27 février 2013

Visite des Jardins d'Ambouli

Dimanche 24 Février

Dans l'oued

Cet après-midi, sortie avec mon club pour aller dénicher un peu de verdure au milieu de tout ce sable. R.V. devant un restaurant, nous partirons avec nos voitures personnelles en file indienne. Comme dans tout groupe, il y a des retardataires qui nous obligent à cuire sur place tels des poulets à la broche (la peau commence à griller sous la couche de crème solaire), car oui, il fait très chaud en ce début d'après-midi, nous avons bien choisi notre jour. On se serre les uns contre les autres (comme s'il ne faisait pas encore assez chaud) pour partager le peu d'ombre qu'il y a. Patricia, la responsable des visites, est obligée de leur téléphoner à deux reprises. Comme disait Séverine (la responsable des animations enfants), avant même leur arrivée, ils ont déjà un tas d'amis !! C'est une gentille petite famille qui arrive, et à qui il faut trouver des places dans les voitures, car elle a une berline, ce qui, vous le verrez par la suite, est IMPOSSIBLE pour l'excursion que nous allons faire ! Le départ est donné, jolie file de voitures avec les warnings pour ne pas se perdre de vue (nous sommes une trentaine de personnes, presque 10 véhicules). Nous allons dans le quartier d'Ambouli, à environ 4km au sud  du centre ville de Djibouti. Nous quittons la route goudronnée pour un passage de sable, de trous et de cailloux (et la on remercie l'inventeur des 4X4), ça secoue dans tous les sens, j'essaye de rouler lentement pour ne pas donner le mal de mer à mes équipiers (Patrick, Geneviève et Sylvie) ni des ecchymoses (qui les empêcheraient de s'asseoir sans coussins pendant plusieurs jours). Nous nous garons comme nous pouvons pour débuter notre visite dans l'oued d'Ambouli. Patrick n°2 (également un responsable des visites au sein du club) nous fait les commentaires, accompagné de Rédoine (un habitant du quartier qui travaille aussi dans les jardins). Nous marchons dans l'oued, nous sommes vraiment dans le lit du fleuve (Oued est un mot arabe qui veut dire fleuve, vallée, petite note culturelle). Tout est aride, peu de végétation, toujours du sable, des cailloux et de la poussière. Et des détritus en tous genre, une vraie décharge à ciel ouvert. En face de nous, une digue de pierres, censée protéger la population lorsque l'oued de gonfle d'eau à la suite d'averses. Patrick nous explique qu'en 2004, les eaux sont montées à 7m de hauteur à cet endroit, et que les digues, pas assez hautes, n'ont pu sauver la vie de plusieurs milliers de personnes. Les eaux charrient terre et sable, et toutes les saletés accumulées (chaussures, piles, bouteilles plastiques, sachets,....), ce qui explique en partie pourquoi certains arbres sont ornés de poches plastiques (non décrochées depuis). Et au milieu, des gens y vivent, les femmes lavent leur linge, les enfants jouent, les biquettes mangent ce qu'elles trouvent (le peu de végétation et surtout des sachets), les vendeurs passent avec leurs ânes. Rédoine et Patrick nous montrent des puits, tout au long de l'oued, car le fleuve passe en dessous et ne remonte à la surface qu'après de grosses pluies.  C'est leur présence qui a créé cet espace vert que sont les jardins d'Ambouli, sorte de zone maraîchère divisée en petits jardins où l'on trouve fruits, légumes et fleurs. C'est la communauté Yéménite qui a apporté son savoir-faire agricole au début des années 1900, les Djiboutiens ne savent pas travailler la terre. Les jardins que nous allons voir sont encore exploités et vendent leur production, mais de manière confidentielle, ils ne font pas le poids face à l'Ethiopie voisine qui  vend à Djibouti ses fruits et légumes.


Nous quittons donc l'oued par un côté et poussons la petite porte d'un de ces jardins, et là, presque un autre monde, où domine le vert. Jamais on ne pourrait imaginer un tel changement de paysage, juste derrière une porte. Des palmiers, des plantes, des arbres, certains fruitiers, des fleurs, des légumes, c'est presque le jardin d'Eden. Nous sommes sous le charme. Le jardin a été divisé en parcelles, nous apprécions les senteurs et l'ombre. Rédoine nous autorise à prélever par ci par là pour goûter, sentir. Peu de légumes et de fruits sont encore à maturité, ça ne nous empêche pas d'apprécier. Quel bonheur de voir tomates, tomates cerises, persil plat et frisé (et magnifique en plus), salades (qui sont belles par rapport à ce que je vois d'habitude, abîmées et brûlées), radis blancs,.... et plus exotique comme gombos et grenades. On nous explique le système d'irrigation, qui part du puit dans l'oued et qui, par un système de canaux souterrains, arrive dans une grande fontaine dans le jardin et s'écoule pour arroser toutes les parcelles. D'habitude, cette opération est réalisée le matin afin de conserver le plus d'eau possible, ensuite il fait trop chaud et l'eau s'évapore trop vite. Exceptionnellement pour nous, la manip est faite maintenant, afin de nous expliquer le système et nous montrer ce que ça donne. C'est très sommaire comme méthode, mais efficace au vu du résultat.

 Chacun de nous a un petit brin d'herbe que nous triturons dans tous les sens pour en extraire la senteur (nous voilà tous avec notre petite touffe d'herbe sous le nez, à la humer comme des  drogués tellement la chlorophylle nous manque), ou que nous mâchouillons (certaines dames du groupe l'ayant regretté par la suite face à des plantes amères, ou piquantes, mais pour le bonheur zygomatique des autres. Eh oui, il faut bien que certains se dévouent, c'est comme ça qu'on fait de grandes découvertes). Nous profitons à fond de cette jolie escapade, et moi je pense à Dominique dans ces jolis jardins, je prends des tas de photos, et j'admire les bougainvilliers rouges, oranges et blancs (ont dirait de gros flocons de neige, clin d'oeil à la métropole sous son manteau blanc). Quelques minutes magiques. Nous avons la possibilité d'acheter fruits et légumes, ce que beaucoup d'entre nous font, l'argent revenant directement aux maraîchers, sans intermédiaire. A la suite de ça, nous avons visité l'endroit (car je ne peux pas utiliser le mot de magasin) où la ville, les hôtels,... achètent leur plantes et leurs graines pour agrémenter leurs parcs et jardins. Il y a plusieurs sortes de palmiers j'ai bien aimé celui de Californie, auquel il pousse des "poils" (très fun), des arbustes, des plantes décoratives d'appartement,... Il est également possible d'en acheter sur place, les prix sont attractifs. Il est juste dommage de ne pas pouvoir les ramener en France par la suite. Encore une fois, grande pensée pour Dominique qui n'aurait pas su où regarder, courant d'une plante à une autre !  

Bougainvillier blanc, très rare
Nous reprenons les voitures, et c'est le Paris-Dakar, chemin plus qu'étroit, il est déconseillé de laisser dépasser les bras des fenêtres sous peine de se voir fouetter par les épineux tellement nous sommes près, poussière telle que tu ne vois pas à 1 mètre devant toi, toujours sable, cailloux et trous partout, et des gens qui traversent la piste n'importe quand en surgissant d'un buisson. Ils n'ont jamais dû voir passer tant de véhicules à la fois, ils nous regardent étonnés, et nous disent bonjour (ça va faire la une des conteurs le soir autour du feu, version Kirikou). Deuxième étape, Patrick nous amène dans une petite ferme pour découvrir les vaches de Djibouti. Alors je ne suis pas une spécialiste du monde agricole (ayant un jour confondu une vache et un cheval, pour ma défense, de loin et à l'allure d'une voiture sur autoroute) et encore moins des vaches, mais celles que je vois me sont étrangement familières. Je m'attendais à voir des vaches avec de grandes cornes recourbées, brunes et maigrichonnes (comme je voyais habituellement), et je trouve de belles vaches bien en chair, très propres et le plus beau de tout, blanches à tâches noires. Ca ne vous rapelle rien ? Mais oui, nos belles vaches normandes.  C'est bien le dernier endroit où je pensais en trouver (tu vois Soso, on peut être native de Normandie et arriver jusqu'ici. Le "Made in Normandie" est une valeure sûre).
Marguerite et la Noiraude prennent la pose

Certaines sont un peu mal à l'aise de voir tout ce monde qui perturbe leur petite vie tranquille, d'autres n'hésitent pas à monter sur les mangeoires pour poser et se faire prendre en photo (c'est que la Normande est coquette, oui madame). Il y a aussi des veaux, et tout se petit monde fait notre bonheur, nous pouvons entrer dans l'enclos, au milieu du troupeau. Les enfants apprécient et distribuent les caresses sur les museaux. Nous remercions les fermiers, et repartons pour la suite de notre excursion.


Le four

Avant dernier arrêt pour assister à la fabrication de casseroles en alu. Une petite cabane au milieu de rien (comme d'habitude), quelques hommes autour (2-3 qui travaillent et les autres qui regardent, comme dans certaines blagues), et pas mal d'enfants qui viennent observer les curiosités que nous représentons. Notre venue n'est pas passée inaperçue et rameute la foule. Ca doit être un événement, autant de voitures garées au même endroit et tous ces petits blancs (ou homards pour certains) "costumés" (car en shorts, baskets, avec sacs à dos et gourdes, lunettes de soleil et casquettes. Mais quel est le nom de cette secte étrange et bizarre ?). Le four est enterré, et actionné par une étrange manivelle composée d'objet de récup. Lorsqu'il est à la bonne température, les ouvriers y jettent de vieux objets en alu (rien ne se perd, tout est récupéré) pour les faire fondre. Ensuite il faut enlever les déchets qui sont en surface. Après quoi, le liquide en fusion est mis dans les moules pour former casseroles et couvercles. Un dernier ouvrier s'occupe de limer et gommer les imperfections, et voilà c'est prêt ! Et tout ça bien sûr sans gants, lunettes de protection, salopettes et chaussures de sécurité, mais le plus simplement du monde, comme leurs ancêtres avant eux. Quelques personnes du groupe en ont profité pour faire des achats et s'offrir le Made in Djibouti !

Casserole Made in Djibouti



En guise de conclusion à notre visite, nous nous rendons dans le jardin de la résidence secondaire de Monsieur Al-Gamil (des supermarchés du même nom) qui nous a prêté sa terrasse pour une dernière surprise, un petit goûter fait de café éthiopien, chaï, samosas et acras (préparés par Rédoine). Patrick souhaite faire une photo de groupe pour mettre sur le blog du club. Et qui ne sera pas dessus ? Moi ! Non pas parce que j'ai honte de ma coupe de cheveux (encore que mes 2 nattes minuscules et asymétriques sous ma casquette depuis 4 heures, vous imaginez), mais parce que comme d'habitude, la migraine est venue gâcher ma fin de journée et j'ai préféré m'isoler avec mon estomac en vrac et mes nausées. Petit arrêt naturel qui a duré plus longtemps que prévu pour cause d'enfermement dans les toilettes (je comprends les clés à l'extérieur) et de secours qui ont tardé à venir (au fait, merci jeune homme). Un grand moment de solitude pendant 5 minutes, mes pensées vont vers Fred (je comprends ce que tu as vécu maintenant). Le jardin est sympa, au bout il y a une petite fermette avec des biquettes, mais je ne peux pas en profiter, l'odeur me soulève le coeur déjà bien malmené par les nausées (et là Ben va se souvenir d'un épisode identique avec un âne cette fois dans un certain écomusée alsacien, pas vrai Ben ?). Je rejoins les autres sur la terrasse, tout le monde se régale, je fais l'impasse.  Courte accalmie, je descends les escaliers en 4ème vitesse, j'ai juste le temps d'arriver en bas. Je peux vous dire que les jardiniers ne vont rien comprendre quand, dans quelques mois, il y aura à cet endroit les plus belles fleurs du jardin (rien ne vaut l'engrais naturel). Nous admirons depuis la terrasse, le soleil qui se couche, il est l'heure de rentrer. Dernier arrêt sur le chemin de la maison pour récupérer les légumes achetés plus tôt dans l'après-midi, et dernière distribution d'engrais dans un coin entre 2 cailloux et une palissade. Arrivée à la maison, douche obligatoire (nous sommes tous recouverts d'une sorte de couche collante de sable et de poussière, on dirait un masque. Mes baskets ont oublié leur blancheur originale et mes chaussettes, roses au départ, hésitent entre gris et marron. Quant à la voiture, il faut souffler dessus pour la retrouver, on dirait une antiquité égyptienne recouverte par les sables depuis des millénaires. C'est le chouff qui va être content, là ça vaut le coup qu'elle soit lavée.), puis je me traîne jusqu'à mon lit, il me faut opacité, fraîcheur et calme. Même plus la force de faire le repas, je délègue. Alors pour ceux qui s'inquiéteraient pour moi, tout est rentré dans l'ordre après un peu de sommeil et une journée au frais à la maison, merci ! Une bien belle escapade de quelques heures !

Grenadier

22 février 2013

J'expérimente la cuisine Yéménite


Jeudi 21 Février


Dimanche 17 : plusieurs courses (eh oui, encore) à faire ce matin. Petit coucou de mon "Valentin" local sur le chemin de l'école et direction la base. Premier arrêt à la poste pour effectuer un retrait. Tiens, étrange, pas de file d'attente, pourtant d'après le grand mathématicien Dany Boon, "aller à la poste = faire la queue" ! L'équation est simple ! Oui mais il manque une donnée : nous sommes dimanche ! Et comme la poste est fermée en France le dimanche, ici aussi. En y réfléchissant bien, c'était logique ! Bon pas grave, j'avais quand même 2-3 choses à faire sur la base, je ne suis pas venue pour rien. En sortant, je décide de passer chez Momo, je voudrais voir ce qu'il a comme vêtements confortables pour la maison. J'ai dans l'idée de me procurer des boubous, pour rester chez moi ce sera parfait. Cette fois-ci, ce sera une petite robe de plage colorée et quelques autres articles. Avec un des vendeurs je parle français, avec l'autre, c'est en anglais. Il m'a d'ailleurs prise pour une anglaise ! Je sais bien que j'ai le teint pâle, mais vous m'imaginez devant mon Five o'clock tea et mes scones servis dans de la vaisselle à l'effigie de la Reine Elisabeth ?! Remarquez, on m'a déjà aussi pris pour une Allemande, en me disant que j'avais le profil germanique type (mais oui, c'est ça, je suis une Gretchen avec des nattes coiffées en escargots sur les oreilles, un costume folklorique Bavarois et deux  bocks de bière à la main !).  Clin d’œil à Ben pour la Gretchen !  Je remarque aussi des polos en nid d'abeille avec un joueur de polo brodé dessus, ainsi que le drapeau de Djibouti au dos et un numéro sur le côté. J'avais déjà vu certains papas dans le bus en porter, je trouvais ça pas mal ! Après infos, ce sont des polos Ralph Loren, je trouve étrange de les trouver ici. Ben oui, vous avez deviné, ils ne sont pas plus de chez Ralph Lauren que moi je ne porte de vêtements de chez Christian Lacroix ! De belles contrefaçons made by Ali Lauren ! Je me disais aussi !! On va donc éviter, je ne voudrais pas acheter un polo XL et me retrouver, après le premier lavage, avec un polo taille Kiki, ou plus de polo du tout mais une pelote à la place car il a filé (filé un mauvais coton bien sûr ! Lol !! ). Dans le rayon contrefaçon de vêtements féminins, il y a aussi les t-shirts qui tiennent plus du "Chamel" que du "Chanel". Bref !! Je vais me contenter d’articles made in Djibouti, ça tiendra le temps que ça tiendra !
Rien de bien notable pour le reste de la journée hormis 3 crises de rire lorsque l’Atsem de Gab  voit son t-shirt Oui-Oui et m’apprend que les enfants l’appelle Alawiwi, que je découvre que le Brie de la marque Président que j’ai acheté est conditionné … dans une boîte de conserve comme le thon (question d’odeur peut être ?) et que parlant du papa d’une copine de classe qui s’appelle Jérôme, Gab me demande s’il ne s’agit pas du Jérôme de Michelle qui a perdu ses petits cheveux comme papi et papa ! (Vous voilà coiffés pour l’hiver messieurs !).

Les jours suivants se partagent entre photos de classe des enfants (c’est bien cette année, 2 photos chacun), journée sportive de Geoffrey (avec l’aimable participation culinaire des parents, comme c’est de coutume- pour nous ça a été gâteau au coca), petit détour par le consulat pour un papier administratif  et séance de cinéma le mercredi soir pour voir Kirikou, au côté de la maîtresse et de son mini-sandwich, pendant que mon Gab se dévore son chawarima au ¾ ! Cherchez l’erreur !



Jeudi 21 : sortie restaurant ce soir, nous allons manger chez Youssouf ! Depuis le temps que Raf voulait me faire découvrir cet endroit, nous y voilà. Je ne suis pas forcément très en confiance, quand les copains et les collègues en parlent devant moi, ils rient, je m’attends donc à un cabanon avec des trous dans la toiture et du mobilier à même la terre battue.  Bon, il faut se lancer, nous serons  au final 12 personnes.  Le temps de garer la voiture Place Ménélik, comme d’habitude, nous retrouvons les copains et direction le restaurant.  Il est situé dans une rue au milieu des Caisses. Il faut donc en traverser une partie (c’est toujours aussi pittoresque) et descendre un escalier en pierre glissant, abrupt et bancal (et essayer de se rattraper aux murs de tôle ondulée qui l’encadrent, sans s’égratigner si possible). Ca ne paye pas de mine, enseigne en bois qui a déjà bien vécue, rideau de perles à l’entrée. Tables en bois recouvertes de nappes en plastique à la gloire de Coca-Cola, verres genre cantine couleur ambre, et serviettes en papier.  Il y a du carrelage au sol, mais depuis quelques mois seulement, tout comme la lumière, l’électricité est arrivée dans la rue depuis moins d’un an.  Il n’y a pas de carte de menu, le choix se fait juste entre 2 plats. Mais quand on vient chez  Youssouf, c’est pour manger du poisson à la yéménite.  Il s’agit de carangues , qui sont badigeonnés d’un mélange d’épices et cuits au four.  Ils arrivent dans des plats fleuris en plastique (ambiance déjeuner de dimanche chez  la grand-mère), et sont énormes. Ca sent très bon. C’est servi avec une grande crêpe qui est déposée dans un plat commun, et tout le monde en déchire un morceau. Il y a également une sauce à base de tomates et d’ail pour accompagner le poisson.  On ne sait pas par quel  bout attaquer, vue la taille de la bestiole, et surtout car il va falloir plonger dans ses entrailles, pas de couverts, on mange avec les doigts ! La chair est blanche et le goût très doux, c’est un délice absolu. C’est parfaitement équilibré question épices, ni trop ni trop peu. Les arêtes sont à la mesure du poisson, donc pas trop de problème de ce côté là non plus.  Et là je pense à ma maman à ma place, et  je l’imagine en face de son poisson et l’examinant sous tous les angles, « j’y vais ou j’y vais pas ? ! ». Pas de soucis, si tu demandes, tu peux avoir les couverts ! Mais c’est plus amusant de le faire à la locale (et en bonne mamie que je suis, j’ai les lingettes et le gel anti-bactérien). Le bol d’eau avec quartiers de citrons est fourni à la fin du repas !
Avez-vous trouvé  la galette ?
 En guise de dessert, là non plus, pas de prise de tête, il s’agit de … crêpes.  Sucre, miel ou chocolat. Ce sont les mêmes crêpes qui ont accompagné le poisson.  C’est la façon de la servir qui est originale : elle est déjà roulée et découpée,  et servie dans une sorte de feuille genre papier kraft, avec un cure-dent planté au milieu. J’adore ! Ca me fait penser au traditionnel « Fish and Chips » anglais. Clôture en beauté avec le Chaï pour la plupart d’entre nous, avec graines de cardamome, cannelle et très (trop) sucré (sucre + miel).  Un dîner chez Youssouf se doit de terminer avec la visite de la « cuisine », appareil photo en main. Un petit coin pour faire les galettes et les préparations, un autre pour  apprêter le poisson, et le four, deux cavités dans la pierre avec un feu digne de Vulcain. La galette est déposée sur un côté de la cavité, sur la paroi, et lorsqu’elle tombe au fond, c’est qu’elle est cuite.
Le poisson est déposé au fond sur les braises.  C’est très impressionnant, la dextérité du cuisinier qui dépose ce poisson en plongeant son bras profondément dans le trou au milieu des flammes (cela étant, il n’a plus de poils sur l’avant-bras). Nous quittons le restaurant repus et ravis. Une nouvelle étape gustative très sympathique.


















Pour nous, avant de rentrer, petit détour chez le glacier pour faire le plein de bacs de glace. Nous reprenons banane, et essayons mangue, citron et Ace (comme les jus de fruits multivitaminés).

La nuit va être agitée, les épices et l’ail nous font boire sans arrêt, donc arrêts toilette fréquents, sommeil en pointillé, Gabriel et Geoffrey qui jouent  et lisent à 4h du matin (empêchés de dormir par les moustiques), je les recouche, Gab se relève, bouge le lit, joue de nouveau, je me relève, il vient me réveiller avant 6h pour avoir le petit déjeuner,…. Au final il va dormir dans le salon et n’émerger que vers 9h30, comme un ange, comme si rien ne s’était passé (pendant que les parents traînent non plus des valises, mais des cantines de voyage). J’espère que mes voisins ont le sommeil profond !

 

18 février 2013

Ma journée marathon

Samedi 16 Février


Ma matinée va se dérouler en 3 temps :
1- intervention des pompiers
2- carnaval de Geoffrey à son école
3- les courses
Cette mission si vous l'acceptez, devra obligatoirement être accomplie entre 06h30 et 11h45. Eh ben, pour être menée à bien,il y a intérêt à ce qu'aucun grain de sable ne vienne enrayer la machine (et quand on sait les tonnes de sable qu'il y a ici.....!).

Les pompiers arrivent avec le 1/4h djiboutien de rigueur, je les fais monter et leur expose la situation. En plus, c'est la bonne heure, les abeilles sont très nombreuses sur la façade, ça se bouscule genre la montée des marches à Cannes en plein festival (elles sont comme nous, elles ne sortent que quand les températures sont encore relativement fraîches, matin et soir). Les gars de la clim arrivent, l'opération "il faut quitter le nid" commence. Le bloc de clim est enlevé, le premier pompier vaporise de la bombe dans le réduit. L'effet est immédiat, les abeilles tombent comme des mouches (vous apprécierez). J'ai tout de même un pincement au coeur, je sais que les abeilles sont précieuses et ça m'ennuie qu'elles finissent ainsi, ramassées à la pelle et à la baleyette et entassées dans un sac poubelle. Mais pas le choix, l'apiculteur n'est pas là avant début mars, sinon il serait venu récupérer le nid. Le pompier en ramasse beaucoup et sort un nid de la taille d'un demi ballon, ce qui n'est déjà pas mal. Deuxième jet sur la façade où les survivantes sont réfugiées. Tout est nettoyé, je dois à présent surveiller et les refaire intervenir si nécessaire. En bonne maîtresse de maison, je leur propose thé et café et nous bavardons quelques minutes. Puis c'est l'heure d'amener Gab à l'école, et nous arrivons sans être en retard. La première mission est un succès. Etape 2.


Le temps de monter prendre les deux glacières (question de survie quand on fait les courses) et ma gourde d'eau (pareil), direction l'école de Geoffrey pour le Carnaval. A l'arrivée, c'est les Champs Elysées un 14 juillet, galère pour se garer (d'autant plus lorsqu'il s'agit de garer un tank et non une voiture), mais je trouve une place entre un bas-côté et un tas de  cailloux. J'arrive à temps, je suis bien placée devant les barrières. Mais le temps que tout se mette en route, me voilà en plein soleil, pas cool pour prendre les photos, et encore moins pour moi, qui commence à fondre comme une motte de beurre oubliée sur un coin de table. La musique démarre, le défilé aussi. Au son de rythmes africains et brésiliens (c'est Carnaval, va chercher bonheur), les enfants paradent. Il y a les zèbres, les girafes et les guépards (comme chez Gabriel) puis on passe des chevaliers et des princesses aux fruits, des contes de fées à l'écologie, des explorateurs aux bobos des plages. C'est très coloré et diversifié. Ne pensant pas que Carnaval allait se fêter ici (mais où avais-je la tête ?), je n'ai pas cru bon d'amener les déguisements des enfants. Fatal error ! Et comme l'école est très prévoyante, nous recevons le petit mot le mercredi pour le samedi ! Pas question de courir les magasins à la recherche de l'objet convoité, où irais-je d'ailleurs ? Et comme la nuit porte conseil, je réfléchis, et la solution m'apparaît, limpide : chez Momo ! Et là, vos yeux s'écarquillent, "Kézako chez Momo ?". C'est un petit boui-boui qui vend des souvenirs et des habits. Je vais aller prendre à Geoffrey un petit ensemble chemisette et pantacourt aux motifs africains (importable en France, mais parfait ici pour Carnaval ! Oui pour Carnaval, parce qu' un petit blond à lunettes avec ça sur le dos hors période de Carnaval, comment vous dire ? Vous visualisez la scène ? ). Eh bien croyez le ou non, Geoffrey n'a jamais adhéré à mon idée ! Du coup, il m'a juste demandé de lui trouver (dans sa garde-robe) des habits verts, rouges et jaunes pour être aux couleurs de l'Afrique. Voilà donc mon Jojo avec un t-shirt vert, un short rouge et une casquette jaune (LCL en plus, clin d'oeil à maman !). La dégaine !! Bon ben, c'est un des seuls à ne pas être déguisé, encore une fois ! Pfff !

Je fais des tas de photos, et juste avant le passage de Geoffrey, coup de théâtre, plus de batterie. Comme dirait quelqu'un que je connais, la loose totale (et sourire moqueur de Raf, "c'est bien fait, je te le dis à chaque fois de vérifier, tu l'as fait ? Non !"). Je suis verte (donc déguisée en "the Mask") ! Je me rabats sur mon téléphone portable qui peut prendre des photos, j'essaye de faire au mieux, mais vu que mon téléphone date de l'âge de pierre, c'est pas gagné (en même temps, il me paraît inutile pour moi d'investir une somme colossale dans un téléphone super sophistiqué, d'abord parce que le temps que je sache m'en servir j'aurai déjà des petits enfants, et que de toutes façons, il finira dans la cuvette des toilettes -oui, j'ai bousillé un téléphone comme ça, je l'avais laissé dans la poche arrière de mon jean et ploufff et blupp- ou propulsé vers le sol lors d'un penchage en avant trop penché). Heureusement, à côté de moi, il y a une copine du bus, armée de son appareil photo et de son téléphone portable (qui ne date pas de l'âge de pierre lui). Je lui demande gentiment si je peux récupérer ses photos sur ma clé USB à l'occasion, ce qu'elle accepte "si elle sont réussies bien sûr" (entre le portable et l'appareil photo, ça va le faire quand même, non ?!). Elle prendra Geoffrey en photo lors du défilé, ainsi que pendant le goûter qui suivra (en lui expliquant que j'étais tombée en panne de batterie. Euh pas devant toute la classe j'espère), auquel je n'ai pas assisté, puisqu'il me reste encore l'étape 3 à réaliser.



Rien de bien passionnant pour la partie courses, un demi chariot de rempli et plus de 100€ dépensés. Je fais quelques repérages pour des achats futurs, la magasin est bien fourni en jeux et jouets, ainsi qu'en décoration pour les anniversaires. A la sortie, le gardien veut m'aider avec les courses jusqu'à ma voiture, car, je le cite "je suis comme sa soeur" (sous-entendu je lui fais penser à sa soeur). Pff, où il est le temps de ma jeunesse ? D'abord sa soeur, bientôt je vais lui faire penser à sa mère. Au secours, c'est quoi déjà le nom de cette crème anti-rides dont la pub faisait : "Ciao Clara, tu es venue avec ta soeur ?". Et les deux pintades (mère et fille) de glousser !? Bon ben retour au bercail, mon chemin de croix commence (monter les étages avec les courses), le temps de tout ranger (et de me rendre compte que cette odeur persitante sur moi c'est la javel qui a coulé et qui a fait des tâches et des traînées blanches sur ma jupe bleue encore relativement neuve. Ô rage, Ô désespoir !). Petite douche bienvenue pour moi (parce que parfum Eucalyptus de Lacroix, c'est moins classe que Coco Mademoiselle de Chanel, même ici) et lavage pour ma jupe, qui ne s'en relèvera pas vous l'avez compris. J'ai rempli la mission, mais à quel prix ?

Et le mot de la fin : Raf m'apprend qu'il n'a pas le logiciel pour récupérer les photos de mon téléphone portable. Elle est pas belle la vie ?! Donc pas de photo de Geoffrey et de son déguisement super original pour le moment, il faudra patienter un peu.

17 février 2013

Journée portes ouvertes au 5ème RIAOM

Vendredi 15 Février



Le 5ème Régiment Interarmes d'Outre-Mer ouvre ses portes depuis hier, pour 2 journées découvertes. Il y a de nombreux stands d'activités (parcours commando, tir à l'arc, tir au but, canon de 20mm, parcours basket-ball, chamboule-tout, pêche à la ligne, fléchettes, déminage, promenades en dromadaire, tour d'âne, structure gonflable, baptême de plongée, simulateur missile Hot, photo en tenue de pilote,..), les incontournables enveloppes surprises (le 1er prix étant un scooter) et filets garnis, ainsi que des démonstrations dynamiques de maîtres-chiens et du 5è RIAOM.

Nous nous y rendons en milieu d'après-midi, c'est juste au bout de la rue. Fouille règlementaire à l'entrée, et nous découvrons une partie de la caserne. Tout est regroupé en rond sur la place centrale, nous faisons un premier tour pour voir ce qu'il y a. Il fait chaud, peu d'ombre, pas mal de monde (surtout dans le coin buvette, ben voyons !). Divers engins militaires sont exposés, on peut y grimper et faire le tour du propriétaire. Ce qui intéresse mes garçons, c'est l'atelier conduite des dromadaires et faire un tour d'âne. Pas rassurés mes p'tits gars sur le dos du dromadaire, surtout à la descente, quand il se penche très en avant (c'était moi je faisais une demi-lune la tête directe dans le sable telle une autruche. J'ai donc zappé cette activité, trop peur du ridicule !).

Il est quasi 16h30, nous nous dirigeons vers la place d'armes pour assister aux "démonstrations dynamiques" (dixit le programme). En premier lieu, simulation d'attaque contre une bande d'insurgés armés qui s'est emparée d'un village. Le speaker nous commente l'opération en direct live et nous explique toutes les étapes. Les engins d'intervention arrivent sur la place d'armes (et nous mangeons du sable et de la poussière, trop fort les gars, à peine arrivés, le public est déjà maîtrisé), les tireurs d'élite en tenue camouflage sont déployés (on dirait des Yétis), ça tire de tous les côtés, mitraillettes, grenades, .... Beaucoup de fumée, ça crie, .... Les rebelles sont maîtrisés, les gentils ont gagné !! C'est très impressionnant, les enfants ont adoré, même pas effrayés par les tirs (pareil pour la petite blondinette qui a accosté Geoffrey et qui le regardait comme un super-héros, alors que mon Jojo question muscles, c'est plutôt Super Gringalet que Superman !). Deuxième démo, les maîtres-chiens : exercices pour montrer l'obéissance des chiens, la coordination entre eux, le dressage, et enfin l'intervention et l'attaque face à des individus dangereux. Les chiens obéissent au doigt et à l'oeil (euh, s'il vous plait, vous proposez des stages aux parents pour obtenir ces résultats avec les enfants ? Ca m'intéresse !). Dans les rôles canins : Apache, Beau mâle, Diesel, Khéops et Buzz. Ca aussi a beaucoup plu aux enfants, notamment la partie maîtrise d'un agresseur, quand celui-ci tente de s'enfuir ou de s'en prendre au maître et que le chien intervient, lui court après, le rattrape le fait tomber au sol et ne le lâche plus. A ce jeu là, Beau mâle a surjoué, je ne sais pas trop ce qu'il avait contre un des "agresseurs", mais même la démo finie, son maître a eu toutes les peines du monde à le calmer, il n'a pas arrêté d'aboyer et de vouloir aller à l'attaque, genre règlement de comptes à Ok Corral ! Je ne sais pas si "l'agresseur" lui a chipé ses croquettes, ou qu'il a un after-shave qui incommode le chien, mais alors il lui en voulait. Quand la fiction rejoint la réalité ! La journée est finie, nous avons bien apprécié, nous rentrons avec des tas de souvenirs et du sable de la tête aux pieds. Moi qui pensais avoir bronzé sur les pieds, fausse alerte, une fois les chaussures retirées, c'est du sable et de la poussière. En enlevant les lunettes de soleil, nous avons une sorte de masque de sable sur le visage, il ne reste que les traces des lunettes, genre traces de bronzage ! Nous en avons partout, dans les cheveux, sur la peau de tout le corps ! Nous aurions bien besoin d'un archéologue qui nous époussette avec son petit pinceau comme il le ferait sur un chantier de fouilles face à des antiquités ! Oui le marchand de sable existe ! Douche de décontamination obligatoire, mais bienvenue, vous pouvez me croire. R.V. l'année prochaine, nous reviendrons avec plaisir.

Ils ne sont pas beaux mes princes du désert ?



16 février 2013

Premier contact avec les pompiers

Jeudi 14 Février

C'est ce matin à 6h45 que les pompiers doivent passer pour mon problème d'abeilles. Je ne peux donc pas rester au lit profiter du week-end, il faut se lever. Les enfants, tout excités ne dorment pas, trop contents de voir le camion et tout le matériel. Je me dépêche afin que tout soit prêt, et je descends devant l'immeuble pour les attendre.... Je compte le 1/4h djiboutien, mais au bout d'une heure d'attente (avec coup de soleil malgré l'heure très matinale), je remonte, c'est qu'une femme au foyer n'a pas que ça à faire non plus ! Et là il est 09h30, et toujours pas de signe de vie ! Heureusement que je n'étais pas en danger !! Peut être ont-ils dû intervenir ailleurs et que c'était urgent, mais bon ! En attendant, les Mayas vont partir faire leur petite vie, et il n'y aura plus rien à voir s'ils n'arrivent pas bientôt (ils ont intérêt à être sympas ou mignons, et si possible les deux, pour se faire pardonner) ! Je m'occupe en attendant, il est maintenant 10h30, je décide de me rappeler à leur bon souvenir. Et la, surprise, pas de trace de mon appel de mardi, la personne que j'ai au téléphone me dit que ce ne sont pas les pompiers qui s'occupent de ça (bon ben les gars, faudrait vous mettre d'accord, un me dit "c'est nous", pas l'autre ! En attendant, je fais quoi moi ? Je suis une formation pour devenir apicultrice et je vends mes pots de miel sur le marché ?). J'ai trois interlocuteurs différents à qui je raconte trois fois la même histoire (blabla...et dans les interstices du mur...blabla....et la climatisation de ma salle de jeux.....blabla... et c'est déjà arrivé l'année dernière... blabla.... un essaim gros comme un ballon de rugby....etc). Ah, je viens de me rendre compte que je n'ai pas précisé.... les pompiers en question ne sont pas Djiboutiens, mais ceux de la B.A. (je pensais que ce serait plus facile. Mouais !). J'obtiens finalement qu'une équipe se déplace pour voir exactement de quoi il s'agit, et après avoir eu une dernière personne qui a noté mes coordonnées (tiens mon copain de mardi qui se souvenait de moi), j'attends. Mais peu de temps cette fois-ci, deux pompiers arrivent moins d'une heure après mon coup de fil. Ils inspectent tout, je re-re-recommence mon histoire, ça dure 5 minutes en tout (même pas le temps de prendre des photos pour les copines). 4 heures d'attente pour 5 minutes ! Mais bon, on les aime, ils sauvent des vies, alors on leur pardonne tout ! Je suis recontactée par téléphone très rapidement et l'intervention est programmée pour samedi matin 6h30 avec le chaud et froid (= les gars chargés d'enlever le bloc clim de ma salle de jeux pour permettre l'accès au nid). To be continued, comme disent nos séries préférées ! A samedi pour la suite (désolée Dominique, c'est court cette fois-ci aussi, il faudra patienter pour le prochain chapitre, mais promis, je vais faire vite).

14 février 2013

Au marché des Mouches

Mercredi 13 Février

Encore une séance de tir sous mes fenêtres ce matin, toujours en vue des portes ouvertes de jeudi et vendredi. Essais sonos (je me disais bien que "C'est un beau roman, c'est une belle histoire" de Michel Fugain, ça ne pouvait pas être la musique des chouffs), installation des tentes et du parcours pour les maîtres-chiens,... Ca se prépare ! En passant pour aller à l'école, je ramasse deux cartouches pour faire ma curieuse. Même percutées, elles restent impressionnantes. "Si vis pacem, para belum", en français dans le texte, "si tu veux la paix, prépare la guerre", locution latine bien connue (c'était le passage culturel du jour, c'est cadeau). Les ouvriers du chantier me demandent pourquoi toute cette agitation, je leur explique le pourquoi du comment. Et de but en blanc l'un des deux me dit que c'est la St Valentin demain. "Qu'est-ce que ton mari va t'offrir ?" Moi : "rien". Lui : "mais ce n'est pas possible, il a la chance de t'avoir et il t'offre rien ? (ça je savais déjà qu'il avait de la chance-lol-). Mais pourquoi tu es avec lui alors ? ". Moi : "c'est l'amour". Lui (dubitatif) : "Ah (long silence). Bon alors tu lui diras de te couvrir de baisers". Message passé au principal intéressé, affaire à suivre !

A 9h, Geneviève passe me chercher pour notre matinée aux "Mouches". Nous sommes 4 avec Estelle et Rebecca. Nous nous garons près du petit magasin de souvenirs éthiopiens de nos copines Samaa et Aïcha, puis départ à pied à travers les "Caisses" pour rejoindre les "Mouches". Je croyais avoir déjà eu mon lot de dépaysement la semaine dernière en visitant les "Caisses", mais j'étais loin du compte. Il y a les "Mouches", encore plus pittoresque ! Vous aurez bien compris je pense pourquoi ce surnom (rapport à la densité de mouches par habitant). Et encore, il y a relativement peu de stand d'alimentation. Il s'agit donc d'un marché, qui s'étale dans de nombreuses ruelles. Elles sont si étroites et les stands tellement proches les uns des autres qu'une seule personne peut passer à la fois, la visite se fait donc en file indienne. Du fait de la proximité des stands, et des tissus tendus sur nos têtes pour protéger de la chaleur, il fait sombre, il vaut mieux retirer les lunettes de soleil et regarder où on marche. Et là, c'est un autre monde, à la fois miséreux, et plein de couleurs qui vous saute à la figure. Les vendeurs sont assis sur leur stand au beau milieu de leurs marchandises, ou par terre à même le sol. En majorité, ce sont des étals de tissus, foulards, paréos, châles,.... Des femmes sont installées dehors, et cousent sur une petite table avec une chaise et une machine à coudre pour seuls outils de travail. Et les machines que j'ai vu feraient le bonheur des antiquaires (dont une Singer magnifique, toute noire avec des motifs dorés). Les filles achètent des foulards et surtout du tissu pour faire faire des habits (et là je pense à Irène, qui serait au paradis parmi tout ça). On nous interpelle de tous les côtés, traquenard à chaque stand, on s'arrête, on regarde, on touche, on négocie, ça ne marche pas, on repart, le vendeur revient nous chercher pour accepter notre prix,... C'est un jeu à chaque fois. Et au poker-menteur, les filles (qui sont là depuis un moment déjà), deviennent des expertes ! Elles n'hésitent pas à dire qu'elles ont vu le même article à un autre endroit du marché pour bien moins cher, et souvent ça marche ! C'est comme ça ici. De temps en temps, on sort des ruelles pour aller vers de vraies "boutiques" (souvent très petites) admirer les bijoux. Nous avons trouvé une boutique avec tous les bijoux "Bollywood". Sur le mur les photos de toutes les actrices de La Mecque du cinéma indien avec des parures hallucinantes, souvent de mariage. Dans les vitrines, des ensembles colliers et boucles d'oreilles, bracelets, et mêmes des diadèmes ! C'est tellement brillant que j'en ai attrapé un coup de soleil ! C'est clinquant et taille XXL, plus c'est grand et brillant, mieux c'est ! Ce sont vraiment les parures des femmes indiennes et de Dubaï (je vous assure qu'à côté de ça, une certaine affaire d'un homme politique français arborant une montre de grande valeur, c'est du pipi de chameau à côté). Il y a des cosmétiques (et le vernis magnétique très à la mode, eh oui, ici aussi) et des parfums, parfois de grandes marques (moi j'ai bien aimé le parfum pour homme "Whisky", ça annonce d'emblée la couleur) et parfois des eaux tout juste colorées. Et au milieu de ça, quelques stands avec de la vaisselle, des casseroles,... C'est comme au souk (pour ceux qui connaissent), un vrai labyrinthe, tu tournes à gauche, à droite, tu recules, tu avances, tu fais demi-tour à cause d'une ruelle inondée, d'une biquette qui barre le passage ou d'un mur de mouches attirées par de la viande qui sèche au soleil (qui fait que je vais manger de moins en moins de viande, "la vérité est ailleurs"). Bref tu es vite perdue si tu ne fais pas attention, et comme tu es une citadine pure et dure, tu es perdue sans ton GPS et la voix très énervante de la dame qui te dis "faites demi-tour dès que possible" (mais je peux pas sinon je finis déguisé en bonbon "Quality street" en tombant dans le stand des châles) ! Bref les paniers se remplissent au fur et à mesure de la matinée. Nous croisons Samaa qui nous accompagne un court instant et nous sert de guide-interprète et de négociatrice de prix. Comme pour les jeux vidéos, il y a 3 paliers à atteindre : premier palier, les prix pour les Américains (les plus élevés), deuxième palier, les prix pour les Européens et dernier palier, celui pour les locaux. Elle arrive à négocier un peu à certains stands et nous obtenons des prix attractifs pour le café éthiopien, le Chaï, les graines de cardamome. Elle a promis de nous accompagner un jour prochain pour nous montrer les meilleurs coins et faire que les prix qu'on nous demande ne soient pas estampillés "pigeons AOC" ! Nous finissons par la grande place avec les vendeurs d'habits, d'épices et de graines (garanties 100% protéines, cadeau de la maison ! ). Rebecca et Estelle passent chez leur tailleur déposer les tissus et commander leurs habits, et Geneviève et moi retournons dans le magasin de Samaa et Aïcha qui nous offrent gentiment un rafraîchissement (qui est bienvenu je ne vous le cache pas, il commençait à faire chaud ). Je n'ai pas pu faire de photos aux "Mouches", les gens n'aiment pas trop se faire prendre en photo (la règle est de toujours demander avant si on peut) car ils ont la sensation d'être comme des animaux de zoo, et quand il arrive qu'ils acceptent, c'est souvent pour mieux vous réclamer de l'argent après. Alors ça n'est pas que j'ai un oursin dans le porte-monnaie, mais je préfère dépenser l'argent d'une autre manière ! Par contre, à ma prochaine visite au magasin de souvenirs éthiopiens, je tâcherais de vous ramener quelques clichés, je pense qu'Aïcha et Samaa ne seront pas contre ! Il est grand temps de rentrer, Gabriel ne va pas tarder à sortir de l'école. Quelques "crétins de l'Oued Kalou" sur la route, expression qui a bien fait rire les filles. Vous ne connaissez pas les crétins de l'Oued Kalou ? Ce sont les cousins des crétins des Alpes, et de ceux de la Dune du Pyla ! Expression bien pratique que l'on peut transporter avec soi n'importe où, car elle s'adapte au lieu dans lequel on se trouve ! C'est un article qui se vend tout seul, pas besoin du télé achat ! Je ramène aussi un panier de café et de Chaï et toutes les odeurs de ce marché si particulier !

Carnaval, le retour

Mardi 12 Février

Les perruches

Ce matin, c'est Carnaval à l'école de Gabriel. Je dois d'abord assurer mon tour en qualité d'accompagnatrice de bus pour Geoffrey et ses camarades. Bus identique, mais nouveau chauffeur, Ali notre ancien a reçu un nouveau bus et une nouvelle ligne (en récompense de son bon travail et de sa bonne conduite). Il s'occupe encore de raccompagner les parents au retour de l'école. J'ai donc testé le nouveau bus, beaux rideaux neufs, sièges recouverts de housses (malheureusement pour nous en espèce de sky, donc sauna et grill 2 en 1), une clim qui fonctionne, il y a juste la porte automatique qui n'est que semi-automatique, il faut parfois aider manuellement à l'ouverture ou à la fermeture (ben oui, sinon c'était trop beau, il fallait bien qu'il y ait un truc qui cloche).

Les zèbres
Les guépards
J'arrive à temps à l'école de Gabriel, le défilé n'a pas encore commencé (merci le 1/4h Djiboutien). Les enfants vont faire 2 fois le tour de l'école, tout le parcours a été délimité avec des cordes. Nous parents, sommes fin prêts, tous les appareils photos sont sur le pied de guerre, nous n'attendons que nos chères têtes blondes ! Et c'est parti, en premier ce sont les girafes, puis les perruches (et mon Gab), et les zèbres. Suivent les éléphants, les suricats, les guépards, les dauphins, les hommes des cavernes, et les petits Africains et petites Africaines. Les enfants ont défilé au son des tams-tams, et ont fini le Carnaval par un goûter (les mamans et papas ont apporté leur contribution sous forme de gâteaux, crêpes,...Ben oui, il faut bien que les parents mettent la main à la pâte). Il y a eu beaucoup de travail, certains ont eu des costumes de confectionnés, il y a des plumes, des paillettes, et beaucoup d'imagination. Grand coup de chapeau à toute l'école, aux maîtresses et aux ATSEM en particulier, qui comme d'habitude, ont fait des merveilles avec trois fois rien ! Nous avons assisté à un très beau défilé, plein de couleurs. Les enfants sont fatigués, les plus petits du jardin d'enfants en particulier, qui n'ont pas compris toute cette agitation, on les costume, on les maquille, ils font le tour de l'école, voient les papas et les mamans sans pouvoir les rejoindre, bref pour certains, ça a fini en larmes. Et pour une des maîtresses, ça a fini en faisant le défilé sur un chariot poussée par une collègue : arrêt de travail suite à un accident survenu au marché Riyad la veille, un marchand a laissé tomber un poids de 5 kg sur son pied, résultat, deux orteils de cassés ! Maîtresse est un  métier dangereux, même en dehors de l'école ! Elle est juste revenue le temps du Carnaval, elle avait quand même l'air de bien s'éclater sur son chariot (sa collègue un peu moins, le "véhicule" de fortune était lourd et difficile à manoeuvrer). Je n'ai, hélas, pas pu mettre autant de photos que je voulais, le choix a été difficile. Mais tous les enfants étaient magnifiques. Je vous souhaite un bon Carnaval à tous!

Les dauphins
Les éléphants