti, Raf me prend par la main et me guide. C'est absolument magnifique ! Bon nombre d'espèces de poissons différentes, très colorées, et les fonds sont aussi de toute beauté, coraux ciselés, teintés, par moment on dirait de la dentelle ou des bouquets de fleurs.  Nous nous faisons même un petit copain à branchies, qui nous regardait d'un air étonné, se demandant sans doute ce que nous faisions là. Je lui ai trouvé un air de petit coquin, et il est venu jouer un peu avec nous !

Ca vaut vraiment le coup (ce que je confirme à la petite mamie en revenant, du coup je lui mets la pression, elle veut faire plaisir à son fils). Patricia a même fait joujou avec une murène ! Encore un peu de baignade, l'eau est très bonne (et toujours ma pensée pour vous en France), les plongeurs reviennent, l'heure du repas approche.






Raf et Patricia en version Grand Bleu

Petit apéritif au bar (jus de melon pour moi), en face de la plage, puis nous nous dirigeons vers la partie "restaurant". L'entrée est constituée d'un assortiments de crudités et salades servis sous forme de buffet, puis brochettes (poisson ou boeuf) avec riz coloré (rouge et vert) à la cardamome, et en dessert une sorte de crème orangée avec dés de pastèques et noix de coco râpée. Hormis le dessert, pas spécial, les autres plats sont bons. Seul bémol, le service est un peu expédié, à peine le temps de manger l'entrée, si tu voulais te resservir fallait être Speedy Gonzalez, car le tout est très vite débarrassé.


Le bar

Après le repas, petite sieste de 20 minutes pour Philippe, avec un peu de salsa dans les oreilles (et mes "Gabriel, ne jette pas de cailloux dans l'eau", "Geoffrey, ne lance pas de sable", "les garçons, arrêtez de crier",...) avant sa deuxième plongée de la journée, et re-PMT pour Raf et Patricia. Je retente l'après-midi, mais avec marée haute, je ne suis pas à l'aise. Et en plus, l'eau est plus trouble, on voit moins de choses que le matin. On se contentera d'apprécier une simple baignade, sous un ciel bleu, un soleil généreux, et dans des eaux turquoises. Avec les îles voisines en guise de paysage !


Les plongeurs sont de retour, il est temps de penser à remballer nos affaires (sans oublier les chaussures éparpillés et les Action Man enterrés dans le sable) pour rejoindre la navette de retour. En habitués qu'ils sont, Philippe et Patricia sont dans les starting-block pour monter sur la SIRENE (dont le nom sur le côté de la coque est noté SI RENE -"si René" ça le fait moins que "sirène", non ?!) pour faire une traversée confortable. Oui mais voilà, en plus de savoir quel bateau est le plus confortable, il faut connaître les bonnes places où s'asseoir, et éviter ainsi de se prendre toutes les vagues dans le visage (et accessoirement sur les lunettes, le short et le t-shirt). Et moi qui enviais Raf d'être dans le sens de la marche, je ne l'ai pas envié longtemps (lol). Bon je vous dirais que moi, assise dans le sens contraire, avec les cheveux mouillés, le sel et le vent, j'ai eu peur en me voyant dans le miroir ! A la place de ma f'range, j'avais une espère de sculpture d'art moderne sur la tête (vous savez le genre qui part dans tous les sens et qui ne veut rien dire), on aurait dit que des serpents me poussaient sur la tête ! Et pour compléter le tableau, j'ai une marque de main sur la cuisse, j'ai dû laisser ma main posée trop longtemps et j'ai bronzé autour ! Ca fait un style ! Mais pas de coup de soleil à la Maskali, je peux vous dire que je n'ai quasi pas quitté mon t-shirt anti-UV de la journée, bon du coup j'ai les marques des manches sur les bras ! Mais peu importe, nous avons passé une belle journée, reposante et dépaysante ! Gros bisous du Lagon Bleu.


Parasol du bout du monde

21 mars 2013

Matinée visite chez Benetton

Mercredi 20 Mars


Depuis mon aventure à Maskali, je suis en train d'opérer ma mue. Mon super bronzage est en train de se faire la malle au fur et à mesure que je pèle. C'est affreux, je pars en lambeaux (par la même, je crois être remontée aux origines de l'expression "vieille peau" !). Peur ceux qui étant petits, ont fait l'expérience de se badigeonner le doigt avec de la colle en gel, de laisser sécher, et puis de tirer dessus, ça fait pareil. Comme une petite pellicule. C'est ce qui arrive à ma peau. On me suit à la trace, c'est...beurk ! Si encore je gardais mon bronzage, je n'aurais pas souffert pour rien. Mais non, en-dessus, j'ai la peau rose "cochon de lait". Pff, tout ça pour ça ! Du coup, je mets des t-shirts (malgré la chaleur, c'est vous dire si ça me coûte) pour essayer de cacher au mieux le désastre, pour un résultat mitigé au final, tout le monde a remarqué que j'étais bicolore !


Benetton Djibouti

Nous sommes gâtées
Cela me donne la transition idéale pour vous parler du programme de ma matinée, à savoir une visite de "United Colors of Benetton" ! Nous sommes une quinzaine de personnes, en majorité de la gente féminine (eh bien oui, la visite va se terminer par une virée shopping dans le magasin). Notre hôtesse se nomme Elena, c'est une vrai italienne "trrrès design" (vous avez remarqué, les Italiens adorent le terme de "design", ils l'emploient souvent. Bon OK, ils sont forts dans ce domaine), coquette, couleur à la mode, vernis fashion, et cette gentillesse, cette chaleur, tous les parfums de l'Italie. Il y a aussi Isabelle, une française qui travaille avec elle, tout aussi charmante. Nous sommes accueillies avec du café, du thé et des viennoiseries, pour un petit déjeuner dans le jardin.  Une fois dans de bonnes conditions et réceptives (ça ne pouvait pas mieux commencer), nous débutons la visite par la solderie de la marque. Promos et bons prix tout au long de l'année. Tout est bien rangé, propre et clair. Elena nous montre ensuite l'entrepôt dans lequel se trouve le stock, et nous explique le cheminement des articles depuis l'Italie et la difficile gestion du stock (face aux Européens ayant l'habitude de trouver tous les coloris, toutes les tailles et pointures, et voulant que le magasin se renouvelle toutes les semaines). Nous visitons ensuite la concession automobile, car oui, Benetton vend aussi des voitures (ce que j'ignorais totalement. A part les vêtements et leurs campagnes de publicité souvent controversées, pour moi, ça s'arrêtait là) sous la marque JAC (alors si j'ai bien retenu, le moteur est chinois et brésilien, le reste est italien, design oblige !). Il y a de petites citadines, mais aussi de belles berlines, et des voitures plus familiales. Il y a aussi la partie garage, car le groupe s'occupe du service après-vente, de l'entretien et de la réparation des véhicules. Au premier étage de la concession, nous découvrons la partie vente d'électroménager (deuxième surprise), Benetton commercialise aussi des frigos, machines à laver, climatiseurs, cuisinières,... Encore un petit arrêt pour se désaltérer et se restaurer avant d'attaquer la partie shopping en guise de feu d'artifices.



Le magasin de vente comporte une bonne partie dédiée aux produits Chicco, tout pour le bonheur des bébés. L'autre partie du magasin se divise en petits coins chaussures, maroquinerie (avec magnifiques pochettes de soirée) et habits hommes, femmes et enfants. Presque impossible de ressortir sans un petit article au moins, d'autant plus que nous avons droit à 15% de remise sur nos achats. Je prends deux débardeurs pour mes garçons, et un petit article pour ma chipounette de filleule (il faut bien que sa marraine la gâte un peu, déjà que je ne la vois pas souvent, et c'est fait pour ça les marraines). Matinée sympathique, nous remercions chaleureusement Elena et Isabelle pour leur accueil. Encore une bonne adresse pour faire son shopping ! 



Nouvelle activité

Samedi 16 Mars


Ce matin, j'ai RV avec Patricia pour aller dans une petite agence de loisirs située dans le Kemp afin de réserver notre prochaine sortie de vendredi (je ne vous en dis pas plus, il faudra patienter un peu pour savoir ce que nous allons faire). Sur place avant 9h, nous apprenons que l'agence n'ouvre qu'à 10h. Pas de quoi entacher notre bonne humeur, direction le centre ville pour déguster un bon verre de jus de fruits chez Mahad. Nous choisissons le cocktail de fruits, c'est un peu la surprise du chef, il y met ce qu'il a sous la main. Alors nous avons reconnu la pastèque, la goyave, la papaye, et après c'est plus confus. Tout ce mélange donne presque une purée de fruits dans laquelle la paille tient droite au milieu du verre, sans tomber (oui maman, comme la soupe aux légumes que j'adore, dans laquelle on peut planter la cuillère en bois sans qu'elle ne tombe). Le "souci" (qui n'en ai pas un) quand tu sors avec Patricia, c'est qu'elle connaît beaucoup de monde, tu ne peux presque pas faire 2 pas sans t'arrêter pour saluer et discuter, avec des français, avec des djiboutiens  (Ca me fait penser à quelqu'un, lol, elle se reconnaîtra). Retour à l'agence, nous finalisons nos réservations et passons à la caisse ! Puis elle m'amène faire 2-3 courses avec elle : elle passe déposer du linge à une amie (plus d'eau depuis 3 jours, toilette dans le jardin en maillot de bain avec le tuyau du jardinier, plus de lessive, plus de vaisselle,...) pour la dépanner car ici, mieux vaut ne pas remettre les mêmes habits 2 jours de suite. Puis elle décide de me conduire chez le boiteux ! Non, ce n'est pas un sorcier-marabout (vu le nom, je pensais avoir à faire à une personne), mais le nom d'une chaîne de magasins de "prêt à porter" (alors le prêt à porter ici, n'est pas le même qu'en France, c'est un terme un peu pompeux pour désigner un magasin d'habits, maroquinerie et chaussures). Il y a beaucoup de choix, hommes, femmes et enfants. Mode locale, et européenne. Les boubous africains côtoient les robes décolletées, tout est coloré, c'est très sympa pour aller à la plage ou à porter ici, mais certains vêtements ne sont pas trop portables en France, hors de chez soi (ou alors pour Carnaval !). "Ah toi, t'as vécu en Afrique quelques temps ! ". "Ben comment tu sais ?" "Oh, une intuition !". Bon, il y en a quand même qu'on pourra ramener en France (s'ils sont toujours en état, ça c'est pas gagné). Voilà, à présent, je connais le boiteux !

Le thème choisi : Lily

A peine le temps de récupérer mes hommes et de déjeuner, que mon portable sonne, c'est Annie, de la section cuisine du club. Elle me demande si j'ai des projets pour l'après-midi, car il y a une activité qui me plaisait  (mais était déjà complète), et suite à un désistement de dernière minute, il reste une place. J'accepte, Raf restera s'occuper des enfants. R.V. 1 heure plus tard devant le restaurant la Pergola, pour aller toutes ensembles (nous sommes 4), car l'atelier auquel je vais participer se passe chez l'habitant. Il y a Annie, Patricia et Rachel, que je connais déjà du cours de viennoiseries du Kemp. Nous sommes accueillies chez et par Véronique, notre animatrice, une copie de Demi Moore dans sa période cheveux très courts. Mais il est temps de vous dire ce que je vais faire au cours de l'après midi. Le matériel à fournir : 5 photos ou cartes postales sur un même thème, une règle, un cutter et un crayon de papier. Vous avez deviné, je participe à un cours de scrapbooking. C'était le métier de Véronique avant de venir sur Djibouti, et elle continue à donner des cours ici. Pour nous mettre dans l'ambiance, elle nous montre des albums qu'elles a réalisés, notamment celui de son mariage, qui était pour le moins original à l'image de la mariée, robe rouge courte devant et longue derrière, et costume noir avec cravate rouge pour le marié, très réussi, à 1 milliard d'années lumières de ma robe blanche meringue (que j'adore toujours même si c'est passé de mode). Elle nous a également montré des albums de photos de vacances, ou même des faire-parts qu'elle réalise. Et là on mesure le fossé qui nous sépare. "Euh, combien d'années d'études pour en arriver à ce niveau ?". Elle nous parle un peu de son activité, nous montre le matériel, et c'est parti. La première étape, consiste à choisir la ou les photos sur lesquelles on travaille. C'est du scrapbooking européen que nous allons faire, et non de l'américain. Le premier accorde plus d'importance à la photo, le décor est secondaire, pour le scrapbooking américain, la photo passe en second plan, le décor est très important, il faut mettre des décorations, des frises, des frous-frous,... Les photos choisies doivent s'accorder entre elles, avoir une harmonie dans les couleurs. Rachel a choisi une photo de son mariage, Annie trois d'un paysage maritime breton, Patricia deux du séjour de sa fille à Djibouti, et moi trois de ma chipounette de filleule. Il faut ensuite choisir les formes à donner aux photos (octogone, rond carré, oval,...) car elles vont s'imbriquer les unes dans les autres. Véronique passe nous donner les explications à tour de rôle, car nous n'avançons pas toutes à la même vitesse. Une fois la forme choisie, il faut tracer au feutre les contours puis découper la photo. C'est à ce moment que Véronique nous sort toutes ses grilles et ses équerres graduées pour positionner correctement nos photos sur le futur fond (et là on regrette de ne pas avoir bien écouté en cours de math et de géométrie). Une fois que tout est droit, les photos sont collées momentanément ensembles pour les placer sur un fond de couleur qu'il faut choisir. Il faut ensuite replacer les photos sur la grille pour les remettre en bonne place, les encoller, et les coller sur le fond de couleur (le tout à l'envers, sinon c'est pas drôle). On délimite le futur cadre (au crayon de papier, car au début il y a des ratés, croyez-moi) puis on trace le texte (s'il y en a) et les pochoirs (pareil).

La découpe
On repositionne les photos



On peut commencer la partie "dessin je m'éclate". On repasse sur les trames du crayon de papiers avec les stylos gel (en évitant si possible de respirer pour ne pas dépasser et faire des coulures) et le résultat apparaît.
Choix du fond et tracé du cadre et du texte
 
Pour un premier jet, nous sommes contentes de nos oeuvres. Il est déjà 19h, nous remercions notre hôtesse pour son accueil et sa gentillesse, et rentrons montrer le fruit de notre labeur. Alors je ne sais pas pour mes camarades de jeu, mais moi j'ai eu droit à des "4 heures pour faire ça ?" (sous-entendu, c'est quand même pas compliqué ). Pff, connaissent rien à l'art ! Moi je suis pas mal contente de ma première expérience de scrapbookeuse, et je remets ça le 27. Qui vais-je couper et scrapbooker ? Je ne sais pas encore. Mystère ! Réponse dans une prochaine aventure.



Ma louloute est scrapbookée !

17 mars 2013

Maskali

Vendredi 15 Mars



Un petit bout de paradis

Petite journée en famille, nous allons vous faire rêver un peu et illuminer votre salon. Attention caliente, les températures vont grimper, lunettes de soleil de rigueur. Nous nous rendons sur l'île de Maskali, à environ 15 km de Djibouti. Elle fait partie d'un chapelet d'îles situées dans le golfe de Tadjourah. Ces îles plates, créées par le récif corallien, sont des lieux de détente très prisés.

R.V. à la Pêcherie à 8h15 pour procéder à l'embarquement. Nous sommes 20 personnes au total, il y aura deux bateaux, un de 12 places, et un de 8. Séverine, une des responsables de la section du Club "Djibouti par la mer" répartie les familles. Il faut bien 10 minutes pour embarquer tout le matériel, les glacières, affaires de plage et de plongée et les lits parapluie des 2 bébés qui nous accompagnent. C'est que des familles partant une journée en excursion avec des enfants, c'est toute une logistique. Et encore, c'est le Club qui a organisé le déjeuner, nous n'avons que les boissons à apporter.
Nous embarquons sur le bateau 8 places avec une autre famille, même style de bateau que pour notre sortie requins-baleines. Tous les voyants sont au bleu (ciel, mer), nous enfilons les très glamours gilets oranges (nous aurions eu bien besoin qu'un mannequin célèbre en fasse la pub pour nous sentir moins ... comment dire ? Oranges ? Ben oui Karl Lagerfeld a bien fait l'apologie du gilet jaune !), et c'est parti. La mer est calme, la traversée est donc plaisante. Nous quittons les eaux du port, l'île est quasi en face de Djibouti. Le temps de faire quelques photos d'un navire de guerre et d'un porte containers, le genre du bateau sur lequel voyagent nos caisses maritimes (qui ont l'air empilées comme les cubes d'enfants, et là on prie pour que sa caisse soit tout en-dessous et pas au-dessus) et nous arrivons déjà. Les eaux sont transparentes et turquoises, la plage est de sable blanc. Sur la plage, il y a des farés qui nous accueillent. Ce sont des "abris" avec un toit très haut en tôle et qui contiennent bancs et tables. Chacun est délimité et séparé du voisin par des sortes de palissades en paille. Tout est bien à l'ombre, c'est parfait pour moi. Nous installons toutes nos affaires, les garçons jouent à faire des châteaux de sable, et moi je ramasse des coquillages et de petits coraux sur la plage. Puis c'est la première baignade de la journée, l'eau est à peine fraîche le temps d'y entrer, et ensuite c'est un vrai bonheur. Un des farés est occupé par des soldates Tahitiennes, nous avons donc du yukulélé et des chants une bonne partie de la journée. Génial !

Des eaux turquoises, une île, du soleil, du sable blanc et des Tahitiennes, ça ne vous rapelle rien ? Comme dirait la pub Bounty, "un petit goût de paradis" ! Et là, nous pensons bien à vous, sous la neige, le froid, le ciel gris, entre les routes bloquées et vos visites chez le médecin à cause des maux de l'hiver ! Toute la matinée, des bateaux vont venir accoster et débarquer des personnes, il y a aussi des petites vedettes des particuliers qui font une halte pour se baigner. Raf s'est endormi sur la paille de plage (il vient de faire une garde de 24h comme policier militaire pour remplacer Bruno qui n'a pas pu rentrer à temps de France pour causes de retards des transports dûs aux mauvaises conditions climatiques). Je vais faire un petit tour de l'autre côté de notre plage. Elle est plus sauvage, bien plus rocailleuse aussi par endroits. Le courant est plus fort, il y a des vagues qui viennent s'écraser contre les rochers. De ce côté, je trouve de la végétation, des buissons et des arbres un peu plus loin. Après quelques centaines de mètres de terrain accidenté, on débouche sur une autre plage et une petite mangrove. De jolies mouettes se promènent sur la plage. C'est cet emplacement que je choisi pour faire mon bonhomme de sable (mais oui, vous le connaissez, c'est le cousin djiboutien du bonhomme de neige), que j'ai promis à Anne (depuis le temps). Clic clac, dans la boîte.





Nous rassemblons un peu les tables pour déjeuner tous ensemble, les hommes s'occupent du barbecue. Au menu taboulé, salade de carottes, chips, brochettes et saucisses ! Des assiettes qui sentent l'été dans un décor de rêve, tout y est. Mes  fils mangent 3 fois chacun (faire des châteaux de sable, se baigner, chercher des coquillages, ça creuse !). La chaleur est arrivée, le soleil picote, nous restons à l'ombre et sous les filets anti-chaleur (mais pas anti-UV, malheureusement pour moi). La petite brise marine du matin s'est calmée, il fait chaud (et nous ne sommes que mi-mars ! Il parait que les îles du coin vont être fermées bientôt, à cause de la chaleur). L'après-midi va être consacré à plusieurs baignades, il est impératif de se rafraîchir, mais de ne pas oublier de sortir de l'eau (sous peine de voir ses mains et ses pieds finir par être palmés, après l'homme de l'Atlantide, la femme de l'Océan Indien !). Vers 16h, nous commençons à tout ranger, les navettes vont revenir nous chercher. Au final, nous embarquons tous dans le plus grand bateau, le second est en rotation sur une autre île. Il y a déjà plus de vagues, Geoffrey est ravi, il se croit dans un manège (on va en faire un marin ?!), on joue à "tape-cul" de temps à autre, on s'accroche à ce qu'on peut. Arrivée sans encombres, débarquement de tout le matériel.

On reprend les voitures, direction la maison. Et là, on constate l'étendu des dégâts ! Raf a un coup de soleil sur le visage et les jambes (mais lui il a la peau mate), les garçons sur les jambes (et Geoffrey sur le visage, il est tout rose chamallow, et il a les yeux enflés comme les poissons qui ont les yeux globuleux) et moi, un peu sur les cuisses (mais ça va encore là, je suis légèrement rose) et surtout sur le visage (on dirait que j'ai un faux nez rouge de clown) et sur les épaules, le décolleté et les dos. C'est bien simple, je suis couleur "framboise écrasée". Mon dos peut servir de pierrade ou de plancha, au choix ! Avantage, les moustiques ne vont pas s'approcher sous peine de finir brûlés à mon contact, inconvénient, à la moindre étincelle, je risque une combustion spontanée (Raf, éloigne toi, on ne sait jamais !). Bref, dans les prochains jours, on va entendre "aïe, aïe, aïe" de tous les côtés, les garçons quand il va falloir mettre les shorts, et moi à chaque mouvement. Chaque fois que je bouge, j'ai l'impression d'avoir été prise dans le "crunch" d'un match "France-Angleterre" (clin d'oeil à Marie-Antoinette) ! La peau me tire de tous les coins (c'est là que je me dis qu'un lifting, ça doit faire mal). Voilà ma punition pour ne pas avoir mis mon t-shirt anti-UV. Depuis c'est crème 2 fois par jour et sortie avec un châle sur les épaules obligatoire (et les copines qui me demandent si j'ai froid ? Non mais vous rigolez, avec un chauffage d'appoint sur le dos ?). Bon, je me soigne, tout va rentrer dans l'ordre sous peu. Et les enfants ont obligation de me gronder si j'oublie de mettre mon t-shirt anti-UV la prochaine fois ! La perspective de gronder au lieu de l'être pour une fois va les motiver ! Quant à Raf, il ne m'a jamais vu aussi bronzée (et pourtant on se connaît depuis longtemps !). Mis à part, ce petit incident de parcours, cette journée a été paradisiaque ! A bientôt Maskali, pour une découverte plus approfondie !

14 mars 2013

Refuge Décan

Lundi 11 Mars



Cet après-midi, les garçons et moi participons à une activité proposée par le club, la visite du refuge Décan. C'est un vétérinaire français, le Dr Lafrance (ça ne s'invente pas) qui a souhaité créer ce refuge pour animaux blessés, maltraités, ou encore vitimes de trafic. Avec l'aide et l'appui du ministère de l'Environnement et de la 13ème demi-brigade de la légion étrangère, il entreprend la construction de ce refuge, aux limites de sa maison et de son jardin.



R.V devant un restaurant non loin de la base, et nous partons comme d'habitude tous ensemble en mode co-voiturage. J'embarque ma petite copine mexicaine et son mari, venus à pieds. Direction la route de la Somalie, le refuge est à environ 15 minutes en voiture. Quelques km de route goudronnée, puis on quitte l'asphalte pour la piste, sable orangé à perte de vue, poussière, cailloux et trous, végétation rare et sèche, comme un goût de Paris-Dakar. Le peu d'arbres et de buissons sont couverts de sachets plastiques, encore et toujours. Le terrain est accidenté, il faut rouler prudemment, ça secoue dans tous les sens. Tout le long du chemin, une population qui essaye d'arrêter les voitures pour quémander de l'eau, ou qui fait un long périple avec des bidons à la recherche du précieux liquide. Et nous qui nous plaignons quand il arrive que l'eau ne coule pas du robinet !

Après un trajet chaotique, nous voici arrivés. Toujours ce beau sable orangé tout autour de nous. Avant l'entrée du refuge, il y a deux enclos, un avec des dromadaires, et le second avec un boeuf typique du coin, reconnaissable à ses cornes, sa bosse sur le dos et un espèce de double menton très mince et tout ridé qui pend sous sa gueule. Sa jolie couleur brune lui a valu le nom de Caramel. Il vient nous saluer et semble ravi d'avoir des admirateurs, contrairement aux dromadaires semi-comateux qui ont a peine daignés regarder les petits blancs venus troubler leur sieste. Les constructions du refuge (tour de guet, petit salon, rotonde d'accueil) sont en bois et en paille et se fondent parfaitement dans le paysage. La visite se fait sur des chemins délimités par de gros cailloux bruns. Quelques bancs de ci de là, des panneaux en bois pour indiquer quels animaux trouver, et d'autres explicatifs, qui ont bien souffert du soleil, quelquefois à peine lisibles car décolorés. La végétation est principalement composée d'épineux, et il y a un coin avec des cactus qui délimite un périmètre recouvert d'os d'animaux, crânes, mâchoires,... Ca fait très film de cow-boys !


La première étape de la visite se fait avec un guide, car nous allons à la rencontre des guépards. Leur territoire est étendu, il y a un une sorte de couloir qui a été aménagé au milieu de l'enclos pour aller les voir. Il n'est pas très large et fait de fil de fer, facile de servir de snack à ces fauves (enfin là je parle pour Geoffrey, pour ma part, je leur servirais de repas de noces pour 30 convives !). Les deux parents sont couchés à l'ombre et ne se laissent pas déranger (il est 15h30, il fait chaud). Les deux petits (un mâle et une femelle) nous suivent le long du grillage, ils ne sont pas craintifs et sont tellement proches que nous pourrions les caresser. Ils sont très racés, très minces également. Nous savons que ce sont des animaux sauvages, mais ils ne nous font pas peur, ils sont mignons et ronronnent comme des chats. Comme ils sont jeunes, ils nous font un show et s'amusent à se courir après, se bagarrer,.... La guide joue avec l'un d'eux pour l'attirer, il est tapi sous un arbre et attend le moment de bondir, comme le fait n'importe quel chat. Eh oui, ils sont cousins après tout (il y en a juste un qui mange plus que l'autre, qui ne se promène pas en laisse et qu'on ne laisse pas dormir au pied de son lit). Puis nous allons découvrir le parc par nous-mêmes, le long des sentiers.

Tortue léopard

Pintade de somalie
L'enclos à tortues est impressionnant, elles sont très nombreuses et de  belle taille. Leurs carapaces sont également décolorées, mais ici ou ailleurs, elle sont égales à elles-mêmes, zen attitude ! Il y a aussi des porcs épics, blancs et noirs et un de couleur beige. Un vautour qui fait son affreux job de dépeceur, une hyène qui fait sa sieste, et des antilopes qui se promènent parmi nous en liberté. Au fond du parc, nous découvrons les singes (qui assurent le spectacle et posent pour les photos), une mini-antilope, un mouton et les fameuses pintades (symbole de paix pour les Ethiopiens).

Gazelle de Pelzen

Nous arrivons vers l'enclos des lions présidentiels. Nous sommes pour ainsi dire nez à nez avec eux, tout juste séparés par ce même rang de fil de fer, que nous aurions aimé bien plus épais. La lionne est assez nerveuse, elle fait les 100 pas (le long du grillage, et nous les 100 pas mais à reculons) et le lion, fidèle à sa réputation est tranquille "il fait two chaud pouw twavailler" !


Pour la dernière partie de la visite, nous sommes accompagnés d'un bénévole du refuge, direction l'enclos des autruches (des cruches comme a dit Gab). Nous passons un petit pont au dessus d'un oued, et nous rentrons sur le territoire des bi et quadripèdes. Nous voici au milieu des autruches, des zèbres, des oryxs, des ânes de somalie (qui sont des ânes sauvages).

Oryx
Tous ces derniers sont en train de manger, ils sont calmes, il n'y a que les autruches, toujours aussi curieuses, qui s'aventurent à notre rencontre. Alors je ne sais pas vous, mais moi, je n'ai pas une grande confiance en elles. Si vous avez déjà eu l'occasion d'en voir de près, et même de très près en ce qui me concerne, je ne sais pas ce que vous avez ressenti, mais moi, je  me sens mal à l'aise. Elles vous regardent avec leurs yeux qu'on dirait comme maquillés et leurs longs cils "volum express" et on se demande à quoi elles pensent (Vais-le lui voler sa casquette ? Lui pincer le mollet ? Manger son téléphone portable ?). En plus leurs pattes sont assez "préhistoriques", je trouve ça flippant ! Donc prudence, dès qu'une s'approche, je recule lentement sans la quitter des yeux et d'un air détaché ! (je vais finir par croire que j'ai un problème de phobie avec certains oiseaux). On ne sait jamais, elle font des bonds en secouant leurs plumes pour un rien ! Mais bon, c'est une expérience à faire, nous n'aurons pas tous les jours l'occasion de cotoyer des animaux d'aussi près. Retour à l'entrée du refuge pour une petite pause à l'ombre, histoire de se déshydrater avant de reprendre la piste pour rentrer. Bien belle après-midi ! Et un coup de chapeau aux bénévoles qui font vivre le refuge.

Entre sport (pour eux) et gastronomie (pour nous)

Vendredi 8 Mars

Le 17ème semi-marathon de Djibouti passe sous nos fenêtres, nous voyons Gilou et Aimé que nous encourageons depuis notre balcon. A ce jeu-là, les Ethiopiens et les Kenyans sont vraiment les rois, dominant leurs adversaires. Les écarts sont importants, la file des concurrents s'étire sur des km. C'est dommage, peu de personnes pour encourager les athlètes sur cette partie du parcours, tout le monde est resté massé sur la place principale du centre ville. Mais ça reste plaisant à regarder. Nombreux sont les soldats, toutes nationalités confondues, à y participer.


Comme de voir tous ces sportifs ça creuse, pour nous ce sera restaurant libanais ce soir. Nous dînons au Cèdre (le spécialiste du dessert "proof troll" si vous vous souvenez bien), pas très loin de la maison, et choisissons le menu dégustation. Nombreuses petites entrées, puis viande sous formes de brochettes avec un riz délicieux. Presque plus de place sur la table, chaque spécialité est servie dans une coupelle ou un plat, à peine le temps de commencer à déguster que la suite arrive. A nous de piocher ensuite comme on veut. C'était plein de saveurs et de parfums, un vrai régal.



















Retour à la maison, le challenge consiste à bien digérer (pas mal d'huile dans ce genre de cuisine) et à être encore assez en forme pour livrer le combat quotidien contre les moustiques. Chacun son périmètre délimité, Raf ce sont les toilettes (j'en connais qui y vont avec un livre ou un magazine, Raf c'est avec sa raquette tue-moustiques) car oui, même là, impossible d'être tranquille, ils nous poursuivent ! Pour moi, ce sera la dense forêt de ma tignasse (oui, il y a des moustiques suicidaires), mais là au moins, je suis sûre ge gagner, vu ce que j'ai sur la tête, les moustiques vont mourir de faim et d'épuisement avant de trouver la sortie ! Il s'agit ensuite d'arriver à dormir, les températures commencent à remonter, il fait quelque chose comme 30° dans la chambre. Ouvrir la fenêtre ne sert à rien, pas d'air, si ce n'est à encourager les moustiques à venir se régaler gratuitement. Nous entrons dans la période "quoi que tu fasses, ou pas, tu transpires". On se réveille pendant la nuit le dos trempé, les cheveux aussi. Tu te lèves le matin, il fait lourd, tu transpires, idem quand tu prends tes repas ou après la douche ! Pfff ! J'en viens à dormir à l'envers, la tête à la place des pieds (ne me remercie pas mon chéri) pour être sous le ventilo et avoir un peu d'air, car j'ai la désagréable sensation d'étouffer et de manquer d'air ! Et ça ne fait que commencer ! Vivement que je rentre cet été en France pour avoir moins chaud (maman ne sois pas étonnée si je te demande d'allumer le chauffage de la salle de bain avant de prendre ma douche. Lol !). Je ne serais même pas fâchée d'avoir un mois de juillet pourri comme on a en France depuis 2 ans ! Bon OK, j'arrête, je viens de me faire des tas d'ennemis d'un coup là ! Je rigole, c'était une blague ! Je prendrai ce qu'il y aura, ce sera toujours mieux que le four que je vais quitter ici ! Douce France, j'arrive bientôt !