25 novembre 2012

Jour J pour la voiture ?


Dimanche 25 Novembre

C'est aujourd'hui que nous allons faire un petit tout en ville pour essayer de dénicher (enfin) notre voiture. Espérons qu'Allah soit de notre côté !

En attendant, matinée traditionnelle de femme au foyer, dans l'ambiance des marteaux piqueurs et de la musique country. Un bonheur !! Je commence mon travail d'assistante du Père Noël, ça va manquer de déco cette année, il va falloir remédier à ça. Le temps a filé à toute allure, c'est déjà "l'heure des mamans" comme dit la chanson de maternelle. Je récupère ma progéniture. Gabriel me chante une chanson apprise à l'école, que je reconnais, mais juste arrangée à la sauce Djiboutienne, ça donne : "Noël, joyeux Noël, bons baisers de Djibouti, ce soir on éteint la télé, ce soir ensemble on va chanter!". Vous aurez reconnu la chanson de la Compagnie Créole, dans leur version Djibouti était Fort de France (si si vous avez reconnu, n'ayez pas honte !).

Après une petite sieste de 45 minutes (malheureusement interrompue par mes déchaînés de fils), nous nous préparons pour aller en ville à la recherche de notre terre promise, notre future voiture. Le temps de s'habiller, mon portable sonne. Je n'en crois pas mes yeux en voyant le numéro qui s'affiche et que je connais maintenant par coeur : ALI ! NOOOOOOOOON ! pas possible. Mais par quel miracle ? Il me dit que nous pouvons passer voir la voiture, ce que nous faisons 15 minutes plus tard.
Sa concession est à 10 minutes en voiture de la maison, près du port, dans une sorte de zone industrielle. Sur le chemin, il y a des travaux au milieu de la route, et tout naturellement un homme qui se lave, profitant de la présence d'un tuyau, juste protégé de la circulation par les barrières annonçant ces travaux ! La même scène se répète à notre arrivée dans la zone industrielle, des hommes qui se lavent derrière les containers !

Arrivée à la concession d'Ali. Sur une sorte de terrain recouvert de terre et bosselé, un côté vente de véhicules, et un genre" casse". Ali est accueillant et jovial, moulin à parole aussi. Il s'excuse que tout ça ait pris beaucoup de temps et finit par me montrer ses photos de famille. Il a 3 filles et 3 garçons, c'est un don du ciel me dit-il, et surtout un job à plein temps je lui réponds !
Il est avec une autre personne qui parle notre langue, nous conversons donc en français, en anglais et eux en arabe. Comme Raf s'y attendait, la vitre qui était défectueuse n'a pas été changée, et le pneu lisse non plus. Il manque la roue de secours et nous demandons à ce que ce soit Ali qui s'occupe des plaques d'immatriculation.
Il nous assure que tout sera fait comme demandé, et va amener la voiture au contrôle technique demain matin, puis faire la carte grise dans la foulée. Nous convenons de nous revoir demain pour fournir les papiers d'identité manquants, et lui nous téléphone dès que tout est en règle. Nous repartons, moi je suis encore sous le choc, nous aurons bientôt notre voiture ! Ca se fête, Raf veut ouvrir une bouteille pour l'occasion ! Je ne sais pas qui je dois remercier, mais MERCI ! La patience et la ténacité ont triomphé, ce sera la leçon du jour ! Et pour finir en beauté, je vais préparer un risotto et nous dégusterons le gâteau au chocolat que  j'ai préparé ce matin (en espérant qu'il soit bon, souvenez-vous, je n'ai toujours pas de four, je l'ai donc fait au micro-ondes). Alors bon appétit et bonne soirée !

J-1 mois


Samedi 24 Novembre

Une petite pensée pour mon Alsace natale qui doit inaugurer ses marchés de Noël ce week-end ! Je vous envies, alors profitez en pour moi ! Une de mes voisines a déjà accroché une couronne avec un Père Noël à sa porte. Oui, mine de rien, ça approche. Mais je ne vous cache pas que c'est dur d'être dans l'ambiance avec ce grand soleil et presque 29°. Il n'y a guère que le calendrier pour me faire réaliser que nous sommes à J-1 mois. Il va falloir que je m'y mette, faire les décos, envisager le menu (avec ou sans four, je ne sais pas encore), aider papa Noël dans son shopping,.... Et m'occuper de la confection des petits gâteaux . J'attends des nouvelles de Sacha pour mettre ça au point, c'est ma bonne étoile qui me prête son four en échange d'un cours de préparation de "bredele". C'est une tradition sacro-sainte pour moi, et en plus, Raf en a déjà promis une boîte au bureau. En attendant, je prépare la liste des heureux élus qui seront confectionnés. C'est dur mais il faut faire un choix, je ne peux pas faire autant que d'habitude, vu les quantités et le prix des matières premières ici, ça représente un sacré budget, pour ne pas dire une fortune (et j'ai encore le prix du fromage blanc en travers de la gorge) ! Je vais donc préparer des "bredele" de luxe cette année (tiens je devrais peut être envisager de les vendre pour me faire un peu d'argent !). Ca représente quand même quelque chose comme plus de 500g d'amandes en poudre, 2kg de farine, 1kg de beurre, 500 g de chocolat, 1.5kg de sucre, sans parler des oeufs, des épices, du miel,...Vous ça vous donne l'eau à la bouche, moi aussi, mais ça me donne surtout mal au porte-monnaie ! Mais bon, comme disait le grand "Raphaël le Sage" l'autre jour, on est là aussi pour se faire plaisir et en profiter ! (Ca tombe bien, on aime les pâtes). Il me tarde de commencer les préparatifs, ça va être un peu différent cette année, mais bon, on fera de son mieux avec ce qu'il y a sur place !

J'ai revu mon taxi préféré siglé Vache qui rit ce matin, qui a sans hésiter, et à la grande surprise des touristes assis à l'arrière, décidé de monter sur la bordure qui délimite les 2 côtés de la route. Pauvre voiture, et pauvres passagers, j'espère qu'ils n'ont pas eu trop mal aux fesses, ni eu l'estomac retourné ! C'est la conduite à la Djiboutienne (sauf que le conducteur a oublié qu'il avait une berline et non un 4x4) !

Petit coup de fil rituel à mon vendeur de voiture préféré (sic) qui veut que je parle à une autre personne d'ici une heure pour avoir des nouvelles  (son avocat qui veut me poursuivre pour harcèlement ? LOL). Il est temps de récupérer Gabriel à l'école. Je revois les "touristes" de ce matin, dans un autre taxi (j'espère que leur trajet sera plus tranquille cette fois-ci). Geoffrey rentre à son tour, il me dit qu'il a du mal à tourner la tête, qu'il est allé à l'infirmerie de l'école et qu'on lui a dit qu'il a peut être été piqué par une grosse fourmi volante. Petit message à Ali (le chauffeur du bus, pas le vendeur de voitures ) : il ne faut pas donner de Khat aux enfants ! Merci (déjà que le mien a beaucoup d'imagination sans rien prendre).

Pas de nouvelles d'Ali, bien sûr, j'essaye de le joindre, sans succès. Tant pis pour lui. Je téléphone à maman, et j'en profite à fond (47 minutes, merci Skype). Ca fait du bien au moral ! Je retrouve ma petite habitude française de lui téléphoner (presque) sans compter. Entre temps, petit SMS de Sacha et Aimé, qui nous proposent une sortie au restaurant. Ah oui, sortir un peu, en plus, il fait bon dehors maintenant, un petit vent s'est levé. Le temps de se préparer, Raf reçoit un coup de fil, quelqu'un lui propose une voiture (même modèle, plus récente et moins chère que celle d'Ali. La question est : où est l'arnaque ?). Nous irons peut être la voir demain après-midi. En premier lieu, nous avons prévu d'aller directement au garage, chez le frère d'Ali (ils travaillent ensemble, mais les collègues de Raf s'accordent pour dire qu'il est plus fiable.A vérifier !).

Nous allons au restaurant Haramous, non loin de la maison. L'endroit est sympa, il y a une piscine et un jacuzzi à l'extérieur et des chaises longues tout autour, un bel espace vert, des tables et des chaises surmontées d'un parasol en matière végétale sur une  terrasse, et le restaurant au fond. Peu d'éclairage à l'extérieur, quelques lumières disséminées dans le jardin, et des lanternes sur chaque table. C'est vraiment très joli. Il y a un orchestre, qui s'occupe de l'ambiance. Nous choisissons de manger à l'intérieur. La musique est un peu forte au dehors, pas facile de se parler et surtout de se comprendre. Pas mal de monde à l'extérieur, un bus de militaires américains a débarqué juste après nous. Le restaurant propose des pizzas et des plats européens. Raf déguste (et le mot n'est pas trop fort) une côte de boeuf avec pommes de terre au roquefort et brochette de gambas, et moi je craque sur des tagliatelles en duo avec saumon à la crème. Les enfants sont sages, la serveuse leur a allumé la télévision, ils regardent les dessins animés en attendant le plat. Nous passons une bonne soirée avec Aimé et Sacha, ils ont vécu en Alsace et en Allemagne, entre autre, et sont arrivés il y a peu, après 4 ans passés à Dakar ! De vrais globes-trotters ! RV est pris pour le 1er décembre prochain, ils veulent nous amener à la pêcherie (c'est l'endroit du port où il faut acheter le poisson, tout frais sorti de la mer et aussitôt vendu). Nous sommes invités à prendre le petit déjeuner chez eux avant d'y aller. Fin de soirée, il est temps de rentrer, les enfants ont classe demain.

Réorganisation


Vendredi 23 Novembre

Jour de repos, nous sommes tous les 4 à la maison aujourd'hui. Et comme les enfants n'ont toujours pas plus de ronds que de croix (c'est le système des bons points, 1 croix pour un bêtise ou un mauvais comportement, 1 rond pour une bonne action, une bonne tenue,... vieux comme le monde), nous voici encore "privés" de plage (déjà 3 semaines que nous sommes là, nous n'avons toujours pas été à la mer- je sais, je vous entends d'ici, c'est une honte d'habiter à côté et de ne pas y aller ! Mais bon, ça se mérite !). Il serait pourtant bien temps d'en profiter, il faudrait peut être que je commence à bronzer un peu (j'en ai assez d'être la seule qu'on peut voir dans le noir). Bon en attendant, même problématique que la veille, il va falloir occuper tout ce petit monde. Pour Raf, c'est facile, l'ordi entre les mains, et au final, les petits jouent. Matinée tranquille (trop calme), c'est l'heure de passer à table avec en fond sonore le muezzin qui semble particulièrement en colère aujourd'hui. Nous ne comprenons pas ce qu'il dit, mais il crie dans son micro. Silence à table, on se regarde comme si nous avions fait une bêtise. Je ne sais pas comment il peut encore avoir de la voix après ça, il s'est dépensé sans compter. Mais par moment, il nous a fait sursauter !

Après le déjeuner, Raf a des envies de "Osterputz"  (en français dans le texte, "nettoyage de printemps"). Il ouvre les placards, descend les cartons, les ouvre, tri, jette (une vraie Bree Van De Kamp). L'agencement de certaines pièces ne lui plait pas, il veut réorganiser l'espace (ce matin en me levant, je n'aurais jamais imaginé que j'allais passer une partie de ma journée de repos à déplacer les meubles, ça non !). Après divers essais (je déplace, redéplace, mets ici et puis là, change de sens,...) et beaucoup de grognements (de ma part, car je n'avais pas du tout envie de faire ça maintenant), je dois avouer que le résultat est pas mal. La chambre d'amis a plus d'espace (perche tendue et invitation lancée aux aventuriers, on vous attend), le salon-salle à manger aussi. Les plaids qui couvraient les fauteuils et le canapé ont disparu (même si les grosses fleurs ce n'est pas top, ça va mieux avec le mobilier que Spiderman et Tigrou). Bon, reste à acheter un peu de déco pour personnaliser l'appartement. Je n'ai pas voulu ramener trop de ce genre de chose, mais je le regrette. Même si c'est temporaire, il faut se sentir un minimum chez soi quand même ! Je vais songer à faire un petit cadre avec les bouilles de mes copines (qu'est ce que vous en pensez les filles ?). Je vous mettrai au dessus de mon bureau, dans le salon, pour que tout le monde vous voit ! Un autre avec ma famille, bon, je crois que je tiens un nouveau petit projet de loisir créatif pour occuper mes journées. Chouette ! j'en profite pour ranger correctement les jouets des enfants et réparer les boîtes de jeux cassées. Avec tout ça, le temps a filé à toute allure, il est déjà l'heure de faire le repas. Petit apéritif (scotch-coca). Non, je ne deviens pas accro, c'est pour me nettoyer, vous vous souvenez ? Un peu d'ordi, je retrouve ma Viviane et je discute un peu avec elle, puis je finis mon roman et bye bye, c'est l'heure des petits et des grands.

23 novembre 2012

Week-end


Jeudi 22 Novembre

Les enfants sont en repos. Il va donc falloir les occuper un peu. Ce sera donc matinée loisirs créatifs. Alors loisir pour moi mais à peine quelques minutes car c'est vite "parti en live", et créatif pour eux, car oui, ils ont une créativité monstre pour dévier du sujet original et faire des bêtises. Bien organisée (du moins je le pensais), j'ai pris soin d'amener des livres de loisirs créatifs pour les enfants afin de ne pas entendre "je m'ennuie, qu'est ce que je peux faire ?". Geoffrey avait choisi de faire un "kabicoptère" (sorte d'hélicoptère) qu'il n'a jamais réalisé, et Gab, on ne sait pas trop. Au final ils ont fait un peu tout et n'importe quoi (mais j'ai laissé leur énergie créatrice s'exprimer) et moi je leur ai fait 2 cadres où nous mettrons une photo pour mettre dans leur chambre (avec ce que j'avais sous la main, car je n'ai pas pris ma caisse bricolage. Je recycle donc ce que je trouve, les bouteilles, les boîtes de céréales, les briques de lait, les bocaux en verre, les boîtes de camembert,....et là petit clin d'oeil à Sonia et son atelier créatif de petits paniers, et pensée émue au souvenir de ma grand-mère qui gardait tout dans une grande commode, même les rubans des pains-surprises ! ).  Bon résultat, peut mieux faire, mais j'ai des circonstances atténuantes, les feutres ne fonctionnent pas bien, je n'ai pas de peinture, pas de carton correct et j'ai dû me servir de lentilles et de fèves en guise d'yeux pour mon chat et mon ours ! Je vais obtenir mon diplôme de Mac Gyver avec mention si ça continue.
Tout ce débordement de créativité ne me fait pas oublier mes devoirs de "ménagère de moins de 50 ans", et je prépare donc une lessive, qui se solde par un essorage non effectué, quelques tâches bleues et des traînées brunes (sur du linge blanc bien sûr, sinon ce n'est pas drôle). Grrr ! Je hais cette machine, pas de chance, elle me le rend bien. Vivement qu'on la change, je ne serai pas triste de la voir partir.

Après-midi calme, j'attends un coup de fil d'Ali qui devait me recontacter car il était en RV avec un client quand je l'ai eu plus tôt dans la matinée, et j'attends, j'attends, j'attends.... Et rien ne se passe, bien entendu (même les filles qui travaillent chez Djibouti Télécom ont reconnu que si on ne harcèle pas les gens ici, il ne se passe rien. Eh bien si même elles le disent.... !). J'essaye en fin de journée, pas de réponse, Ali est en week-end ! Et moi aussi, 2 jours sans lui téléphoner, le rêve, car vous vous en doutez, je commence à avoir de l'urticaire chaque fois que je pense à lui !! (c'est l'effet "répulse" comme dirait la fausse pub Impulse, pour ceux qui s'en souviennent).

Pour finir la journée, je vous propose une minute culturelle (non, ne vous sauvez pas, elle vaut son pesant de cacahuètes, vous allez voir). Voici un petit proverbe Africain, qui va vous prouver toute l'étendue de leur sens pratique et de leur logique : "si quelqu'un te dit qu'il peut manger une noix de coco en entier, laisse le faire. c'est qu'il a une confiance sans faille en son anus". Perso, je l'adore celle là, et je la dédicace à ma copine Viviane, qui est friande des proverbes en tous genres (Alsaciens et Africains, même sens pratique, tu ne trouves pas ?). Allez, je vous laisse méditer cette belle maxime très imagée, je vous souhaite une bonne nuit et vous dit à bientôt.

22 novembre 2012

Ménage en conditions extrêmes, deuxième partie


Mercredi 21 Novembre

Je vais à nouveau tester une matinée ménage. Le constat est sans appel et identique à la fois précédente : mon eau est toujours aussi noire, j'ai une pelle entière de moutons et de sable et j'ai perdu des litres de transpiration. Avantage : j'ai eu droit à une séance gratuite et à domicile de sauna. Inconvénient, j'ai dû réutiliser la douche que je venais de nettoyer, c'était une question de survie ! Et changer de vêtements, ça va sans dire ! Mais le plus beau, c'est que j'ai fait une découverte scientifique : les êtres humains transpirent des épaules ! Bon vous en ce moment en France, ça ne risque pas de vous arriver, mais moi, ici et avec cette chaleur, si ! Ouf, terminé, je suis fraîche (pour combien de temps telle est la question), assise devant l'ordi pour écrire ce qui fait mon quotidien (là ce sont mes neurones qui transpirent) et vous donner de quoi lire, et rire aussi un peu j'espère. 
Deuxième torture de la journée, après le ménage, mon petit coup de fil harceleur à Ali (je devrais lui présenter ma facture téléphone à celui-là). Comme c'est étrange, il ne répond pas. Aurait-il filtré mon appel ? Il doit en avoir marre de moi (mais saches que c'est réciproque mon bonhomme).

Après midi banale, entre ordinateur et sieste. Puis il est l'heure de se préparer à sortir, c'est cinéma ce soir. Avant la séance, détour chez le marchand de "charawima" (je vous avais dit que j'allais le noter la prochaine fois, donc voilà, c'est fait. C'est donc en gros un kebab éthiopien). Il commence à me connaître et me prépare ma commande en un tour de main. Merci chef. Arrivée sur la base, nous nous installons sur le banc, et c'est repas sous les étoiles (j'ai apporté les serviettes en papier, la bouteille d'eau, les gâteaux,  les serviettes et le gel anti-bactérien. Bien organisée , non ?!). C'est sympa, il ne manque que le pop-corn (idée à retenir pour la prochaine fois). Au programme ce soir, Mr Popper et ses pingouins ! Une comédie bien mignonne et drôle, Geoffrey rit fort de nombreuses fois. Bonne soirée. La semaine prochaine le cinéma propose Raiponce, et pour décembre, ça va être sympa aussi. Qui peut dire qu'il va au cinéma en plein air fin novembre sans mettre parka et moufles ? NOUS !! Bon allez, j'arrête de vous faire les dents longues, c'est l'heure de rentrer dormir. Good night !!

21 novembre 2012

Tracasseries administratives, deuxième round


Mardi 20 Novembre

Salut la planète. A ceux qui se demanderaient pourquoi ce silence, je dirais, ne vous inquiétez pas ! Je ne me suis pas faite enlevée pour finir dans un harem (bien qu'ici on apprécie ma peau blanche), je ne suis pas ensevellie sous une tonne de sable suite à une tempête (ce serait plutôt sous une tonne de linge), je ne suis pas en train d'errer sur la base de bureau en bureau à la recherche de la sortie, je ne suis pas cachée pour échapper à ces horribles corbeaux qui volent sans arrêt au dessus de ma tête ! Non ! Rien de tout ça. Nous avons juste déjà éclusé notre forfait internet. Nous avons donc été déconnectés du monde un petit moment. Mais tout est rentré dans l'ordre, merci la carte internet 3G. Je reprends donc où je vous ai laissé.

Aujourd'hui, deuxième essai sur la base, il faut à tout prix que je fasse partir mes lettres (pardon maman pour le retard) et que je retire des sous pour payer mes factures. Hauts les coeurs, j'y vais. Je reprends mon vélo et en route. Pas d'incident du type scatologique ce matin (ouf). Arrivée sans encombres, je passe à la poste en premier. Chouette à mon guichet, c'est le même type qu'hier (gloups). J'attends pas loin de 20 minutes, il y a une foule terrible, et comme de bien entendu, dans la file du guichet financier (la mienne- et là je repense au sketche de Dany Boon sur la Poste, vous savez, "bougez avec la poste").  C'est enfin mon tour, et là, à nouveau des erreurs, mais aujourd'hui le monsieur a décidé de m'expliquer ce qui ne va pas (il a dû se dire que c'est pour la prochaine fois). Merci Monsieur, j'obtiens ce que je veux ! Enfin !! Puis je passe au guichet d'à côté pour acheter des cartes téléphone, une 3G et des timbres (oui maman je t'entends d'ici dire "ah quand même, je vais enfin recevoir ma lettre". Oui elle arrive !). Très gentil monsieur, souriant, à tel point que j'en ai presque oublié de lui laisser mes lettres. Un petit coup de fil à Raf qui doit me rejoindre pour me montrer le bâtiment où payer l'eau et l'électricité. En l'attendant (il est au fin fond de la base), j'observe la "faune" de la base, cachée derrière mes lunettes de soleil, et je pense à mes copines célibataires (venez les filles, ça vaut le déplacement, il y a de charmants jeunes hommes partout, musclés, bronzés et toute l'année en short)! Non, non, ne vous méprenez pas, c'est à elles que je pense (elles se reconnaîtront), je fais du repérage pour elles ! Non mais, qu'est-ce que vous croyez, je pense à mes copines, même si je suis loin ! Bon Raf arrive (dommage, il est pas en short lui), il me montre le bureau qui me concerne, enfin les bureaux, car un premier pour avoir un reçu, et un autre pour payer. Ouf, ça y est, mission accomplie. Je quitte la base pour aller à Djibouti Télécom payer ma facture de téléphone. Il n'y a personne à mon guichet, mais la jeune femme ne semble pas s'intéresser à moi. Keep cool ! J'attends quelques minutes, une autre s'occupe de moi, pour me dire que ce n'est pas le bon guichet, je dois aller de suite à la caisse (j'adore perdre mon temps). Quand je pense comment moi je me plie en quatre pour bien recevoir les clients, et toujours bien leur montrer que je les ai vu quand il y a déjà d'autres avant. Bref.... Je paye, tout est en ordre, reste à espérer que le payement sera vite signalé pour qu'on nous coupe pas le téléphone (oui, on peut avoir payé sa facture dans les temps et être quand même coupé sans être averti).

Retour à la maison, je fais quelques bricoles, et c'est déjà l'heure de chercher le premier loulou. Comme promis, nous faisons un peu de vélo dans le quartier en attendant son frère, histoire qu'il se défoule. Il est tout content, il se débrouille bien, ses roulettes font un bruit d'enfer et celle de gauche a tendance à ne pas adhérer à la route, mais qu'importe, il s'amuse. Il me dit ce qu'il faut faire à chaque panneau stop (et il y en a). Nous croisons de nombreuses mamans en voiture qui lui font un grand sourire (quel séducteur mon fils). Retour à la maison, puis repas avec Geoffrey. Raf rentre, après-midi cool, il fait une grande sieste (je ne sais pas ce qu'il a fait au bureau, mais il est vanné). Il est 17h30, Raf et moi partons à pied (alors non, Ali n'a pas donné signe de vie-mais ça tout le monde s'en doutait déjà- et la voiture que le collègue de Raf nous prête a une grosse fuite d'huile, nous l'utilisons donc le moins possible). Révision de la valse, et nouvelle figure pour le cha-cha (le New-York pour les initiés). Il faudra encore travailler ! Je ne suis pas encore capable de sentir le mouvement que Raf veut faire, et j'ai tendance à vouloir diriger, même avec les autres danseurs que ça fait rire et qui viennent dire à Raf que je ne veux pas me laisser faire. Le prof nous montre ce que nous allons apprendre la semaine prochaine, je crois que nous allons devoir prendre de l'avance sur ce coup-là. C'est pas gagné ! Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons acheter des pizzas pour le dîner. Elles sont bonnes, le pizzaiolo ne nous a pas volé sur la garniture. Douche et dodo, la danse ça crève ! Bonne nuit à tous.

20 novembre 2012

Tracasseries administratives


Lundi 19 Novembre

coucou, me revoilà. Rien à raconter hier, journée chaude et tout à fait ordinaire, rien à se mettre sous la dent. Ca devrait changer aujourd'hui.

LA nouvelle du jour : il a plu cette nuit. Bon, on voit à peine au petit matin, mais c'est assez rare pour être signalé. Raf me réveille pour me l'annoncer, NOOOOOOOOOOON, pas possible. Je vais comprendre un peu plus tard dans la matinée pourquoi un tel miracle : ma soeur a déjà commencé à préprarer ses bredele de Noël le week-end d'avant ! (pour vous situer, ma petite soeur les commence genre 2 semaines avant Noël si tout va bien. Clin d'oeil soeurette ! Bisous, et je te félicite !). Tout s'explique donc : c'est l'effet papillon !!

Aujourd'hui, c'est la journée "paperasses". Geoffrey part prendre le bus, et j'amène Gabriel à l'école. Petit détour par le secrétariat, et 1 enveloppe pour payer l'arbre de Noël de l'école (pour acheter les fournitures qui serviront à préparer les décorations) et 1 enveloppe pour payer la bombonne d'eau. Il me reste encore à régler les frais du premier semestre de Gabriel. Mauvaise nouvelle, il faut payer la totalité même s'il est venu plus tard, mais bonne nouvelle, ça se fait au secrétariat, inutile de courir à 3 endroits différents avec un reçu ! C'est déjà ça ! Je rentre pour récupérer mon vélo, je dois me rendre à la base pour diverses opérations administratives. Il y a une piste cyclable qui part de la résidence jusqu'à la base (c'est déjà ça, car vu la conduite des gens sur la route, je suis mieux ici). Je croise un taxi couvert de publicité pour... la Vache qui rit (elle m'en veut celle là, elle me poursuit partout), et je suis spectatrice (bien malgré moi je vous assure, et pour quelques secondes seulement) d'un Djiboutien faisant ses besoins (les gros) en pleine ville à coté d'un buisson, à la vue de tous !

Arrivée sur la base. Première étape, la poste : je dois retirer de l'argent pour payer l'école, le bus, la facture d'eau et d'électricité,... et j'ai des timbres à prendre, ça fait 15 jours que j'ai écris une lettre à maman, que je n'ai toujours pas postée (les nouvelles ne sont plus fraîches, elles sont périmées là). Un monde fou (tiens ça me fait penser à la poste civile en France, même combat). Je me colle dans un petit trou, manque de chance, en plein sur la clim (avec le dos mouillé, pas top). C'est enfin mon tour, j'avais préparé mon papier en avance histoire de gagner du temps. Raté, le guichetier me dit que ce n'est pas le bon, pas le bon n° de compte (qu'est-ce que tu en sais), et que vu la somme, c'est un retrait exceptionnel que je ne  peux retirer que plus tard dans la matinée contre justificatifs que je n'ai pas !! Grrrr, ça commence bien ! Je quitte la poste, du coup, sans mes timbres !! 0 pointé. Petit coup de fil à Raf qui me rejoint, je ne peux donc pas payer ma facture d'eau et d'éléctricité. Je fulmine, devant un Raf résigné qui a déjà bien pris le pli d'ici et qui me répète que c'est comme ça, et qu'il faut sans arrêt se déplacer, encore et encore, chercher une facture, puis revenir payer, puis revenir encore car il manque un justificatif,.... Comme si je n'avais que ça à faire ! (je sais bien que je ne travaille pas, mais quand même). Deuxième étape, le bureau de la sécurité sociale militaire. Raf me montre le bâtiment et repart, j'erre un peu avant de trouver le bon bureau, je devrais dire la bonne glacière !! Climatisation à fond, qui me souffle en plein dessus. Gla gla ! Notez bien ce que je vais dire ici : j'ai eu froid dans ce bureau ! (vous ne m'entendrez pas le dire souvent, alors ce jour est à marquer d'une pierre blanche). Le monsieur m'explique comment faire pour demander le transfert de mon dossier à la sécurité sociale militaire et les pièces qu'il faut joindre au dossier. Gros malaise... on me demande une copie de l'attestation de la carte vitale... que j'ai laissé en France, ne pensant pas en avoir besoin. Au secours !! Obligée de demander à mon amie Marie d'essayer de me la trouver dans mes papiers restés à la maison. La pauvre ! Elle va devoir faire des fouilles archéologiques dans mon bureau . Je croise les doigts, sinon je suis mal !!

Au retour, petit détour par Djibouti Télécom, car nous n'avons pas encore reçu notre facture de téléphone. Et dans ce cas, mieux vaut se déplacer, pas de lettre de rappel, le téléphone est coupé direct . C'est comme ça ici, tu dois te déplacer pour tout, c'est à toi de t'inquiéter si tu n'as pas reçu ta facture, à toi de réclamer pour payer,.... J'ai la facture, je rentre à la maison et je prépare mes enveloppes pour payer tout ce que je dois encore régler. J'ai l'impression de préparer les étrennes avec mes enveloppes ! Payer, payer, payer. On râle en France, mais comme c'est souvent par virement, chèques ou CB, ce n'est pas pareil. Ici quasi tout se fait en liquide, tu dois sans arrêt aller retirer de l'argent, et comme tu l'as dans les mains, tu te rends plus compte.... combien ça file vite (et pourtant, après vérification, je n'ai pas les poches trouées).

Petit coup de fil à Ali, qui me dit que ma voiture sera prête demain (WHAT ? Ouh la la, il me prend de de court là. Si c'est le cas, il faudra allumer un cierge ! Quoi que, je ne suis pas sûre qu'on puisse allumer un cierge dans une mosquée !). Comme dit Raf, je jour où nous aurons la voiture, on se paye un resto !

Rien à signaler pour le reste de la journée, je suis "vautrée" sur mon lit, comme un chamallow en train de fondre (alors déjà qu'un chamallow à la base, c'est mou, mais alors ici, vous imaginez un peu). Bonne sieste, un peu d'ordi, le dîner, la douche, un film et au dodo. A demain  et bonne soirée à tous.

18 novembre 2012

Jour de courses


Samedi 17 Novembre

Corvée du jour....les courses ! Geoffrey est à l'école, il reste Raf, Gaby et moi. Raf va au tennis et nous partons faire les courses à son retour. Pendant son absence, une petite coupure d'électricité et une legère secousse, il parait qu'il y en a une quinzaine par jour (minimes). Il semble que nous soyons sur une faille (ben voyons). Raf douché, nous partons pour le Cash Center au centre de la ville. Le magasin est relativement grand, c'est un Leader Price traditionnel, couplé avec un "bazar". On y trouve du linge de salle de bain, du matériel de cuisine, de la déco, des jouets, et le fameux étal des objets de Noël (qui fleurit dans un bon nombre de magasins de la ville). Je n'aurais pour ainsi dire pas eu besoin de ramener ma déco de Noël (de là à ce que j'en ramène de Djibouti, il n'y a qu'un pas). Je retrouve les produits que je connais... à des prix que je ne connais pas ! Je voulais voir le prix du fromage blanc pour faire de la glace (vu que j'ai ramené la sorbetière), et là, j'ai failli faire un malaise : le pot de 1kg de la marque du magasin (donc même pas de grande marque genre Jockey,...) à 10€ ! Oui vous avez bien lu ! Pour du simple fromage blanc ! Je savais que les laitages étaient chers, mais alors là on atteint des sommets. Conclusion, la glace sera désormais dans la catégorie des produits de luxe, comme les yaourts et le fromage. C'est donc toujours calculette à la main qu'il faut faire ses courses. Du coup faire le calcul en euros, ça prend pas mal de temps. Les produits frais et surgelés ne sont pas nombreux, il faudra faire un autre magasin pour compléter le chariot. Direction le Casino, qui est bien fourni et sympa, mais plus cher. Le parking est rempli de voitures, les Européens que nous sommes ont gardé ici leur habitude de faire les courses le samedi ! Il y a deux grands rayons de boucherie et charcuterie à la coupe. Nous voici en terrain connu, les produits nous sont familiers, même s'il y a au milieu quelques préparations culinaires locales. Il y a également un grand choix d'épices et de légumes secs présentés dans des grands sacs en toile comme au marché, ça sent bon. Je m'arrête et je prends des fruits secs, papayes en cubes, rondelles de kiwis et lamelles de mangues. Un régal ! Je tourne vers le rayon formage, en bonne française que je suis, c'est un produit nécessaire à ma survie. Peu de choix encore, et surtout des prix qui me font halluciner (sans que j'ai eu à prendre de khat). Et là, soudain, l'illumination : j'ai enfin compris pourquoi la Vache qui rit, rit. C'est parce qu'elle se fait des pis en or (je ne peux pas dire c.... car c'est une vache). Eh bien oui, c'est un des fromages les moins chers, du coup on en achète quasi à chaque fois, c'est donc jackpot pour la Vache qui rit ! Je pense que de retour en France, il ne faudra plus m'en parler pendant un temps, elle va me sortir de partout comme on dit (donc maman pour l'été prochain, si tu pouvais choisir des fromages autre que celui-là, je te remercie d'avance.) ! Nous prenons aussi des produits d'origine étrangère pour goûter, et Raf prend un paquet d'une sorte de gelée rouge, mais je ne sais pas encore comment la préparer, la notice est dans une langue que je ne comprends pas (et là, j'entends Michelle dire "c'est ballot". Tu as raison Michelle ! ).  Bon, fin des courses nous voilà plus légers du portefeuille.



Chemin de retour, nous croisons les "petites fourmis" en tablier rose ou orange couvertes des pieds à la tête, et portant des lunettes de protection de chantier transparentes sur leur voile, nous voyons le camion poubelle qui perd quelques sacs sur la route juste devant nous, et pour finir, notre route est barrée, nous suivons le panneau déviation, qui ne nous mène pas sur une autre route, non, ça c'est en France pas ici, ici la déviation c'est en fait le bas côté défoncé et plein de cailloux et de trous ! Vous comprendrez facilement pourquoi tout le monde roule en jeep ou en 4x4 !

Retour à la maison, il est temps de ranger les courses, les glaces et les petits gâteaux au chocolat commencent à se sentir mal ! Je sors ma pierrade pour cuire ma viande (ça va changer du wok- je vous rappelle que je n'ai toujours pas de détendeur, donc pas de gazinière et pas de four) et je râle, je râle, la pierrade ne fonctionne pas ! Ben voyons, ça ne m'étonne pas. Rien ne fonctionne ici ! Sauf qu'il aurait juste fallu allumer l'appareil en plus du thermostat. La chaleur me ramollit déjà le cerveau. Isa : 0, the honte : 3 ! Pff !! Geoffrey rentre de l'école et nous montre les cours d'informatique qu'il suit "et Contrôle A, c'est pour ceci, et Contrôle Z c'est pour cela,..." Moi je sais juste Contrôle C et Contrôle V ! Mon fils a 8 ans ! Isa : toujours 0, the honte : 4 ! Et la dernière sera au dessert
j'ai acheté des yaourts melon-ananas, j'ouvre le mien en premier, je prends une cuillerée, et là, obligée de recracher, c'est immonde ! Mon yaourt a comme fermenté, il a un goût aigre que je ne peux même pas définir exactement. Pas de chance, c'est tombé sur moi, les 3 autres sont très bons ! Il y a des jours comme ça !

Après-midi et soirée calmes, seul incident à déplorer, ma nappe a été amputée d'une partie de son liseré car elle s'est coincée dans le tuyau d'évacuation de l'eau du balcon  qui est 2 mètres sous moi. Pfff !! Seul moyen de la délivrer, couper dans le vif. Re-pfff. Celle là serait à inscrire dans "Vie de m..." (pas vrai Sonia ?). Allez, demain est un autre jour ! Courage !

Matinée sportive


Vendredi 16 Novembre

Nouvelle journée de repos, le vendredi est votre dimanche à vous. Raf est parti à 06h faire sa sortie VTT. Les enfants et moi nous levons à 06h30, petit déjeuner et la journée débute. Il me vient comme des envies de cuisiner, je décide de préparer des poires au sirop d'orange pour le dessert de midi.


Le ciel est couvert,  temps idéal pour faire un peu de vélo avec les enfants dans la résidence. Nous allons récupérer les vélos dans la cave. Et comme de bien entendu, il y a une subtilité (je m'en serais doutée), le verrou a été monté à l'envers, il faut donc fermer pour ouvrir (vous me suivez toujours ?). Il est 08h15, peu de monde et de voitures, c'est très bien comme ça. Les gardiens nous regardent, amusés de nous voir faire 20 fois le tour (la résidence n'est pas bien grande). Heureusement que c'est calme, car les frères Joubert pensent que la route leur appartient. Ils dépensent leur trop plein d'énergie en criant des "vitesses maximales"et autres "vole Pégase", vus dans leurs dessins animés préférés ! J'en profite pour faire quelques photos des garçons à vélo, et de quelques arbres, plantes et fleurs pour Dominique, l'amie de la nature. Retour à la maison, notre petite escapade a duré 1 heure. Jolie surprise, Frédérique est sur Skype et nous pouvons, Raf et moi, discuter  un bon moment ensemble avec elle. Trop bien ! Elle est recouverte d'un grande écharpe en polaire et tousse comme une pauvre malheureuse, pendant que nous, nous ne savons plus quoi faire pour nous rafraîchir un peu ! Il parait qu'il faisait 5° quand nous nous sommes parlés vers 09h30 (heure française).


Le vendredi est aussi le jour de l'apéritif alcoolisé obligatoire : une fois par semaine, un peu d'alcool pour noyer les éventuelles petites bêtes qui se seraient perdues sans le vouloir (ça c'est pas sûr, je ne les crois qu'à moitié ces filoutes) dans notre organisme. Ma foi, il y a pire que de finir sa vie dans un océan de Malibu, non ?! Alors à la vôtre !

Rien de bien palpitant pour le reste de la journée.  Il est temps que le sommet se termine, que nous puissions de nouveau sortir un peu, j'ai des lecteurs qui attendent le récit de mes folles aventures moi !! Alors comme je n'ai plus rien d'autre à raconter pour aujourd'hui, je vous souhaite une bonne soirée et vous dit à demain. Bisous à tous.



16 novembre 2012

Nouvel An


Jeudi 15 Novembre


C'est le Nouvel-An. C'est aussi le premier sommet africain sur les finances islamiques qui se déroule à Djibouti pendant 3 jours, dans le palace de la ville. Nous allons éviter de trop bouger alors, les routes sont barrées, il y a la police partout, on entend les sirènes toute la journée. 57 pays sont conviés, en présence  du président et de la première dame (qui ne chante pas elle !).

Et surtout, c'est un jour de congé pour tout le monde, comme c'est la nouvelle année. On se dit "chouette", on ne va pas se lever trop tôt ! Perdu ! Le téléphone nous réveille à 06h, c'est Gilou,un collègue de Raf qui lui dit qu'il sera en retard à la sortie vélo car il y a cérémonie des couleurs à la base, et que c'est un peu difficile de circuler là-bas! Sauf que mon Gilou, la sortie c'est demain (depuis qu'il est revenu de France, il est tout décalé). Ah mais alors je te réveille ? Non, non, je faisais une partie de Scrabble ! C'est déjà le même qui nous avait indiqué l'emplacement de la voiture que nous n'avions jamais trouvé mardi soir ! Merci Gilou ! Bon ben, nous voilà réveillés, alors je me dis que je vais faire du repassage "à la fraîche". Encore perdu, il fait plus de 30° et j'ai l'eau qui coule le long de mon dos. Tant pis, maintenant j'y suis, j'y reste. Constat sans appel, et conseil d'amis pour ceux qui viendraient un jour : n'amenez que des habits en fin de vie, ou auxquels vous ne tenez pas particulièrement. Entre les tâches faites par la lessive le soleil qui abîme les couleurs,...je vais devoir refaire toute ma garde-robe en rentrant. Petit coucou à Anne sur Skype, c'est pas encore au point, on se voit, mais il n'y a pas de son. Bon pas grave, c'est sympa quand même (et si j'apprenais à lire sur les lèvres ?).

Rien de bien passionnant pour le reste de la journée. Nous attendons une manifestation qui nous confirmerait que nous sommes dans une nouvelle année, mais à part le traditionnel "discours" du muezzin (que je trouve quand même plus mélodieux et plus gai que d'habitude), pas de liesse dans la rue, ni de feu d'artifices. Pas de monde dans la rue d'ailleurs. Bon, pas grave, ce sera dîner et film. Bonne soirée tout le monde.

15 novembre 2012

Journée ordinaire


Mercredi 14 Novembre


Je suis réveillée par des chants militaires, il est 06h du matin. Effet de mon imagination ? Manque de sommeil ? Que nenni, par la fenêtre, je vois un grand rassemblement d'uniformes sur la place d'armes (le fameux terrain vague avec les containers dont je vous ai parlé pour le 11 novembre, eh bien ça s'appelle une place d'armes). Il y a une cérémonie. Il me semble qu'il n'y a là que l'armée de terre. Je suis rassurée, je ne suis pas encore au bord de la folie (à force d'avoir du bruit dans les oreilles en continu, le calme n'existe pas ici, il y a toujours au mieux un bruit de fond). Les deux loulous à l'école, je rentre vite, j'attends une livraison de meuble. Raf a renvoyé une étagère qui était cassée, et on nous livre une autre à la place. Il est à peine 8 heures, les voilà qui arrivent. Je suis toute surprise, c'est la première fois que je vois un horaire respecté (c'était prévu entre 8 et 9h). Waouh ! Pour un peu je tomberais de ma chaise si j'étais assise ! Les pauvres gars arrivent à bout des 4 étages avec l'étagère, avec peine (je peux comprendre). Je fais l'échange, la nouvelle est plus petite (la voilà la c... dans le potage). Bon pas grave, nous avons assez de rangement. Je leur demande de recoller une partie du lit à Geoffrey qui se déboîte sans arrêt. Pas de bol, ils n'ont pas de colle (en plus ça rime, je n'ai pas fait exprès). Ils me mettent une équerre tout en m'expliquant à quoi ça sert (bon ça va, je sais que je n'ai pas la tête de la fille qui sait bricoler, mais quand même, jusque là j'arrive à suivre !).  Merci messieurs.

Je vais ranger les papiers qui traînent sur le fauteuil depuis plusieurs jours. Tiens si je mettais la radio. Oui, mais on capte pas grand chose. Raf m'a trouvé une station américaine. J'écoute plus attentivement, il s'agit d'American Forces Radio Network. C'est donc bien une radio militaire américaine, qui diffuse des spots pour recruter de nouveaux membres ("engagez-vous, venez défendre les valeurs de liberté et d'égalité dans le monde, votre pays a besoin de vous,...."),  de la pub pour l'école West Point et donne des conseils sur la tenue à adopter si on est capturé par l'ennemi. Leurs pubs sont faites comme on vendrait un jeu vidéo de guerre. Discutable comme méthode ! A part ça, cette radio ne diffuse que de la musique country. Alors comment vous dire, tu entends une chanson,tu les as toutes entendues, les chanteurs ont tous la même voix (les chanteuses aussi d'ailleurs), et nous vantent le bonheur de vivre au Texas, au milieu des vaches et des cow-boys (ça se discute). Ca me fait penser aux chansons de Volksmusik allemandes (là c'est spéciale dédicace pour toi maman) qui parlent toujours de roten Rosen, die Sonne scheint, die Blumen, schöne Bergen,.... Je traduis pour les non-germanophones, les chansons du répertoire allemand parlent de roses rouges et de fleurs, du soleil qui brille, de la montagne qui est belle,... Vous avez donc compris que sous cette forme là, ce genre de chansons ne s'exporte pas au-delà des frontières du Rhin, d'ailleurs les chanteurs et chanteuses Allemands connus internationalement chantent en anglais et non en allemand, à de rares exceptions près (oui maman, je sais tu trouves que je suis un peu dure là, toi tu aimes bien ces chansons bucoliques).

 Je vais les laisser à leurs idéaux patriotiques, je vais me connecter sur FB, et là, qu'est-ce que j'apprends ? Christelle et Jérémy ont franchi un nouveau palier  et ont commencé des cours de Lindy Hop. Eh les amis, comment voulez-vous qu'on arrive à votre niveau ! Attendez-nous ! Puis c'est le train train quotidien, allers-retours à l'école, passage par le bac de décontamination (pour éviter de faire partie de cette grande secte étrange et bizarre qui est celle de ceux qui ont les pieds sales- merci le chantier). Petit coup de fil à Ali (je vais finir par le nommer Ali Baba et les 40 voleurs) : "So Mr Ali, it's me ONCE MORE, I hope you have some good news for me concerning the car I'm waiting for- Maybe tomorrow, I'll call you between 4 and 5 PM". Si vous avez parié qu'il n'allait pas me recontacter comme il l'avait dit, vous avez gagné. Il commence à me chauffer celui-là. Je vais devoir sortir mon arme secrète, l'argent.Tu vois les billets ? Ben bientôt tu ne les verras plus sauf si tu te bouges le popotin. C'est malheureux à dire, mais l'argent mène le monde ! Après cet intermède un peu éprouvant pour les nerfs (et qui a bien entamé mon quota patience), bonne surprise, J'ai pu avoir Jérôme et Louna sur Skype, plus belle-maman dans l'après-midi,comme presque tous les jours. Trop bien. J'adore ces petits moments (alors Domy, ça fait quoi de se voir sur le blog ? tout le monde va vous connaître maintenant !).




 Le reste de la journée se déroule tranquillement, je continue le blog, je fais un peu de rangement, et Raf m'accroche enfin les 2 petites toiles que j'avais ramenées de France, une avec des macarons, et l'autre avec des cupcakes (oui on reconnaît la gourmande qui sommeille en moi, je sais. Mais au moins, ces douceurs -là sont au mur et pas sur mes hanches). Donc dans l'appartement c'est petits coins "tigres" pour Raf et coins "quelques grammes de douceur dans ce monde de brutes" pour moi. Je prépare une fondue de poireaux (avec les poireaux du marché. Miam, très bonne, juste fondante et très légèrement caramélisée comme il faut). Puis film, le premier depuis mon arrivée, "l'autre côté du lit" avec Sophie Marceau et Dany Boon, ou l'histoire d'un couple femme au foyer et homme d'affaires qui échangent leur place. Sympa et très proche de la réalité ! Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. RV demain.






14 novembre 2012

Découverte du marché Riyad



Lundi 12 Novembre


Ce matin, j'accompagne Joanne et Geoffrey pour le trajet en bus jusqu'à l'école, afin de voir comment ça fonctionne, puisque je fais partie du planning à partir de décembre. Comme toujours, nous sommes 15 minutes en avance, et comme il existe des 1/4h médocains et toulousains, il existe un 1/4h djiboutien (qui est encore plus étendu que celui de ses compères). Les enfants arrivent peu à peu, ainsi que notre bus de couleur bordeaux conduit par Ali. Joanne m'explique que nous avons le bus en meilleur état de toutes les lignes (ah oui ? Tu en es certaine ?). Des rideaux aux fenêtres, genre tissu patchwork dans les tons roses avec des coeurs (mais montés à l'envers les rideaux). Il y a également un morceau se tissu bleu à l'arrière et à l'avant du bus. Les sièges sont en sky rouge (je ne vous dis pas les fesses et les cuisses quand le soleil tape dessus, tiens il y a une odeur de brûlé, ça vient d'où ?). Tout un poème ce bus, c'est vraiment fun ! L'appel fait, les enfants montent dans le bus et c'est parti. Chaque enfant a une place désignée qui reste la même tous les jours, et les éléments chahuteurs sont éloignés un peu des autres et encadrés par les parents (tiens comme c'est étrange, il se trouve justement que je suis assise à côté de l'un d'eux. Histoire de me mettre dans le bain de suite sûrement). Sur le trajet c'est klaxon à gogo, des gens qui roulent de façon anarchique, d'autres qui traversent n'importe où et n'importe quand, et les gros trous dans la route qui font que notre petit déjeuner a une fâcheuse tendance à vouloir repartir de là où il est venu ! Arrivée à l'école, nous accompagnons les enfants dans l'enceinte, puis ils sont lâchés. Il nous reste à accompagner 2 petits qui sont en maternelle que nous déposons devant la porte de la classe, Benjamin et Prince-Isaac (j'adore son prénom, sa soeur elle s'appelle Divine-Espérance). D'ailleurs Prince-Isaac semble déjà avoir adopté Geoffrey ! Retour au bus, ce sont maintenant les parents qui remplacent les enfants, ils sont déposés au fur et à mesure des arrêts. La discussion est animée, les mêmes problématiques scolaires qu'en France. A peine arrivées à la résidence, nous repartons avec Joanne qui m'amène au marché Riyad. C'est le marché type de fruits et légumes dans le quartier africain de la ville.

Effectivement, le marché est tel qu'on se l'imagine, au milieu d'une sorte de terrain vague, sous des parasols rafistolés et envahi de mouches. Il faut dire qu'il y a aussi des étals de viande et de poisson, et des fruits et des légumes écrasés le long des allées. Le nombre de mouches au m2 est impressionnant ! Joanne me présente ses vendeurs de pastèques, Omar et Hassan. La pastèque de plus de 4 kg me coûte un peu moins de 3€. Ensuite nous allons à son stand de prédilection pour les légumes et les fruits, chez 2 Djiboutiennes qui nous embrassent en arrivant. Leur étal est superbement bien rangé, les fruits sont alignés. Je prends des pommes de terre et des poireaux (2kg de pommes de terre + 1 bon kg de poireaux pour moins de 2.50€). Je demande à faire une photo avec elles, et clic-clac dans la boîte. Joanne fait le plein de fruits et de légumes, et me montre un fruit que je ne connais pas, la pomme-cannelle. C'est très bon, il faudra que j'en achète la prochaine fois. Nous trouvons les mêmes légumes qu'en France, idem pour les fruits, goyave et papaye en plus. Nous n'achetons pas de viande, et pas de poisson. Nos estomacs d'Européens ne seraient pas habitués à manger ces aliments dans l'état de conservation que nous avons vu (c'est pas plein de protéines les mouches ?).


Retour à la voiture, nous repartons. Toujours ce trafic, ce bruit, cette poussière et certaines images insolites, des chèvres et des boeufs en pleine rue, mon bus avec ses plumes que j'ai réussi à voir de plus près (je l'avais déjà repéré il y a quelques jours dans la rue devant chez nous, on dirait qu'il a 2 grands plumeaux à poussière sur le capot). L'Afrique. Ca se construit partout, et c'est en friche à la fois. Tout ici est contraste et décalé. Retour à la maison, je lave bien mes légumes, et trempage obligatoire dans de l'eau avec un peu de javel (c'est ça ou des petites bêtes risques de squatter mon fort intérieur sans y avoir été conviées).



C'est à nouveau l'heure de reprendre le bus pour chercher les enfants. Je prends quelques clichés en attendant, mon immeuble, et un arbre pour belle-maman qui m'a demandé de photographier la flore du coin (spéciale dédicace Dominique !). J'ai donc pris une photo d'un acacia épineux, aussi connu sur le nom de "kéké" en djiboutien (vous apprendrez donc que faire le kéké, ça veut dire faire l'acacia épineux !). Tournée pour récupérer tous les parents et le collègue de notre chauffeur Ali qui lui rapporte son déjeuner et un sachet de khat (le khat est une drogue "douce" consommée par les gens d'ici, et qui les plonge dans une espère de torpeur. Comme si la chaleur ne suffisait pas !). On peut l'acheter très facilement, il y a des étals le long de la route, reconnaissables à leur couleur verte, et certains ont même de jolies boutiques pour le vendre !  Les camions klaxonnent pour annoncer l'arrivage, on peut même en acheter au croisement, en attendant que le feu passe au vert (sous mes yeux hallucinés-euh, tout le monde trouve ça normal ?). Joanne rit de les réflexions et de mes mimiques, elle me dit que bientôt plus rien ne va me surprendre ? Oh c'est dommage, j'ai bien aimé le troupeau de chèvres qui se promène sur le trottoir sans aucun berger, ou les vaches en pleine ville. Nous récupérons tous les enfants, et retour en bus à la maison, il faut faire le gendarme sans arrêt, les petits sont excités comme des puces.

Après-midi cool, je squatte l'ordi de plus en plus au grand désespoir de Raf ! Voilà que j'y suis depuis plus de 3 heures, je n'ai pas vu le temps passé, c'est le deuxième effet kiss cool du blog ! Je crois que je n'ai plus trop intérêt à le critiquer quand il sera sur l'ordi, je sens que la remarque va fuser, je ne vais pas comprendre ce qui me tombe dessus ! Nous nous préparons pour aller à la danse, il faut aller à pied, cela va nous échauffer (bien que moi, j'avais déjà chaud, j'aurais préféré passer mon tour !). Nous devons récupérer la voiture d'un collègue, que nous ne trouvons pas, nous marchons à travers la base déjà plongée dans la nuit noire. Du coup, arrivée avec 15 minutes de retard au cours. Bon, on se met dans l'ambiance, ça va mieux que la semaine dernière, mais nous nous rendons compte que nous arrivons mieux à danser chacun avec d'autres partenaires ! C'est ballot comme dirait Michelle ! Pour ce qui est de faire une activité ensemble, c'est réussi ! Mais au moins plus de pieds écrasés et de genoux qui jouent des castagnettes à force de se cogner . Il faudra encore s'entraîner un peu, mais ça commence à venir. Raf se débrouille avec la valse, il est moins à l'aise avec le cha-cha (il ne trouve pas la coordination pour faire les pas et bouger les fesses en même temps). Nous apprenons aussi le "tourner-rouler" de la danseuse (en fait nos cavaliers nous font tourner avant d'enchaîner de nouveau sur le pas cha-cha). Ah je vous l'avais dit, c'est technique, ça ne s'improvise pas ça madame  ! Quelques litres de transpiration plus tard, c'est l'estomac dans les talons que nous allons chercher le repas (pareil que la semaine dernière, et dont je n'ai, malgré ma bonne volonté , toujours pas retenu le nom. Mais ça va venir, prochain coup je vais le noter). C'est moi qui le commande, je vois donc comment ça se prépare. Retour à la maison, les enfants sont douchés, ils mangent et c'est au dodo, il y a école demain. Raf me laisse  l'ordi, et me voici en conversation instantanée sur Facebook avec 5 amis en même temps. Je gère, je gère. Bon, il faut penser à se reposer, debout à 6h demain. Alors good night everybody.

13 novembre 2012

Rentrée de Geoffrey, deuxième essai



Lundi 12 Novembre


Bon, selon toute vraisemblance, c’est LA rentrée de Geoffrey ce matin. Je vérifie 15 fois que j’ai bien le reçu prouvant que j’ai payé. J’amène Geoffrey au bus, qu’il va prendre avec d’autres copains. Et on reparle de ma petite aventure de samedi avec d’autres parents, tout le monde trouve que l’attitude du directeur n’a pas été cool. Bon, c’est fait, j’espère que cette fois sera la bonne. Petit signe de la main, Geoffrey me sourit, mais je le sens ému. Je dépose Gabriel, et ma journée commence.


Aujourd’hui, j’ai décidé de tester le ménage dans des conditions extrêmes, et par la même, l’efficacité de mon déodorant ! Alors la problématique est la suivante : sachant qu’à 06h25 du matin (donc 4h25 en France), la température est déjà de 28.5°, que mon appartement se compose de 6 pièces et 2 petites terrasses (couvertes de ce sable brun-orangé qui s’infiltre et colle partout) , il faut trouver : a) à quelle heure je vais commencer à me déshydrater ; b) combien de litres de transpiration je vais perdre ; c) de quelle couleur va être l’eau de mon seau à la fin du ménage et d) au bout de combien de minutes vais-je penser que les publicitaires sont des menteurs, mon déo n'assure pas 48h de fraîcheur. Je ramasse les copies dans 30 minutes !

Il est presque 11h, et pas de nouvelle de l’école. Bon, c’est que ça doit aller, je saurai tout à son retour vers 13h15. Un petit peu se Skype avec ma soeur, et c'est déjà l'heure de chercher Gabriel. En attendant Geoffrey, je retourne sur l'ordi, et en voilà une bonne surprise, Frédérique se connecte sur Skype et nous nous parlons quelques minutes ( à ce propos Fred, je ne t'ai pas dit que ton presse-agrumes et ton robot fonctionnent très bien, merci beaucoup). Je commence à préparer le repas, et voilà que j'entends les enfants qui arrivent du bus. Nous allons sur le balcon avec Gabriel pour voir Geoffrey rentrer. Tout s'est bien passé à l'école, ils sont juste 2 français dans la classe, et le reste sont des enfants Djiboutiens ("avec de drôles de noms" me dit-il). Bonne prise de contact, on verra quand il faudra travailler sérieusement. Après-midi calme, sieste et ordi (ouh la la, mais c'est que je commence à devenir accro moi ! Ca ne va pas du tout !). Et ce soir, avant le repas (crevettes flambées au Ricard et riz basmati), un peu de révision pour la danse de demain (vous voyez, nous sommes sérieux). Ca va mieux, je commence à comprendre les pas. Je me fais vraiment l'effet d'être Jennifer Grey quand elle répète les pas, recommence, s'énerve,....Bon il y a encore du boulot, mais ça commence à venir. Verdict demain. En attendant, bonne soirée à tous.

Cérémonie de Commémoration



Dimanche 11 Novembre


Aujourd’hui, c’est la cérémonie du 11 novembre. Musique, discours et remise de médailles, tout y est. Uniformes de sortie, militaires de toutes les armes bien alignés, c’est beau. Ce spectacle intrigue et amuse nos amis Djiboutiens, les ouvriers se sont arrêtés de travailler et le gardien a déplacé sa chaise pour être en face et profiter de tout. Les garçons et moi sommes sur le balcon pour tout voir. La tribune des officiels est pleine. Je fais quelques photos, ce n’est pas tous les jours qu’une telle cérémonie se déroule sur un terrain vague au milieu des containers.


Après la sieste, petit coup de fil à Ali, le concessionnaire Irakien qui doit nous fournir la voiture tant attendue. Encore un qui aurait dû recontacter Raf il y a déjà 2 semaines et ne l’a pas fait. En même temps, il n’avait pas précisé le mardi de quel mois et de quelle année ! En plus, Raf ne parlant pas bien anglais, il a dû se dire que ce n’était pas grave de faire traîner un peu. Sauf que cette fois-ci, c’est moi qui lui parle, et dans un anglais courant. J’entends à sa voix qu’il y a un blême, il préfère que nous passions voir d’autres voitures que celle qui a été convenue, sauf que les autres sont plus chères. Malin le gars ! Je lui demande de nous recontacter demain, on verra bien, mais j’ai déjà compris qu’ici, c’est toi qui dois faire les démarches et harceler les gens, sinon rien ne se passe jamais.

A part ça, journée calme, un peu de courses en fin d’après-midi, il manquait encore 5 cahiers à Geoffrey plus un cahier de texte pour l’école (15 cahiers en tout, je ne sais pas ce qu’ils vont faire avec tout ça). Et là, j’ai une petite émotion, au beau milieu du magasin, je vois un vendeur qui est en train préparer l’étal des… affaires de Noël ! Sapins artificiels, boules, guirlandes. Je n’en reviens pas ! A la sortie, magnifique coucher de soleil, le ciel a des teintes roses et orangées. Retour à la maison, je prépare la pâte pour faire des gaufres. On sonne à la porte, Raf va ouvrir. Voilà qu’un type lui demande de pouvoir récupérer l’antenne de télé, soi-disant l’ancien locataire la lui avait promise en partant ! Comme dirait Patricia « T’as vu la Vierge ? » ! Non mais, et puis quoi encore ? 100 balles et un Mars ? Raf le renvoie poliment. Ah non mais je te jure, si même les militaires s’y mettent aussi, ça ne va pas aller ! Bon, ça ne va pas nous gâcher le repas de gaufres, miam, miam ! Nous en profitons bien, il ne reste plus rien. Douche des garçons, et Gabriel qui me sort tout d’un coup qu’il veut se connecter à Skype avant d’aller dormir ! Euh non, t’as 4 ans ! Ca va aller là ! C’est fou comme les enfants savent retenir certaines choses et pas du tout d’autres ! Fin de soirée tranquille. Bonne nuit à tout le monde.

Rentrée manquée de Geoffrey


Samedi 10 Novembre



Il est 06h du matin, je lève les enfants qui ont école ce matin. Geoffrey fait sa rentrée. RV à l’arrêt de bus pour être présenté, Geoffrey doit prendre le bus à la fin des cours pour rentrer. Karine nous amène en voiture ce matin, car nous sommes chargés avec les fournitures scolaires.  Environ 15 minutes de trajet, elle conduit déjà à la mode djiboutienne. La rue attenante à l’école est remplie de gens qui prennent le petit déjeuner dans la rue avant d’aller au travail ou à l’école. C’est assez étrange, elles  sont sur des paillasses, sous des bâches, il y a le vendeur d’agrumes qui presse les fruits pour préparer le jus, le vendeur de pain,…..Arrivée devant l’école, nous apprenons qu’elle sera finalement fermée demain 11 novembre. OK, bonne nouvelle. De l’extérieur, c’est Prison Break, affreux. La grille s’ouvre, c’est beaucoup mieux, il y a des arbres dans la cour, c’est plutôt mignon. Je dois passer au secrétariat avant que Geoffrey ne rentre en classe. Et là, je me vois refuser son entrée pour une sordide histoire d’argent. Ici, les professeurs sont payés par les parents, et pas par l’état, il y a donc des frais d’inscription et de scolarité. Cafouillage depuis plusieurs mois autour de l’inscription de Geoffrey, l’école téléphone hier à Raf pour lui demander de payer, il doit quitter son travail plus tôt pour aller à la banque, qui est fermée à son arrivée, c’est le week-end.  Et bien entendu, plus personne à l’école pour tenter de trouver une solution.  J’ai donc pour mission d’aller payer ce matin en repartant de l’école (il faut passer payer à la banque qui fait un reçu, aller dans une autre école recevoir un autre reçu pour enfin le donner à l’école concernée et prouver que tout est payé ! Simple vous ne trouvez pas ?).Résultat, le directeur ne veut pas admettre Geoffrey, j’ai beau lui expliquer ma bonne foi, rien n’y fait. Et en plus de ça, je n’ai même pas été invitée dans son bureau, et j’ai eu à étaler cette histoire devant les autres parents qui attendaient derrière moi. J’étais gênée et je me sentais un peu humiliée de ne pas être crue. Le directeur s’est vite éclipsé dans son bureau, et la secrétaire s’est occupée des autres parents. Rentrée avortée, je suis en rogne, surtout pour Geoffrey qui était super content de venir à l’école. Je laisse les affaires  scolaires à la secrétaire, hors de question de les ramener chez  moi, et je la charge de prévenir la maîtresse de Geoffrey. Karine n’est pas étonnée de ce qui m’arrive ! Ici on ne connaît que l’argent ! Retour pour amener Gabriel en classe.  Je pars directement à la banque payer mon dû, je ne veux pas être hors la loi. Je cherche mon reçu dans la deuxième école et là, j’apprends qu’il faut encore payer les fichiers pédagogiques. Mais je peux le faire là, c’est une petite somme, pas de reçu nécessaire. J’ai l’impression d’être une planche à billets. Des sous, des sous, des sous « qui que tu sois, quoi que tu fasses, faut qu’tu craches, faut qu’tu payes, pas possible que t’en réchappes… « (ça vous dit quelque chose ça, non ?!). Eh bien, it’s my life ! Raf me téléphone et je l’informe de ce qui s’est passé. Je passe un coup de fil à Sacha au consulat, des fois que ma mésaventure serve à éviter des désagréments à d’autres. Le reste de la journée est plus calme (heureusement). Gabriel ramène un très joli chapeau de sorcier, confectionné à l’école.


 Il est 18h49, et je veux préparer le repas. Pas de chance, plus d’eau, cette multi rediffusion commence à me lasser, ça fait beaucoup là quand même.  Moi aussi je vais payer la facture d’eau au compte-goutte (pour faire un mauvais jeu de mot). En plus j’en avais bien besoin, j’ai tellement chaud que le plastique-caoutchouc de ma bretelle de sous vêtement est en train de se désagréger  en petits morceaux sur moi ! Vous aurez donc compris qu’il faut un bon stock d’eau, des lingettes pour la toilette et du gel anti-bactérien pour se laver les mains. La soirée s’annonce compliquée.

Journée de repos


Vendredi 09 Novembre



C’est le week-end de Raf (son dimanche à lui). Grasse matinée après notre soirée d’hier : 08h30 (donc vous savez maintenant comment ça fonctionne, 06h30 en France ! Waouh la grasse mat, vous nous enviez, j’en suis sûre). Rien de bien spécial aujourd’hui, si ce n’est que la prière du vendredi est bien plus longue, notre ami est particulièrement en forme ce matin. Quelques courses (oui encore. Je vous ai photographié quelques spécimens de fromages, comme vous voyez, la Vache qui rit est internationale, ici c'est "The laughing Cow"  ) car nous arrivons à la fin de notre bombonne d’eau (chacune fait 18.9 L), il faut boire sans arrêt (mais chose merveilleuse, surtout pour nous les filles, les arrêts aux toilettes ne sont pas plus fréquents pour autant, ben oui, à quoi ça sert de transpirer autant sinon !). Comme tout bon vendeur Djiboutien qui se respecte, il essaye de nous vendre des choses en plus, il soulève la glacière et nous découvrons des gambas et … des mouches. Euh non, ça ira, nous sommes juste venus pour de l’eau ! Je paye, le gars part chercher la monnaie, et s’arrête pour discuter avec un autre sur le chemin du retour, euh on attend nous ! Il nous fait signe, et c’est nous qui allons vers lui chercher la monnaie. Ca se passe comme ça ! Nous passons à la boulangerie pâtisserie juste à côté. Je prends du pain et comme c’est le week-end, nous achetons de la pâtisserie, 4 parts de tarte au flan. Ce sont de belles parts, elles ne sont pas mauvaises. Environ 80 cts d’euros la part, pas le coup de se priver.  Retour à la maison, et revoici ma série préférée, "le retour de la revanche de la coupure d’eau". J’aime ce pays ! Déjà que nous n’avons pas de gaz depuis que Raf est arrivé (il y a déjà plus de 2 mois) car il y a rupture nationale de détendeurs. Du coup je cuisine comme je peux avec le wok, pas possible de faire des gâteaux et des rôtis puisque je n’ai pas de four ! Je me limite à des plats simples pour le moment. A plus tard les petits plats pour les gourmets (je ronge mon frein). En espérant que je vais pouvoir préparer autre chose que des raviolis en boîte pour Noël ! Soirée tranquille, les garçons vont au lit, ils ont classe demain, Raf regarde un film (du genre asiatique avec Jet Li et qui comme tous les films asiatiques va forcément se finir mal), et moi, je continue d’écrire mon blog, j’ai des fans qui attendent ! LOL ! Allez, au boulot !

12 novembre 2012

Soirée au Héron



Jeudi 08 Novembre

Lever, première pensée pour mon papy qui aurait fêté ses 92 ans. Bisous papy.

C’est le week-end des enfants, le samedi et le dimanche de France,  c’est le jeudi et vendredi ici. Donc pas d’école, les enfants à la maison, et le mari au travail. Journée banale, rien de bien spécial, coupure d’eau n°2 le retour (j’adOOOOOOOOOOre). Je passe mon temps à faire le gendarme entre les 2 loulous qui n’ont pas encore compris que nous étions maintenant dans un appartement et plus dans une maison et que la danse des chaises, la course dans les couloirs et le jeu de l’écho c’était fini (tiens c’est bizarre, le voisine du dessous ne me dit pas bonjour, ben pourquoi ? Je me demande bien !!).  Toujours les travaux et mon ami de la mosquée qui rythment la journée. Petit coup de fil à ma maman, toute surprise de m’entendre (eh bien oui j’avais envie de lui téléphoner, déjà que je dois me contenter de peu, en France quand on se téléphonait  c’était en général pendant 1 bonne heure, certaines fois jusqu’à 2-3 fois par semaine), et surtout de m’entendre si tôt (ah oui, ce foutu décalage horaire) !

Nous nous préparons à sortir, c’est une nouvelle surprise (je suis gâtée pensez-vous, oui mais c’est parce que je le vaux bien !). Départ à 19h25 pour le Héron (autre résidence militaire située en bord de mer). Je vais rencontrer les collègues de Raf qui se sont bien occupés de lui avant mon arrivée. Il y a une soirée, une terrasse au bord de l’eau avec tables et chaises, et là, mon nez d’Alsacienne ne me trompe pas, cette odeur qui flotte malgré la mer, c’est celle de la…. Eh oui vous avez deviné, choucroute. Car ce jeudi soir, c’est soirée choucroute ! A plus de 7 000 km de mon Alsace natale, la voilà qui me retrouve quand même. Il y a un drapeau de l’Alsace qui flotte au vent et de la musique « oumpapa » (je l’écris en phonétique pour que les non -initiés puissent suivre). Bon pour la musique, c’était pas nécessaire. Alors voilà, je vous dresse le tableau, je vais manger de la choucroute  sur une terrasse à l’extérieur en face de la mer, au mois de novembre (et vous, vous êtes au coin du feu à manger de la soupe pour vous réchauffer ?). Je rencontre Aimé et Sacha (Aimé est civil mais travaille sur la base avec Raf. Ils étaient dans un autre pays d’Afrique précédemment, et Sacha travaille au consulat), Patricia et Philippe (elle s’occupe des visites de la ville au club loisirs et découvertes, et lui travaille avec Raf) et mon prof de danse préféré, Jean-Louis (et comme je vois une piste de danse, je sens venir le traquenard, le prof va faire des heures supplémentaires).  Kir à la pêche en apéritif avec petites pizzas et quiches lorraines, la fameuse choucroute (royale) et tarte aux mirabelles. Le tout avec un verre de bière bien sûr.  Bonne soirée, nous faisons connaissance, Patricia me raconte des anecdotes et les secrets de la vie ici. Ce n’est pas son premier séjour, elle connaît les ficelles de certains phénomènes locaux, et pour un peu, c’est elle qui les arnaquerait ! Comme elle dit si bien, « je suis ceinture rose de karaté ». Elle n’a pas la langue dans sa poche, il faut savoir se défendre (verbalement) et se faire respecter ici, surtout quand tu es une femme. Ça reste assez bon enfant, il faut juste poser les limites dès le début. J’adore, c’est un peu cash parfois, mais ces infos sont bonnes à connaître. Après le repas, il faut digérer, et c’est sur la piste de danse que ça se passe. Tous les classiques des soirées qui font danser en France, et quelques morceaux genre « collectif métissé », oui, nous sommes en Afrique tout de même.  Les enfants commencent à s’endormir, il est minuit passé, temps de rentrer.  Il y a 15 minutes de trajet, et là un autre monde. Le nombre de personnes qui circulent dans la rue à cette heure-ci est assez hallucinant. En plus on ne les voit pas, il faut rouler lentement, les gens marchent sur la route, et traversent sans regarder. Des femmes nettoient les  caniveaux toute la nuit pour que la ville soit propre au petit matin. De nombreux habitants sont assis devant les maisons et discutent, très souvent ils restent là toute la nuit car la chaise est leur maison, ils dorment là sur le trottoir, dans leur chaise ! C’est bien triste ! D’autres gardent des maisons, des résidences, des villas, ceux-là c’est leur métier, ce sont des « chouffs » (autrement dit des gardiens). Ils ne sont souvent pas forcément beaucoup mieux lotis que les autres. Il est d’usage de donner certaines affaires à nos chouffs quand nous rentrons en France (vêtements, vaisselle, jouets ,….). Actuellement, ils cherchent surtout des vêtements d’hiver (oui vous avez bien lu), ils ont besoin de pulls, chaussettes et parkas, car il commence à faire froid pour eux (30° en journée, et environ 27° la nuit quand même).  C’est un monde étrange et décalé car juste à côté du très chic quartier des ambassades et autres magnifiques villas des membres du gouvernement (nous n’habitons pas très loin du palais présidentiel). L’Afrique ! Belle d’un côté, et cruelle de l’autre.