12 novembre 2012

Soirée au Héron



Jeudi 08 Novembre

Lever, première pensée pour mon papy qui aurait fêté ses 92 ans. Bisous papy.

C’est le week-end des enfants, le samedi et le dimanche de France,  c’est le jeudi et vendredi ici. Donc pas d’école, les enfants à la maison, et le mari au travail. Journée banale, rien de bien spécial, coupure d’eau n°2 le retour (j’adOOOOOOOOOOre). Je passe mon temps à faire le gendarme entre les 2 loulous qui n’ont pas encore compris que nous étions maintenant dans un appartement et plus dans une maison et que la danse des chaises, la course dans les couloirs et le jeu de l’écho c’était fini (tiens c’est bizarre, le voisine du dessous ne me dit pas bonjour, ben pourquoi ? Je me demande bien !!).  Toujours les travaux et mon ami de la mosquée qui rythment la journée. Petit coup de fil à ma maman, toute surprise de m’entendre (eh bien oui j’avais envie de lui téléphoner, déjà que je dois me contenter de peu, en France quand on se téléphonait  c’était en général pendant 1 bonne heure, certaines fois jusqu’à 2-3 fois par semaine), et surtout de m’entendre si tôt (ah oui, ce foutu décalage horaire) !

Nous nous préparons à sortir, c’est une nouvelle surprise (je suis gâtée pensez-vous, oui mais c’est parce que je le vaux bien !). Départ à 19h25 pour le Héron (autre résidence militaire située en bord de mer). Je vais rencontrer les collègues de Raf qui se sont bien occupés de lui avant mon arrivée. Il y a une soirée, une terrasse au bord de l’eau avec tables et chaises, et là, mon nez d’Alsacienne ne me trompe pas, cette odeur qui flotte malgré la mer, c’est celle de la…. Eh oui vous avez deviné, choucroute. Car ce jeudi soir, c’est soirée choucroute ! A plus de 7 000 km de mon Alsace natale, la voilà qui me retrouve quand même. Il y a un drapeau de l’Alsace qui flotte au vent et de la musique « oumpapa » (je l’écris en phonétique pour que les non -initiés puissent suivre). Bon pour la musique, c’était pas nécessaire. Alors voilà, je vous dresse le tableau, je vais manger de la choucroute  sur une terrasse à l’extérieur en face de la mer, au mois de novembre (et vous, vous êtes au coin du feu à manger de la soupe pour vous réchauffer ?). Je rencontre Aimé et Sacha (Aimé est civil mais travaille sur la base avec Raf. Ils étaient dans un autre pays d’Afrique précédemment, et Sacha travaille au consulat), Patricia et Philippe (elle s’occupe des visites de la ville au club loisirs et découvertes, et lui travaille avec Raf) et mon prof de danse préféré, Jean-Louis (et comme je vois une piste de danse, je sens venir le traquenard, le prof va faire des heures supplémentaires).  Kir à la pêche en apéritif avec petites pizzas et quiches lorraines, la fameuse choucroute (royale) et tarte aux mirabelles. Le tout avec un verre de bière bien sûr.  Bonne soirée, nous faisons connaissance, Patricia me raconte des anecdotes et les secrets de la vie ici. Ce n’est pas son premier séjour, elle connaît les ficelles de certains phénomènes locaux, et pour un peu, c’est elle qui les arnaquerait ! Comme elle dit si bien, « je suis ceinture rose de karaté ». Elle n’a pas la langue dans sa poche, il faut savoir se défendre (verbalement) et se faire respecter ici, surtout quand tu es une femme. Ça reste assez bon enfant, il faut juste poser les limites dès le début. J’adore, c’est un peu cash parfois, mais ces infos sont bonnes à connaître. Après le repas, il faut digérer, et c’est sur la piste de danse que ça se passe. Tous les classiques des soirées qui font danser en France, et quelques morceaux genre « collectif métissé », oui, nous sommes en Afrique tout de même.  Les enfants commencent à s’endormir, il est minuit passé, temps de rentrer.  Il y a 15 minutes de trajet, et là un autre monde. Le nombre de personnes qui circulent dans la rue à cette heure-ci est assez hallucinant. En plus on ne les voit pas, il faut rouler lentement, les gens marchent sur la route, et traversent sans regarder. Des femmes nettoient les  caniveaux toute la nuit pour que la ville soit propre au petit matin. De nombreux habitants sont assis devant les maisons et discutent, très souvent ils restent là toute la nuit car la chaise est leur maison, ils dorment là sur le trottoir, dans leur chaise ! C’est bien triste ! D’autres gardent des maisons, des résidences, des villas, ceux-là c’est leur métier, ce sont des « chouffs » (autrement dit des gardiens). Ils ne sont souvent pas forcément beaucoup mieux lotis que les autres. Il est d’usage de donner certaines affaires à nos chouffs quand nous rentrons en France (vêtements, vaisselle, jouets ,….). Actuellement, ils cherchent surtout des vêtements d’hiver (oui vous avez bien lu), ils ont besoin de pulls, chaussettes et parkas, car il commence à faire froid pour eux (30° en journée, et environ 27° la nuit quand même).  C’est un monde étrange et décalé car juste à côté du très chic quartier des ambassades et autres magnifiques villas des membres du gouvernement (nous n’habitons pas très loin du palais présidentiel). L’Afrique ! Belle d’un côté, et cruelle de l’autre.

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