14 novembre 2012

Découverte du marché Riyad



Lundi 12 Novembre


Ce matin, j'accompagne Joanne et Geoffrey pour le trajet en bus jusqu'à l'école, afin de voir comment ça fonctionne, puisque je fais partie du planning à partir de décembre. Comme toujours, nous sommes 15 minutes en avance, et comme il existe des 1/4h médocains et toulousains, il existe un 1/4h djiboutien (qui est encore plus étendu que celui de ses compères). Les enfants arrivent peu à peu, ainsi que notre bus de couleur bordeaux conduit par Ali. Joanne m'explique que nous avons le bus en meilleur état de toutes les lignes (ah oui ? Tu en es certaine ?). Des rideaux aux fenêtres, genre tissu patchwork dans les tons roses avec des coeurs (mais montés à l'envers les rideaux). Il y a également un morceau se tissu bleu à l'arrière et à l'avant du bus. Les sièges sont en sky rouge (je ne vous dis pas les fesses et les cuisses quand le soleil tape dessus, tiens il y a une odeur de brûlé, ça vient d'où ?). Tout un poème ce bus, c'est vraiment fun ! L'appel fait, les enfants montent dans le bus et c'est parti. Chaque enfant a une place désignée qui reste la même tous les jours, et les éléments chahuteurs sont éloignés un peu des autres et encadrés par les parents (tiens comme c'est étrange, il se trouve justement que je suis assise à côté de l'un d'eux. Histoire de me mettre dans le bain de suite sûrement). Sur le trajet c'est klaxon à gogo, des gens qui roulent de façon anarchique, d'autres qui traversent n'importe où et n'importe quand, et les gros trous dans la route qui font que notre petit déjeuner a une fâcheuse tendance à vouloir repartir de là où il est venu ! Arrivée à l'école, nous accompagnons les enfants dans l'enceinte, puis ils sont lâchés. Il nous reste à accompagner 2 petits qui sont en maternelle que nous déposons devant la porte de la classe, Benjamin et Prince-Isaac (j'adore son prénom, sa soeur elle s'appelle Divine-Espérance). D'ailleurs Prince-Isaac semble déjà avoir adopté Geoffrey ! Retour au bus, ce sont maintenant les parents qui remplacent les enfants, ils sont déposés au fur et à mesure des arrêts. La discussion est animée, les mêmes problématiques scolaires qu'en France. A peine arrivées à la résidence, nous repartons avec Joanne qui m'amène au marché Riyad. C'est le marché type de fruits et légumes dans le quartier africain de la ville.

Effectivement, le marché est tel qu'on se l'imagine, au milieu d'une sorte de terrain vague, sous des parasols rafistolés et envahi de mouches. Il faut dire qu'il y a aussi des étals de viande et de poisson, et des fruits et des légumes écrasés le long des allées. Le nombre de mouches au m2 est impressionnant ! Joanne me présente ses vendeurs de pastèques, Omar et Hassan. La pastèque de plus de 4 kg me coûte un peu moins de 3€. Ensuite nous allons à son stand de prédilection pour les légumes et les fruits, chez 2 Djiboutiennes qui nous embrassent en arrivant. Leur étal est superbement bien rangé, les fruits sont alignés. Je prends des pommes de terre et des poireaux (2kg de pommes de terre + 1 bon kg de poireaux pour moins de 2.50€). Je demande à faire une photo avec elles, et clic-clac dans la boîte. Joanne fait le plein de fruits et de légumes, et me montre un fruit que je ne connais pas, la pomme-cannelle. C'est très bon, il faudra que j'en achète la prochaine fois. Nous trouvons les mêmes légumes qu'en France, idem pour les fruits, goyave et papaye en plus. Nous n'achetons pas de viande, et pas de poisson. Nos estomacs d'Européens ne seraient pas habitués à manger ces aliments dans l'état de conservation que nous avons vu (c'est pas plein de protéines les mouches ?).


Retour à la voiture, nous repartons. Toujours ce trafic, ce bruit, cette poussière et certaines images insolites, des chèvres et des boeufs en pleine rue, mon bus avec ses plumes que j'ai réussi à voir de plus près (je l'avais déjà repéré il y a quelques jours dans la rue devant chez nous, on dirait qu'il a 2 grands plumeaux à poussière sur le capot). L'Afrique. Ca se construit partout, et c'est en friche à la fois. Tout ici est contraste et décalé. Retour à la maison, je lave bien mes légumes, et trempage obligatoire dans de l'eau avec un peu de javel (c'est ça ou des petites bêtes risques de squatter mon fort intérieur sans y avoir été conviées).



C'est à nouveau l'heure de reprendre le bus pour chercher les enfants. Je prends quelques clichés en attendant, mon immeuble, et un arbre pour belle-maman qui m'a demandé de photographier la flore du coin (spéciale dédicace Dominique !). J'ai donc pris une photo d'un acacia épineux, aussi connu sur le nom de "kéké" en djiboutien (vous apprendrez donc que faire le kéké, ça veut dire faire l'acacia épineux !). Tournée pour récupérer tous les parents et le collègue de notre chauffeur Ali qui lui rapporte son déjeuner et un sachet de khat (le khat est une drogue "douce" consommée par les gens d'ici, et qui les plonge dans une espère de torpeur. Comme si la chaleur ne suffisait pas !). On peut l'acheter très facilement, il y a des étals le long de la route, reconnaissables à leur couleur verte, et certains ont même de jolies boutiques pour le vendre !  Les camions klaxonnent pour annoncer l'arrivage, on peut même en acheter au croisement, en attendant que le feu passe au vert (sous mes yeux hallucinés-euh, tout le monde trouve ça normal ?). Joanne rit de les réflexions et de mes mimiques, elle me dit que bientôt plus rien ne va me surprendre ? Oh c'est dommage, j'ai bien aimé le troupeau de chèvres qui se promène sur le trottoir sans aucun berger, ou les vaches en pleine ville. Nous récupérons tous les enfants, et retour en bus à la maison, il faut faire le gendarme sans arrêt, les petits sont excités comme des puces.

Après-midi cool, je squatte l'ordi de plus en plus au grand désespoir de Raf ! Voilà que j'y suis depuis plus de 3 heures, je n'ai pas vu le temps passé, c'est le deuxième effet kiss cool du blog ! Je crois que je n'ai plus trop intérêt à le critiquer quand il sera sur l'ordi, je sens que la remarque va fuser, je ne vais pas comprendre ce qui me tombe dessus ! Nous nous préparons pour aller à la danse, il faut aller à pied, cela va nous échauffer (bien que moi, j'avais déjà chaud, j'aurais préféré passer mon tour !). Nous devons récupérer la voiture d'un collègue, que nous ne trouvons pas, nous marchons à travers la base déjà plongée dans la nuit noire. Du coup, arrivée avec 15 minutes de retard au cours. Bon, on se met dans l'ambiance, ça va mieux que la semaine dernière, mais nous nous rendons compte que nous arrivons mieux à danser chacun avec d'autres partenaires ! C'est ballot comme dirait Michelle ! Pour ce qui est de faire une activité ensemble, c'est réussi ! Mais au moins plus de pieds écrasés et de genoux qui jouent des castagnettes à force de se cogner . Il faudra encore s'entraîner un peu, mais ça commence à venir. Raf se débrouille avec la valse, il est moins à l'aise avec le cha-cha (il ne trouve pas la coordination pour faire les pas et bouger les fesses en même temps). Nous apprenons aussi le "tourner-rouler" de la danseuse (en fait nos cavaliers nous font tourner avant d'enchaîner de nouveau sur le pas cha-cha). Ah je vous l'avais dit, c'est technique, ça ne s'improvise pas ça madame  ! Quelques litres de transpiration plus tard, c'est l'estomac dans les talons que nous allons chercher le repas (pareil que la semaine dernière, et dont je n'ai, malgré ma bonne volonté , toujours pas retenu le nom. Mais ça va venir, prochain coup je vais le noter). C'est moi qui le commande, je vois donc comment ça se prépare. Retour à la maison, les enfants sont douchés, ils mangent et c'est au dodo, il y a école demain. Raf me laisse  l'ordi, et me voici en conversation instantanée sur Facebook avec 5 amis en même temps. Je gère, je gère. Bon, il faut penser à se reposer, debout à 6h demain. Alors good night everybody.

2 commentaires:

  1. est-ce que raf est aussi doué qu'fx ou est-ce qu'il s'entraine pour le battre à son retour ? mdr
    fred

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  2. FX a un déhanché qui n'appartient qu'à lui. Inimitable ! Donc oui, il va falloir s'entraîner. LOL !

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