13 novembre 2012

Rentrée manquée de Geoffrey


Samedi 10 Novembre



Il est 06h du matin, je lève les enfants qui ont école ce matin. Geoffrey fait sa rentrée. RV à l’arrêt de bus pour être présenté, Geoffrey doit prendre le bus à la fin des cours pour rentrer. Karine nous amène en voiture ce matin, car nous sommes chargés avec les fournitures scolaires.  Environ 15 minutes de trajet, elle conduit déjà à la mode djiboutienne. La rue attenante à l’école est remplie de gens qui prennent le petit déjeuner dans la rue avant d’aller au travail ou à l’école. C’est assez étrange, elles  sont sur des paillasses, sous des bâches, il y a le vendeur d’agrumes qui presse les fruits pour préparer le jus, le vendeur de pain,…..Arrivée devant l’école, nous apprenons qu’elle sera finalement fermée demain 11 novembre. OK, bonne nouvelle. De l’extérieur, c’est Prison Break, affreux. La grille s’ouvre, c’est beaucoup mieux, il y a des arbres dans la cour, c’est plutôt mignon. Je dois passer au secrétariat avant que Geoffrey ne rentre en classe. Et là, je me vois refuser son entrée pour une sordide histoire d’argent. Ici, les professeurs sont payés par les parents, et pas par l’état, il y a donc des frais d’inscription et de scolarité. Cafouillage depuis plusieurs mois autour de l’inscription de Geoffrey, l’école téléphone hier à Raf pour lui demander de payer, il doit quitter son travail plus tôt pour aller à la banque, qui est fermée à son arrivée, c’est le week-end.  Et bien entendu, plus personne à l’école pour tenter de trouver une solution.  J’ai donc pour mission d’aller payer ce matin en repartant de l’école (il faut passer payer à la banque qui fait un reçu, aller dans une autre école recevoir un autre reçu pour enfin le donner à l’école concernée et prouver que tout est payé ! Simple vous ne trouvez pas ?).Résultat, le directeur ne veut pas admettre Geoffrey, j’ai beau lui expliquer ma bonne foi, rien n’y fait. Et en plus de ça, je n’ai même pas été invitée dans son bureau, et j’ai eu à étaler cette histoire devant les autres parents qui attendaient derrière moi. J’étais gênée et je me sentais un peu humiliée de ne pas être crue. Le directeur s’est vite éclipsé dans son bureau, et la secrétaire s’est occupée des autres parents. Rentrée avortée, je suis en rogne, surtout pour Geoffrey qui était super content de venir à l’école. Je laisse les affaires  scolaires à la secrétaire, hors de question de les ramener chez  moi, et je la charge de prévenir la maîtresse de Geoffrey. Karine n’est pas étonnée de ce qui m’arrive ! Ici on ne connaît que l’argent ! Retour pour amener Gabriel en classe.  Je pars directement à la banque payer mon dû, je ne veux pas être hors la loi. Je cherche mon reçu dans la deuxième école et là, j’apprends qu’il faut encore payer les fichiers pédagogiques. Mais je peux le faire là, c’est une petite somme, pas de reçu nécessaire. J’ai l’impression d’être une planche à billets. Des sous, des sous, des sous « qui que tu sois, quoi que tu fasses, faut qu’tu craches, faut qu’tu payes, pas possible que t’en réchappes… « (ça vous dit quelque chose ça, non ?!). Eh bien, it’s my life ! Raf me téléphone et je l’informe de ce qui s’est passé. Je passe un coup de fil à Sacha au consulat, des fois que ma mésaventure serve à éviter des désagréments à d’autres. Le reste de la journée est plus calme (heureusement). Gabriel ramène un très joli chapeau de sorcier, confectionné à l’école.


 Il est 18h49, et je veux préparer le repas. Pas de chance, plus d’eau, cette multi rediffusion commence à me lasser, ça fait beaucoup là quand même.  Moi aussi je vais payer la facture d’eau au compte-goutte (pour faire un mauvais jeu de mot). En plus j’en avais bien besoin, j’ai tellement chaud que le plastique-caoutchouc de ma bretelle de sous vêtement est en train de se désagréger  en petits morceaux sur moi ! Vous aurez donc compris qu’il faut un bon stock d’eau, des lingettes pour la toilette et du gel anti-bactérien pour se laver les mains. La soirée s’annonce compliquée.

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