28 avril 2013

En bateau à Khor Ambado

Vendredi 26 Avril

Petite dédicace !

Répétez après moi « en bateau à Khor Ambado » rapidement et plusieurs fois de suite ! Eh oui, seuls les plus méritants vont pouvoir participer à l’excursion du jour, la dernière de la saison organisée là-bas par le club loisirs et découvertes. Jusqu’à ce matin 07h06 très exactement, nous étions dans l’attente du maintien ou non de cette sortie, pour cause de météo incertaine. Oui, la mer était un peu « déchaînée » les derniers jours, mais Neptune a décidé d’être clément et de nous laisser profiter de cette journée.

R.V 8h30 à la Pêcherie, on se gare au milieu des cabanes, sur le territoire des coupeurs de poissons et des oiseaux, comme d’habitude. Nous avons notre chouff attitré, le temps d’attraper les affaires  (on se demande d’ailleurs pour combien de jours on part ?!) et direction le quai d’embarquement (en fait 3 escaliers et un amas de rochers). C’est Joanne qui est l’accompagnatrice de l’excursion (elle s’occupe de la section Djibouti par la mer au club). Je connais les ¾ des autres familles participantes, Céline a fait les macarons avec moi et Jennifer est une voisine dont la fille prend le même bus que Geoffrey. Nous connaissons le bateau Al -Iman, pour l’avoir déjà pris au retour de Maskali. Il a l’avantage d’avoir de vrais bancs en bois, nous avons donc le dos maintenu et pas dans le vide comme c’est souvent le cas.  A peine partis, petite interruption par les gardes côtes pour vérifier que tous les papiers du bateau sont en ordre (avant de sortir en mer, la compagnie doit aller déposer la liste des passagers à leur  bureau). Tout est OK, c’est reparti. Il y a quelques vaguelettes et du vent, le ciel est couvert par moment.  N’étant pas encore une vieille louve des mers (la compagne du loup de mer, vous aurez deviné), je n’ai pas bien l’habitude des modes de fonctionnement de l’océan. Tout ça pour vous dire que je me suis assise du mauvais côté du bateau à l’aller (au retour d’ailleurs aussi) et que conséquence de ce mauvais choix, je me retrouve vite mouillée et salée, avant même d’avoir mis les pieds dans l’eau pour la baignade. Ici on a coutume de dire que si la montagne ne vient pas à Mahomet, c’est Mahomet qui ira à la montagne. Et bien je peux vous dire que ça marche très bien aussi en remplaçant Mahomet par Isa et la montagne par  l’océan !  Bon ben mouillée pour mouillée !! Sur le chemin, belle surprise de voir des dauphins qui nous régalent de belles cabrioles. C’est toujours magique de les voir s’amuser  en liberté. Mais ces coquins sont très rapides, presque impossible de les prendre en photos, au mieux on voit la nageoire, au pire on aura une forme flou sur la photo (c’est peut être ça qu’on appelle le flou artistique ?!).


Les paillottes vues côté piste

Arrivée sans encombre, déchargement les pieds dans l’eau. Nous nous installons sous la petite paillotte en face du restaurant de plage. Chaises de jardin blanches, et 3 tables collées les unes aux autres avec des nappes en tissu (sympa, ça change des toiles cirées coca-cola qui collent sur les cuisses à cause de la chaleur et de l’humidité), et 3 hauteurs de tables différentes ! Des brins de paille sur le toit, et une vue imprenable sur l’océan à 3 mètres de nous ! La plage de Khor Ambado est encaissée, emprisonnée par de petites falaises noires couvertes de rochers (dont je me demande à quel moment ils vont se détacher pour venir nous transformer en crêpes, j’adore les crêpes, c’est pas le problème, mais j’ai d’autres ambitions que celle-là !!), qui tranchent avec la couleur beige clair du sable. Pas de coquillage, le sable dans l’eau est doux comme du velours (comme un doudou a dit Gabriel), chouette, nos petons vont pouvoir respirer  et les filles coquettes que nous sommes vont pouvoir faire admirer leur vernis ! Ben oui, on est des filles, et on lit des magazines à la noix qui veulent que nous soyons glam en toutes circonstances, sur la plage y compris ! Pas gagné !

et côté plage

En bonne organisatrice, Joanne a prévu la petite collation de 10h avec café et gâteau. Raf et les garçons se précipitent à l’eau, quant à moi, je commence par installer le campement et je mets tous les habits à sécher  (les petits ont été mouillés aussi à la descente du bateau, c’était marée haute). L’eau est comme à chaque fois délicieuse et rafraîchissante, encore peu de monde sur la plage, il  est  trop tôt. Nous pouvons profiter du calme. Euh, presque, légèrement troublé par le « bêêêê » des biquettes qui passent sur la plage et qui vont brouter un peu plus loin. Je les suis pour les prendre en photo, mais elles sont craintives, l’instinct de survie est plus grand que la nécessité de se nourrir.  Et là on dit merci à l’inventeur du zoom sur les appareils photos ! Je pars faire mon petit reportage photo de l’autre côté de la plage, je ne peux pas aller bien loin, la plage se termine par des rochers dans l’eau, et pour rejoindre la plage suivante, il faut aller dans l’eau pour contourner les rochers. Mais avec le courant et les vagues, je ne vais pas m’y aventurer, toujours cette petite crainte de finir en crêpes contre les rochers, à la manière de celles collés dans le four de chez Youssouf ! Merci, mais non merci !!

Les petites falaises qui entourent la plage

La matinée s’écoule entre baignade et jeux de plage pour les loulous qui s’éclatent comme des fous. Petit apéritif les pieds dans le sable (la chaise et les pieds dans l’eau pour certains. Bon là, on peut plus trop frimer, en France vous commencez à avoir du beau temps, il ne vous manque plus que la mer, et encore, pas à tous !).


Le repas arrive, au menu, couscous.  En fait, c’est plutôt un mégamix entre couscous et pot-au-feu, car s’il y a bien semoule, pois chiches et boulettes de viande, le plat de légumes est composé de pommes de terre, carottes et choux servis avec un bouillon. Celui des viandes contient poulet et agneau mijotés avec oignons et tomates. Un autre petit bol de sauce arrive, et là, comme dans les films, une lumière de fond  rouge, on entend des sirènes et une voix métallique qui dit « danger, danger ». Les piments qui flottent à la surface du bol annoncent la couleur  (ou plutôt la douleur), c’est la sauce qui arrache ! Je passe mon tour ! Au moment du dessert,  ce sont les crêpes (encore elles, décidément) et les beignets de bananes au chocolat qui sont plébiscités. Et qui feront un retour triomphal à l’heure du goûter, avec café et chaï ! L’après-midi se passe entre baignade et papotage, il fait chaud, il faut aller se rafraîchir plus souvent ou  se cacher sous la paillotte, à l’ombre, enfin c’est ce que je croyais, encore mauvais choix, pas assise du bon côté de la table. C’est ce que me dis mon dos depuis hier soir ! Bref !! Nous avons passé une bonne après-midi avec les histoires de Jennifer, nous racontant les quelques semaines passées en vacances en France, et le décalage, inverse cette fois-ci, de nos nouvelles habitudes acquises ici, confrontées à la vie française. Ou comment ne plus savoir se servir d’une carte bleue et oublier son code à force de tout payer en liquide ici. Sentir la douleur du porte-monnaie au premier plein d’essence. Tout trouver froid, des draps du lit à la cuvette des toilettes. Etre perdu dans la grande surface et faire une crise de panique devant tant de m2 et la foule. Rester 30 minutes la bouche grande ouverte et dans la plus totale confusion lorsqu’il s’agit de décider quels yaourts acheter.  Penser que la caissière s’est trompée dans les prix de nos courses, et trouver que c’est peu cher (par rapport aux prix des aliments ici bien sûr).  Avoir oublié qu’en France, on ne donne plus de poches plastiques et qu’il faut penser à ramener ses paniers. Attendre béatement que quelqu’un vous emballe vos courses. Réapprendre à se servir de 2 robinets et arriver à maîtriser la température,….. Il y a une quantité de petites anecdotes de ce style, toutes plus amusantes les unes que les autres ! Nous avons bien ri ! Dernière baignade avant le retour, l’eau a pris une couleur plus ambrée, la marée remonte, et avec elle sable et algues (celles qui ressemblent à des salades).



Retour un peu « tape-cul », il y a du vent, des vagues et comme je vous disais, pas la bonne place sur le bateau (à force de faire des sorties en mer, je vais finir par savoir où m’asseoir pour éviter de ressembler à un marais salant avant récolte). Mais leçon apprise de la fois dernière quand même, j’ai gardé mon maillot de bain et mon t-shirt anti-UV ! Bien m’en a pris ! Puisqu’au final, je me retrouve à nouveau mouillée et en plus de la « grande bleue », je me retrouve avec de …….grands bleus ! Les enfants, par contre, ont adoré ! Comme d’hab, plus ça roule, ça tangue, ça saute,… mieux c’est (ils risquent de trouver les manèges bien ennuyeux après ça) ! Retour à la maison, et légère  hésitation du gardien à la barrière. Eh oui, entre Raf et ses marques de lunettes genre raton-laveur, Geoffrey avec son teint rosé et ses yeux gonflés qui font penser à une crevette qui aurait une allergie oculaire et moi avec mes cheveux hirsutes gominés au sel de mer et mon front peau-rouge, il ne nous avait pas reconnu ! « Ah c’est vous ?! » nous dit-il ! « Eh oui, c’est nous » je lui réponds (aussi étonnant que ça puisse paraître ! Euh, si on pouvait rentrer chez nous maintenant, je rêve d’une bonne douche, en espérant qu’il n’y ait pas de coupure d’eau !).  Ouf, nous avons de l’eau, l’opération désensablage et désalinisation est une réussite ! Vite, il faut coucher sur le papier tous les souvenirs de la journée pour vous les faire partager. Bonne soirée à tous, je m’y mets !

C'est bon la honte !

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