22 février 2014

Quand on vous dit qu'on a des semaines de dingues ici !


 Mardi 11 Février


Un grand colis de maman et soeurette, trop bien, magazines, livres, quelques cadeaux de Papa Noël et une grande boîte de bredele, un paquet de vrais chamallows (pas les ersatz d'ici qui sentent le carton ou le hangar) et un grand pot de Nutella (là aussi le vrai !). Que du bonheur ! Bon, le tout gisait un peu dans les miettes de petits gâteaux, il faut dire que ce ne sont pas les douaniers qui se sont servis, mais les collègues de Raf, avant même que je n'ai eu la boîte entre les mains, que j'ai pu sentir la bonne odeur de cannelle et d'épices, et me régaler à la vue de ces bredele dorés à souhait. Et après ça va faire du sport à fond les ballons ! Mouais !!

Du côté de la France, les parents de Raf s'activent pour finaliser les préparatifs. Et en plus de s'activer eux, ils aimeraient bien que les autres s'activent aussi, comprenez que l'ambassade leur délivre enfin les visas et leur rende leurs passeports. Ne voyant rien venir, ils téléphonent tous les jours et c'est à chaque fois le même dialogue de sourds :
"- Il faut envoyer les papiers
 - Mais vous les avez déjà depuis un moment !
 - C'est quoi déjà le nom ?"
etc, etc, etc !
Et les parents qui étaient en train de bouillir, mais essayaient de rester calmes et polis au téléphone ! Au final, c'est Benj qui habite sur place, qui est allé récupérer les passeports qui ont été fait à la va-vite en une après-midi. On a envie de dire "tout ça pour ça ?". En fait, c'est pour mettre les gens dans l'ambiance et leur donner un avant-goût du système de fonctionnement d'ici ! On se dit, c'est à Paris, ils doivent quand même travailler un peu à la française. Que nenni ! Les traditions ont passé les frontières et traversé les océans. Bon, de notre côté, c'est pas mieux, la demande de badge a dû faire un détour par les îles ! Décidément, les grains de sable s'accumulent !

Ca malaxe dur ! 
Le meilleur rouleau à pâtisserie du monde !
Le lendemain, nouvel atelier bredele avec les copines. Palets bretons, coquins, butterbredle et macarons coco s'enchaînent à bon rythme tout au long de la matinée. Et là j'entends, "mais en fait c'est facile à faire !". Eh oui, c'est juste long, mais rien du tout de compliqué. Donc je donne les recettes, et ensuite..... y'a plus qu'à !! On termine fin de matinée, il était temps, Patricia aurait bien besoin d'une douche livrée avec sa boîte à gâteaux. C'est vrai qu'il fait chaud devant le four malgré le ventilo et les fenêtres ouvertes. Ca se mérite les bredele, ça se mérite !! 2 jours après l'atelier, il ne reste plus rien, les boîtes sont vides. C'est long à préparer, et si vite mangé ! Un vrai désespoir pour la ménagère !!

Macarons noix de coco


Coquins


Palets bretons

Butterbredle

Suite du gros dossier "déménagement", aujourd'hui c'est l'opération "Déco, une semaine pour tout changer" ! Pré-visite pour définir les travaux à faire dans le logement avant de le rendre (y'a du boulot !). Pour nous, moustiquaires à changer + refaire les peintures murs et plafonds. Pour eux, des systèmes de volets à remplacer, ainsi que des portes de chambres et de placards,... Le gars qui a fait la visite a halluciné sur les travaux demandés à l'arrivée de Raf (donc il y a près de 2 ans) et toujours pas effectués ! Comme il a si bien dit, "en arrivant il y a 2 ans, j'étais plein d'espoir !". Ca se passe de commentaires !


Lundi, nouvel atelier scrap, le premier pour notre Emilie jolie. Qui s'en tire très bien, malgré un problème avec ses photos. Même le bon matériel de scrap de super Véro n'y fait rien, au moment de gommer les traits de stylo sur la photo, la couleur s'en va, formant un halo blanc. Coup de chance, il s'agit de photos de plage et de mer, Emilie a gommé légèrement toutes ses photos pour avoir ce halo de partout, et au final, ça fait un super effet ! Et en plus, elle nous a rafraîchi la  mémoire avec un mot que, pour ma part, j'avais essayé de faire disparaître à tout jamais dans mon inconscient, avec tous les souvenirs (assez pénibles) de maths qui allaient avec, et que je n'avais plus entendu depuis des années ! "Equidistant" ! Ah, fallait le trouver celui-là ! Merci Emilie ! Rachel fait une très jolie carte girly pour l'anniversaire de sa nièce, avec strass roses et stylo gel pailleté argenté (trop jalouse je suis), Marie met en scène la communion de sa fille, et moi je scrape mes fistons quand ils étaient encore bébés (et sages). Maintenant que j'ai un bel album, il faut le remplir.

Même pas peur !
Le lendemain, c'est le Carnaval à l'école de Gab. Je ne suis pas trop douée avec du fil et une aiguille, je laisse ma place aux mamans branchées couture, et j'échange contre une place en cuisine. Donc pour moi, ce sera confection d'un gâteau pour le goûter des enfants. Ils vont tous défiler autour de l'école 2 fois, à nouveau de jolis costumes, Pierrot, des zèbres, des tortues, des éléphants, des magiciens,...Pour la classe de Gab, la maîtresse et Inn sont en dompteuses, et les loulous en félins. Et en quel félin Gab est-il déguisé ? Eh bien en tigre voyons ! Bon fiston à son papa ! Le parcours a été délimité, les parents sont priés de rester derrière les cordes. Et au début, c'est ce qui se passe, tout le monde est bien obéissant. Mais toute belle histoire a une fin, un parent saute la corde pour prendre son bambin adoré le plus près possible, bouchant ainsi la vue des autres parents voulant faire la même chose, et c'est l'effet domino ! Tout le monde passe les barrières et c'est la pyramide des appareils photos avec un net avantages aux grands ! Bref, ça finit à la wech-wech ! Bravo aux maîtresses, aux ATSEM et aux enfants, les costumes et masques étaient une fois de plus très réussis. On laisse les enfants à leur petit goûter, et on part, Marie et moi, pour une expo-vente de bijoux chez Angélique, amie et collègue d'Emilie. C'est très joli, très artistique ! Je craque pour une parure simple blanche papillon, Marie  pour un joli collier noir et doré (et passe commande de boucles d'oreilles), et Emilie repart avec une parure collier et boucles dans les tons chauds définis lors de la colorimétrie. elle a bien retenu la leçon, trop forte notre Emilie ! Du coup, Marie et moi avons acheté, mais dans le flou, au coup de coeur,  si ça se trouve, les couleurs ne nous vont pas, ça fait des années qu'on se maquille et qu'on s'habille mal ! Lol !



Au cours de salsa, on commence la choré pour le spectacle qui aura lieu dans 2 mois environ. Avec ou sans moi, c'est la question, rien que d'y penser j'ai le trac ! Mais bon, ça ne m'empêche pas d'apprendre la choré. Et pour ne pas prendre de mauvais automatismes, il faut de temps à autre changer de partenaire. Et là, il faut danser avec J. L'essayer, c'est l'adopter ! Il est super gentil, il regarde toujours sa partenaire dans les yeux et la met à l'aise,  et quand on danse avec lui, on ne pense même plus aux pas, mais juste à la musique. Il danse super bien, tout est facile et fluide avec lui. Bref, je suis sous le charme ! Et je me risque à un "c'est un bonheur de danser avec toi !". Et lui de répondre un "ah bon ?!" tout naturel ! Ne vous y trompez pas, je ne suis pas une cougar à la recherche d'une jeune proie, c'est une admiration artistique, rien de plus ! Ca fait juste du bien de se dire que finalement, je ne suis pas si nulle que ça, je commence à prendre du plaisir à danser ! J'aurai mis le temps, mais ça arrive petit à petit. Et avec la nouvelle passe apprise, Abel nous encourage fortement à styliser les mouvements avec la petite main qui va bien, en l'air ou sur le côté. Il faut un peu surjouer quand on danse la salsa, il faut que ce soit "sensual" comme il dit ! Bon c'est pas encore ça, on va essayer de retenir les passes et de les réaliser, on verra plus tard pour le style et l'élégance !

Scrap bis, je commence mes pages sur Djibouti. On travaille recto-verso maintenant. Page de garde, j'installe mon thème avec des vues de la ville, les inratables taxis verts, une mosquée, les caisses et un bâtiment de style colonial. Ecriture style africain (j'ai enfin l'occasion d'utiliser ce gabarit), pages dans les tons sables et feutre marron pour les titres. Au fil du montage, je comprends que les photos sont mal découpées, elles sont tout sauf droites. Et même problème qu'Emilie, le papier photo n'est pas de bonne qualité, le scotch laisse des traces et si tu essayes de gommer, la couleur part avec ! Mon ciel bleu est constellé de tâches noires. Bon ben on va dire que c'est la pollution ! Donc, éviter de faire retirer les photos ici, faites le en France ou commandez les par le net ! Conseil d'amie ! Mélanie continue son bel album de mariage, Annie son séjour sur Rhodes, et Rachel son thème surprise. On ne peut pas s'empêcher de reparler de l'équidistance d'Emilie (je pense que tu as bluffé Véro, ça doit bien être la première fois que quelqu'un utilise ce terme pendant les cours) et Véro loue son esprit scientifique qui a fait qu'elle a de suite compris comment ça marche avec les cadres, les esprits littéraires comme moi pigent moins vite, et pour les explications nous en sommes restés à "bisous-coin-coin" (c'est la méthode pour expliquer facilement comment tracer les 2 repères du futur cadre avec les 2 équerres!) quand d'autres en sont déjà à l'équidistance ! Lol !


Alors que mon programme de jeudi était consacré au ménage de l'appartement, voilà que j'apprends la veille qu'il va falloir que je passe par la case hôtel des impôts en ville pour aller acheter la vignette automobile. L'an dernier, des employés des impôts s'étaient déplacés à la base, et malgré la longue file d'attente, c'était plutôt pratique. Cette année ça n'est pas reconduit, il faut aller en ville s'en occuper soi-même. Genre à 24h de l'arrivée des parents de Raf, je n'avais rien d'autre à faire que de me promener en ville et perdre du temps pour ça ! C'est donc déjà bien énervée le matin de bonne heure (pas envie d'y aller, le ménage à faire et les enfants qui me font enrager car ils ne veulent pas y aller) que je prends la voiture direction le centre ville. Déjà beaucoup de monde, je me gare dès que je peux. D'après le plan, je ne suis pas loin, mais pour plus de précaution (mon côté mamie toujours), je demande le chouff où je dois aller. Il m'explique, mais me dit que c'est loin (voulait sûrement me refourguer dans les pattes d'un cousin taximan). Mais je connais leur sens des distances (c'est pareil avec leur sens horaire), je prends donc mes fils sous le bras, ma glacière (là vous vous demandez pourquoi la glacière ? A-t-elle l'intention de camper à l'hôtel des impôts ? Non, mais comme mon mari a le sens pratique, il se dit que par la même occasion, je pourrais faire un détour par le glacier !!) et je fais fonctionner mes pieds ! Après des tours, détours, à zigzaguer entre les voitures qui n'ont aucun respect du piétons, entre les trous, bosses, trottoirs défoncés et autres, j'arrive au district, croyant être au bon endroit. Il faut encore que je demande si j'y suis bien, malgé que ce soit un bâtiment officiel, je n'ai pas trouvé la pancarte à l'entrée. Et ensuite, des bureaux et des bureaux, quelques plaques dessus parfois, pas de panneaux indicateurs pour t'orienter, des bancs dans la cour avec des tas de gens assis dossiers en main qui attendent, tu sais pas s'il faut attendre avec, ici ou là, bref, c'est plein de monde, et pourtant t'as l'impression d'être seule au beau milieu de nulle part ! Je redemande, et on me dit que c'est à l'hôtel des impôts, quelques rues plus loin ! Et c'est reparti. Et je re-retourne en rond, je n'arrive pas à me repérer, je suis déjà bien énervée et t'as toute l'innocence de tes gosses qui te disent "euh, maman, on n'est pas déjà passé par là tout à l'heure ?". Ras le bol, j'arrive sur la place où il y a l'office de tourisme, je demande à nouveau mon chemin. La jeune femme m'explique en me donnant une boîte de nuit comme repère. On repart, une femme seule avec de jeunes enfants se fait vite remarquer, les pseudos guides m'interpellent, "tu veux aller où Madame ?", et les taxis aussi. Je connais les ficelles maintenant, je ne viens pas de débarquer fraîchement. Têtue je suis, têtue je reste ! "Ca fait du bien maman cette promenade, hein ?!" (bien oui voyons, j'avais que ça à faire !). Je finis enfin par trouver ce que je cherche ! Miracle ! Ca rentre et ça sort comme dans une ruche, je suis pas au bout de mes peines. On arrive directement aux caisses, il y a 2 militaires devant moi, y'a de bonnes chances qu'ils soient là pour la même raison que moi. Bingo, il suffit d'aller à la caisse, de présenter l'argent et la carte grise. 30 000 FDJ pour 1 minute ! Un monsieur Djiboutien qui n'a visiblement pas l'intention de faire la queue est en embuscade à côté de moi, attendant sûrement de se glisser avant moi juste derrière les militaires. Ben il risque de trouver à qui parler, vu que je suis juste un tout petit peu à cran déjà !! Mais comme il existe encore des gentlemen sur terre, le militaire, rompu aux stratégies en tous genres, a senti venir le coup et se pousse sur la gauche devant le pressé de service pour lui barrer le chemin, et me l'ouvrir à moi, avec un hochement de tête discret ! Une fois le militaire parti, il a quand même essayé de se faire servir en même temps que moi, mais l'employé l'a envoyé dans la file d'attente. Renvoyé dans ses quartiers ! C'est assez rare pour être signalé ! Du coup à la sortie, la pression retombe un peu, faut juste retrouver le glacier maintenant. C'est chose faite assez rapidement, pause glace pour les garçons qui ont le droit de visiter l'arrière-boutique et de voir la fabrication des glaces. Et "cherry on the ice", de revenir avec une boule supplémentaire offerte par le gérant !

De retour à la maison, séance de rattrapage ménage et grande pensée pour les parents et leur périple. Après les aventures passeports et visas, puis celles des badges ici, voici que ça continue, leur avion est déjà annoncé en retard au départ de Lyon. En espérant que tout se passe bien pour la correspondance et la suite du vol ! Les aventures des Joub Séniors à Djibouti, épisode 1, ça commence maintenant !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire