27 juillet 2014

Les aventures d'Isa en France

 Lundi 14 Juillet


Une pause bien méritée !
J'ai réussi à mettre les bagages dans la voiture en utilisant le moindre espace façon puzzle, je ne me suis pas trompée dans l'itinéraire, j'ai  repris ma voiture en main, et j'ai bien pensé à ne pas répondre à la petite voix qui sortait du distributeur à la station essence ! J'ai aussi redécouvert le système Isofix, la lecture des panneaux routiers et les rond-points ! J'ai survécu au sachet de vomito de Gabriel qui me le tend avec un grand sourire en me disant "bon maman, maintenant que j'ai vomi, je peux prendre le goûter ?", et aux 19° et à la pluie qu'on trouve quasi à chaque fois lorsqu'on traverse l'Auvergne ! Après plus de 600 km, me voilà en Gironde, et ça se voit ! Grand soleil, 25° et une circulation plus dense. Je retrouve ma rue, ma maison, mes voisins. Ca fait tout drôle ! Mais pas le temps d'être nostalgique, il faut vider la voiture et commencer à ranger les affaires. Les garçons, encore au rythme djiboutien, ont la flemme ! Ca va donc être pour ma pomme en grande partie. Mais grande joie de retrouver les amis le soir, belles et émouvantes retrouvailles ! Ponctuées par l'incontournable "mais t'es pas bronzée, je le suis plus que toi !". Alors avant d'y avoir droit pendant tout l'été, je vais mettre les choses au clair de suite : cela fait 3 mois que nous sommes en saison chaude à Djibouti, et que les températures ont grimpé pour atteindre environ 50° en ce moment ! Vous comprendrez donc facilement que depuis 3 mois, nous ne jouons plus au pain grillé ! Fini de nous exposer ! J'espère que tout le monde a bien compris maintenant ! Lol !

Mes affaires arrivent !
Le lendemain, je m'attaque aux 2 cartons de courrier. Y'en a de partout ! Presque 2 ans à ouvrir, trier, classer, scanner,..... et ne pas se tromper dans les tas à recycler ! Dans la foulée, livraison des caisses du garde-meuble. 3 gars pour 2 caisses 1/2 contre 8 à Djibouti pour 50 cartons ! Je peux vous dire que ça les a  bien fait rire ! A peine 2h30 plus tard, mon salon est rempli de cartons, meubles,.... Bon ben à moi de travailler maintenant ! Et comme je ne peux pas ranger grand chose puisque mes armoires seront montées plus tard, à la fin des travaux, je refais mes tours de cartons dans le salon, façon bunker ! Il faut déblayer pour la caisse maritime qui arrivera dans quelques jours ! J'en connais qui vont avoir du boulot pour les prochains mois ! Car en plus de ranger, il va falloir faire un tri, mais alors de chez tri ! Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir vécu en Afrique avec moins de choses qui fait qu'on relativise, mais depuis que je suis rentrée, j'ai l'impression d'étouffer avec toutes ces affaires autour de moi ! Mais en attendant ce nettoyage de printemps, la mission est de retrouver au moins une casserole, car au bout de 3 jours de repas froids version pique-nique salade-chips-saucisson et jambon, ça va bien ! Je rêve juste d'un bon plat de pâtes ! Ouverture des cartons à la chaîne jusqu'à trouver le St Graal ! Qui bien sûr est tout en dessous de la pile au fond de la pièce, sinon c'est pas drôle ! Et là, tu prends ton temps pour déguster tes pâtes comme s'il s'agissait d'un repas de chef étoilé, quand tu es interrompu par ce bon vieux démarchage téléphonique (qui ne m'avait pas, mais alors pas du tout manqué) et ces formules mielleuses façon  "ah, Madame ....., je suis ravie de vous avoir en ligne !", comme si nous étions de vieilles connaissances !

Après le passage des déménageurs ! Y'a plus qu'à !
Entre 2 ouvertures de cartons, il faut aussi penser à tout ce qui est paperasse ! Et là, plus forcément besoin de se déplacer comme à Djibouti, mais à la place, on doit se réhabituer aux manips téléphoniques avec "tapez 1, tapez *, tapez #", pour ne même pas arriver à coup sûr à avoir un correspondant ! Isa VS l'administration française ! Et comme notre situation d'ex expatriés (pas facile à dire) est un peu particulière, je n'ai pas fini de tout expliquer 15 fois !

Opération "grand déballage", jour 1
Il faut aussi que je pense à utiliser l'eau chaude pour faire la vaisselle, tellement habituée à juste ouvrir le robinet et prendre l'eau à la température telle qu'elle arrive ! Idem pour la douche, moi ça va, mais pour ce qui est des enfants, ils n'arrivent pas encore à la régler !

Jour 2



Jour 3
Un peu assez de ne faire que des cartons depuis plusieurs jours, donc petite sortie au fast-food pour faire plaisir aux enfants, sous une pluie battante. "Maman, c'est quoi un parapluie ? Comment ça s'ouvre ?". Ben je peux vous dire que vous trouvez vite comment faire ! Et là, au restau, des bornes de partout pour passer sa commande et la payer. Vive la lecture des instructions ! T'as pas intérêt à avoir trop faim !

Ah ben obligée là !
Premières petites courses, je trouve que le supermarché est grand, la disposition des rayons a changé, il faudrait presque un GPS ! Les yeux écarquillés comme devant le sapin au matin de Noël, en voyant tout ce choix ! Passage éclair au rayon frais et carrément zappé celui des surgelés, nous avons eu trop froid ! Il faudra penser aux vestes la prochaine fois ! Mais que de tentationS, avec un grand S ! Et à la sortie, on trouve presque que les courses ne sont pas chères en comparaison de Djibouti ! Mais je pense que cet optimisme ne vas pas durer longtemps !

Jour 4

Après 5 jours d'efforts
Et en effet, me voilà plongée dans les méandres de l'administration et des tracas de la vie quotidienne, moi qui voyait ça de loin il y a encore peu. Ca faisait d'ailleurs un drôle d'effet, on se sentait concerné par ce qui se passait en France, tout en étant quand même un peu détaché. Entre 2 lessives chez les copines (et quelques papotages pour raccrocher les wagons de 2 ans) en attendant la livraison de mon lave-linge, j'essaye de comprendre les nouveaux rythmes scolaires et je m'attaque au marché de l'emploi. De nombreux mois bien occupés en perspective !

17 juillet 2014

Une page se tourne


 Mardi 8 Juillet


Jour J. Réveil prévu à 6h, j'ai encore les cheveux hirsutes quand les garçons sont déjà prêts et habillés ! Excités comme des puces à me demander toutes les 10 secondes quand est-ce qu'on part ! Ca va être une longue journée, je le sens! Ils sont déjà en train de creuser des tranchées dans l'appart à force de faire des allers-retours dans le couloir en attendant que ce soit l'heure. Une chance que les gens du dessous partent aussi, sans quoi ils nous auraient maudit de les réveiller à 6h à peine ! Les bagages sont bouclés, les garçons prêts, la douche prise, reste le premier défi de la journée, le test du jean. J'ai attendu la dernière minute pour le mettre, d'abord pour gagner du temps sur la transpiration, et ensuite par peur de ne plus rentrer dedans. Mauvais plan quand on y réfléchit, j'aurais dû faire un essayage avant, car si je n'arrive pas à le mettre, je n'ai pas d'autre pantalon en secours ! Mais ouf, je rentre sans soucis, c'est juste qu'il faut se tortiller un peu à cause de la peau moite ! Mais ça, j'ai l'habitude maintenant ! 18 mois d'expérience (ah ben voilà ma reconversion toute trouvée, contorsionniste dans un cirque ! Vous n'imaginez même pas la gymnastique de s'habiller ou se déshabiller sur une peau gorgée de transpiration, et pour peu que les vêtements soient un peu serrés ou d'une matière synthétique, c'est l'horreur ! Faut se tortiller et sautiller pour mettre bermudas et pantalons, presque casser son bras pour attraper le t-shirt resté coincé au niveau des omoplates,...) ! Nous voilà prêts, les bagages sont dans la voiture, direction le Top Gun. Les rotations ont pris du retard, ça nous laisse le temps de dire au revoir. Véro est venue, ça me fait super plaisir. Les garçons sont toujours aussi excités, ils n'en peuvent plus d'attendre le bus, et quand il est là, c'est des "allez maman, bouges !". Ca y est, nous y sommes, un page de presque 2 ans est en train de se tourner ! Un dernier coucou, et c'est parti ! Le bus nous amène à l'aéroport sans avoir à sortir à l'extérieur, nous traversons le tarmac avant de rejoindre l'entrée. Un gentil jeune soldat m'aide avec les bagages pour les mettre sur les tapis roulants. On fait les formalités, et direction la salle d'embarquement, non sans être passée au préalable par les toilettes de l'aéroport. Version à la turque pour moi, les autres sont tous occupés. Bon ben tant pis, le plus gênant est de s'y tenir la tête penchée par ce que c'est bas de plafond et que je ne suis pas petite !



Nous sommes parqués dans la salle, pas de place pour tout le monde. Nous sommes de partout, assis comme on peut jusque sur les marches, ou debout. Au moment de l'embarquement, les familles avec enfants sont prioritaires, cool ! Une navette nous attend en bas des escaliers, juste pour faire les 300 m qui nous séparent de l'avion. Le grand luxe ! Ca y est, il est là devant nous, ce grand avion siglé "république française" ! Ca le fait, on se fait l'effet d'entrer dans Air Force One (enfin... avec beaucoup d'imagination quand même) ! La VAM est complète, je crois plus de 240 passagers et quelques animaux, dont un perroquet (je m'attendais à l'entendre nous régaler de quelques phrases genre "Monsieur X.... est un imbécile" dont personne n'aurait su d'où ça sortait, mais il a été très sage, très bien élevé). Le vol s'est très bien passé, un dessin animé, le repas (et la télé au dessus de ma tête qui a bien bougé mais ne m'est pas tombée dessus) et un film, et près de 7 heures plus tard, la descente vers Paris. Et la douche froide à l'annonce des 18° de la capitale ! Quand tu as quitté un pays où il fait actuellement 50°, c'est comme passer du four au congélateur ! Mais bon, avec la clim de l'avion, on se serait cru à un défilé automne-hiver. Nous avions tous ressortis pour l'occasion nos pulls, sweats, gilets polaires et anoraks ! Nous arrivons Terminal 1, à part nous personne d'autre. Génial, nous pouvons utiliser les escalators sans être bousculés par les Parisiens pressés. Avec nos tenues hivernales et notre cool attitude version "ambiance à l'africaine", je pense que tout le monde a deviné d'où nous revenions ! Récupération des bagages, attente pendant un bon moment. Il faut prendre le shuttle pour rejoindre le terminal 2 et la gare. J'en ai déjà plein le dos des bagages, je prends un chariot et je suis Jean-Louis qui s'y rend aussi. Et heureusement, sans quoi je me serais trompée 2 fois ! Les chariots ne passent pas de partout, c'est un peu la galère avec les bagages, car j'en ai quand même pour quasi 45kg au total ! Mais ouf, on arrive à la gare, nous allons nous poser avant de partir, j'achète les billets de train et quelques sandwiches ("z'avez pas de chawarima Madame ?"). Retour à la civilisation, on retrouve les transports en commun, la foule, les payements par CB (et au cas où vous vous poseriez la question, oui, je connaissais encore le code). Y'a pas qu'à Djibouti qu'il faut payer sans cesse, je viens d'arriver, et déjà plus de 200€ de dépensés en quelques minutes !

Attente à la gare
Un dernier effort avec les bagages pour les descendre sur le quai, les monter dans le train et les ranger dans les porte-bagages (toujours pas d'homme galant à l'horizon) et c'est parti pour 2 heures de voyage ponctués de temps à autre (et comme l'année dernière) de "comme c'est vert", "oh des vaches", "oh des champs", "oh des arbres",.... ! Et de Geoffrey demandant combien de planètes nous avions traversées. C'est pas totalement faux, tant la différence est importante ! Il va falloir se réhabituer à pas mal de choses, et ça commence dès les toilettes où je reste le savon dans les paumes de main comme une idiote, à ne pas trouver où faire couler l'eau ! Je cherchais une pédale là où une simple cellule sous le robinet suffisait ! Bon, ça c'est fait ! Cellule qui capte le mouvement sous le robinet, donnée enregistrée ! Arrivée sans problème, les parents de Raf viennent nous chercher et nous rentrons en voiture sous la pluie et quelques volutes de brouillard. Une petite douche avant d'aller dormir, oh, on peut choisir et régler la température de l'eau, c'est magique ! Ca a été une longue journée, alors bonne nuit tout le monde !

Vu le temps.....

.....mieux vaut rester sous la couette !
Pas de grasse matinée le lendemain, je suis encore à l'heure djiboutienne. Je ne sens plus mon dos, ni mes épaules à force de porter nos  bagages et j'ai les mains qui me font mal comme en hiver quand elles sont gercées. Je suis contente de voir que tout est vert, et de respirer de l'air autre que chaud, mais nous ne sommes pas gâtés, pluie, brouillard au loin et seulement 12° à mon lever vers 7h30. Le calendrier indique le 9 juillet pourtant, mais c'est un temps de Toussaint que je vois par la fenêtre. Moi qui voulait revoir un peu de pluie et un ciel gris, et avoir des températures plus clémentes, je n'en demandais pas tant quand même ! Imaginez l'amplitude des températures, à peine 24 heures avant nous quittions les 50° de Djibouti pour les à peine 18° du Beaujolais ! Vous comprenez maintenant pourquoi on nomme ça "choc thermique" ! Ca n'a jamais aussi bien porté son nom ! Et encore, ça c'est à l'extérieur, mais même à l'intérieur, on en vient à crier de surprise au contact de la lunette froide des toilettes avec nos fesses ! Donc première mission du jour, refaire les bagages en mettant les tenues légères au fond du sac et les plus chaudes au-dessus. Car ça ne semble pas en voie d'amélioration avant un bon moment. Bon, ben on va garder les jeans et pulls du voyage sur nous alors ! Rester dubitative devant son placard à ne pas savoir comment s'habiller, c'est pas encore pour aujourd'hui !  Mais à côté de ça, on redécouvre les bons fromages français achetés à la ferme (eh oui, il existe d'autres sortes que Kiri, Vache qui rit et Edam) et on peut acheter et manger de bons yaourts sans trop se ruiner (car au prix où sont vendues certaines marques à Djibouti, c'est comme dans la pub, vaut mieux mettre le yaourt sur le visage comme une crème de grande marque plutôt que de le manger) ! Et surtout, on fait une cure de vitamines sous une autre forme que des sirops et des gélules, avec des  fruits et légumes du jardin qui ont du goût ! Seconde mission, aller faire le tri dans mes affaires, stockées chez belle-maman depuis 2 ans. Ah oui, quand même ?! Y'a tout ça ? Bon ben on va amener le plus urgent de suite, et surtout, essayer de dénicher quelques vêtements un peu plus chauds. Debout pendant au moins 5 minutes face à cette pile de cartons et autres sacs, à ne pas savoir par quel bout commencer. Ca promet pour le retour du garde-meuble et de la caisse maritime ! Au final, une fois qu'on a commencé, c'est un peu comme si c'était Noël, on découvre et redécouvre des tas de choses. Et après 1 bonne heure dehors à faire tout ça, une boisson chaude s'impose. Oubliés les sodas sortis du frigo, on passe en mode the-café-chocolat chaud. On redécouvre aussi que le linge peut mettre 3 jours à sécher quand il est suspendu dehors, que puisqu'on ne transpire plus on fait pipi toutes les 30 minutes à la place, et que la baignoire et le gel douche peuvent être froids !  Et on est obligé d'expliquer aux enfants ce que c'est que des couvertures, et qu'on dort en-dessous, et pas au-dessus ! Vous pensiez qu'une fois de retour il n'y aurait plus rien à écrire ? Eh non, vous voyez, le "choc culturel", ça marche aussi dans ce sens là ! La bonne nouvelle, c'est qu'on est dorloté par la famille et les amis au retour. C'est bon ça !

On profite du moindre rayon, mais brr, qu'elle est froide !

Mais rentrer, ça signifie aussi le début du marathon paperasse. Heureusement que beaucoup de choses peuvent se faire par internet, et qu'on n'est pas obligé de se déplacer systématiquement. Et on débute avec les changements d'adresse, pour éviter que les parents ne continuent de devoir faire le facteur pour nous. A de rare exception près ("votre mot de passe est erroné. Au bout de 3 essais incorrects, votre espace client sera bloqué."), ça fonctionne plutôt bien. Reste à savoir quel sera le temps de réactivité ! A suivre !

Sur la route du retour, une pensée pour Marie !

10 juillet 2014

Compte à rebours


 Mardi 24 Juin


Jour J pour Marie et Amélie, le retour en France c'est aujourd'hui. Je vais pouvoir leur dire au revoir ce matin. Le parking en face du Top Gun est rempli de monde, partants, familles et amis. Un camion pour les bagages, un bus pour les voyageurs. Une fois qu'ils sont là, tout se passe en à peine quelques minutes, ça ne traîne pas, les encadrants boostent le tout. Tout est minuté, ça change du traditionnel 1/4h djiboutien de retard dont nos avions l'habitude ! Il faut se dire au revoir à toute vitesse, d'un côté c'est presque mieux, comme on  dit, il vaut mieux tirer d'un coup sec sur le sparadrap que d'y passer trop de temps en tirant doucement. Car c'est dur de voir partir les filles ! Comme disait Véro, c'est comme pour le Nord, on pleure 2 fois, 1 fois quand on arrive, et la seconde quand on part ! Ca y est, le bus est parti, bon voyage les filles ! Petit coup au moral, amplifié par quelques tristes nouvelles  en provenance de France. Le retour aurait pu se faire le coeur léger, ce ne sera pas le cas ! Dommage !

Grande pensée pour ma maman le 23, et gâteau aux 3 chocolats pour l'anniversaire de Gab 2 jours plus tard (alors merci pour les compliments, mais je n'ai pas fait le gâteau, c'est juste chercher les ennuis que de vouloir faire un gâteau au chocolat quand il fait 50° dehors !). Nous voici le 27, c'est la fête de l'indépendance de Djibouti, qui est suivie dans la foulée du début du Ramadan. Les illuminations sont de sorties en ville, les drapeaux ornent les bâtiments, la peinture est à peine sèche. A présent, les 3/4 de nos chaînes de TV sont des programmes locaux. Il y a beaucoup de chants, mais aussi une espèce de Comédie Club où un homme et une femme font des sketches au micro, des séries Bollywood surjouées et mal doublées (dans lesquelles le méchant est une vraie caricature), des pubs aux effets spéciaux... très spéciaux (ou comment incruster dans la pub un âne virtuel, genre ça se voit pas qu'il est fait par ordi),... Intéressant de voir ce qui se fait ailleurs !

Bon, c'est pas tout ça de traîner devant la télé, il y a encore des choses à faire avant le départ. Journée je paye les dernières factures (yessss, fini de se déplacer, je vais retrouver ce bon système des prélèvements automatiques), et je rends la carte consulaire (ne pas oublier de le faire, car le consulat fournit un papier de radiation qui est apparemment demandé en France au niveau de Pôle Emploi). Et pour finir la journée, dernier petit restau éthiopien pour fêter l'arrivée du remplaçant de Jean-Louis. Tradition oblige, chaque nouvel arrivant se voit coacher pendant 1 semaine par celui qu'il remplace, et qui l'aide dans ses démarches, son aménagement, lui montre les magasins, lui fait connaître les restaus,.... et lui donne quelques petits trucs pour survivre ici (les "arnaques" les plus courantes, les étiquettes des prix qui ne correspondent pas toujours au produit en face d'elles, les "promos" qui le sont car la date de péremption approche à grand pas,...). Et c'est vrai qu'il en arrive des nouveaux, ça vient de partout. L'occasion d'un mini spectacle quand ça défile sous tes fenêtres ! Pas déplaisant, mais trop jeune, comme on dit chez moi, tu pinces le nez, y'a du lait qui sort ! Ca promet de belles séances de drague à la piscine du Kemp ! Lol !


Dernière petite raclette au Héron (mon ventre s'en souviendra), et on enchaîne par un dîner à la Corne de Gazelle pour le départ en vacances de Patricia et Phil. On n'arrête plus de se dire au revoir ! 

A J-4, nettoyage de l'appartement actuel, dernières courses (re-yesssss) au Cash et à Casino (où on se croirait à Noël, guirlandes dans tout le magasin, jusque sur les congélateurs du rayon des surgelés, on se croirait à Noël, mais c'est pour fêter le Ramadan) et convocation pour le départ. Ca se précise !

J-3, début du nettoyage de l'ancien appartement. Le peintre a terminé toutes les peintures, a changé les moustiquaires et les robinets (en partie). Je suis aidée de Nima, la tâche est rude, l'appartement a beau être fermé depuis notre départ, le sable et la poussière s'incrustent de partout. Et le peintre, contrairement à ses dires ("oui, oui Madame, c'est propre !") nous a laissé de quoi nous occuper. Des bouteilles d'eau vides qui traînent par endroit, des morceaux de moustiquaires, de cartons, de feuilles, par terre, ma serpillère trempée et sale sur une chaise en bois, et des traces de peinture avec de belles empreintes de semelle (dignes de faire des moulages pour les experts) sur le sol. Sinon, au niveau des moustiquaires, c'est bien, et la peinture n'est pas trop mal (si on ferme les yeux sur les débordements des encadrements de portes, des gouttes sur les étagères des placards, et des retouches sur des endroits pas forcément très propres). Bref, le cauchemar de n'importe quelle ménagère ! Mais pas le choix, y'a plus qu'à ! Pendant que Nima s'occupe de la terrasse et passe la serpillière à la mode djiboutienne avec les pieds (ça c'est cadeau pour Marie), je réussis à faire 3 pièces. Je peux vous dire que nous sommes trempées, et je ne compte plus le nombre de seaux d'eau, de chiffons, et de produits utilisés. Et comme certains lavabos ont des fuites, on resalit ce qu'on a déjà nettoyé ! Pff ! Quand c'est pas la voiture, c'est l'appart ! Et à propos de voiture, qui a travaillé au portail et n'a pas manqué de me solliciter au vol pour laver ma voiture ? Je ne vous donne même pas la réponse tant c'est facile ! Et bonus, je lui ai servi de taxi pour faire les 400 m qui séparent les 2 postes de garde ! Allez, c'est la dernière fois, je suis bonne joueuse et le fais avec le sourire ! Sacré Ali !


J-2. Je me réveille pleine de courbatures et un fichu mal de dos ! Et je me retrouve à prendre mon petit déjeuner avec un invité surprise qui m'a laissé la bouche ouverte mais incapable de laisser un son franchir mes lèvres et la tartine en suspend dans l'air ! Un petit lézard vert et orange sur le mur juste en face de moi ! Gloups ! Ca tombe mal, je ne suis, mais alors pas du tout, copine avec tout ce qui est batraciens, reptiles, sauriens,... Par chance, il a encore plus peur de moi que moi de lui. Un bruit, un mouvement, et il se sauve. J'ai laissé la fenêtre ouverte, en espérant qu'il trouve la sortie, mais la dernière fois que je l'ai vu, il s'est planqué sous le frigo ! J'ai prévenu Raf au cas où il sente une odeur nauséabonde d'ici quelques jours ! Des fois qu'il serait coincé dessous ! J'en ai revu un le soir, bien sage sur le mur du couloir de l'immeuble. Etait-ce le même venu me narguer ? Mystère ! Dernier petit détour par la bibliothèque pour rendre les livres, et par l'antenne médicale pour récupérer nos dossiers. L'après-midi, re-ménage dans l'ancien appart pour en finir enfin avec ça. Encore que, c'est beaucoup dire, j'avais astiqué les meubles en bois la veille, inutile de vous dire que 24h après, j'aurais pu recommencer ! Un cercle infernal ! 2h30 plus tard, quelques litres de  transpiration en plus (j'ai fini par garder ma serviette éponge sur moi) et quelques pelles de poussière en moins, je referme la porte. Certaine que Nima devra repasser passer un coup de partout avant que Raf ne le rende, on peut presque dire que nous avons nettoyé 2 jours pour rien ! Désespérant ! Enfin, plus pour moi, mais ça ne m'empêche pas de penser à celles qui restent !

J-1. En mode préparation des bagages. Le plus long sera sans doute que les enfants rassemblent leurs affaires, étant donné qu'ils se sont étalés et éparpillés ! Les sacs seront bien bourrés, je me réjouis d'avance à l'arrivée à Paris et dans le train ! Mais avant ça, on jongle entre les sacs et un petit détour pour un dernier jus de fruits en compagnie de Karine, histoire de se dire au revoir. Et avec une dernière visite dans notre ex-appart avec un vrai (?) plombier pour faire réparer nos fuites. Dernière après-midi à la piscine de la base, j'ai laissé les loulous bien se défouler comme il faudra être assis un moment demain. Je termine les bagages, ouf, mais les sacs sont remplis, en espérant que je ne doive pas les ouvrir, sans quoi ça va nous exploser à la tête une fois les cadenas enlevés (et sans certitude d'arriver à tout ranger à nouveau correctement pour les refermer). Je réalise, sans réaliser vraiment ! J'ai l'impression de partir simplement pour les vacances ! C'est peut être mieux comme ça, ce serait peut être plus facile demain au moment de se quitter ! Quoi que ?!