23 décembre 2012

A la rencontre des requins-baleines


Samedi 22 Décembre




Aujourd'hui, nous sortons en mer pour aller voir les requins-baleines. C'est Aimé et Sacha qui ont organisé cette excursion. Rv chez eux à 08h30, nous serons 9 au final. Direction la pêcherie (port de Djibouti) pour le départ. Armés de notre attirail (affaires de plage et de plongée et l'incontournable glacière), nous embarquons sur un petit bateau qui tangue dès qu'on monte dessus. L'embarquement est déjà une mini-aventure. Le bateau n'est pas très haut, je me dis qu'on risque vite d'être trempé quand on va naviguer ! Les plus sensibles au mal de mer prennent place à l'arrière. Alors c'est peut être efficace contre le mal de mer, mais pas contre la surdité, puisque nous sommes juste devant le moteur, dont le bruit n'a pas grand chose à envier aux avions de chasse . Tout le monde enfile son gilet de sauvetage, et Gab nous met dans l'ambiance en disant "on coule"! (et pourtant il n'a jamais vu "Titanic"). Déjà que mon Raf n'est pas trop rassuré, ce n'est pas un marin. Nous partons tranquillou, Raf sourit, tout va bien. Oui mais on n'a cette allure "pépé" que dans le port, une fois en dehors, ça accélère quand même un peu. Il faut bien se tenir, ça secoue pas mal, on est régulièrement arrosé et on joue au "tape-cul" de manière régulière (pour s'endormir ce soir, inutile de compter les moutons, on va compter les bleus sur les fesses). Nous sommes rapidement en mer, mais la côte est de part et d'autre du bateau. Bonne nouvelle, tout le monde garde son petit déjeuner, il y en a même qui arrivent à s'assoupir malgré les roulis, secousses,.. de la traversée. Ahmed, notre guide-marin navigue à vue, pas de GPS, ni même de boussole, sextan ou autre matériel de navigation. Après une bonne heure et demie de navigation, nous arrivons en vue des requins-baleines. Nous voyons en premier lieu un aileron, les hommes se préparent à sauter à l'eau. La majorité a juste un masque et un tuba, mon Raf, lui, est bien équipé, avec palme et appareil photo "amphibi". Sauf que le temps de préparer tout ça, vous pensez bien que le requin-baleine est déjà parti, il n'avait pas que ça à faire, attendre les touristes et faire risette ! Nous nous déplaçons jusqu'à en apercevoir, et c'est reparti. Les enfants, Sacha et moi, restons sur le bateau, déjà très impressionnés quand les requins-baleines frôlent le bateau et passent en dessous. Cela fait des tâches énormes, grises avec des points blancs. Les hommes sont à nouveau à l'eau, et partent à leur poursuite. Raf est le plus rapide avec ses palmes.
Mais tout concentré qu'il est, il ne voit pas qu'il est "en tenaille" ou "en sandwich" (comme vous voulez), entre 2 spécimens. Nous du bateau, nous le voyons, mais il ne nous entend pas. Nous avons beau savoir que ces animaux se nourrissent de plancton, nous avons quand même des émotions (des fois qu'ils ne soient pas au courant qu'ils ne sont sensés manger que du plancton ! Ben oui, qui leur a dit, à eux ?!). Raf remonte péniblement (il faut dire qu'il n'y a pas d'échelle au bateau, il faut remonter à la force des bras, et avec les palmes et alourdi par l'eau, à chaque remontée, c'est plus difficile) et avec le plein d'adrénaline ! Il a suivi le premier requin-baleine, sans avoir remarqué le deuxième derrière. Du coup, en se retournant pour revenir, le voilà nez à museau avec la deuxième bebête ! Impressionné ! Là on peut dire qu'on en a pour son argent. Les photos ne donnent pas grand chose, par contre il a réussi à les filmer, et là on se rend compte de la chance qui nous est donné.



Toutes ces émotions ça creuse, et en bons Français que nous sommes, il est midi, nous demandons à notre guide où nous allons manger. Nous choisissons une sorte de petite crique, avec plage de sable fin et blond, eaux turquoises. Nous profitons de la baignade, l'eau est délicieuse, claire et bienvenue après une matinée de navigation sous le soleil (juste un filet anti-chaleur dans le bateau). Notre guide nous apporte le repas depuis un grand bateau qui est ancré pas loin de nous. Sacha et Aimé ont apporté l'apéritif, nous portons un toast à tous ceux qui sont dans le froid, la neige, le brouillard, nous qui sommes en train de siroter sur la plage par plus de 30°  un 22 décembre. Raf profite de son Coca les pied dans l'eau.
Pas mal l'apéritif de lendemain de fin du monde, non ?! Nous dégustons d'abord une salade composée (thon, maïs, haricots verts, fèves, tomates, salade verte, olives), puis du riz et des brochettes de viande et de poissons, et enfin des tranches de pastèques et d'oranges, accompagnées par du Chai (pour ceux qui ont suivi et bien retenu la leçon, il s'agit du thé traditionnel). Notre bateau fait le "taxi-relais"jusqu'au grand  stationné un peu plus loin pour nous apporter les plats. Nous sommes comme des rois, c'est délicieux et bien copieux. Nous profitons encore des eaux émeraudes de ce petit coin de paradis, Raf est parti filmer les fonds un peu plus loin, et moi je me laisse transporter. Quiétude bientôt troublée par Geoffrey qui me demande de sortir de l'eau, il saigne ! En effet, il a une entaille très profonde au-dessus de la cheville, et 2 toutes petites près de l'os. Je pense qu'il s'est fait ça sur les rochers sans s'en rendre compte, et une fois rentré dans l'eau, avec le sel, ça l'a piqué. Et pour une fois, la mamie que je suis n'a pas prévu la trousse de secours. Nous avons nettoyé la plaie à l'eau minérale, puis mis un kleenex et attaché avec le cordon de mon laisser-passer (à la Mac Gyver donc). Pour Geoffrey, finit la plage et l'eau. L'important est que la plaie cesse de saigner, pas évident, car avec la chaleur, le sang est plus fluide. Pour que tout ça reste sec, un sac plastique tout autour. Le bateau revient nous chercher, le vent se lève, il vaut mieux rentrer. Effectivement, durant le chemin de retour, nous avons eu droit au vent nous fouettant le visage, à quelques jolies vagues, plus arrêts fréquents pour enlever les algues qui s'accrochent au moteur. Notre guide en vient même à mettre un K-Way, là on se dit que ça va mouiller. En effet, pas le temps de sécher, ça me fait penser à certains manèges pour lesquels on reçoit un imper avant d'y monter (genre les bûches), sauf que nous, des impers, on n'en a pas. Tant pis ! Sur le chemin, nous avons l'heureuse surprise d'être accompagnés un moment par des dauphins. Magnifique spectacle ! Et par des mouettes, qui malgré le filet au-dessus de nous, trouvent le moyen de faire leurs besoins sur mon pied (dommage,la journée était presque parfaite)!!. Retour à bon port, nous payons la journée et laissons un bon pourboire à Ahmed qui a vraiment été un bon guide et un bon marin. Nous reprenons la voiture, direction la maison pour nous sécher, nous désensabler, et nous dessaler un peu. Avec le soleil qui nous a fait fondre, nous voici transformés en motte de beurre 1/2 sel ! Douche rapide,  j'ai les cheveux comme du crin de cheval. Je me fais l'effet d'être une Gorgone  avec des serpents en guise de cheveux. Pfff ! Nous vérifions la plaie de Geoffrey, il y a bien une croûte dessus, mais c'est profond, donc direction les urgences ! Heureusement que l'hôpital n'est pas loin de la maison. Le temps de faire les papiers, nous avons de la chance (si on peut dire), pas d'attente, il n'y a que nous. Sans appel, il faut recoudre. Un peu de gaz pour faire planer mon Geoffrey et c'est parti pour l'atelier couture, ce qui n'est pas une mince affaire étant donné que mon petit poulet n'as pas beaucoup de peau. 3 points seront nécessaires, mon petit a été brave, il est presque drôle, il me voit flou, il est "shooté" ! Il a gagné d'être un peu porté et chouchouté, et nous de sacrés émotions. Et en ce qui me concerne, j'ai en plus une jolie couleur écrevisse malgré mon t-shirt anti-UV, ma casquette, mes lunettes, et ma crème solaire haute protection. Bon, d'ici peu de temps je vais avoir la couleur d'un joli petit pain doré, en attendant, c'est plutôt bisque de homard ! Bon, l'avantage c'est que je ne vais pas être piquée par les moustiques, ils vont se brûler s'ils m'approchent. Avis aux kamikazes ! Non, pas de candidats ? Tant mieux, je vais passer une bonne nuit, ça a été une journée riche, donc repos bien mérité.




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