28 mars 2014

Avant que la chaleur ne nous cloue devant nos climatiseurs !


 Mardi 11 Mars


L'album rétrospective de 2 ans de vie à Djibouti
Nous reprenons notre train-train quotidien depuis le départ des parents de Raf. Nous avons quelques nouvelles dans la soirée, le voyage s'est  passé sans problème, ils sont bien rentrés, mais le temps n'est pas aussi clément qu'ici, bien entendu ! Pour eux aussi, c'est à nouveau la plongée au coeur du quotidien, il faut penser à vider les valises (et le sable ramené de Djibouti sans le vouloir), laver, ranger, et en ce qui concerne beau-papa, se remettre à fond dans les travaux de l'ancienne chambre de Raf.

Djibouti ville
Ses quartiers typiques et incontournables

Réserve animalière Décan


Ici aussi, on reprend une vie bien moins palpitante que ces 2 dernières semaines, c'est à nouveau ménage, courses, lessives,..... Follement passionnant donc ! Heureusement qu'il y a le petit déj du club du mercredi matin avec les miss, et le scrap de l'après-midi.
Dittilou
Mon album avance petit à petit, il faudra le finir avant début juin et le départ de notre caisse maritime. En attendant, nous avons déjà une jolie collection de cartons qui s'accumule, et que Raf me monte dans le salon façon bunker ! C'est le leitmotiv de ces dernières années en ce qui me concerne, vous connaissiez "la valise en carton", moi c'est "ma vie dans les cartons". C'est une série qui commence à durer un peu trop longtemps à mon goût, il est temps de donner une Happy end à toutes ces saisons ! La bonne nouvelle, c'est que les cartons vont retourner d'où ils sont venus, la mutation sur Mérignac a été acceptée, nous rentrons chez nous ! Non sans avoir une pensée pour ceux qui ont été moins chanceux que nous ! Nima aussi reprend ses habitudes de trop épicer ses plats ! J'ai le dos tourné, et hop, la coquine en profite pour se jeter sur le poivre et les épices ! Ce qui devait être un bon plats de poisson et légumes finit en pain, beurre et saucisson (bon, on ne perd pas au change, un bon Bobosse ça n'a pas de prix !).  Et même après une seconde cuisson avec du yaourt, ça reste explosif !

et sa cascade
Jeudi après-midi, c'est vide-caisse maritime dans un quartier de la base. Même principe que le vide-grenier, les futurs partants mettent en vente ce dont ils veulent se défaire : habits, matériel de natation, livres, ..... Il y a un monde fou dès l'ouverture, c'est dur d'avancer, sans compter que tu t'arrêtes tous les 50 cm pour discuter avec des gens que tu connais (et au bout de presque 2 ans, tu en connais). Marie et sa famille tiennent un stand, je lui ai promis de venir faire un tour, je recherche des vêtements pour Geoffrey, histoire de refaire un petit stock pour notre retour en métropole. Et son fils aîné vend justement quelques affaires. Je repars avec 2 pantalons et 2 t-shirts. Je reste un petit moment, histoire d'attirer les clients, qui avec un tel slogan que "si tu veux pas te faire arnaquer, viens acheter chez les Roué !", sont déjà confortés dans l'idée que oui, s'il fallait acheter à un stand, c'est à celui-là ! Lol ! Ah les Roué, vous allez me manquer !

Le lendemain, c'est spectacle depuis notre balcon, les coureurs du semi-marathon de Djibouti sont à l'oeuvre. Nous avons la chance de les voir passer 2 fois. Au départ, même si ça s'étire un peu, ça reste pas mal groupé. Mais au second passage, la chaleur a fait des dégâts, le premier a une foulée ample et il faudra attendre un bout de temps pour voir le second arriver. Les écarts sont importants, les visages grimacent, les foulées sont parfois toutes petites. Certains ont revêtu une veste, ils vont si lentement qu'ils se sont enrhumés (ça vient de Raf, pas de moi ! Lol !). Blague à part, bravo aux participants, on se rend bien compte des efforts et de la souffrance qu'ils endurent. Dommage de n'avoir pas pu voir beau-papa sur cette épreuve, j'aurais été curieuse de voir son temps, car en plus, nous n'avons pas vu sa catégorie d'âge représentée.

Samedi soir, je suis sur mon balcon en train de m'occuper du linge, et là, on entend comme une explosion au loin. Le réflexe est là, je me baisse et me mets à couvert au fond du balcon. Nous apprendrons 3 jours plus tard par la presse locale qu'il s'agissait d'un tir de canon accidentel d'un bâtiment de guerre espagnol dans la rade de Djibouti ! Ahhh, c'était donc ça ? J'ai crû à une petite blagounette de l'Adj Farces et Attrapes (il se reconnaîtra ! Lol !). Plus sérieusement, pas de victime ni de dégât, la charge est tombée à l'eau ! Mais bon, la bouletta ! Allez, pour se faire pardonner, tournée de tapas pour tout le monde ?!

R.V. avec les filles de la salsa en ce lundi matin en ville. Nous allons acheter du tissu pour faire confectionner nos robes pour le spectacle de fin d'année (c'est drôle de parler de fin d'année quand on est mi-mars !). Bien que je ne sois pas encore sûre de le faire (je voudrais ne pas être ridicule, ni pour moi, ni pour le club, et en plus, je n'ai plus de partenaire, il s'est blessé), je me suis un peu laissée entraîner, en me disant que de toutes façons, une robe, c'est jamais perdu, au vu de tous les vêtements qu'on abîme ici ! Patricia a déjà fait faire sa robe, et elle en est très contente. Et comme je sais qu'elle n'a pas forcément de facilité pour s'habiller, je lui fais confiance et y vais les yeux fermés. Point de rencontre chez Mahad, où Patricia nous dévoile la robe. Et là je ne peux m'empêcher de dire "Euh, tu veux que je mette ça ?". Elle est très jolie, sans aucun doute, mais je me dis juste qu'il faudra que je fasse quelques modifications pour l'adapter à ma morphologie. Direction le marchand de tissus pour choisir notre coloris. Le tissu est en stretch, reste à opter pour la couleur. 15 teintes sont proposées, certaines sont très jolies, mais pour ma part, vu le tissu, je reste classique avec du noir. Il faut dire que j'ai  peur que le tissu soit un peu transparent et marque (ce qui fera l'objet de la discussion de la pause en terrasse, quels sous-vêtements mettre la-dessous. Et là je ne développe pas, parce que c'est vite parti en live, il y a des filles que je vais regarder d'un nouvel oeil à la salsa dorénavant ! Lol !). Le tissu rouge a eu beaucoup de succès, il y a aura aussi des robes prunes, turquoises et noires. Un ballet de couleurs. Puis direction l'échoppe du tailleur,euh, je devrais dire plutôt, la boîte à chaussures du tailleur. A gauche, 2 tables avec des machines à coudre. A droite un banc, et le tout donne directement sur la rue. Là, je me demande où on va bien pouvoir faire l'essayage. Mais tout comme chez un célèbre magasin de meubles Suédois dont c'est la spécialité, le local a optimisé l'espace au maximum. Partant du plafond, au-dessus du banc, il y a un long rideau qui, quand il faut, fait office de cabine d'essayage ! En file indienne partant du trottoir, nous nous faisons prendre les mesures, et là fausse joie, le ruban indique 48 pour le tour de taille. Incredible ! Ben oui, ce ne sont pas des cm ! Je me disais aussi ! Lol ! Et là je fais mes petits modifs, s'il te plaît monsieur le tailleur, moins décolleté, et plus long (ça tombe bien, les 2 plus grandes de la salsa, la seconde Isa et moi avons 50cm de tissu en plus que les autres). Verdict à la fin du mois quand nous irons les récupérer ! C'est ma première expérience tailleur, je suis curieuse de voir ce que ça va donner.

La saison fraîche a touché à sa fin, d'après Marie, notre Miss Météo, il fait aux environs de 34° l'après-midi, et nous oscillons entre 70 et 80% de taux d'humidité ! En mode transpiration, non, je ne suis pas au hammam du Kempinski, mais chez moi version  ménage (avec un loulou dans les pattes, sa maîtresse est en grève, oui, ici aussi !). Eh oui, il faut se rendre à l'évidence, même si on essaye de chasser cette idée de notre esprit, de retarder l'échéance au max, c'est inexorable, l'accalmie est terminée ! Je me disais aussi, à peine levée, on se remet à transpirer ! Va bientôt falloir sortir avec nos petites serviettes nonchalamment posées sur l'épaule. Mmmmm, ça fait envie ! Tout comme le fait de se traîner du lit au canapé et du canapé au lit, à être mou et transpirant comme un chamallow  au dessus d'un feu de camp de scouts, à être fatigué du matin au soir et du soir au matin, à ne plus avoir envie de s'habiller, se maquiller,.... Que du bonheur ! Et tout ça tout en continuant à faire ses cartons ! Mais l'avantage, c'est que la deuxième année, on est déjà passé par là, et on se met au rythme local ! En mode 2 de tension !


Mais avant de ne plus avoir le courage de sortir à cause de la chaleur, on profite des derniers jours de relative fraîcheur. Ce matin ce sera donc petit café au Shératon avec Nadine. Ou comment joindre l'utile à l'agréable en faisant les mises à jour des différentes tablettes et IPad avec le wifi de l'hôtel, tout en sirotant un bon cappuccino ! Le personnel s'anime autour de la piscine, le gala des troupes de marine a lieu ce soir, les nappes blanches sont mises, et les fauteuils sont habillés de housses blanches et de jolis noeuds bleus. Et de l'autre côté, mes copines peaufinent les derniers préparatifs, soins du visage, maquillage, coiffure,.....

V 8 Harrier de l'US Marines Corps
Dans l'après-midi, ce sont les portes ouvertes sur la base aérienne. Divers stands, du club d'aéromodélisme, aux pompiers, en passant par les commandos forces spéciales, l'escadron de chasse 3/11 Corse,... Ajouté à ça des avions de diverses nationalités en exposition (Mi8 et Cessna des forces aériennes djiboutiennes ; C130 Hercule et HH60 Pave Hawk de l'US Air Force ;  P3 Orion espagnol et allemand,......) ainsi que des démonstrations d'avions de transport (Transall et Puma) et des toujours très attendus avions de chasse (Mirage 2000).
C 160 Puma de l'Armée de l'Air Française

La démonstration transport a déjà commencé à notre arrivée, soit 15 minutes avant l'heure prévue. Nous ne verrons quasiment que l'atterrissage du Transall (et en prendrons plein les oreilles aussi). Le show des avions de chasse est toujours aussi impressionnant (et nos estomacs sont toujours aussi secoués et en route vers le haut du corps avec toutes ces vibrations), dommage de ne pas être assez rapide avec l'appareil photo.
C 160 Transall de l'Armée de l'Air Française
Puis c'est la visite plus approfondie des avions en stationnement, on peut monter dedans, j'ai bien aimé le gros transporteur américain avec ses toilettes (et leur rideau idem que chez le tailleur. Je te dis pas comme ça doit être difficile avec toutes ces vibrations de faire ce pour quoi tu y es !) et la moumoute façon "peluche" des sièges de la cabine de pilotage ! J'ai bien aimé aussi celui qui a les hélices à la verticale lorsqu'il est au sol. On se demande vraiment comment de tels gros engins peuvent voler !
Mirage 2000 D de l'Armée de l'Air Française
Et un petit tour du côté des pompiers qui ont toujours beaucoup de succès. Les camions des Américains sont rutilants, on peut faire une retouche maquillage sans problème sur la carrosserie ! Patricia se demande s'il y a un remake d'une scène du film Backdraft sur le toit (ceux qui ont vu le film comprendront de quoi je parle), j'y monte, tout est calme, R.A.S ! Et pour ceux qui voulaient savoir, les pompiers Américains sont.... moustachus ! Et j'en ai même vu un qui tenait plus du motard américain tel qu'on se l'imagine genre Hells Angels, que de l'Apollon des calendriers ! Point commun avec leurs hôtes djiboutiens, ils adorent jouer du klaxon et de la sirène ! "Mais oui Bill, il est beau ton camion de pompier !".  Bref, on se croirait dans une série télé à chaque fois qu'ils s'amusaient à enclencher tout ça ! C'est que ça fait du boucan, ça surprend la première fois ! Les pompiers djiboutiens sont très fiers de leur véhicule, j'ai pu m'installer au volant pour la petite photo souvenir, c'est impressionnant, très haut, mais super confortable !

Mi8 des Forces Aériennes Djiboutiennes

Atalante, Bréguet Atlantique 2 de la Marine Française
Je récupère 2 pins pour mes fils au stand animation, et c'est déjà terminé, les portes ouvertes..... vont fermer leurs portes ! Prochain R.V. le 21 Juin avec Michel Drucker et son émission télévisée en direct de Cazaux pour un meeting de l'Air, célébrant, entre autre, les 80 ans de l'Armée de l'Air, et les 100 ans de la Base aérienne 120 de Cazaux (ouverture au public le 22.06, pour ceux qui auront la chance d'y être). Encore une journée avec la tête dans les nuages en perspective ! De quoi susciter de futures vocations ? "Take my breath away" !

Et moi prenant la pause sur un camion de pompiers
de l'U.S. Navy

19 mars 2014

Encore quelques surprises pour cette dernière semaine de vacances


 Mercredi 5 Mars


Je ne résiste pas.... le Ghoubet et ses îles !
Pour occuper notre matinée et imprégner encore plus la belle-famille de la vie africaine, j'avais convenu avec Nima de les amener au marché de Riyad pour acheter fruits et légumes. 10h, nous voici prêts pour notre expédition. Au bout d'un temps d'attente qui n'a de loin plus rien à voir avec le 1/4h djiboutien habituellement de rigueur, nous devons nous rendre à l'évidence, la fatira, ça ne sera pas pour aujourd'hui ! Impossible d'avoir Nima au téléphone, ça sonne, ça sonne, "mais y'a jamais personne qui y répond", pour reprendre une phrase de la chanson préférée de Geoffrey en ce moment ! Hélas pour nous, Nima a totalement zappé le R.V., et si elle a bien pensé à venir (toc toc à 13h30) et à ramener les galettes pour le plat que nous avions prévu de faire, elle a occulté tout le reste ! Ce sera donc partie remise pour le lendemain.

Mais avant ça, petite visite d'une heure à l'escadron de chasse avec Raf. Nous découvrons son univers professionnel et quelques ateliers où on nous donne des explications sur ce que nous voyons. Intéressant d'être en mode coulisses. Puis notre petit tour sur le marché, une plongée au coeur du quartier africain. Je découvre que le marché est bien plus étendu que je ne pensais, au fond il y a les habits et chaussures, les tissus, la vaisselle,... Pour nous ce sera uniquement fruits et légumes. "Tu ne veux pas de viande ?" me demande Nima (avec ou sans supplément mouches ?) ! Euh.... comment lui dire sans la blesser ou faire ma bêcheuse que non, vraiment, ça ne va pas être possible ?! Nous avions croisé un petit camion frigorifique sur la route, et je lui ai gentiment expliqué qu'en France, même sur les marchés, la viande et le poisson devaient être dans des vitrines réfrigérées pour que les commerçants aient le droit de les vendre. Forcément, elle a fait des yeux ronds, c'est un autre monde pour elle ! Au fond du marché, Nima nous montre la "cantine" et va saluer une amie à elle qui s'occupe de faire les repas. Elles sont plusieurs femmes à s'en occuper, ça sent bon. Elles sont installées au fond, à même le sol, avec tout l'attirail de casseroles et de vaisselle dont elles ont besoin. La salle est remplie de bancs et de longues tables (taille lilliputienne), sur lesquelles les chats dégustent des os de côtes d'animaux qui devaient être des agneaux il y a encore peu. En sortant, Gabriel lance bien fort un "ouh la la maman, c'est sale là-dedans, faudrait vraiment faire le ménage !". Bon, ça c'est fait ! Gabriel, la discrétion et la diplomatie incarné ! Notre panier rempli, direction la maison, non sans avoir bien ri du chauffeur de bus arrêté à côté de nous à un feu, et qui mimait les belles moustaches de beau-papa ! Quel succès ! Carton plein pour Riry ! Nouveau cours de cuisine, Dominique regarde comment se prépare la fatira, que nous dégusterons ensuite. Et pour bien digérer, rien ne vaut la petite promenade de l'après-midi, qui permet à beau-papa de s'acheter sa baguette de pain. Fossé culturel ou barrière de la langue ? Toujours est-il que selon où il va l'acheter, l'employé présent ne veut pas le servir et lui envoie directement son chef ! Ils l'ont vu arriver de loin le beau-papa, avec son "mais je veux une baguette entière, pas avec les croûtons qui manquent", et quand il attend la monnaie en retour et que rien ne vient (il n'y a que des pièces de 5, 10, et 20 ici, pas de 1 et de 2. Donc certaines fois, le commerçant ne rend pas de monnaie).

L'intérieur d'une daboïta familiale côté lit
et côté cuisine
Vendredi et samedi, nous finissons le séjour des parents de Raf en beauté avec un nomado de 2 jours sur Dittilou. Plus entièrement une surprise puisque le guide avait, sans le vouloir, vendu la mèche la semaine précédente. Départ de chez Stéph, en 4x4 de l'agence comme la fois dernière. La route est longue, et à peine partis, premier arrêt dans un quartier de Balbala pour aller chercher du pain, dont le guide nous dit qu'il est le meilleur du coin et que ça vaut le détour (en se remémorant cette scène un peu plus tard, on se regardera tous avec des points d'interrogation dans les yeux, on ne voit pas de différence avec les autres) ! Second arrêt un peu plus tard, les hommes en bleu nous en voudraient-ils ?! Nous n'avons pas ralenti au panneau signalant un contrôle de police. Euh, c'est une rediffusion, non ?! On a déjà vécu ça la semaine dernière il me semble ?! Et hop, je demande 5000 pour la peine ! Bon, visiblement, on n'a pas à faire à un mauvais bougre,  il nous laisse vite repartir sans avoir rien touché ! La clémence du week-end ? Premier (vrai cette fois-ci) arrêt dans un village pour aller visiter la daboïta d'un couple tout juste marié. Elle est grande, et comme il est de coutume, séparée en 2 parties, les femmes d'un côté qui mettent le feu en chantant et frappant des mains, et de l'autre côté, les hommes, le jeune marié, les hommes de sa famille et ses amis. Là, pas d'ambiance, c'est hyper calme ! Quel contraste ! Les enfants du village se massent autour de nous, ils sont intrigués par le chien de Nadine. D'autres se ruent autour de notre 4x4 pour aller voir Gaby qui leur ferme carrément la fenêtre au nez ! Pas cool ! Toute cette foule lui aurait-elle fait peur ? Arrêt pour la pause déjeuner au Ghoubet dans le même restaurant que vendredi dernier. Longue pause pour permettre la baignade à ceux qui le désirent. Pour les autres, ce sera promenade sur la plage et recherches de coquillages. Le menu ne diffère guère de la fois précédente, mais c'est bon. Vous me direz, le dessert non plus n'est pas différent, mais qui peut résister au moelleux-fondant-coulant au chocolat de Nadine ?
Jeux avec les enfants du village
On remonte en voiture pour quelques kilomètres, puis second arrêt dans le village que nous avions visité lors de notre premier week-end à Dittilou. Et depuis notre passage, grande nouvelle, l'électricité est arrivée. Cela ne faisait que 15 jours que le village en était équipé, ce qui fait la fierté du chef. Visite de l'école et du petit stand d'artisanat qui regorge de jolis objets vendus par les femmes. On nous offre à nouveau le chaï et nous faisons un petit don pour l'association qui s'occupe des villages de la région. L'argent est confié aux femmes uniquement, nous explique le chef, car entre les mains des hommes, il finirait en achat de khat ! Ce sont donc ces dames qui tiennent les cordons de la bourse (Je vous resitue : il s'agit d'un village d'Afrique au fond de la campagne. A méditer !). Il y a de petites brebis partout, les naissances ont été nombreuses. Le chef nous montre également les enclos réalisés pour elles, sorte de puits de pierres où il n'y a qu'une ouverture, pour les protéger des prédateurs, mangoustes, dromadaires et singes particulièrement. Le village est très bien structuré, entretenu et propre. Tout y est agréable, accueil y compris. Tout comme dans l'autre village, les enfants nous tournent tous autour, jouent avec le chien ou avec nous. Ca les fait beaucoup rire de répéter comme des perroquets ce que nous leur disons, "tu vas bien ?", "comment tu t'appelles ?",.... Riry s'amuse de voir leurs yeux intrigués quand il touche ses moustaches et fait semblant d'en sortir quelque chose pour leur lancer dessus comme il jetterait un sort ! En voiture, dernière partie de notre trajet vers Dittilou, la plus éprouvante ! Même en sachant ce qui nous attend, c'est toujours aussi stressant (pour moi du moins). D'autant plus que nous calons plusieurs fois, c'est pas gagné ! Et le fait qu'à chaque fois que nous entamons ces 13 derniers kilomètres, les chauffeurs mettent de la musique et chantent, ne fait que renforcer mon idée que même eux ne sont pas rassurés et se donnent du courage ! On en vient même à scander des "allez Ali" dans les montées ! On s'attend à tout moment à voir Nadine descendre de la voiture qui nous précède et faire une partie du chemin à pied car elle a peur, et on ne peut pas lui en vouloir. Mais elle tient bon jusqu'au bout, même si une fois arrivée, on la retrouve pâle et complètement vidée !


Ceux que ne sont encore jamais venus sont enchantés par toute cette verdure et le calme qui règne. Il faut dire que depuis notre dernier passage il y a 2 mois, le paysage a changé, il y a beaucoup plus de vert. Même sur les chemins caillouteux on trouve des touffes d'herbe de temps à autre. Et je découvre que les acacias sont couverts de petites fleurs blanches (et qu'ils savent faire autre chose que nous piquer bras et pieds, et crever les roues de nos vélos).
Petite visite des toilettes

L'intérieur du toukoule des parents de Raf
Répartition dans les toukoules, on installe nos affaires et la lampe à pétrole devant pour se repérer. Comme c'est un week-end, le campement est plein (tout ce chemin parcouru pour que nos maris retrouvent les mêmes têtes qu'à leur bureau ! Lol !). On se promène un peu dans le camp et c'est l'heure du repas. Dès 21h, extinction des feux, il n'y a pas grand chose d'autre à faire et il faudra se lever tôt le lendemain pour la rando. Et là je passe une partie de la nuit à faire la chouette quand mes hommes dorment sur leurs deux oreilles ! Pff ! Pas juste ! Mais je finis quand même par m'endormir, réveillée au petit matin par le jour et les oiseaux. Et bientôt par le boucan que font les singes verts dans le campement et les arbres environnants, attirés par les touristes qui viennent les nourrir.
Les singes verts.... aux cacahuètes bleues !
Un vrai show, ils sont agiles et rapides. Petit déjeuner hypercalorique avec les galettes à l'huile et l'huile au nutella (que certains roteront toute la journée) avant d'entamer la rando. A peine sortis du village, ça commence à grimper. Et qui est à nouveau derrière à faire et à traîner son boulet ? Moi ! Heureusement que j'avais déjà décidé de ne pas faire la rando dans sa totalité, j'ai pas de jus dans les cannes ce matin. Sur le chemin, nous découvrons le figuier étrangleur qui, lorsqu'on gratte un peu l'écorce, "pleure" une sorte de lait qu'il faut laisser sécher sur la main et que l'on peut ensuite mâcher comme du chewing-um. Après 1 heure de montée, on arrive à la palmeraie et on se sépare, ceux qui continuent et ceux qui redescendent vers le camp. (moi faisant partie, vous l'aurez compris, du second groupe).
"Le figuier qui pleure du petit lait"
comme dit le guide
La petite pause que nous faisons dans ces jardins nous permet de voir le reste du groupe gagner la montagne en face, et nous nous faisons des signes et des coucous bien relayés par l'écho ! Ou comment faire fuir toute la faune des environs ! Déjà qu'il y a quelque chose comme 3 groupes qui font la rando vers la cascade ce matin, ça se bouscule sur les chemins ! En redescendant, nous avons une pensée pour les grimpeurs, le soleil est présent et cogne déjà pas mal. Pour nous une fois en bas, ce sera petite douche fraîche et Trivial Pursuit avec la tribu de Stéph, les filles contre les garçons. Je pense qu'après cette expérience, je ne suis pas prête à rejouer avec des ados dans un avenir proche ! Lol ! Toutes les questions sont nulles car elles datent du siècle dernier, ou comment prendre un siècle dans la tête en une seconde, sans rien avoir demandé ! Lol ! T'as beau leur expliquer que toi aussi tu as dû apprendre des choses qui dataient de bien avant ta naissance (même s'ils ont du mal à croire que tu sois né après l'âge d'or des dinosaures), rien n'y fait, il leur faudrait des questions de 2014, ou éventuellement de 2013. Pas antérieures ! Lol ! Comme ça part en sucette, on arrête là, de toutes façons les premiers randonneurs arrivent.
Loic en tête, rouge et trempé, le souffle court, mais bon premier de notre groupe. Raf et les parents qui suivent, aucune fatigue ne se lit sur leur visage, et pas une goutte de sueur ne tâche leur t-shirt ! Il faut dire que pour eux (les parents) qui ont fait l'ascension du Kilimanjaro il y a 2 ans, cette petite rando était une formalité ! Qui leur a bien plu tout de même. Le paysage avait changé aux dires de Raf, du fait de cette "abondance" de verdure par rapport à notre dernier séjour. Au final la rando ne fait que 4,4 km (moi j'avais l'impression d'avoir marché bien plus la dernière fois. Rhoo le coup au moral ! Lol !), et le groupe l'a réalisé en 3h30 environ, c'est dire si les participants ont bien
dropé ! Certaines personnes des autres groupes rentrent au camp en voiture (du coup mon moral remonte un peu, j'ai quand même fini à pieds la dernière fois !). Douche et repas mérités (et Riry qui revit en voyant que, ce midi, il y aura du pain avec le déjeuner !). Pas le temps de commencer à digérer, il faut tout ranger et descendre nos affaires pour repartir au plus vite, une longue route nous attend. En plus des sacs de l'aller, Riry repart avec une petite bosse sur le crâne, eh oui, c'est bas le toit d'un toukoule ! Lol !


Le repas est tassé dans nos estomacs, vite fait, bien fait, avec ces 13 km de montagnes rocheuses russes. Geoffrey est assis devant, entre le chauffeur et le guide, aux premières loges, et les bras levés dans les descentes, comme dans un manège (pendant que moi je transpire, je me cramponne et je prie). Sur le chemin, beaucoup de dromadaires et de chèvres. Nous profitons bien à fond des paysages que nous ne reverront normalement plus jusqu'à notre départ. Et de l'ambiance grouillante et bruyante de Oueah, petit village que nous traversons à la sortie d'une belle montée sur la route de l'Ethiopie, où tout le monde roule lentement et se fait assaillir par tous les marchands du coin (ce qui nous avait valu la prune de la semaine précédente). Vu de l'extérieur, le poste de gendarmerie a l'air grand comme une boîte à chaussures, et je m'imaginais très bien le fonctionnaire muté là, "Oh non, je suis muté à Oueah", paniqué comme le personnage de Kad Mérad dans Bienvenue chez les ch'tis, en apprenant sa mutation à Bergues ! Les adieux se font dans la cour de chez Steph, les familles vont commencer à rentrer à partir du lendemain.

Vue du campement sous la verdure et les fleurs
En ce qui concerne nos invités, il reste encore le lundi pour profiter un peu. Ce sera donc "shopping" avec Dominique qui fait l'acquisition des derniers petits cadeaux (qu'elle cache bien vite sans que Riry s'en aperçoive). Pas envie de cuisiner et d'avoir de la vaisselle, c'est donc repas pizza au Top Gun pour la dernière soirée. Classique, mais efficace !

Et c'est reparti avec la doudoune !
Lundi. Ca y est, le jour du départ est déjà arrivé. Ces quelques jours ont passé à la vitesse de l'éclair. Mais nous en avons bien profité, les parents de Raf ont l'air ravi et repartent de beaux souvenirs en tête. Ils remettent pantalon et doudoune et repartent avec autant de bagages qu'à l'aller, alors qu'ils pensaient en avoir moins, une fois débarrassés de tout ce qui était pour nous ! Fatal error ! Lol ! Au retour de l'aéroport, la maison est bien calme, ça va nous manquer les gens qui parlent avec Riry partout où il va, ses aventures avec la monnaie locale et les prix, le petit coup d'air dans le matelas gonflable tous les jours, son angoisse (bon, d'accord, j'éxagère un peu) du "aujourd'hui y aura-t-il du pain ou pas ?",....! Je l'imagine bien une fois rentré, ne plus se séparer de son badge chaque fois qu'il sort, négocier le prix de sa baguette et tutoyer tout le monde ! Lol ! C'est l'effet Djibouti ! Et encore, eux n'étaient là qu'à peine plus de 2 semaines. Imaginez nous, au bout de 2 ans ! Alors si vous me trouvez un peu changée en rentrant, étrange, tête en l'air ou un peu fofolle (plus que d'habitude je veux dire), pas de panique ! Il faut attendre que les effets s'estompent, retour à la normale prévu. Quand ? Ca c'est l'avenir qui le dira, mais je serai bientôt de retour !

13 mars 2014

Les Séniors explorent de nouvelles facettes de notre vie djiboutienne

 Samedi 1er Mars



Nouveau plat réalisé par Nima ce matin, nous allons goûter à la soupe djiboutienne. En fait, ce sont 2 plats, d'un côté une soupe avec morceaux de boeuf et légumes (poireaux, pommes de terre, carottes, oignons), et de l'autre, du riz aromatisé à la cannelle (si si) avec du boeuf. C'est bon, la cannelle et le riz mélangés en guise de plat salé ça surprend un peu au début, mais on s'y fait vite.

L'après-midi, c'est la séance massage au Kemp pour Dominique. Je l'accompagne jusque dans le salon d'attente pour lui tenir compagnie. Les chaussures sont échangées contre les chaussons blancs et moelleux de l'hôtel, 3 fois trop grands pour ma belle-maman qui doit jouer Berthe aux grands pieds quand elle rêve d'incarner Cendrillon ! Deux masseurs arrivent, et là je lis un peu de panique dans les yeux du monsieur qui attendait avec nous (son premier massage je suppose) quand il m'entend parler anglais avec les employés (non pas parce que mon accent est déplorable, mais parce qu' aucun des deux ne parle français). Les masseuses que j'ai vu sont toutes asiatiques, et le seul homme masseur est indien. Donc peu de chance d'entendre la langue de Molière dans les cabines. C'est justement ce dernier qui va s'occuper de Dominique, je le préviens qu'elle ne parle qu'un peu anglais. Et je la laisse partir entre ses mains.
Du coup j'ai 1 heure devant moi, j'en profite pour répondre enfin à ma petite maman, qui doit se demander pourquoi elle ne reçoit pas de nouvelles. Au bout d'1 heure, je me rends dans la salle de relaxation, j'ai bien briefé Domi sur le fait d'accepter le thé qui est proposé à la fin du massage. Le  masseur  arrive avec les chaussures, mais pas la propriétaire, qui est sous la douche. La voilà enfin, toute détendue et souriante. Pendant qu'elle déguste son thé au jasmin bien allongée dans le grand fauteuil confortable, elle me raconte son expérience. Au bout d'1 heure de massage, elle connaît une bonne partie de la vie de son masseur, son âge, d'où il vient, où il va partir en vacances,.... et le tout en anglais (je ne savais pas que j'avais la leçon d'anglais comprise dans le package). A force de lui poser des questions, il a dû croire qu'elle voulait le draguer, qu'il avait à faire à une couguar ! Lol ! Elle me raconte les sous-vêtements en papier qu'il faut mettre, le bandeau poitrine qui glisse et le slip qu'elle n'arrive pas à mettre car elle a les 2 pieds dans la même jambe (ben oui, ça veut faire sa coquette et ne pas mettre ses lunettes, alors voilà ce qui arrive) ! Et le masseur qui attendait qu'elle sonne la clochette pour lui signifier qu'elle était prête, et ne voyant rien venir, est allé toquer à la porte "are you ready ?". Il a dû avoir peur qu'elle fasse un malaise ! Lol ! Huilée des pieds à la tête (ce qui explique la douche, elle ne voulait pas sortir comme ça), elle est si détendue qu'elle a peur de s'endormir et lutte car elle veut profiter de tout bien à fond. Ce qu'elle fait ! Et au sortir du Kemp, c'est un bain de boue pour mon pied gauche auquel j'ai droit moi, où comment s'en sortir quand on est garé trop près de la bordure de fleurs qui viennent juste d'être arrosées ! Ben on peut pas ! Je vais me consoler en me disant que certaines payent pour des bains de boue, moi j'ai eu une séance gratuite avec de la boue plus fraîche tu ne peux pas !

Zen attitude !
Et pour bien accentuer les contrastes, on passe du Kemp au dîner chez Youssouf. Absolument incontournable !
"Faut manger tout ça ?!"
J'ai bien aimé les yeux ronds de Riry et Domi devant la grandeur des poissons qu'ils avaient à manger ! Eux qui souvent le soir se contentent d'un fruit et d'un yaourt (me donnant l'impression que mon budget alimentation est moindre à 6 qu'à 4 ! Ils sont trop forts !). Pendant que nous (les habitués), attaquons avec les doigts, ils utilisent le 50/50, 50% fourchette, 50% doigts ! Ils se régalent, et c'est bien là l'essentiel. Et après la crêpe du dessert, visite de la cuisine et découverte des secrets de fabrication (toujours après le repas, jamais avant. C'est la récompense) ! Puis un détour chez le glacier, il fallait bien une boule de glace citron à belle-maman pour digérer le poissons yéménite, qu'elle a totalement fini (rhoo, l'excuse !! Lol !). Nouvelle découverte culinaire ce soir. Testé et approuvé !
L'immanquable visite de la cuisine !
Cuisson du poisson dans le four
Dimanche, atelier petits gâteaux avec Caro et ses garçons. Ce sera vraisemblablement le dernier, il commence à faire trop chaud pour allumer le four. Autant on se réjouit de les faire, autant on est content quand ils sont finis ! On s'active pour faire les 3 sortes choisies, nos hommes vont nous rejoindre pour le café qui ira avec la dégustation (tiens, comme par hasard !).


PALETS AUX RAISINS

Préparation : 15 mn/ Cuisson : 10 mn

150g de beurre/ 150g de sucre/ 2 sachets de sucre vanillé/ 3 œufs/ 225g de farine/ ½ paquet de levure/  125g de raisins secs/ 1 cuillère à soupe de rhum

Travailler le beurre en mousse. Ajouter sucre, sucre vanillé et œufs.
Incorporer par petites quantités le ménage farine et levure. Travailler. Ajouter rhum et raisins.
Former de petits tas espacés sur la plaque de cuisson recouverte de papier sulfurisé.
Cuisson four moyen 10 min.



SCHWOWEBREDLE (petits gâteaux Souabes)

Préparation : 15 mn/ Repos : 1h/ Cuisson : 10 mn

500g de farine/ 250g de sucre/ 250g de beurre/ 150g d’écorce d’orange confite/ 250g d’amandes en poudre/ ¼ de zeste de citron/ 2-3 jaunes d’œufs/ 5g de cannelle en poudre

Préparer un puits avec votre farine.
Malaxer le beurre, le sucre, la cannelle, l’écorce d’orange confite hachée, la poudre d’amandes, le zeste de citron et les 2 jaunes d’œufs. Mélanger bien le tout et ajouter à la farine en pétrissant bien pour obtenir une pâte homogène (ajouter le troisième jaune si en cours de pétrissage vous remarquez que la pâte est trop sèche).
Laisser reposer au frais.
Etaler là et découper avec de petites formes. Poser les gâteaux sur une plaque garnie de papier sulfurisé. Dorer à l’œuf et enfourner  (th 6 ou 180°).



PALETS BRETONS

Préparation : 20 mn/ Repos : 30 mn/ Cuisson : 15 mn

250g de farine/ 1 sachet de levure chimique/ 150g de sucre/ 2 sachets de sucre vanillé/ 2 jaunes d’œufs + 1 pour dorer/ 100g de beurre demi-sel/ 4 cuillères à soupe de crème fraîche/ 2 cuillères à soupe de rhum/ 125g d’amandes hachées

Tamiser farine et levure.
Faire une fontaine et rajouter le sucre, le sucre vanillé, les jaunes, le beurre ramolli, la crème et le rhum.
Pétrir jusqu’à obtenir une pâte homogène. Rajouter les amandes.
Laisser reposer la pâte au frigo.
Découper des cercles à l’aide d’un emporte-pièce rond. Badigeonner les palets avec le jaune d’œuf.
Faire cuire 15 à 20 mn four moyen.


Journée "on ne se quitte plus", on mange ensemble pour le déjeuner, puis ce sera plage, et soirée pizza-Wii. Et speed-dating pour Riry qui s'est trouvé un nouveau bon copain (le second, le premier étant son indétrônable bob Skoda- voir ci-dessous-) en la personne de Bruno, féru comme lui de vélo, rando, trail, course à pieds,... ! Lol !

En mode bronzette !
Le lendemain, matinée "shopping" pour Dominique, qui fait la connaissance de la chaîne de prêt à porter "le Boiteux" (et qui comme moi la première fois a crû que c'était le surnom du gars qui tenait la boutique !) et de mon vendeur de vanneries. Et l'après-midi, visite de la ville avec Patricia, Phil et une partie de la famille de Stéphane. Tour traditionnel, immersion dans le quartier africain des Caisses, et défilé des vendeurs ambulants, les bus et les voitures qui klaxonnent à tout va et qui bouchent la circulation, la poussière qui vole partout, les couleurs des habits des femmes, les détritus qui "décorent" les rues, tout y est !
On finit comme toujours par le traditionnel jus de fruits frais de chez Mahad et par la visite d'Ali (le "roi du business" comme il aime à se qualifier), notre vendeur ambulant préféré et sa valise de souvenirs ! Domi se laisse tenter par un joli porte-clé qu'elle veut offrir à sa soeur (Riry qui pouffe parce qu'il se dit que ces longues boucles d'oreilles ne vont pas du tout aller à sa belle-soeur qui est petite ! Nouvelle Riryserie, et tout le monde qui rit de sa méprise !). Le soir, on teste le restaurant Ougoul, pour manger de la langouste, spécialité de la maison. L'établissement fait aussi hôtel, le restaurant est en haut, on passe par les escaliers dans les étages pour y accéder. Ca me donne plus l'impression d'un immeuble avec des appartements que d'un hôtel. Petite pensée à mes anciens employeurs en entrant dans la réception et en voyant la jeune femme de l'accueil bien enfoncée dans son siège à envoyer des SMS ! Lol ! Hormis les enfants, tout le monde est partant pour les langoustes. Mais comme on ne peut jamais faire les choses simplement, on va corser l'affaire genre "on voudrait du poulet-frites, mais à la place du poulet vous me mettez du boeuf, et à la place des frites des petits pois !" (le genre de truc qui m'énervait bien quand je travaillais en réception, genre le client te demande du lait chaud, et quand tu lui apportes, il te dit mais qu'il voulait du chocolat chaud !). Au final, le choix se résume à langoustes grillées ou façon Thermidor (ou "Terminator" aux dires des hommes, on voit les références culturelles ! Lol !). Tout le monde se régale, forcément, faudrait être le pire des blasés pour ne pas se régaler avec de la langouste tout de même !



Pour ce qui est de la journée du lendemain, ce sera sortie en bateau à la découverte de l'île de Musha, mais côté plage des palétuviers cette fois. Comme toujours, nous sommes tout un groupe et nous donnons R.V à la pêcherie avec tout notre matériel de plage, de plongée, et de pique-nique. Comme nous sommes en avance, ça laisse le temps aux parents de Raf de faire un petit tour et de s'imprégner de l'ambiance particulière de ce lieu. Entre les pêcheurs qui rentrent au port avec la pêche du jour, les tractations pour la vendre, le terrain où les poissons sont découpés,... et de l'autre côté, tous les bâteaux dans un plus ou moins bon état qui sont à quai dans une eau du port aussi "décorée" que certaines rues de la ville ! Et toujours la surprise au moment de découvrir quel bateau nous allons avoir ! Nous en avons un  rapide, étant donné le nombre de personnes qui participent à l'excursion. C'est une embarcation que nous n'avions encore jamais eu. Ca tabasse déjà un peu à l'aller, personne n'a crû bon d'indiquer à nos invités quelles places il ne fallait pas prendre ! Lol ! Du coup, les voilà trempés à peine partis, les pauvres ! Déjà prêts pour la baignade !
Nous accostons sur la plage de l'île qui sert de photo de fond à mon blog. Et c'est exactement ça ! Le sable fin et blanc, la mer turquoise, quelques arbres sur la plage et la mangrove au fond, une vraie carte postale ! Ca fait très Robinson Crusoë (mais qui aurait fait un détour chez Décathlon avant pour s'équiper d'une tente, de chaises pliables, de grandes glacières,....). Il y a beaucoup de vagues, la PMT ne donne rien, il faudra se "contenter" (si je puis dire) d'une baignade tradi. Mais que demander de plus ? Les couleurs de l'océan sont juste à tomber, transparentes, turquoises, vertes, bleues, par moment on dirait même du vert fluo tellement la couleur semble irréelle ! C'est juste paradisiaque ! Etrangement, les filles ne rechignent pas à rincer la vaisselle dans un tel décor (moi y compris) ! Après repas, baignade, sieste, une petite promenade à pied dans la mangrove (à marée basse) pour digérer le sublime gâteau au chocolat super fondant de Nadine (oui oui, même ici si on veut on peut manger du gâteau au chocolat).
Une "oasis" de fraîcheur nous attend. Au début, on a un peu peur en s'engageant là-dedans, c'est ombragé, un peu mystérieux aussi. On marche dans l'eau en faisant attention de ne pas écraser les bernard l'hermite qui pullulent à cet endroit. Ceux-ci, contrairement à ceux que j'avais déjà vu sur d'autres plages, ont une carapace en forme de cône, et sont bien plus gros. La balade est tranquille, il y a bien quelques bruits de temps en temps, mais rien d'effrayant en pleine journée (la nuit, ça doit être tout autre). C'est assez étrange de se promener la-dedans, ça fait très jungle amazonienne je trouve comme atmosphère (pas au niveau de la végétation et de la faune bien sûr), on s'attendrait presque à voir surgir un crocodile ou un serpent ! C'est une forêt mi-terrestre mi-marine.
Les racines des diverses espèces de palétuviers sont entrelacées et offrent source de nourriture, lieu d'habitat et de reproduction. A Musha, on trouve 2 sortes de palétuviers, l'Avicennia marina, dont les racines semblent flotter, et le Rhizophora mucronata, aux racines aériennes. C'est étonnant de voir comment ces arbres rusent pour arriver à survivre, ils sont juste posés sur la terre pour les uns, ou ont les racines qui ressortent du sol pour arriver à respirer pour les autres. On arrive sur un endroit plus dégagé,  paradis des oiseaux. Il y a là un magnifique pélican, et 2 oiseaux bleus (des ibis peut être?). On ne va pas plus loin, à cet endroit c'est comme de la glaise, et même sans bouger, on s'enfonce.
Retour par le même chemin, sur la plage. De toutes façon, il faut déjà songer à rentrer, cette escale paradisiaque touche à sa fin ! Mais elle restera dans l'esprit de tous, comme un des endroits les plus beaux de Djibouti ! A préserver absolument !


09 mars 2014

Les Séniors vont de découvertes en découvertes


 Jeudi 27 Février


Mes derniers scraps en date
Les puces
Les vedettes
Matinée marathon courses, c'est que j'ai à peine le temps de remplir le frigo et de faire le ménage avec le planning concocté pour nos invités. Nima revient nous montrer comment cuisiner les tibs, mais sans les crêpes, qu'elle a totalement oublié. "Nima est folle", comme elle dit elle-même (va jeter un coup d'oeil du côté de l'aéroport, il paraît qu'il y a là une collection de cerveaux oubliés !). Ce sera donc tibs avec du pain à la place de la crêpe. On s'adapte. Il y a aussi un petit temps d'adaptation à la langue, trop drôle de voir Riry se tourner vers Dominique pour lui demander ce que Nima lui avait dit ! Et pourtant elle parle français ! Lol ! Atelier scrap pendule pour moi l'après-midi, j'honore la commande faîte par mon amie Anne d'en avoir une sur le thème de la mer, des îles,... Alors Anne, elle m'a donné du mal, je n'étais pas forcément très inspirée. Mais Wonder Véro a volé à mon secours, et au final, ça donne quelque chose de sympa, j'espère que tu aimeras. RV en Gironde pour venir la découvrir et la récupérer ! Lol !

Sur le chemin du volcan Ardoukoba
Le lendemain, journée d'excursion avec Yayo et une foule de copains. Départ de chez Stéph avec les 4x4 de l'agence pour découvrir les merveilles de la nature. Sur le chemin, on s'arrête acheter des cacahuètes à des enfants d'un village, et là, amende pour stationnement gênant. Aïe, la journée commence mal. Arrêt forcée d'au moins 20 minutes pour essayer de parlementer, le jeune agent de police n'a rien voulu savoir, on voyait bien à sa tête qu'il avait envie de faire du zèle pour gagner ses galons ! Il s'amuse à faire traîner la chose, et se promène dehors avec un téléphone fixe (téléphone portable djiboutien ?!). Yayo était un peu dégoûté, on le comprend, mais sa bonne humeur est vite revenue ! Un peu plus loin, les singes sont effectivement au R.V., ils se précipitent vers les cornets de papiers d'écoliers qu'ils doivent sûrement bien connaître, il en sort de partout ! Plusieurs arrêts sont prévus avant d'arriver à destination, nous allons observer les failles que la terre ouvre à certains endroits. On se rend compte à quel point elle est vivante et travaille, c'est juste grandiose ! Le coin est connu pour être un terrain de jeu rêvé pour les géologues. On peut parfois facilement passer la main dans la faille, si ce n'est qu'on la ressort bien vite en raison de la forte chaleur qui se dégage. Ce sont des volutes de vapeur qui s'échappent. Et là, on surveille comme le lait sur le feu le chien de Nadine, on ne veut pas qu'il finisse en hot-dog ! On s'arrête aussi admirer des larges cercles de pierres qui représentent en fait des mosquées, et Yayo nous explique la façon d'enterrer les gens et quelques principes de la religion musulmane. Nous quittons la belle route goudronnée pour quelques kilomètres de piste jusqu'au bas du volcan Ardoukoba, sur lequel nous allons grimper. La montée n'est pas trop difficile, une fois en haut, on peut faire le tour. Par contre, il y a là un vent à décorner les boeufs (et à déshabiller les touristes, certains se sont presque retrouvés avec les t-shirts sur la tête). Juste incroyable!
Sur le volcan
Il serait impossible de faire une pause casse croûte là-haut, sans quoi ton sandwich jambon-beurre-gruyère se transformerait bien vite en sandwich... au pain ! Notre second guide, Ali, prend souvent Dominique par la main, "viens maman je vais te montrer ça, ça et ça" ! Trop marrant (ici, on ne connaît pas le terme de belle-maman, c'est une seconde maman). C'est le mouvement des plaques qui a provoqué l'appartition du volcan en novembre 1978, dont le nom signifie "en pente" en langue afar. Sa durée de vie n'aura été au final que de quelques semaines. Partout dans le paysage, de la lave solidifiée, et par endroits, des petits gouffres et tunnels où on peut déambuler.
Devant l'entrée du tunnel de lave
On va aussi voir un pont de lave dont on attend qu'il s'écroule d'ici peu de temps, car il est fragile. On reprend la voiture et les 7 virages vers le Ghoubet. Mais avant d'y arriver, petit arrêt au canyon de Dimbya, et tractations marchandes entre les fils de Nadine et les petits vendeurs locaux. Les garçons sont les rois de la négociation, concept maîtrisé de bout en bout, ils sont bons pour les écoles de commerce !
Vue sur le Ghoubet
Nous arrivons en face du Ghoubet, nous allons faire la pause déjeuner sur la plage dans un petit restau juste en face. De son vrai nom Ghoubet al-Kharâb (qui veut dire le gouffre des démons), il est né de l'éffondrement de l'écorce terrestre et situé tout au fond du golfe de Tadjourah. Le Ghoubet et les 2 îles du diable qui l'accompagnent forment un ensemble souvent photographié, principalement pour cette différence de couleurs entre les teintes sombres de la lave et le bleu de l'eau. Nous mangeons dans de petites cabanes en dur, ouvertes sur les côtés pour avoir cette vue magnifique. Tout comme au sommet du volcan, il fait ici un vent incroyable. Raf et moi qui sommes face à la mer (et donc au vent) devons faire de gros efforts pour que la fourchette trouve la bouche et ne soit pas déviée de sa trajectoire, et Riry et Domi qui l'ont dans le dos, doivent manger en couvrant leur assiette sans quoi les feuilles de salade s'envolent et se retrouvent plaquées sur nos visages ! C'est fun comme expérience ! Je comprends pourquoi les astronautes doivent s'entraîner, c'est comme manger un apesanteur ! On reprend la route, direction les sources d'eau chaude.


Au fond d'un cirque, on trouve une mare alimentée par une source d'eau chaude. Par moments, on voit des fumées au dessus de l'eau, et pour cause, par endroit elle est à 90° ! Tout au fond du cirque, l'eau est bien plus tempérée, et il y a des petits poissons qui enlèvent les peaux mortes des mains et des pieds ! Comme dans certaines instituts de beauté. Ici, c'est gratuit, et amusant, aux dires de Dominique qui a essayé !
Sur le chemin du lac
Et nous arrivons enfin au but de notre excursion du jour, le lac Assal. Et là, une grande pensée pour Benj qui nous a demandé de mitrailler pour lui, car il n'a pas eu la chance de le voir durant son séjour.
La banquise de sel
Quelques petites données pour votre culture, avant de vous faire part de notre ressenti. Le lac Assal (20km de long pour 10 de large), est le troisième lac salé du monde après la Mer Morte et le lac de Tibériade. Ici, nous sommes à - 157m au-dessous du niveau de la mer, ce qui en fait le point le plus bas du continent africain (et le troisième plus bas au monde). Il est bordé par une croûte de sel épaisse et blanche que l'on nomme banquise. C'est un réservoir de saumure, aujourd'hui alimenté en eau de mer par un tunnel naturel. Cet approvisionnement en eau de mer compense la très forte évaporation due à la chaleur (nous sommes dans l'un des coins les plus chauds de la planète). On estime que chaque année, il se crée environ 6 nouveaux millions de tonnes de sel. Tel quel, il ne doit être consommé qu'en très petite quantité car il n'est pas assez iodé et doit être traité, ce qui coûte assez cher. Les plus chanceux pourra apercevoir une caravane de sel, composée d'un gardien et d'un ou plusieurs dromadaires, chargés d'acheminer le sel pour le vendre. Le paysage est tout simplement hallucinant.
Les couleurs du lac
Un paysage impressionnant !
Les couleurs du lac oscillent entre bleu foncé, vert, turquoise, qui tranchent avec le blanc aveuglant de la banquise de sel. Tout est brillant, et lorsqu'on marche dessus, ça craque comme dans la neige. Raf prélève une pépite dans l'eau, pour la goûter. Le moins que l'on puisse dire c'est que le cuisinier est amoureux ! L'eau du lac a une concentration en sel de 333g/l ! Nous emportons un tout petit souvenir, et quelques sachets de sel achetés aux vendeurs ambulants. Ce paysage est tout simplement magique, magnifique, hallucinant, sublime, les qualificatifs ne manquent pas ! C'est une excursion à faire absolument !