02 février 2014

La desperate housewive et le marathonien

Lundi 20 Janvier


Coucher de soleil dans le désert non loin de Dubai
Et voici la suite tant attendue de votre feuilleton à rebondissement qui vous tient en haleine depuis plusieurs semaines déjà, notre "cours après moi shérif" version djiboutienne (c'est d'autant plus facile de me rattraper que je suis à pieds !). Résumé des épisodes précédents : depuis le mois de décembre et sa malheureuse crevaison à la sortie d'une soirée au Kempinski, Isa et Raf enchaînent les mésaventures automobiles. Un complot ? Un mauvais sort ? Combien d'heures encore les collègues devront-ils passer les mains dans le cambouis ? Combien de copains allons-nous encore devoir embêter pour nous conduire ici ou là ou leur emprunter leur véhicule (la seule chose de drôle, c'est que nous changeons tout le temps de voiture, et que les chouffs ne comprennent plus rien, le matin avec une, l'après-midi avec une autre,... Par contre, ils ne perdent pas la tête au point d'oublier de venir demander à laver les autres voitures dans lesquelles ils nous voient !). Avec tous ces services rendus, nous sommes overbookés jusqu'au départ, et je pense que je vais connaître chaque cm2 de ma cuisine par coeur à force d'y passer mon temps pour remercier tout le monde avec des dîners, apéritifs, gâteaux,...Lol ! Mais heureusement qu'ils sont là, les copains et les copines ! Bruno qui m'amène faire mes courses, joue le baby-sitter en amenant les garçons à la plage (nous laissant Raf et moi en amoureux.... chacun avec son ordi ! Lol !) et me prête sa voiture le temps qu'il faut; Gilou qui lui aussi nous a prêté son carrosse plusieurs fois; Jean-Louis qui a passé de nombreuses heures à son chevêt, au-dessus, au-dessous, bref dans toutes les positions possibles (et que nous avons même embêté le jour de son anniversaire, en échange d'un gâteau !); Jérôme et Philippe aussi; Franck de la salsa qui m'a très gentiment raccompagné en voiture chez moi après un cours; Et bien sûr, Sainte Karine des Miséreux et Sainte Marie des Automobilistes Poissards qui me voyant en tenue de guerre (casquette, gourde d'eau, baskets et grande poche de courses) me double en voiture et me téléphone pour me proposer de me ramener chez moi "tu m'as fait trop pitié quand je t'ai vu" me dit-elle ! A tout ce monde là, et aux autres que j'aurais peut être involontairement oublié, je dis un grand MERCI ! Désolée de vous déranger, j'aurais préféré devoir embrasser un dromadaire pour briser la malédiction (ben les grenouilles ici c'est pas légion, je fais avec la faune locale) ! Donc après un lifting, nous revoici motorisés. Ce n'est pas sans une certaine appréhension que je prends la voiture pour ramener Raf à la base rejoindre son groupe d'athlé pour le départ sur Dubai. Conformément aux instructions qui m'ont été données, je laisse bien tourner le moteur pour que la batterie puisse charger. Pour le cours de salsa du lendemain,  je préfère prendre la voiture de Bruno, on ne sait jamais, si je dois rentrer en urgence à la maison, je préfère ne pas tomber en rade ! Hier pour le ciné, R.A.S., j'ai quand même vérifier 15 fois que j'avais pas laissé les feux allumés. Les gens vont croire que j'ai un T.O.C s'ils me voient faire !

Ca travaille dur !
Mercredi, atelier bredele avec Marie et Karine. Soit disant que les photos que je mets sur Fb ou dans mon blog faisaient trop envie ! Ah bon ?! Je les prends au mot, et c'est parti pour une matinée les mains dans la pâte. Au programme, butterbredle, schwowebredle, étoiles à la cannelle et palets bretons. Avec obligation de savoir prononcer les deux premiers avant de pouvoir les déguster ! Il y a tout le temps de la confection de la pâte, du temps de repos et de la cuisson pour s'entraîner. Avec un petit cours d'histoire sur l'origine de cette savoureuse tradition en plus ! C'est bien joli de les manger, ces bredele,  mais y'a pas de raison, on peut allier gourmandise et culture !
Un peu d'huile de coude
J'ai préparé la pâte à butterbredle en avance, comme elle doit reposer un peu plus longtemps, j'aiderai les filles pour les autres. Chacune son tour les mains dans la pâte, puis c'est le concours de la meilleure donneuse de "raclée" pour l'aplatir (je suis très peu utilisatrice du rouleau à pâtisserie, préférant le mano à mano avec la pâte). Et à ce jeu là, les filles ont de l'expérience, elles s'en sont données à coeur joie (je ne sais pas si leurs maris respectifs vont susciter la jalousie ou l'empathie, lol !). Principalement avec la pâte des schwowebredle, qui leur a donné bien du fil à retordre, tant elle était granuleuse. A tel point que ça lui a valu le beau surnom de "Scheissebredle"  (je vous fais grâce de la traduction, tout le monde aura compris, germanophone ou pas) donné par une Marie d'habitude si maîtresse d'elle-même ! Et voilà où elle en est après 7 ans d'allemand ! Lol ! Bon, sur ce coup-là c'est moi qui ai pitié de ses yeux de cocker, après un petit tour entre mes mains et un bon remalaxage, il n'y paraît plus, et ça devient presque trop facile. A leur décharge, je dois avouer que le pâte n'était pas facile à travailler, on aurait dit du sable (j'ai d'ailleurs retrouvé cette pâte à crumble éparpillée par endroits dans ma cuisine ! Karine aurait-elle eu pendant un bref instant une idée de vengeance ? Lol !).
La petite pause qui va bien !
11h30 montre en main et timing parfait, c'est le moment de la distribution. Les petits gâteaux sont très beaux et sentent délicieusement bons. La boîte de Marie est trop petite pour tout contenir, je lui prête une des miennes, je suis équipée. Karine a pris des boîtes en plastique, ce que je lui déconseille pour la conservation car les bredele vont perdre leur croquant et devenir mous. Pas d'inquiétude au final, le lendemain, j'apprends par SMS qu'il n'y aura plus de problème de conservation ! Ouf, l'honneur est sauf ! "Si l'Alsacienne a de grandes oreilles, c'est pour mieux écouter les gourmands !" disait une pub de mon enfance !

Le meilleur moment :  la distribution ! 




BUTTERBREDLE (petits gâteaux au beurre)

Préparation : 20 mn/ Repos : 2h/ Cuisson : 10 mn
250g de farine/ 125g de sucre/ 125g de beurre/ 4 jaunes d’œufs/ 1 jaune d’œuf dilué dans un peu de lait pour dorer

Creuser une fontaine dans la farine tamisée.
Y mettre le sucre, les œufs et le beurre coupé en petits morceaux.
Recouvrir de farine et bien malaxer le tout.
Former une boule et laisse reposer 2 h au frigo.
Faire une abaisse mince et découper  à l’emporte-pièce.
Dorer à l’œuf et faire cuire 5 à 10 mn à four moyen (180° ou th 6).




PALETS BRETONS

Préparation : 20 mn/ Repos : 30 mn/ Cuisson : 15 mn
250g de farine/ 1 sachet de levure chimique/ 150g de sucre/ 2 sachets de sucre vanillé/ 2 jaunes d’œufs + 1 pour dorer/ 100g de beurre demi-sel/ 4 cuillères à soupe de crème fraîche/ 2 cuillères à soupe de rhum/ 125g d’amandes hachées

Tamiser farine et levure.
Faire une fontaine et rajouter le sucre, le sucre vanillé, les jaunes, le beurre ramolli, la crème et le rhum.
Pétrir jusqu’à obtenir une pâte homogène. Rajouter les amandes.
Laisser reposer la pâte au frigo.
Découper des cercles à l’aide d’un emporte-pièce rond. Badigeonner les palets avec le jaune d’œuf.
Faire cuire 15 à 20 mn four moyen.




ETOILES A LA CANNELLE

Préparation : 20 mn/ Repos : 10 mn/ Cuisson : 10 mn
40g de noisettes en poudre/ 200g de farine/ 150g de beurre/ 150g de sucre glace/ 2 cuillères à café de cannelle/ 1 pincée de sel

Pétrir la farine avec le beurre, 50g de sucre glace, 1 cuillère à café de cannelle, la pincée de sel et les noisettes.
Laisser reposer la pâte 10 mn à température ambiante.
Abaisser la pâte finement, et y découper des étoiles à l’aide d’un emporte-pièce.
Cuire 10 mn au four th6 (180°), puis laisser refroidir.
Mélanger le sucre glace et la cannelle restants, puis lisser avec 3 cuillères à soupe d’eau. Tremper le dessus des étoiles dans le glaçage puis laisser sécher.



SCHWOWEBREDLE (Petits gâteaux Souabes)

Préparation : 20 mn/ Repos : 1 h/ Cuisson : 15 mn
500g de farine/ 250g de sucre/ 250g de beurre/  150g d’écorce d’orange confite/ 250g de poudre d’amandes/ ¼ de zeste de citron râpé/ 2 à 3 jaunes d’œufs/ 5g de cannelle

Malaxer le beurre, le sucre, la cannelle, l’écorce d’orange, la poudre d’amandes, le zeste du citron et les 2 jaunes d’œufs.  Mélanger bien et ajouter la farine jusqu’à obtenir une pâte homogène (ajouter éventuellement le 3ème jaune si en cours de pétrissage, la pâte s’avère trop sèche).
Laisser reposer au frigo. Etaler la pâte et découper des formes avec  des emporte-pièces. Dorer les petits gâteaux à l’œuf et enfourner, four  th 6.

Moins plaisant que l'atelier bredele, il faut maintenant ouvrir le porte-monnaie et aller payer l'école des enfants. Ouch, ça fait mal ! Pour Gab, facile, suffit d'aller au secrétariat de l'école. "Finger in the nose". Pour Geoffrey, il faut passer à la banque faire un dépôt, puis aller donner à l'école la preuve du versement. Où voit-elle quelque chose de compliqué me direz-vous ? D'autant que j'ai une banque à 2 pas de chez moi. Oui mais vous le savez maintenant, ici rien n'est jamais vraiment facile. Je voulais déjà payer la semaine dernière, banque grande ouverte et personne au guichet. Une seule personne perdue dans un bureau au fond, dont je ne sais pas ce qu'elle faisait, puisqu'elle ne prenait ni les dépôts, ni les retraits,... "Le caissier est malade, il reviendra peut être demain". Bon, pas de soucis, il a le droit d'être malade, mais c'est normal que personne ne surveille l'accueil de la banque ? J'aurais pu fouiller partout ! Bref ! Comme dirait Stéph, "à Djiboui, l'impossible devient possible !" (je rajouterais, "et inversement"). Comme je commence à connaître le mode de fonctionnement (demain peut vouloir dire dans quelques jours), je laisse passer la semaine et décide de m'y rendre aujourd'hui. A peine garée, même pas le temps de couper le contact, une dame m'a précédé, je la vois discuter avec les gardiens et revenir aussitôt vers sa voiture en me faisant un signe "non" de la tête. Donc toujours personne, va falloir trouver une solution, ça m'embêterait de payer une pénalité pour un règlement hors délai ! La banque tourne au ralenti depuis 1 semaine ! Direction le centre ville pour aller à l'agence principale, ce qui ne me réjouit pas grandement ! Et sur le chemin, avant le centre ville, une petite agence, exactement ce qu'il me faut. Je me gare sur le terrain vague à l'arrière de la banque..... juste devant un monsieur agenouillé à côté d'un grand couteau tâché de sang, d'une biquette égorgée, et d'une autre attachée qui allait sans doute subir le même sort ! Si si, véridique ! Gloups ! Et le monsieur de me faire signe et de me dire "viens, tu peux encore avancer plus près" ! Euh..... !! Re-gloups !! Je peux vous dire que je me suis dépêchée de donner mes consignes au petit chouff pour ce qui est de ma voiture (tu la gardes, tu la laves pas) et je suis partie vers la banque sans tarder. Beaucoup de monde, tout le quartier où j'habite s'est rabattu sur cette agence. Et une seule personne au guichet ! Comme souvent. Au sortir de la banque, un groupe de jeunes chouffs ados attendant le pigeon idéal (en l'occurrence moi) pour lui dire "voilà Madame, ta voiture est lavée" (mais oui, et c'est la marmotte qui emballe le chocolat dans le papier alu !).  T'es tombé sur un os mon gars, je viens pas d'arriver à Djibouti, j'y habite depuis plus d'1 an, j'ai déjà passé le bizutage ! Je suis pas née de la dernière pluie, c'est pas parce que tu as un chiffon en main que t'a nettoyé la voiture. Et même si tu l'avais fait, pas de bol pour toi, j'avais donné des consignes qu'elle ne le soit pas ! Bien essayé, mais raté ! Je suis gentille, mais faudrait pas pousser mémé dans les orties ! Là t'as mon petit chouff qui sort comme un diable de sa boîte, "non, non, Madame, j'ai pas lavé, t'avais dit non !". Bon garçon ! Le temps que je fasse mes petites affaires à la banque, la défunte biquette s'est retrouvée accrochée sur le mur de la banque, dépouillée de sa fourrure et éviscérée ! Arghhh ! De quoi vous dégoûter, vraiment ! Pas de trace de la seconde biquette !

Dubai by day.....

........ and by night

Lundi : après un silence radio de 3 jours (depuis ses 2 derniers e-mails... euh non, à la réflexion, c'était plus des SMS que des e-mails, si je me réfère à la longueur des messages.... ou au nombre de mots utilisés), mon marathonien doit rentrer. Coup de fil à 14h pour aller le chercher.... à 14h ! Bilan d'1 semaine à Dubai, raconté en détail par Raf :
- marathon : 4:53:03. Parcours difficile, en pleine ville, donc pas vu grand chose, ravitaillements quasi inexistants
- hôtel : à part le petit déj, pas bien, cafards dans la chambre
- mall : bien, 1200 boutiques, quelques achats
- excursion dans le désert avec repas et spectacle danse du ventre (trop court, la danseuse a filé "à l'anglaise" sans attendre les applaudissements)
- passage obligé dans la tour la plus haute du monde (quand même !)
 = 2 minutes de dialogue pour me raconter sa semaine de voyage (c'est quand même 168 heures, ou encore 10080 minutes). Voilà donc les aventures de Raf. Encore heureux que ce soit moi qui tienne le blog, sans quoi vous n'auriez pas grand chose à lire ! Lol ! C'est mon Raf ! Qui aurait pu faire sienne le devise d'un célèbre club de foot français, "droit au but" ! Heureusement qu'il y a quelques jolies photos pour rêver (et à ceux qui se réjouissaient déjà de venir me faire un bisou à Dubai entre 2 séances shopping, désolée, c'est pas prévu au programme comme destination de prochaine mutation !).

Une vue du mall (centre commercial) de Dubai


qui comprend même un aquarium (avec de vrais plongeurs dedans) ! 
Merci aux copains du club pour les photos qui complètent un peu un récit trop court, et au site officiel du marathon de Dubai pour les infos complémentaires (si tant est que tu fasses d'abord l'exercice de remettre les mots des phrases dans le bon ordre, sans quoi c'est incompréhensible. C'est l'effet "traduction mot à mot" ! Comme quoi y'a pas que du français vers l'anglais qu'on peut faire du yaourt, la réciproque est vraie aussi ! ). Comme toujours, nos amis éthiopiens tiennent le haut du pavé, je les admire, ils sont tellement fins qu'on se dit qu'un seul coup de vent pourrait les faire s'envoler, mais ils sont d'une résistance incroyable ! Bon allez, j'ai fait ma moqueuse et raillé mon p'tit mari, je dois donc à présent être juste et rétablir l'équilibre sur la balance. Alors félicitations mon coeur d'avoir relevé le défi et d'être allé jusqu'au bout (sans l'entraînement suffisant et le régime alimentaire adapté). Le temps n'a pas d'importance, seul compte le fait d'avoir terminé ! Champion du monde !

Mon marathonien de choc !

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