05 février 2013

entre crêpes et dîner en ville

Samedi 2 Février


Planquez-vous les crêpes, on arrive ! C'est la Chandeleur, nous sommes invités chez Sacha et Aimé ce soir pour profiter de cette merveilleuse tradition que nous ne manquons pas de respecter. Et comme c'est l'hiver ici, il faut bien faire un peu de gras pour survivre à ces températures ! Lol !! Ces derniers temps, nous ne faisons que manger, et encore, moi ça va, mais Raf avec le boulot et les casses-croûtes charcuteries + les restaurants + les crêpes de ce soir, il a pris 3kg en 1 semaine ! Pour ce qui est de perdre du poids ici comme nous espérions, ça se présente mal pour le moment ! Il va falloir remédier à tout ça, l'épreuve passage en maillot de bain c'est pour bientôt. Bah, il y a toujours le paréo pour les femmes en attendant, et la fouta pour les hommes. Hi hi, je vois bien Raf en fouta ! Est-ce que tout comme pour le kilt, la légende veut que la fouta se porte sans rien en-dessous ? Je ne sais pas, c'est encore un mystère pour moi (et je pense qu'il va le rester, je n'ai pas forcément envie de savoir !). Je passe au magasin acheter des bouteilles de cidre, et je voulais en profiter pour racheter de la pâte à tartiner spéculoos, car mon pot (acheté, pour mémoire, lundi) vit ses dernières heures ! Malheureusement, le rayon est vide, le téléphone arabe a fonctionné (ce qui est bien la moindre des choses), il ne reste rien (en fait il faut aller le jour des arrivages par avion et faire tes réserves, quitte à vider le stock du magasin. C'est comme pour les soldes, chacun pour soi !). Tant pis. La soirée est réussie, même sans pâte à tartiner aux spéculoos. A la place, il y a 2 pots de Nutella, de la crème de marrons, du sirop d'érable, de la confiture, et du sucre. Gilou et Bruno se sont joints à nous et les bonnes crêpes fines comme de la dentelle ont été croquées jusqu'à la dernière. Merci chef Aimé !



Dimanche
Aujourd'hui, ma mission est d'acheter la vignette auto 2013 disponible au foyer du quartier Brière de l'Isle. Nom de code "Opération Sésame". Je dépose d'abord les enfants à leurs écoles, puis détour par la maison avant d'aller pour 08h30 chercher la vignette. Je pars tranquillement, seulement armée de la carte grise et de mes billets de banque. "Fatal Error" comme dirait si bien mon ordi préféré ! Je me suis fait expliquer par Raf où aller, le temps de trouver où se garer, pas de panneaux qui indiquent le foyer. Bon ben, pas grave, je vais suivre les gens qui utilisent le mot de passe "carte grise". Bingo, j'arrive pile au bon endroit (sans carte, sans boussole et sans GPS). Trop contente ! Et là, je déchante, ma joie retombe comme un soufflé sorti du four ! Un monde pas possible qui attend déjà ! Il faut commencer par s'inscrire sur une liste (un ticket de caisse en fait), puis l'attente commence ! Ceux qui ont l'habitude ont déjà commandé un café ou une boisson fraîche et se sont installés dans les fauteuils et sur la terrasse extérieure. J'ai comme dans l'idée que ça pue cette histoire là. Je connais certaines personnes, et je vais discuter un peu, c'est tout ce qu'il y a à faire pour le moment. Dans lot, des chanceuses qui sont parmi les premières. Et toujours la rigolote du groupe qui mentionne qu'une année les agents sont arrivés avec 2 heures de retard, n'avaient pas assez de vignettes pour tout le monde,...Bon, je n'ai pas de livre, de magazines de jeux, pas ramené ma tente, ni de bouteille d'eau, ni de pique-nique  (je le saurai pour l'année prochaine, ne pas venir les mains dans les poches)! Le 1/4h Djiboutien habituel se transforme en 1/2h et des grains de poussière, et voilà que vers 9h10, une jeune femme et un agent arrivent, tout de suite applaudis par la salle en liesse (la jeune femme nous a regardé d'un drôle d'air, ne sachant pas si elle devait sourire ou le prendre mal). En fait, seul le monsieur s'est occupé de nous, elle est repartie. Un seul agent, c'est léger quand même ! Un des militaires a repris la liste pour faire l'appel et nous mettre en bon ordre dans la file d'attente (et là on est en plein dans le sketche de Dany Boon sur la poste). Une file de gens devant soi, des fois ça avance vite, et d'autres fois bien moins car des gens en prennent des vignettes pour Pierre, Paul et Jacques,.....Et tu vois le tas qui diminue, en priant pour que tu ne fasses pas deux heures de queue pour t'entendre dire qu'il n'y a plus de vignette ! Vers 10h, la jeune femme revient avec un second agent, je pense que nous voilà sauvés ! Ben, pas trop en fait, le pauvre qui était déjà sur le sable continue à ramer ! Je passe vers 10h, tout va bien, j'ai l'agent qui est déjà rôdé, c'est plié en deux minutes. J'ai même repéré une petite boutique de souvenirs juste à côté de la salle principale et je m'accorde une pause shopping de cinq minutes, bien méritée. C'est le "repos du guerrier", j'ai mené ma mission à bien !

Petite sieste réparatrice dans l'après-midi, il fait très lourd, les températures commencent déjà à remonter (30° aujourd'hui). Et pourtant nous ne sommes qu'en février, nous devrions être "tranquilles" encore 1 mois environ. Enfin tranquille est un bien grand mot, je ne me souviens pas d'un seul jour depuis que je suis ici où je n'ai pas transpiré ! Je n'ai pas vu passer la "fraîcheur" dont on m'a parlé, toute relative qu'elle soit, et on me dit que le thermomètre repart déjà à la hausse ! Euh pas d'accord moi ! C'est ça leur hiver ici ? 3 mois entre 27° et 30° et c'est de nouveau le four ? Alors je vous entends d'ici me dire que j'ai de la chance pendant que vous grelottez ! Je vous assure que la chaleur, c'est fatiguant et usant ! Si la nature a inventé l'hiver, ce n'est pas pour des queues de prune, il faut bien pour que la faune et la flore se reposent (et que les humains se cocoonent dans des bains moussants ultra-chauds et se dégustent des chocolats chauds enroulés dans un plaid et devant la cheminée). Or ici, pas vraiment de repos, tout juste une courte acalmie. Toutes les "anciennes" nous ont prévenu, nous les femmes prenons 10 ans en 2-3 ans de vie ici. Et toutes les crèmes anti-rides n'y changent rien, il fait si chaud que la crème coule plus bas. Donc on fait 20 ans sur le décolleté et 40 (quand on en a 30) dans le visage ! "Parce que nous le valons bien". Je me disais bien, j'ai de plus en plus de cheveux blancs. Arghhh, ça commence déjà, bientôt il va me falloir mon "câlin plus" riche en calcium pour la solidité de mes os ! Euh, j'espère que ma famille va me reconnaître cet été, et mes amis quand je vais rentrer dans quelques mois !


En attendant, nous allons profiter de notre petite sortie au restaurant de ce soir, avec le bureau (collègues de Raf et épouses). C'est à l'Etoile de Kokeb, un restaurant traditionnel éthiopien situé au centre de Djibouti. Comme d'habitude, nous nous garons non loin de la place Ménélik, nous avons notre chouff pour la voiture, direction le restaurant. Des escaliers à grimper dans un immeuble, et nous arrivons. Tout le monde est déjà là, nous sommes les derniers. La fine équipe habituelle est au R.V., Geneviève et Patrick, Patricia et Philippe, notre prof de danse Jean-Louis, et Bruno. L'attribution des places se fait en fonction du choix culinaire, Geneviève et moi en bout de table pour déguster le désormais habituel watt, les autres ont choisi fondue bourguignonne. Aux murs, les traditionnels objets éthiopiens, que vous connaissez maintenant, en guise de décoration. Une partie du restaurant est aménagée avec tables et chaises comme en France, l'autre avec de petites tables et les fauteuils traditionnels. Geneviève et moi nous régalons avec toutes les préparations qui garnissent l'injura (vous connaissez le principe maintenant), mon seul regret, le doro watt est un peu trop épicé à mon goût. Quoi qu'il en soit, tout le monde se régale, c'est copieux, mon "carnassier" est à la fête. C'est simple, tant que le serveur rapporte des caquelons d'huile chaude et des assiettes de viande, il mange. Je ne le vois plus s'arrêter. Les autres calent, mon Raf continue et vide les plats. Pendant le repas, nous avons droit à des danses folkloriques.

Un jeune couple de danseurs nous propose des danses traditionnelles de diverses parties ou tribus de l'Ethiopie, ainsi que des danses de la vie courante (travaux des champs, filage de la laine,...) et de celle d'une cérémonie de mariage. A chaque nouvelle danse, de nouveaux costumes et de nouvelles chorégraphies.
Une chose est sûre, les danses éthiopiennes sont physiques ! La musique est très entraînante et les pas tantôt simples, tantôt complexes. La danse dite "du poulet" (le danseur imite les mouvements des jambes, et de tête des poulets) est impressionnante ! En guise "d'apothéose", les danseurs invitent les clients du restaurant chacun leur tour afin d'exécuter la danse "mouvements des épaules" appelée "Iskista". Après hésitation, je ne peux pas refuser l'invitation du danseur et je me plie à la coutume sous les encouragements de mes petits camarades (bien contents que ça ne tombe pas sur eux, mais ça n'est que partie remise). Et voilà, je suis initiée à présent ! Excellente soirée et bien belle façon de découvrir le grand voisin de Djibouti.

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