05 janvier 2014

On y est !

Lundi 23 Décembre


Voilà des mois qu'on en parle, et voilà, nous y sommes. Il va arriver ! Non, pas le bonhomme en rouge, mais Benj, le frère de Raf. Après un long voyage en avion et 2 escales, arrivée sur le territoire djiboutien à 5h55. Formalités de douane, "ouvrez votre sac, c'est quoi ça ?". "Les cadeaux de Noël de mes neveux". "Et moi, j'ai pas droit à mon petit cadeau de Noël ?" s'entend-il répondre (ah parce que tu pratiques ? C'est juste quand tu y trouves ton intérêt en fait). Bienvenue à Djibouti ! Benj n'ayant rien sur lui comme monnaie sonnante et trébuchante, le miracle de Noël a eu lieu et il a pu passer. Le fait qu'il ait été un des premiers à descendre de l'avion a dû jouer, il restait encore du monde à "sonder" pour mettre du beurre dans les épinards ! Première découverte de l'appart pour notre parisien à 06h15 du mat, le ventre vide, avec 3 heures de sommeil seulement : "chouette tes toilettes, ça donne pas envie d'y aller (tartre accumulé d'avant mon arrivée, qu'il faudrait maintenant enlever au marteau-piqueur. Et encore, le fond de la cuvette n'est plus brun maintenant). "La porte des toilettes (encore elles) ne ferment pas à clé ?". "T'as pas de poubelle dans la salle de bain ?". "Aides-moi à ouvrir le capuchon de la bouteille, j'arrives pas" (euh, fallait juste enlever le plastique autour en fait. Ca y est, les neurones commencent déjà à griller sous l'effet de la chaleur). Le sage qui sommeille en Raf se réveille alors pour lui lancer cette maxime à méditer "t'es en Afrique mon grand, ici y'a rien qui fonctionne correctement" ! Pour une fois, Benj pourra se la jouer parisien cliché se retrouvant dans le trou du c... du monde ! Lol ! Ca promet de bons moments totalement décalés !

C'est avec ce cumul de handicaps que je le laisse avec mes loulous surexcités pour aller faire ma dernière activité club du mois. Ce matin, atelier bûche de Noël chez Sylvie. Au programme, bûche au chocolat. Par équipe de 2, nous nous mettons au travail : confection du biscuit roulé, du sirop pour imbiber le biscuit et de la crème au beurre pour l'intérieur et l'extérieur de la bûche. Notre hôtesse qui a fait des études en hôtellerie (même lycée que moi, comme le monde est petit. Trop fort !) est très bien équipée en matériel, livres et surtout épices, arômes, .... qui garnissent ses armoires. Mais bravo à elle (et à nous du même coup) d'avoir oeuvré dans une si petite cuisine à 7 ! Quand on aime faire la cuisine, la faire dans une pièce de la taille de celle d'une maison de poupée, c'est non seulement difficile, et en plus, moi perso, ça me donne pas forcément envie de cuisiner. Mais on se débrouille, on change de place toutes les minutes, et dès que c'est possible, on continue dans la salle à manger sur la grande table pour laisser la place aux suivantes. Petite pause café pendant la cuisson et le refroidissement des biscuits, et c'est reparti pour les étapes suivantes. Pas évidente à faire la crème au beurre dans ces conditions climatiques. Chaque membre du binôme oeuvre à son tour, ça mesure, ça touille, ça décolle, ça imbibe, ça étale,... et ça fait la vaisselle pour éviter d'en laisser partout et d'avoir assez de matériel à se prêter. Après avoir réalisé la crème et l'avoir dosé en chocolat (ça tombe bien, Marie et moi adorons le chocolat, donc nous n'avons pas lésiné), étape étalage, puis délicate opération de roulage du biscuit (à 4 mains) qui craque un peu malgré le sirop (trop peu imbibé d'après Sylvie).
Heureusement que la crème va combler tout ça et faire de notre bûche un vrai régal pour les yeux. Et on étale à nouveau sur l'extérieur. Marie et moi avons plus une ganache qu'une crème, plus lisse, plus coulante, elle a un peu de mal à tenir, c'est un challenge. Par contre, elle à l'air d'être légèrement plus brillante que les autres, et elle est plus foncée (ben oui, avec nos 3 cuillères à soupe bien pleines de chocolat ! L'intitulé c'était bien bûche au chocolat, non ? Eh bien elle est au chocolat ! Lol !). Chacune s'est bien appliquée, nous sommes fières du résultat. Nous coupons chaque bûche en 2 (nous avions fait de grandes plaques), et Sylvie nous a gentiment acheté quelques sujets pour décorer, Pères Noël, sapins, haches,... Vite vite dans les boîtes et les glacières garnies de blocs congelés et encore plus vite à la maison pour la mise au frais. Reste les rainures à faire pour l'effet bûche, plus la déco. J'ai demandé à celles qui voulaient de mettre une photo de leur bûche décorée sur FB, c'est marrant de voir les résultats différents à partir des mêmes bûches ! Et d'après ce que j'ai pu lire, certaines (bûches) n'ont pas survécu au 23 décembre ! Ben y'a plus qu'à se remettre aux fourneaux alors pour en avoir une à déguster le 24 ou le 25 ! Quand on fait sa gourmande, faut assumer ! Lol ! Je retrouve Benj et les enfants. Après plusieurs parties de cartes, des dessins, et de jeux divers, le décalage est là et Benj s'est éteint pendant 1h, plus 2h30 l'après-midi (et il ose nommer ça une sieste ! Lol !) plus 13h la nuit suivante ! Tout juste hier soir a-t-il eu la force de  découvrir la fatira cuisinée par Nima et d'écouter quelques anecdotes de la vie locale, mais en piquant du nez plusieurs fois, même pas réveillé quand je riais de le voir comme ça ! "Si, si, j'ai tout entendu de ton histoire !". Pour quelqu'un qui vient d'arriver, je trouve qu'il a déjà bien intégré le concept de "sieste" et qu'il le maîtrise comme s'il avait fait ça depuis toujours !

Bus côté pile
Mardi, ça y est, la belle de nuit de Noël est à notre porte. Benj n'est pas au courant de ce qui l'attend pendant son séjour, nous donnons donc les informations nécessaires au compte-goutte (sauf quand Geoffrey gaffe, bien entendu). Donc indices du jour : tu prends un sac avec affaires de plage, vêtements chauds, un rechange et une couverture. Cette année, nous ne passerons pas Noël à la maison. R.V. devant la base pour un départ groupé avec les autres participants à ce réveillon, nous sommes 26 personnes. C'est Jean-Louis qui s'est chargé de l'organisation, nous avons loué un restaurant sur la plage de Khor Ambado qui nous accueille pour le repas de Noël, le petit déjeuner et le repas de midi du 25, et nous dormons sur place dans les lits picots empruntés à l'armée. Autant dire pour moi, la grande aventure ! Il m'aura fallu plus d'un an pour oser dormir dehors à la belle étoile ! Je pense donc être prête pour Koh-Lanta édition n° 45 !! Certaines personnes ne prennent pas leur voiture, c'est le gérant du restaurant qui va venir les chercher et prendre un peu de notre matériel, il nous propose un bus 18 places, donc sur le papier, c'est parfait. Sauf qu'ici, la réalité dépasse toujours la fiction, et que nous avons bien ri en découvrant le bus 18 places de notre hôte ! 18 places djiboutiennes, oui, mais pas 18 places françaises, ça c'est sûr ! En fait c'est un bus comme ceux que l'on voit prendre des gens dans les rues, c'est plutôt un petit van 7-10 places !  La porte est coincée et il faut presque un ouvre-boîte pour l'ouvrir, le bas est rongé de rouille par endroit,..... C'est vrai qu'en y réfléchissant bien, à quoi pouvait-on s'attendre d'autre ? Mais il est décoré, 4 "plumeaux" de chaque côté, plus les indispensables protections décoratives des essuies-glaces et rétros en faux cuir rose et bleu ! Le grand luxe ! Et là on est bien content d'avoir son véhicule, il vaut ce qu'il vaut, mais c'est toujours mieux. C'est surtout que caser tous les gens et le matériel, ça va être coton.
Et côté face
Après 1h30 d'attente, on peut enfin y aller. Comme d'hab, 10 minutes de vraie route puis de la piste (et le dromadaire est toujours à la même place, vous savez, à l'endroit où il faut tourner à gauche pour trouver la piste). Ca m'impressionne moins que la première fois, mais c'est quand même bien chaotique. Pour la dernière descente, nous sortons de la voiture et faisons un bout de chemin à pied, car chargés comme nous sommes, la voiture risque d'accrocher. L'occas de se mettre en appétit et de faire quelques petites photos. Sauf que nous avons bien failli perdre le photographe qui a glissé sur le sable et est parti du côté opposé de sa tong (qui elle a été plus maligne, lui est allé vers le ravin ! Ou "ce que ça donne quand un Parisien quitte la capitale" ! Lol !).
Notre table de réveillon
Tout le monde est arrivé sain et sauf, on installe le campement. Le restaurant (4 murs et un toit et tous les côtés ouverts) nous a laissé champ libre pour nous installer à "l'intérieur". Premier défi à relever pour gagner son apéritif de Noël, monter les lits picots.
Quand le lit est mis, il faut encore rajouter la moustiquaire. C'est les moustiques qui vont moins faire les malins sur ce coup-ci ! Ensuite on customise avec couvertures, oreillers,....
Ca y est, nous avons gagné notre apéritif !
Un petit plongeon dans la mer, mais le ciel est nuageux et gris, un peu de vent, et vu l'heure qu'il est, on va peu en profiter. Mais bon, on est là, on y va. Brr, un peu dur d'y entrer, en plus il y a beaucoup d'algues, à nouveau on se croirait dans une essoreuse à salade. Tant pis, tout le monde ne peut pas dire qu'il s'est baigné un 24 décembre ! Je ressors quand même bien vite pour éviter de prendre froid avec le maillot mouillé sur moi. Défi n°2, se changer, pas de douche ou de petit recoin, et le coin toilette, comment dire, ne donne pas envie. 4 murs et un toit (toujours encore) et 1 cuvette placée de manière un peu aléatoire dedans, mais juste la cuvette, rien autour, tu cherches tuyaux ou chasse d'eau, y'a pas ! C'est comme si la cuvette était tombée du ciel, ça fait éléphant dans un magasin de porcelaine, pour un peu, on se dirait presque qu'elle n'a rien à faire ici, ça n'est pas sa place ! Et la réflexion de Gab "oh, maman, je te dis pas la tronche des toilettes !", me conforte dans l'idée que des fois, même s'il y en a, il vaut mieux aller dehors dans la nature ! Donc à défaut d'être dans les toilettes, moi je serai.... juste derrière ! Pour l'apéritif, qui est quelque chose de très français, nous avons tous ramené nos glacières et partagé ce que nous avions : vin, saumon, foire gras, pain d'épices maison, cake salé, et biscuits apéritifs (avec les indispensables Curly, car "si t'as pas d'amis, prends un Curly !"). Donc super apéro comme à la maison, si tu pensais ne pas te jeter sur les caouètes et t'empiffrer, c'est raté ! Sur la plage en pleine nature, certes, mais avec un minimum de confort quand même ! Une table a été dressée par le patron du restau sur la plage, et les acacias qui sont autour sont décorés avec 3 guirlandes. En entrée, un gigantesque plat de crudités avec thon et oeufs durs, on aurait pu inviter les autres personnes présentes sur la plage. Idem pour la suite, mouton à la broche, et là, les gars en ramènent 2, et, attention, âmes sensibles s'abstenir, en ouvrant le ventre au couteau, on découvre qu'ils sont farcis avec semoule et riz.
Pareil, pour tout un régiment, il y en avait 3 fois trop. Crêpes au chocolat en dessert, plus tous ceux qui ont été faits par nos petites mimines, et ramenés, brownie au chocolat, chessecake, gâteau de Noël aux mendiants (ça c'est moi),..... Musique d'ambiance tout au long du repas, ça aurait été bien de pouvoir danser, mais dans le sable, c'est difficile. On entend de la musique dans le restau à côté, croyant aussi à une soirée comme la nôtre, mais non, ce sont les personnels des restaurants qui avaient mis de la musique pour nous attirer. On passe donc une partie de la soirée là-bas à se déhancher et à observer ce que donne la "danse du poulet" sur les rythmes de David Guetta ! Eh ben ça vaut le déplacement, les gars étaient à fond !
Vous en reprendrez bien encore une petite lichette ?
Un peu après minuit, on se souhaite un joyeux Noël et je décide d'aller dormir. Raf et les enfants sont partis depuis un moment déjà, les loulous ont décidé de partager leur couchage, trop contents de faire comme s'ils étaient dans une cabane. Je me change comme je peux couchée sur un lit de camp avec la tente au-dessus de moi (ça y est, j'ai fait ma séance de sport pour éliminer le repas), j'ai pas vraiment sommeil, mais comme le soleil se lève tôt, il faut essayer de dormir quand même un peu. Mouais, c'est ça, c'est le terme adéquat, il faut essayer. Il faudrait aussi pouvoir y arriver ! Et là impossible ! La faute aux 3 verres de punch lorrain (merci Jean-Louis, lol), au coca ou au sprite ?  Mystère ! En tous cas, pas moyen de fermer l'oeil ! Je suis donc au courant de tout ce qui s'est passé durant la nuit : la musique qui a été jouée, les bagarres de chats, les employés faisant la vaisselle pendant la nuit, Benj qui a définitivement scié les derniers arbres qui étaient présents sur le territoire, l'avion qui est passé très près de nous, la petite pluie du matin qui a obligé ceux qui avaient mis leurs lits sur la plage à se mettre à l'abri (même pas le temps d'arriver sous les arbres que c'était déjà fini), la montre qui a bipé pour signaler que c'est l'heure d'aller au boulot, le portable qui joue de la musique et qui vole par terre,.... Dommage, le ciel étoilé, la mer en bruit de fond, ça aurait pu être super sympa sans cette insomnie ! Car c'est long, mais long, une nuit sans dormir ! Et moi, si je ne dors pas, et si j'ai bu comme je l'ai fait, j'ai besoin de me lever pour aller aux toilettes. Avec ma super lampe qui n'éclaire rien, peur de faire du bruit, tu manques de tomber à chaque pas dans le sable (bon, sous l'effet de l'alcool peut être aussi un peu). Et là, derrière les toilettes, dans ton petit coin sous les acacias, tu as peur de tout, tu regardes si il n'y a pas de bébêtes, tu te demandes ce que c'est quand l'arbre craque, que le sable bouge sous l'effet du vent,... et si tu viens pas de voir un gros poisson échoué à côté de toi (effet de l'alcool n°2).  Euh non, en fait ce sont les employés du restaurant qui dorment avec la tête sous la couverture (en fait plus précisément sous la nappe). Donc voilà ce que j'ai fait dans la nuit, mes petits allers-retours sous l'acacia, et faire grincer mon lit en faisant la crêpe pour essayer de trouver le sommeil (en plus faut trouver comment rentrer dans cette petite moustiquaire, faut 2-3 essais avant de savoir ce que tu rentres en premier, les fesses, ou alors les genoux ?). Bien contente quand le jour a commencé à se lever, je guettais à travers la toile de temps en temps qui était réveillé ! Petit déj face à la mer, tradi français plus crêpes.

Petit tour dans l'eau, et quelques photos pour faire enrager parents et amis (si, si, ne dites pas le contraire). Toujours autant de salade marine, les fils de Nadine se la jouent Rambo avec ça sur la tête, brr, j'espère qu'ils ne vont pas avoir de boutons verts et bleus sur la figure (ou ailleurs, vu que Bastien nous a fait un remake de Michel Blanc dans les bronzés, si vous voyez où je veux en venir) ! Nouvel apéritif amélioré comme la veille, puis couscous, et comme hier, bien trop en quantité, déjà gavés que nous étions (bien qu'il y en ait certains qui ont trouvé une place pour mes bredele, prétextant que la boîte que je leur destinais arrivait toujours aux 3/4 vides au bureau !). Le sommeil qui m'a fui se manifeste après le repas, je m'allonge mais même si je ferme les yeux, je ne dors toujours pas. Est-il trop tard pour commander à Père Noël ? Les garçons ont d'ailleurs hâte de rentrer voir s'il est passé. On commence à remballer, ranger, aider un peu à remettre de l'ordre sur les tables, ramasser nos déchêts. Ceux qui repartent en bus commencent la montée (le bus ne peut pas descendre jusqu'à la plage, il les récupère en haut), et nous restons pour superviser les gars qui prennent les lits picots dans leur 4x4 (histoire vérifier qu'il y en a bien 19 de chargés et 19 de livrés, pas 1 de tombé du camion). Ca tient juste dans le coffre, 2 glacières par dessus, et un jeune homme assis à moitié sur le tas qui tient le tout. Et nous roulant juste derrière  ! Du coup, on a laissé un peu de distance, et on a bien fait, la voiture s'est arrêtée un peu plus loin pour resserer le tout ! Nous avons bien fait, car "Carglass répare, Carglass remplace. Bonjour, c'est Cédric de Carglass,...", ça n'existe pas ici ! Le même super bus reprend ses passagers et c'est parti. Je trouve la descente plus impressionnante, rochers, crevasses, ..... Et nos amis qui réclament des sous pour avoir bouché un trou. Ils devaient savoir que pour Noël il y allait y avoir du monde, c'est la folie, d'habitude il y en a 1, là ils sont 4 tout le long du chemin, plus les enfants.
Père Noël est passé
Retour à la maison, c'est la partie moins drôle, tout monter, tout ranger, laver, désensabler,... Le temps d'ouvir les cadeaux, Papa Noël nous a bien gâté (surtout 2 de ma connaissance qui ne le méritait pas tant), et c'est soirée gaufres, tant que j'ai les yeux encore ouverts. Je me suis moquée de Benj, mais voilà que le jour de Noël, je vais me coucher à 21h15. Donc 19h15 en France ! The honte is back ! Ah vivement Noël 2014 en France, ce sera plus reposant ! Lol ! Encore Joyeux Noël à tous, et merci pour vos cadeaux et petits messages, je ne peux pas dire que ça nous réchauffe le coeur vu les températures, mais ça fait un bien fou !   MERCI !!

Joyeux Noël à tous !

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