10 juillet 2014

Compte à rebours


 Mardi 24 Juin


Jour J pour Marie et Amélie, le retour en France c'est aujourd'hui. Je vais pouvoir leur dire au revoir ce matin. Le parking en face du Top Gun est rempli de monde, partants, familles et amis. Un camion pour les bagages, un bus pour les voyageurs. Une fois qu'ils sont là, tout se passe en à peine quelques minutes, ça ne traîne pas, les encadrants boostent le tout. Tout est minuté, ça change du traditionnel 1/4h djiboutien de retard dont nos avions l'habitude ! Il faut se dire au revoir à toute vitesse, d'un côté c'est presque mieux, comme on  dit, il vaut mieux tirer d'un coup sec sur le sparadrap que d'y passer trop de temps en tirant doucement. Car c'est dur de voir partir les filles ! Comme disait Véro, c'est comme pour le Nord, on pleure 2 fois, 1 fois quand on arrive, et la seconde quand on part ! Ca y est, le bus est parti, bon voyage les filles ! Petit coup au moral, amplifié par quelques tristes nouvelles  en provenance de France. Le retour aurait pu se faire le coeur léger, ce ne sera pas le cas ! Dommage !

Grande pensée pour ma maman le 23, et gâteau aux 3 chocolats pour l'anniversaire de Gab 2 jours plus tard (alors merci pour les compliments, mais je n'ai pas fait le gâteau, c'est juste chercher les ennuis que de vouloir faire un gâteau au chocolat quand il fait 50° dehors !). Nous voici le 27, c'est la fête de l'indépendance de Djibouti, qui est suivie dans la foulée du début du Ramadan. Les illuminations sont de sorties en ville, les drapeaux ornent les bâtiments, la peinture est à peine sèche. A présent, les 3/4 de nos chaînes de TV sont des programmes locaux. Il y a beaucoup de chants, mais aussi une espèce de Comédie Club où un homme et une femme font des sketches au micro, des séries Bollywood surjouées et mal doublées (dans lesquelles le méchant est une vraie caricature), des pubs aux effets spéciaux... très spéciaux (ou comment incruster dans la pub un âne virtuel, genre ça se voit pas qu'il est fait par ordi),... Intéressant de voir ce qui se fait ailleurs !

Bon, c'est pas tout ça de traîner devant la télé, il y a encore des choses à faire avant le départ. Journée je paye les dernières factures (yessss, fini de se déplacer, je vais retrouver ce bon système des prélèvements automatiques), et je rends la carte consulaire (ne pas oublier de le faire, car le consulat fournit un papier de radiation qui est apparemment demandé en France au niveau de Pôle Emploi). Et pour finir la journée, dernier petit restau éthiopien pour fêter l'arrivée du remplaçant de Jean-Louis. Tradition oblige, chaque nouvel arrivant se voit coacher pendant 1 semaine par celui qu'il remplace, et qui l'aide dans ses démarches, son aménagement, lui montre les magasins, lui fait connaître les restaus,.... et lui donne quelques petits trucs pour survivre ici (les "arnaques" les plus courantes, les étiquettes des prix qui ne correspondent pas toujours au produit en face d'elles, les "promos" qui le sont car la date de péremption approche à grand pas,...). Et c'est vrai qu'il en arrive des nouveaux, ça vient de partout. L'occasion d'un mini spectacle quand ça défile sous tes fenêtres ! Pas déplaisant, mais trop jeune, comme on dit chez moi, tu pinces le nez, y'a du lait qui sort ! Ca promet de belles séances de drague à la piscine du Kemp ! Lol !


Dernière petite raclette au Héron (mon ventre s'en souviendra), et on enchaîne par un dîner à la Corne de Gazelle pour le départ en vacances de Patricia et Phil. On n'arrête plus de se dire au revoir ! 

A J-4, nettoyage de l'appartement actuel, dernières courses (re-yesssss) au Cash et à Casino (où on se croirait à Noël, guirlandes dans tout le magasin, jusque sur les congélateurs du rayon des surgelés, on se croirait à Noël, mais c'est pour fêter le Ramadan) et convocation pour le départ. Ca se précise !

J-3, début du nettoyage de l'ancien appartement. Le peintre a terminé toutes les peintures, a changé les moustiquaires et les robinets (en partie). Je suis aidée de Nima, la tâche est rude, l'appartement a beau être fermé depuis notre départ, le sable et la poussière s'incrustent de partout. Et le peintre, contrairement à ses dires ("oui, oui Madame, c'est propre !") nous a laissé de quoi nous occuper. Des bouteilles d'eau vides qui traînent par endroit, des morceaux de moustiquaires, de cartons, de feuilles, par terre, ma serpillère trempée et sale sur une chaise en bois, et des traces de peinture avec de belles empreintes de semelle (dignes de faire des moulages pour les experts) sur le sol. Sinon, au niveau des moustiquaires, c'est bien, et la peinture n'est pas trop mal (si on ferme les yeux sur les débordements des encadrements de portes, des gouttes sur les étagères des placards, et des retouches sur des endroits pas forcément très propres). Bref, le cauchemar de n'importe quelle ménagère ! Mais pas le choix, y'a plus qu'à ! Pendant que Nima s'occupe de la terrasse et passe la serpillière à la mode djiboutienne avec les pieds (ça c'est cadeau pour Marie), je réussis à faire 3 pièces. Je peux vous dire que nous sommes trempées, et je ne compte plus le nombre de seaux d'eau, de chiffons, et de produits utilisés. Et comme certains lavabos ont des fuites, on resalit ce qu'on a déjà nettoyé ! Pff ! Quand c'est pas la voiture, c'est l'appart ! Et à propos de voiture, qui a travaillé au portail et n'a pas manqué de me solliciter au vol pour laver ma voiture ? Je ne vous donne même pas la réponse tant c'est facile ! Et bonus, je lui ai servi de taxi pour faire les 400 m qui séparent les 2 postes de garde ! Allez, c'est la dernière fois, je suis bonne joueuse et le fais avec le sourire ! Sacré Ali !


J-2. Je me réveille pleine de courbatures et un fichu mal de dos ! Et je me retrouve à prendre mon petit déjeuner avec un invité surprise qui m'a laissé la bouche ouverte mais incapable de laisser un son franchir mes lèvres et la tartine en suspend dans l'air ! Un petit lézard vert et orange sur le mur juste en face de moi ! Gloups ! Ca tombe mal, je ne suis, mais alors pas du tout, copine avec tout ce qui est batraciens, reptiles, sauriens,... Par chance, il a encore plus peur de moi que moi de lui. Un bruit, un mouvement, et il se sauve. J'ai laissé la fenêtre ouverte, en espérant qu'il trouve la sortie, mais la dernière fois que je l'ai vu, il s'est planqué sous le frigo ! J'ai prévenu Raf au cas où il sente une odeur nauséabonde d'ici quelques jours ! Des fois qu'il serait coincé dessous ! J'en ai revu un le soir, bien sage sur le mur du couloir de l'immeuble. Etait-ce le même venu me narguer ? Mystère ! Dernier petit détour par la bibliothèque pour rendre les livres, et par l'antenne médicale pour récupérer nos dossiers. L'après-midi, re-ménage dans l'ancien appart pour en finir enfin avec ça. Encore que, c'est beaucoup dire, j'avais astiqué les meubles en bois la veille, inutile de vous dire que 24h après, j'aurais pu recommencer ! Un cercle infernal ! 2h30 plus tard, quelques litres de  transpiration en plus (j'ai fini par garder ma serviette éponge sur moi) et quelques pelles de poussière en moins, je referme la porte. Certaine que Nima devra repasser passer un coup de partout avant que Raf ne le rende, on peut presque dire que nous avons nettoyé 2 jours pour rien ! Désespérant ! Enfin, plus pour moi, mais ça ne m'empêche pas de penser à celles qui restent !

J-1. En mode préparation des bagages. Le plus long sera sans doute que les enfants rassemblent leurs affaires, étant donné qu'ils se sont étalés et éparpillés ! Les sacs seront bien bourrés, je me réjouis d'avance à l'arrivée à Paris et dans le train ! Mais avant ça, on jongle entre les sacs et un petit détour pour un dernier jus de fruits en compagnie de Karine, histoire de se dire au revoir. Et avec une dernière visite dans notre ex-appart avec un vrai (?) plombier pour faire réparer nos fuites. Dernière après-midi à la piscine de la base, j'ai laissé les loulous bien se défouler comme il faudra être assis un moment demain. Je termine les bagages, ouf, mais les sacs sont remplis, en espérant que je ne doive pas les ouvrir, sans quoi ça va nous exploser à la tête une fois les cadenas enlevés (et sans certitude d'arriver à tout ranger à nouveau correctement pour les refermer). Je réalise, sans réaliser vraiment ! J'ai l'impression de partir simplement pour les vacances ! C'est peut être mieux comme ça, ce serait peut être plus facile demain au moment de se quitter ! Quoi que ?!

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