14 janvier 2014

Au revoir 2013 et bonjour 2014 !

Mardi 31 Décembre



Dernier jour de l'année, nous sommes la St Sylvestre ! Beaucoup d'endroits ont prévu un Réveillon, mais à force de ne pas savoir, d'hésiter, de comparer, de trouver certains prix trop excessifs,.... le temps a passé, et les places se sont vendues. Pas grave, on va faire la soirée à la maison. Un peu de cuisine, menu "tour de magie en cuisine, recettes bluffantes pour se régaler sans trop dépenser" (je vous fait un mix des titres des magazines féminins de cette période), un peu de déco achetée au cash center (kit cotillons et autres babioles), et une dose de talent ! Lol ! Petite soirée sympa et tranquille, on trinque et on pense bien aux amis et à nos familles. A minuit, coup de fil à nos mamans respectives, avec "oh c'est pas vrai, c'est vous les jeunes ?" (oui oui ! Vous connaissez beaucoup de monde qui vous téléphone avec l'indicatif +253, vous ?!) pour l'une,  et "mais vous êtes trop tôt, il n'est que 22h !" (oui mais nous, on sera déjà couchés quand il sera minuit en France) pour l'autre !
Bisous pour la nouvelle année
Décompte montre en main, ça y est, Djibouti est déjà passé en 2014 ! Alors meilleurs voeux à tout le monde, que cette nouvelle année vous apporte santé, prospérité et bonheur ! Nous nous couchons au son des "bzz bzz" agaçants des moustiques et de la musique des voisins, et essayons de trouver le sommeil entre 2 conversations bruyantes de chouffs et 47 sonneries de leur téléphone auquel personne ne répond ! Rien ne change ! 2013 reste identique à 2014. Les garçons à l'ordi et moi.... en train de faire le repas et la vaisselle ! Encore que, pas trop cassée la tête pour ce midi, le poulet cuit tout seul au four, c'est qu'il faut répondre à tous les voeux envoyés par e-mail et sur FB.


Alerte à Djibouti
Petite après-midi à la plage du Héron, pour le premier bain annuel. Nous sommes bien le 1er janvier ! Benj voulait son sempiternel wisky-coca pour trinquer sur la plage, pas de bol pour lui, les boissons extérieures sont interdites ! Bizarre que les bons jus de fruits frais de la paillote ne le tentent pas ! Vous connaissiez James Bond et son inséparable Martini, Benj c'est whisky-coca sinon rien ! Même sur la plage ou en rando, à ne pas oublier ! Idée à lui soumettre en tant que bonne résolution de 2014 : changer de boisson favorite !
On retrouve des copains, tout le monde s'est donné R.V. sur la plage pour faire LA photo du bain du 1er janvier, histoire de faire bisquer les amis et la famille à côté de leur chauffage en métropole ! Petits messages dans le sable pour nos proches (pour atténuer aussi un peu les effets de la photo qui fâche ! Ben oui, faudrait encore avoir des amis quand on va rentrer, et pas les avoir tous perdu, à force de balancer des photos de sable fin, de ciel bleu et de mer turquoise, lol !). Le soleil se couche sur ce premier jour de 2014. Bonne année !

Jeune homme 28 ans (hum hum) recherche jeune femme.......



Dernière grande excursion pendant le séjour de Benj, nous partons pendant 2 jours sur Ditillou. Ditillou est situé dans le district de Tadjourah, dans le Mont Goda (pas loin de 200 km de Djibouti ville). C'est à nouveau notre G.O. préféré, Jean-Louis, qui s'est occupé de faire la réservation auprès de Yayo, qui sera notre guide pendant ces 2 jours.
Nous sommes 14 à partir à l'aventure. R.V. chez l'une des participantes pour garer nos véhicules persos et décharger nos affaires, car nous  partons avec les 4X4 de l'agence (et valait mieux). Nous devions partir avant 14h, car la route est longue, mais à cause d'une erreur sur le point de R.V., nous partons avec plus d'1 heure de retard déjà. Les gars chargent toutes nos affaires et nos glacières sur le toit, le tout est bien harnaché et recouvert d'un filet (on va aussi comprendre pourquoi un peu plus tard), on se répartit dans les 2 véhicules, et c'est parti. Banquettes l'une en face de l'autre, elles sont plutôt pas mal, par contre, pas de ceintures. L'habitacle est garni du calendrier de la Bank of Africa, de l'incontournable tapis moumoute sur le tableau de bord, du drapeau du pays et de divers autocollants. Le chauffeur voit à peine au dessus du volant, nous par contre, de l'arrière, on ne voit pas à travers le pare-brise (fêlé comme il se doit). Nous sommes dans la voiture de Yayo, nous avons donc droit à toutes les explications en chemin. Nous traversons Balbala, et le trafic commence à se faire plus dense, beaucoup de camions en provenance ou à destination de l'Ethiopie.
A peine sortis de Djibouti, les paysages commencent à changer. C'est toujours aussi minéral, mais plus joli, plus diversifié. On traverse des villages, on croise des singes en bord de route, des dromadaires,.... et quelques gendarmes pour des contrôles, histoire de voir si nous ne sommes pas des clandestins ! Les routes sont meilleures que je ne le pensais, les km défilent, les paysages aussi : sable et pierres, petites montagnes, des coins de verdure, le Mont Goubet dans son eau bleue foncée, les palmiers dattiers de la côte,...On ne fera qu'un seul arrêt avant d'attaquer la piste, car nous sommes en retard sur l'horaire prévu. Dommage pour Benj qui rêve de voir le Lac Assal ! Nous stoppons non loin de Tadjourah. Comme dit le guide, pause obligatoire avant d'attaquer la dernière partie du parcours (et ma vessie lui dit merci aussi).
Nous quittons la route goudronnée plutôt pas mal (même si elle s'arrête de temps à autre pour se transformer en piste sur quelques mètres à chaque passage d'oueds) pour entrer dans le vif du sujet ! Il fait déjà nuit, nous entamons les 13 derniers km qui vont durer plus d'1h15 ! Moi je ne nommerai même pas ça une piste ! Le chemin (appelons le comme ça) suit les lits d'oueds, c'est donc une succession de sable, cailloux, rochers, pentes, descentes,.... Et là, on comprend le pourquoi du 4X4, mais du vrai 4X4, pas du genre que nous avons qui est plutôt un 4X4 de ville. Je croyais avoir vu le pire avec Kohr Ambado, j'étais bien loin du compte. Je ne sais pas comment fait le guide pour s'y retrouver, par moment ça va, on voit la piste, c'est franc et net, et par moment, c'est juste des tonnes de gravas et de rochers qu'il faut escalader, on ne peut pas dire autrement. Et dire qu'on est secoué n'est pas un terme encore assez fort pour décrire ce que nous vivons. Les oueds, lorsqu'ils sont remplis d'eau, charrient des tonnes de pierres, de sable et de rochers, et tout reste tel quel quand ils sont à sec. C'est juste incroyable d'arriver à passer sur ces chemins encombrés, avec juste la place de la voiture, entre de gros rochers qu'on frôle à quelques cm. Le fait qu'il fasse déjà nuit accentue l'effet "je suis pas rassurée", on sait qu'il y a le ravin d'un côté et la montagne de l'autre, ou alors le ravin des 2 côtés, ou 2 rochers,... Bref, dans tous les cas de figures, on est mal si le conducteur fait une fausse manip ! Je peux vous dire que j'ai crû ma dernière heure arrivée (oui encore), principalement lorsque la voiture a calé en plein milieu d'une montée très hard jonchée de rochers qui nous font glisser en arrière ! Le temps est suspendu, et nous aussi, à ce qu'on peut, la voiture est en pente, nous collés vers les portes du fond (pas parce qu'on le veut, mais par la loi de l'attraction terrestre), on ne bouge plus, on ne respire plus. On est comme figé, ça ne dure que quelques secondes, mais ça a l'air d'une éternité. La seconde voiture s'est immobilisée pas trop près de nous (on ne sait jamais), et je pense que les passagers ont eu peur aussi (mais moins que nous). Le chauffeur fait crisser les pneus et le moteur gronde, on est projeté en avant lors du redémarrage. Ouf ! Mais je vous dis pas l'angoisse, je commençais à me confesser à Raf ! Je ne sens plus mes bras tellement je suis cramponnée et crispée, ni mes jambes que je cale comme je peux, tout en essayant de maintenir Gabriel et en lançant des "oh la la", "ah c'est pas vrai", "seigneur",.... ! Le fait qu'il fasse nuit noire rajoute à l'effet angoissant et oppressant. Et dire que demain nous allons voir ça de jour. Brr, j'en frissonne déjà d'effroi ! Au bout d'interminables minutes sur cette longue piste escarpée, nous arrivons enfin. En ce qui me concerne, je suis courbaturée, crispée, ecchymosée, et le sang s'est retiré de mon visage, mais à part ça, tout va bien !

Le campement, dans un écrin de verdure


Le campement touristique est aménagé en village de huttes traditionnelles organisées en terrasse,  et nichées dans un cirque de montagnes. C'est le plus ancien de Djibouti, crée en 1988 par l'ingénieur agronome Baragoïta Saïd. Les glacières sont transportées dans la "salle de restaurant", et nous nous répartissons les toukoules. Ces derniers sont des habitations circulaires en bois et toit de chaume. Une longue étoffe fait office de porte d'entrée, on devine une lampe tempête à l'intérieur pour nous accueillir. Tout l'intérieur du toukoule est garni de couvertures pour éviter les courants d'air, elles sont colorées et de divers motifs. Un grand lit et 2 lits de camp surmontés d'une moustiquaire, avec couvertures, draps et coussins, nous attendent. C'est rustique, mais effet "cabane en bois dans les arbres" de notre enfance garanti ! Un peu plus bas, on nous montre les toilettes. Les portes ne ferment pas, mais à l'intérieur c'est grand pour 10 personnes, toujours garni de ces couvertures colorées et gaies tout autour, il y a un tronc qui sert à accrocher vêtements ou objets, et comble du luxe, il y a une chasse d'eau (et pas de seau avec sa petite pelle) qui fonctionne et du papier toilette à profusion. A l'extérieur et en face, 2 lavabos enchâssés dans des rondins de bois, et juste à côté, un bâtiment en dur avec 4 douches individuelles (dont les guides humains et littéraires s'accordent à dire que l'eau est très revigorante ! Eh oui, nous sommes en montagne). On ne voit pas grand chose du camp puisqu'il fait déjà nuit, mais tout ça a l'air bien sympa. Nous rejoignons la "salle à manger", décorée de guirlandes de Noël en papier et électriques ! Petite veste polaire de rigueur, tout autant que l'est  l'apéritif pour nous remettre de nos émotions ! Samossas en entrée, puis brochettes de poissons et pâte à la sauce tomate (il nous faut des sucres lents pour ce qui nous attend demain) et salade de fruits ananas. On se met d'accord avec le guide sur le programme et l'horaire du lendemain. Certains ont voulu tenter la douche, mais l'eau du camp est coupée pour la nuit. Reste l'option eau en bouteille ou lingette. Personne ne fait long feu, il faut se reposer avant la longue marche de demain. Et comme je ne veux pas renouveler l'expérience Khor Ambado, je fais l'impasse alcool, boisson gazeuse, thé et café, et je prends mon petit cachet homéo pour me détendre.
Notre toukoule
Comme il fait frais, on garde pantalon et un lainage pour dormir. Mais les couvertures qui nous sont fournies sont très douces et bien chaudes, et Raf et moi avons notre bouillotte en la personne de Gab, qui dort entre nous dans le grand lit. Tout est calme (mis à part Benj qui se bat avec un papillon qui a réussi à rentrer sous la moustiquaire, et qu'il essaye par 2 fois de faire sortir), on entend les bruits de la nature, le vent, quelques oiseaux, et les chats qui se promènent dans le campement (pas les hyènes comme à Khor Ambado, avec leurs ricanements genre "je me fiche de toi !"). Même si mon sommeil est entrecoupé, j'ai plutôt pas mal dormi.



On prend des forces !
Lever à 6h, on entend réveils et portables sonner dans tous les toukoules. Petite toilette rapide, on rejoint le restaurant, le petit déj était prévu à 6h30 pour partir à 7h-7h30 max ! Ben nous, on était là, pile à l'heure ! Mais pas le petit déj ! Le fameux 1/4h djiboutien citadin fait 1/2h dans la montagne. On retrouve vite le sourire à la vue de belles galettes chaudes qu'on nous apporte. C'est pas light, mais comme on va se dépenser, peu importe. Et comme on n'est plus à quelques calories près, on rajoute gaiement confiture et pâte à tartiner. Un régal. Oublié le "pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé" ! Juste le temps de se préparer, et c'est parti. Yayo amène un second guide, au cas où certains d'entre nous ne souhaitent pas faire la rando en totalité, il y a possibilité de rentrer à partir des jardins avec lui. Ca grimpe d'entrée dès la sortie du camp, le temps est gris, les nuages sont accrochés sur les sommets, ça fait comme du brouillard, et il tombe une espèce de crachin. Pas de quoi être grandement mouillé en tous cas, et heureusement, il pleut tellement peu ici que je n'ai même pas pensé à emporter des K-Way. Quelques explications sur la flore et la faune, nous rencontrons des arbres dont le tronc est comme vert fluo, c'est assez étrange. Ca se voit que c'est plus humide ici, ça sent vraiment la forêt, cette odeur de terre mouillée et de champignons (euh, hallucinogènes les champignons, vu qu'il n'y en a pas ici ! Lol !).
Ca fait un bien fou cette verdure, et ces quelques fleurs entre les pierres et les rochers. Pour un peu on prendrait une touffe pour la mâchouiller et avoir notre dose de chlorophylle (notre khat à nous en somme). Et ça grimpe toujours, on escalade, on passe par-dessus des troncs d'arbres, on escalade les rochers, on marche sur les cailloux. Je tiens Gab fermement par la main pour l'aider, c'est haut par moment, et ça glisse pas mal. Les pierres et rochers prennent des teintes diverses, rouge foncé, ocre, beige, noir, le sol est tantôt sablonneux, tantôt terreux. On trouve même sur le chemin des plants d'un basilic très odorant et des tomates. On croise des dromadaires, des dikd-diks, des damans, des vaches. Et on grimpe, encore et toujours, mais comme il ne fait pas trop chaud, ça va, même si ce n'est pas une petite promenade de santé ! On profite bien du paysage, tout en restant vigilant car les chemins que nous empruntons ne sont souvent pas larges, avec le ravin en contrebas. Nous arrivons au "jardin", divers arbres plantés en terrasse, et de longs tuyaux jaunes qui sont installés tout le long pour permettre l'irrigation. Tout le monde est décidé à faire la rando entièrement, on repart pour une nouvelle grimpette. Un petit bonjour au gardien de la forêt (un crâne de dromadaire installé à l'orée) et on découvre des palmiers. Pour un peu, on se croirait vraiment dans une jungle amazonienne !
La cascade 
Après de longues heures de marche, nous voilà arrivés comme dans un couloir à ciel ouvert, des 2 côtés des falaises rouges, quelques trous de ce de là, et quelques arbres qui poussent sur la roche on ne sait comment, du sable et des cailloux entre, et un super écho. Impressionnant ! Et au fond de ce cirque, la petite source pour laquelle nous avons fait tous ces efforts ! Petite pause bienvenue, on croque quelques biscuits, on se réhydrate, et moi je dépose mon sac car j'ai le dos trempé! On repart, mais la grimpette c'est presque fini, on redescend en marchant dans les lits d'oueds ! Mouais, à la réflexion, je me demande si j'aimais pas mieux grimper. Les oueds sont remplis de cailloux et de rochers, il faut marcher là dessus, c'est l'enfer. Pour moi en tous cas. Comme il y a l'enfer du Nord et ses pavés pendant le tour de France, il y a les cailloux des oueds ici. Et on va en bouffer de la caillasse, je vous dis pas ! Ca + le fait que ça descend + mes baskets pas adaptées dans lesquelles j'ai mal aux pieds en toutes circonstances + mes pieds de paysannes = de gros bobos à venir ! Pour freiner la descente les pieds sont tout devant dans la chaussure et les doigts de pieds et ongles cognent sans arrêt au bout. L'impression qu'un lanceur de couteaux me transperce les doigts de pieds. Du coup je marche les doigts de pieds recroquevillés à l'intérieur de la chaussure pour essayer de limiter les dégâts. Ben, c'est pas très efficace, ça fait perdre du temps, tout le monde est déjà loin, et ça fait perdre l'équilibre. Je marcherais là-dedans avec des talons aiguilles que ça serait pas pire ! Je ne prends presque plus le temps de regarder le paysage tellement j'en ch.., peur de me tordre la cheville, de me casser la figure et de me ramasser sur les cailloux. Raf reste un peu avec moi, et le second guide aussi, pour fermer la marche. Le soleil est revenu, il fait chaud, c'est pas fait pour arranger mes affaires. C'est mon chemin de croix à moi en somme !
Dans le lit de l'oued
Je ne sais pas comment font les 2 guides pour faire tout ça en tongs, sans quasi avoir les pieds sales, alors que moi je suis dégueu jusqu'au dessus de la cheville et que même en baskets, j'ai du mal. A croire qu'ils naissent avec des tongs déjà aux pieds ! Le reste du groupe qui est déjà bien avancé fait plusieurs pauses en attendant the boulet, si bien que lorsque j'arrive enfin à les rejoindre, ils repartent aussitôt. Donc je crapahute depuis 8h ce matin sans avoir arrêté, là ça commence à déborder et je laisse parler la râleuse qui était en sommeil (résolution de la nouvelle année. Aura pas duré longtemps celle-là !) et qui ne demandait qu'à se réveiller. Comme si le fait de râler allait arranger mes affaires ! Euh, non ! J'ai toujours aussi mal aux pieds ! A chaque pas, j'ai l'impression qu'on abat un marteau sur mes ongles, donc vous l'aurez compris, je déguste ! Raf m'a débarrassé de mon sac à dos et me tire dans la dernière montée à l'aide du gilet de Gab que nous tenons chacun d'un côté ! Le mec qui tire sa mule ! Je dois m'arrêter de temps à autre, histoire de souffler un peu. Sauf qu'une fois en haut, panique totale, impossible de reprendre mon souffle, j'ai comme une boule dans la gorge qui m'empêche de respirer. En mode hyperventilation la fille ! Je crois que j'ai fichu la trouille à une partie de la troupe (euh à moi aussi celà dit). Trop la honte !! Mise K.O par mes enfants, par Geoffrey que je vais désormais nommer "Chamois d'Or" (chamois car il a grimpé tout ça comme un rien, et or car il a bien mérité la médaille d'or, pendant 5h à la hauteur du guide sans jamais le lâcher, ce dernier n'en revenait pas, lui qui avait dit d'entrée qu'aucun des 2 gamins n'arriverait au bout ! Bluffé le gars !), et même par Gab, 5 ans 1/2 ! Ainsi que par tous les autres, même les plus âgés que moi ! Et comme si ça ne suffisait pas, le guide veut m'achever en voulant chercher la voiture pour me véhiculer jusqu'au camp ! Bon OK, je ne suis pas sportive, mais il me reste un tout petit (bon d'accord, juste un infime) brin de fierté (que Raf nommerait plutôt une tête de cochon) ! Si je suis allée jusque là, je peux encore tenir 10 minutes pour rentrer. Il semble que j'ai pris un coup de chaud et une fringale (comme si j'avais pas pu puiser dans mes réserves, il y a pourtant de quoi faire), Benj et Raf me renversent le peu d'eau de ma gourde qui reste sur la tête et dans la casquette pour finir la marche. On rentre par l'autre côté du camp, côté jardin, c'est très joli, mais j'ai à peine le temps de regarder, je me fais envoyer me reposer quelques minutes sur le lit de notre toukoule. Puis direction la douche pour faire descendre la température, sous la surveillance de Raf, des fois que je fasse un malaise. La douche est fraîche, mais bienvenue, je suis sûre qu'au contact de ma peau, il y a eu des volutes de vapeur qui se sont échappées.  En mode cocote-minute sous le robinet d'eau froide pour faire retomber la pression, avec le "pchhhhhh" qui l'accompagne ! Après le repas, je suis totalement remise, j'ai repris des couleurs. Ce que je peux dire, c'est que ce n'est pas de tout repos, il faut un minimum de condition physique tout de même ! Ca tombe bien, nous sommes début d'année, c'est pas le moment des bonnes résolutions ? Donc, essayer d'utiliser moins la voiture et faire plus de choses à pieds !


Après le déjeuner, c'est déjà l'heure de repartir, d'autant plus que nous avons prévu une petite halte dans un village voisin. Nous reprenons donc le chemin en vision de jour (c'est pas plus rassurant pour autant), idem que la veille à l'aller. Par moment, mieux vaut fermer les yeux ! Notre pause dans le village est la bienvenue. Nous sommes accueillis par le chef qui nous fait une petite visite. Ce sont principalement les habitations qu'il nous montre, toukoules nous connaissons déjà, et daboïta, qui représente l'élément de base de l'habitat nomade afar.
La daboïta forme un dôme que l'on recouvre de nattes. Une partie du village s'est rassemblée autour de nous, et bien que les gens aient l'habitude de voir des visiteurs, nous restons une attraction ! Nous sommes invités à prendre le chaï (mais le vrai, sucré et bien parfumé, bien foncé aussi, pas l'ersatz qu'on nous sert parfois en ville) et à partager les galettes de maïs. Les enfants nous rejoignent intrigués, ils s'assoient à côté de nous, l'heure du goûter a sonné ! Comment voulez-vous résister à ces frimousses ?! Ils sont une aide précieuse, les galettes sont très bonnes, mais nous sortons de table, et refuser serait malpoli. Nous partageons donc nos galettes avec les enfants ravis, chacun y trouve son compte, c'est gagnant-gagnant ! Nous les prenons en photo, il y a une petite fille pas farouche qui pose comme une star.... et qui a déjà tout compris de la société de consommation, voulant me prendre mon appareil alors que je voulais simplement lui montrer comment elle était en photo ! Lol ! 3 petites filles regardent mon Gab d'un air intéressé, mais pas lui qui les ignore. Ca c'est fait !
Quelques enfants du village
Nous reprenons la route, un petit arrêt pour un panorama sur le lac Assal (avec un vent à décorner les boeufs), au canyon de Dimbya (impressionnant le paysage.... et le fait que même là, on trouve des vendeurs ambulants) et enfin au niveau de la faille où les plaques africaines et eurasiennes s'écartent (la faille fait 12 km. Les séismes dans cette région sont fréquents, de 15 à 20/ jour, mais sont, heureusement, très rarement perceptibles).
On arrive à la faille
Le temps de rentrer, il fait déjà nuit noire, il n'est  pas loin de 20h. Chacun reprend ses affaires et son véhicule. Très beau week-end malgré cette sensation de m'être pris le train Djibouti-Adis Abeba sur le corps pendant les jours qui vont suivre. A refaire avec une meilleure condition physique et des chaussures une taille au-dessus (et là c'est pas gagné, soit je mets des baskets pour hommes, soit je me contente des boîtes et pas des chaussures, au choix !). Un bon bol d'air et de dépaysement en tous les cas. A faire absolument !
Canyon de Dimbya


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